24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse
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«rrand vicaire «*! Cahor», concernant, la re-<br />
mise (ies Estnts <strong>de</strong>s monastères <strong>de</strong>s filles<br />
religieuses du présent diocèse. » 11 com-<br />
mence nar le couvent <strong>de</strong> la « Douradc <strong>de</strong> Ca-<br />
hors, oi'dre <strong>de</strong> Saint-Benoist. »<br />
M. l'nbbé Larnaudio lit une analyse du<br />
<strong>de</strong>rnier volume <strong>de</strong> M. l'abbé Gary : « te<br />
Clei iTé <strong>de</strong> Cahors pendant la Révolution. »<br />
<strong>de</strong>nee du général <strong>de</strong> Sesir.iusons, au bénéfice<br />
du monument à élever à nos cher» morts do<br />
1870.<br />
manières <strong>de</strong><br />
son <strong>de</strong>voir social,<br />
longs tâtonnements<br />
soin<br />
Dieu seul<br />
CARNET NECROLOGIQUE<br />
Un <strong>de</strong> nos plus illustres compatriotes. M. le<br />
baron A. do Rnble, membre <strong>de</strong> l'Institut do<br />
France (section do l'Académie <strong>de</strong>s inscriptions<br />
et belles lettres) vient <strong>de</strong> mourir, samedi <strong>de</strong>r-<br />
nier, en son domicile <strong>de</strong> ia rue Cambon, à l'a-<br />
ris. Ce membre <strong>de</strong> l'autocratie avait compris <strong>de</strong><br />
bonne heure, qu'il était plusieurs<br />
servir son pays ot <strong>de</strong> remplir<br />
Sans doute, ce fut après <strong>de</strong><br />
qu'il trouva sa voio.<br />
Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils<br />
pour M. <strong>de</strong> Rublo un heureux résultat: celui <strong>de</strong><br />
lui montrer que le premier besoin <strong>de</strong> notre épo-<br />
que était la soif <strong>de</strong> ia vérité historique.<br />
C'est à satisfaire ce besoin, que le jeune avo-<br />
cat s'app-.iqiia. Dans celte tâche, il apporta tou-<br />
tes les qualités <strong>de</strong>s paladins ses ancêtres.<br />
D'eux il avait la générosité chevaleresque,<br />
l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s-<br />
l'on énumérait toutes les œuvres qu'il a signées<br />
<strong>de</strong>puis les éditions savantes <strong>de</strong> MontUtc, à'Au-<br />
bigné, <strong>de</strong> Michel <strong>de</strong> la lluguerye, jusqu'aux<br />
grands ouvrages historiques proprement dits<br />
Antoine <strong>de</strong> Bourbon, et Jeanne d'Albret.<br />
lin l'appeiant à siéger dans son sein. l'Insti-<br />
tut n'avait fait que couronner une vie tout en-<br />
tière consacrée à l'étu<strong>de</strong>, et récompenser les<br />
efforts <strong>de</strong> ceiui à qui avait été décerné le grand<br />
prix Gobert.<br />
Ce savant, aussi mo<strong>de</strong>ste qu'érudit pour q i<br />
rien <strong>de</strong>s grands événements du seizième siècle<br />
n'était un secret, apportait une très gran<strong>de</strong><br />
courtoisie dans la discussion: courtoisie <strong>de</strong> gen-<br />
tilhomme sans doute, mais aussi <strong>de</strong> chrétien con-<br />
vaincu.<br />
Tous ceux qui i'ont connu ont pu soupçonner<br />
quelque chose <strong>de</strong> sa générosité. A Paris comme<br />
à Beaumont, il employait généreusement sa<br />
fortune à soulager les miséreux. Ca lui était<br />
une douce joie <strong>de</strong> ranimer par ses bienfaits et<br />
ses bonnes paroles ceux pour qui la vie était<br />
trop dure. Mais que <strong>de</strong> bien ignoré, quels<br />
prodisués à <strong>de</strong>s infortunés et que<br />
connaît!<br />
Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître<br />
l'ambitieux ou le politique rasé, c'était simol<br />
cité et mo<strong>de</strong>stie. Il suffit <strong>de</strong> se rappeler qu'il<br />
refusa constamment do revendiquer une part<br />
aux fonctions publiques.<br />
Cette mo<strong>de</strong>stie était rehaussée par un grand<br />
esprit <strong>de</strong> foi. A l'entendre causer on aurait cru<br />
qu'il avait puisé dans le contact <strong>de</strong>s hommes<br />
ou seizième siècie, l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> conviction qui<br />
ies a rendus si grands.<br />
Pour lui. quiconque portait une soutane était<br />
digne du pins grand respect, et ces sentiments<br />
H les faisait partager autour <strong>de</strong> lui. A Paris<br />
comme à Gimu'r, & édifiait tout le mon<strong>de</strong> par<br />
son assistance aux offices paroissiaux. Mais,<br />
faut-il ie dire, les cérémonies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong><br />
églises, avec le côté mondain qu'elles ont. en<br />
certaines fêtes, le fatiguait au plus haut point<br />
Dans son village, tout lui plaisait <strong>de</strong>puis<br />
l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bons paysans, fatigués par une<br />
longue semaine <strong>de</strong> labeurs, jusqu'aux prônes<br />
simples et sans apprêts.<br />
Hier encore, il redisait,, à propos <strong>de</strong> la céré<br />
monte <strong>de</strong> la première communion a laquelle i!<br />
venait d'assister, une parole qui pourra paraître<br />
étrange : « Oh ! comme elle est belle cette fête,<br />
ici ; quei calme, et comme il fait bon prier<br />
Dieu. »<br />
« Jamais je ne poutrai consentir à priver mou<br />
» Josenh du bonheur <strong>de</strong> recevoir son Dieu ici,<br />
» dans es village, loin du bruit et du tracas <strong>de</strong><br />
. » la capitale. -<br />
Une mort chrétienne a été le couronnement<br />
d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps il<br />
avait comme le pressentiment <strong>de</strong> sa fin. La<br />
mort <strong>de</strong> son collègue M. Léon Gautier, ce che-<br />
valier égaré en notre fin do siècie, celle du baron<br />
<strong>de</strong> Lassus, survenues récemment, lui avaient été<br />
fort pénibles.<br />
Ce chagrin joint aux mille fatigues d'une vie<br />
<strong>de</strong> labeur sans relâche avait épuisé une consti-<br />
tution qui paraissait robuste. Comme il avait<br />
vécu toujours en boa chrétien, ia mort ne l'a<br />
point surnria à ses <strong>de</strong>rniers moments. Il<br />
<strong>de</strong> tous points admirable : admirable <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> confiance en Dieu, <strong>de</strong> résignation en<br />
vine Provi<strong>de</strong>nce.<br />
Puisse la pensée d'une telle mort être un snjet<br />
<strong>de</strong> consolation oour les amis du baron Rubie.<br />
Nomination judiciaire. • - M. Delmas,<br />
commis greffier au tribunal civil do 'l'oulouse,<br />
est nommé secrétaire <strong>de</strong> M. lo. procureur <strong>de</strong> la<br />
République en remplacement <strong>de</strong> M. Loubère,<br />
nommé juge <strong>de</strong> paix à Grena<strong>de</strong>.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier prêtera serment jeudi <strong>de</strong>vant la<br />
première chambre du tribunal civil.<br />
Faculté <strong>de</strong>s Lettres<br />
COUftS DE LA SEMAINE<br />
Lundi : 2 h. 1(2, M. Molinier, Histoire <strong>de</strong> la<br />
France méridionale, La Languedoc pendant la<br />
guerre <strong>de</strong> cent ans ; 5 heures, M. Mérimée, Lit-<br />
térature esDagnoie, Le Roman espagnol. Pereda.<br />
Mardi : 4h. M. Ilaiberg. Histoire do la<br />
Littérature allemando ; La Littérature alleman<strong>de</strong><br />
do 1815 a 1830. Uhiand.<br />
Mercredi : M. Ucnoist. 2 h. Ii2, Lo roman<br />
français au dix-septième et au dix huitième siè-<br />
cle ; 4 heures. M. Thouverez, Le caitésianisme<br />
suite) ; 5 heures, M. Dumas, Les cahiers <strong>de</strong>s<br />
Ii;at3 généraux.<br />
Jeudi : 4 h. 3i4, Rauh, Pédagogie.<br />
Vendredi : 2 h. Ii2. M. Mounier. Histoire <strong>de</strong><br />
l'art. Raphaël ; i heures, M. Rauh, Leçons <strong>de</strong><br />
rhiiosoo'hie morale et Droit naturel.<br />
Samedi : 2 h. 1(2. M. Antoine, les Klégiaques<br />
romains sous Auguste (suite).<br />
Incendie<br />
Un feu, dont les causes sont inconnues, a<br />
eu lieu au numéro 12 <strong>de</strong> ia rue du Peyrou,<br />
nans l'immeuble occupé par la famille Bosc,<br />
au <strong>de</strong>uxième étage.<br />
Les uompiers du poste <strong>de</strong>s Minimes et du<br />
Capitoie, immédiatement prévenus, se sont<br />
rendus sur les lieux.<br />
Les appartements Bosc ont été complète-<br />
ment détruits par l'incendie.<br />
Les maisons voisines ont été préservées<br />
grâce aux efforts <strong>de</strong>s voisins, aidés <strong>de</strong> la<br />
police.<br />
Quelques autorités étaient présentes sur<br />
les lieux.<br />
Les pertes sont couvertes par une compa-<br />
gnie d'assurance.<br />
Etat-major. — M. l'oncet <strong>de</strong> Nouaiiles, capi-<br />
taine breveté au 144" régiment d'infanterie, a<br />
été mis en activité hors cadres, pour être affecté<br />
au service d'ëtat-major, en remplacement <strong>de</strong> M.<br />
le capitaine d'infanterie breveté Pavatier, décédé,<br />
et a "été nomme à uu emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> à<br />
l'état- major du 17e corps d armée.<br />
Contributions indirectes. — M. Courceile-<br />
Dueluzaud. contrôleur a <strong>Toulouse</strong>, est nommé<br />
inspecteur â Périgueux.<br />
Il est remplace a <strong>Toulouse</strong> par M. Vayssière,<br />
contrôleur a Marseille.<br />
avoir volé une bicyclette au préjudice da M.<br />
FauCRé, employé à la Banque populaire. Sur<br />
ouposmou, la iiibunal réduit la peino à un<br />
mois.<br />
» Jo-eph Bergès, 45 ans, homme do pe'ne.<br />
rua <strong>de</strong> Pibrac. a l'raopé d'un COUP do couteau<br />
dans la poitrine le* nommé Bernard C... Six<br />
mois <strong>de</strong> prison.<br />
Jean Tauron, chanteur ambulant, 77<br />
ans, a voyagé <strong>de</strong> Montauban à <strong>Toulouse</strong> sans<br />
billes. 50 francs d'amen<strong>de</strong> par défaut.<br />
Jean Nadai. 42 ans", limonadier, rue I)a-<br />
ayruc, a donné dos coutis <strong>de</strong> tête a un agent oui<br />
trrêtail, une fille <strong>de</strong>.mœurs légères. 10 jours <strong>de</strong><br />
prison.<br />
~>~v La Dréfecture nous communique la note<br />
suivante :<br />
La Sûreté générale a Paris, vient d'être infor-<br />
mée par lo gouvernement anglais que : l* <strong>de</strong><br />
taux titres d'obligations du Tonkin ef da la ville<br />
<strong>de</strong> Paris sont fabriqués à Birmingham, Brighton<br />
et. Bristol ; 2 • cinq cents titres ou obligations<br />
falsifiées du Tonkin, 2 1(2 0(0 en ce moment à.<br />
Londres ou à liruxeilos. vont être mis en circu-<br />
lauou sur te continent et notamment en France.<br />
FAITS DU JOUR<br />
1.0 Syndicat <strong>de</strong>s épiciers détaillants invite<br />
les syndiques et non syndiqués à bien vouloir se<br />
rendre, aujourd'hui, a 0 heures précises du soir,<br />
place Lafayette, 15 (angle <strong>de</strong> la rue d'Austerinz),<br />
oour une communication très importante.<br />
Ordre du jour : Nomination définitive du bu-<br />
reau.<br />
Association <strong>de</strong>s étudiants. — Réunion <strong>de</strong> la<br />
section <strong>de</strong> droit, aujourd nui hindi, k G heures,<br />
dans ie local <strong>de</strong> l'Association.<br />
Le feu. — Hier soir, vers une heure, un feu<br />
<strong>de</strong> cheminée l'ose déclaré rue Temponnièro. 10.<br />
dans un appartement du premier étage, occupé<br />
Dar M. Diibar.-y , mé<strong>de</strong>cin-major au 126' <strong>de</strong><br />
ligne.<br />
Les vols. — fin vol <strong>de</strong> divers objets mobiliers<br />
et bijouterie a été commis, avec escala<strong>de</strong> et ef<br />
fraction, dans la nuit du SU au 21 courant, dans<br />
la propriété <strong>de</strong> M. Mas, sise chemin <strong>de</strong>s Vita-<br />
reiics. banlieue <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>.<br />
Faculté <strong>de</strong>s sciences. — M. Fabre fera son<br />
cours <strong>de</strong> chimie industrielle, aujourd'hui lundi<br />
<strong>24</strong> janvier, à 5 Heures du soir, k la Faculté <strong>de</strong>s<br />
sciences, ailées Saint-Michel.<br />
Sujet du cours : aicool ethylique ;alcoois d'in-<br />
dustrie.<br />
a ete<br />
foi et<br />
sa di-<br />
Causerie agricole. — Lira à la<br />
page la Causerie hebdomadaire<br />
chroniqueur agricole, Labora.<br />
quatrième<br />
<strong>de</strong> notre<br />
Nécrologie. — Notre excellent ami, M.<br />
Maurel, qui a eu ia douleur <strong>de</strong> nerdre son<br />
père, il y a une quinzaine <strong>de</strong> jours à peine,<br />
vient d'être encore cruellement frappé".<br />
Sa mère a succombé, dans ia nuit 'd'avant-<br />
hier, aux suite» d'une longue maladie que<br />
ies émotions d'un <strong>de</strong>uil récent ont soudaine-<br />
ment aggravée.<br />
Nous exprimons à M. Maurel la nart bien<br />
sincère que ses nombreux amis prennent à<br />
son nouveau malheur.<br />
Et nous le . prions d'agréer l'exnression<br />
ues vives sympathies ouf l'entourent dans<br />
oes douloureuses circonstances.<br />
Les obsèques <strong>de</strong> Mme Maurel auront lieu<br />
aujourd'hui, à quatre heures, sur ia paroisse<br />
Saint-Etienne.<br />
On se réunirai la maison mortuaire, ailées<br />
saint-Etienne, 13.<br />
Félicitations<br />
Nous appenons quo Plusieurs dépêches <strong>de</strong><br />
félicitations ont été adressées dans ia jour-<br />
née d'hier à M. <strong>de</strong> Bernis, le vaillant démâté<br />
<strong>de</strong> Nîmes.<br />
sera<br />
Chez les Provençaux<br />
Hier, a eu iieu, au café <strong>de</strong>s Américains, le<br />
premier dîner <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong>s Proven-<br />
çaux.<br />
Inutile <strong>de</strong> dire ou'une bouillabaisse figurait<br />
«ans ie menu et en constituait le numéro<br />
principal.<br />
On s'en est mis jusoue là tant elle était<br />
bonne. Dos clovisses et <strong>de</strong>s moules flan-<br />
quaient le plat marseillais Par excellence<br />
On a pané patois tant "que l'on a PU et<br />
chante davantage.<br />
En somme, très cordiale réunion oui<br />
suivie <strong>de</strong> plusieurs autres<br />
. Avis aux amateurs do i'aïoli et <strong>de</strong> la bran-<br />
ua<strong>de</strong>.<br />
On les prie <strong>de</strong> se faire inscrire au plus tôt.<br />
Chez les Aficionados<br />
Le banquet <strong>de</strong>s alioionados, présidé nar<br />
M. le vicomte <strong>de</strong> Caumont, a eu lieu, hier<br />
soir, au café <strong>de</strong>s Américains.<br />
. M. Jean Carrées, l'apôtre <strong>de</strong>s libertés raé<br />
ridionalcs, et M. Belz* <strong>de</strong> Villars, un <strong>de</strong> nos<br />
confrères parisiens, bien au'il soit <strong>de</strong> Nîmes<br />
y assistaient. • '<br />
Menu excellent. Gaieté franche.<br />
• On a plutôt causé que toastô. De auoi<br />
ws toreros, <strong>de</strong>s libertés méridionales j <strong>de</strong><br />
boinmes du Nord qui ne sont nas <strong>de</strong> Taras<br />
con.<br />
Et puis on est allé attendre Tomcguex<br />
gare, — commençait ainsi la veille, 1<br />
<strong>de</strong> l'épéo <strong>de</strong> <strong>de</strong>main qui aura lieu, nous<br />
la<br />
«t'o<br />
le rappelons, aux Nouveautés, sous la prési<br />
tes<br />
J i<br />
Police correctionnelle. — Audience du 19<br />
janvier.— VOL. —Dominique F..,, né à Villemur,<br />
boulanger, sans domicile fixe, a volé 70 fr. au<br />
préjudice <strong>de</strong> M. Aunoi, propriétaire, au quartier<br />
Saint-Jean, commune <strong>de</strong>' V'fiemur.<br />
Le gendarme qui a procédé à l'arrestation, dé-<br />
pose : La clameur publique oous informa qu'un<br />
malfaiteur s'était introduit dans ia maison du<br />
nommé Auriol et qu'on venait <strong>de</strong> l'apercevoir<br />
rôdant dans les apDai'tements. Nous fîmes cer-<br />
ner la maison par <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> bonne volonté,<br />
Nous entrâmes. Nous fouillâmes dans ia maison<br />
dans tous les coins. Nous allions nous retirai',<br />
quand ie brigadier, fouillant dans un tas <strong>de</strong> foin<br />
avec une fourche, a senti une certaine rési<br />
tance, et une tête d'homme apparaissait aussi-<br />
têt. Nous étions passés plusieurs fois sur le<br />
corps <strong>de</strong> i'individu. caché dans le foin k une<br />
profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 50 centimètres. H a fallu qu'il se<br />
sente piqué pour se déci<strong>de</strong>r à faire un mouve-<br />
ment.*(Huarité.)<br />
Le prévenu. —J'étais arrivé <strong>de</strong> Montauban ia<br />
veille. Je suis brouilié ave,, ma famille qui ha-<br />
bite la localité, je n'ai pas voulu me montrer.<br />
J'ai rôdé dans les champs jusqu'à minuit. Le<br />
froid m'uyant saisi, j'ai e";é me coucher dans te<br />
grenier k foin. Et j'ai guetté le départ <strong>de</strong>s Au-<br />
noi pour <strong>de</strong>scendre à ia cuisine "pour prendre<br />
un morceau <strong>de</strong> pain.<br />
L'inculpé pressé <strong>de</strong> questions dut ajouter au'il<br />
avait pris 70 fr. dans ie tiroir du buliet, dans la<br />
cuisine.<br />
—«~ Jean-Auguste-Joseph LafTonr. 38 ans,<br />
employé <strong>de</strong> commerce, était accusé <strong>de</strong> faux en<br />
écriture publique, escroquerie, menaces <strong>de</strong> mort,<br />
vol. etc.," etc.<br />
On n'a retenu contre lui qu'an délit <strong>de</strong> vol.<br />
Il <strong>de</strong>scendit un beau soir 'ii l'hôtel <strong>de</strong> Nantes,<br />
boulevard Bonrepos, 2ô. et profita <strong>de</strong> ia circons-<br />
tance pour visiter ia chambre <strong>de</strong> ia cuisinière.<br />
Sur ia table <strong>de</strong> nuit une montre. Laffont s'en<br />
empare. Arrêté, il nie.<br />
 l'audience il se défend ainsi : » J'avai3 une<br />
amie qu'on me dit être bonne à l'hôtel <strong>de</strong> Nan-<br />
j'âi cru que ia montre lui appartenait. J'ai<br />
oulu lui faire une farce. Je me "suis trompé,<br />
ai rendu la montre. »<br />
Lafîont a subi <strong>de</strong> nombreuses condamnations.<br />
La première date <strong>de</strong> 1876 : 3 mois <strong>de</strong> prison pour<br />
escroquerie. Son casier porte ensuite 6 rhois,<br />
an. 8 mois, 2 mois. 8 mois, 4 ans da prison<br />
peine prononcée par ie conseil <strong>de</strong> guerre <strong>de</strong><br />
<strong>Toulouse</strong> pour désertion k l'intérieur en temps<br />
<strong>de</strong> naix eh 1883) 1 an. 3 mois, eio<br />
Lé tribunal se montre indulgent. Laffont évite<br />
a relégation. Il est condamné k 3 mois <strong>de</strong> pri-<br />
son.<br />
OUTRAGES, RSBELLIOM. — Joseph Mathieu, 47<br />
ans. homme <strong>de</strong> peine, quartier « Prenez-y<br />
gar<strong>de</strong> ». avenue <strong>de</strong> Lombez." se disputait avec<br />
<strong>de</strong>ux femmes sur la place du Pont. Un aj;ent<br />
crut <strong>de</strong>voir intervenir. Mathieu lui pocha l'œil<br />
gauche et lui frictionna ies tibias â COUDS <strong>de</strong><br />
pied. Il était ivre.<br />
Six jours <strong>de</strong> prison et 5 francs d'amen<strong>de</strong>.<br />
VOL. — M. Brunet, marchand, rue <strong>de</strong> ia Fon-<br />
<strong>de</strong>rie, 29. avait k son service <strong>de</strong>ux employés Au-<br />
uste-Gaston-Eugène Labiée, 28 ans, *ex-bou-<br />
langer. et Louis-Jean Vernet, <strong>24</strong> ans. ex-cuisi-<br />
nier, qu'il considérait comme <strong>de</strong>s modèles. La-<br />
biée et Vernet, nourris et logés chez, leur Da-<br />
tron, so conduisaient en effet rrès bien.<br />
H y a quelques jours, M. Brunet les envoya<br />
vendre <strong>de</strong>ux cents paquets <strong>de</strong> iigots. Les em-<br />
ployés, la charrette et lès ligotsne revenaient pas<br />
quand M. Brunet fut appelé au CaDitole. Deux<br />
individus arrêtés pour tentative d'incendie vo-<br />
lontaire (!) se réclamaient <strong>de</strong> lui. M. Brunet re-<br />
connut les individus qu'il employait.<br />
Voici ce qui s'était passé : *<br />
Les <strong>de</strong>ux amis vendirent six francs les ligots,<br />
poussèrent le chariot dans un corridor et mar-<br />
chèrent... <strong>de</strong> buvette en buvette. N' ayant plus le<br />
sou, ils résolurent... <strong>de</strong> se venger. Comment ?<br />
Mettons le feu a une maison, du l'un. Et va, dit<br />
"autre.<br />
Et on se mit en route sans autre plan <strong>de</strong> ba-<br />
taille.<br />
On s'arrêta <strong>de</strong>vant une maison <strong>de</strong> belle appa-<br />
rence.<br />
— Eh bien ? dit l'un. Allons-y rénondit l'autre.<br />
— Allume. As-tu du bois et <strong>de</strong>s allumettes, sur<br />
toi î<br />
La bonne du logis, entendant ce dialogue, se<br />
mit a crier au secours. Un agent oui habite la<br />
maison accourut, mit la main au coliet <strong>de</strong>s<br />
ivrognes — qui ne firent aucune résistance — ot<br />
les soutint jusqu'au violon..Dès ou ils allèrent<br />
mieux, on les interrogea et on "s'aoerçut vite<br />
qu'ils eussent été désolés d'avoir DU allumer un<br />
incendie.<br />
— Nous n'avions Das d'allumettes<br />
ils.<br />
La poiite bonne dit k l'audience :<br />
— Ça c'est vrai, il n'avaient, pas d'allumettes.<br />
H.v en a un qui luinait la tiioe. Ils étaient<br />
saouls.<br />
Le tribunal leur indigo k chacun un mois <strong>de</strong><br />
prison, i.esdoux amis avaient été condamnés,<br />
la venle <strong>de</strong> ieur entrée au service do M. Brunet,<br />
a o jours <strong>de</strong> prison, pour vagabondage, mais la<br />
loi Berenger leur avait été accordée.<br />
CONTRAVENTION A LA POUCE DES CHEMINS DE<br />
FER. — Jean B..., 18 ans, ouvrier charron a Vil-<br />
lemur, a voyagé sans billet <strong>de</strong> l'iistaauo k Ar-<br />
les. .0 lrancs d'amen<strong>de</strong>.<br />
A - VOI 'D — JEAN 31 ans - terrassier, et Fré-<br />
déric R...,ly ans, homme <strong>de</strong> peine, ruo Sainte-<br />
Jeanne, 7, ont dérobé du vieux fer k la gare Ray-<br />
nal. 8 lours <strong>de</strong> prison chacun avec sursis.<br />
VOL — Louis-Jean Mouvner, 23 ans, homme<br />
<strong>de</strong> peine, ruo liiancho.-<strong>de</strong>-Castiile, 2, s'est intro-<br />
duit, en escaladant une clôture <strong>de</strong> 1 m. 80 do<br />
hauteur dans un déoôt do bois appartenant k<br />
M. Bradai, marchand, faubourg lj'o'nnol'oy. 90.<br />
Le prévenu a une mauvaise réputation que con-<br />
firme son casier :<br />
Deux mois <strong>de</strong> prison.<br />
DÉLIT DE CHASSE. —M. X...accusé d'avoir<br />
fait la chasse aux petits oiseaux, répond : « J'ai<br />
vu passer un vo"l doiseaux gros' et Dents,<br />
j'ai tiré, trois nctits pinsons sont tombés."» (Ri-<br />
res.)<br />
16 francs d'amen<strong>de</strong> avec sursis.<br />
COURRIER ARTISTIQUE .<br />
Académie <strong>de</strong> musique (<strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>).— Voici<br />
le programma du concert qui sera donné salle<br />
du"Conservatoire, mardi 25 janvier, k 8 heures<br />
et <strong>de</strong>mie du soir :<br />
PREMIÈRE PARTIE<br />
h a) La Norvégienne, b) Première rencontre,<br />
mélodies, op. 53 (Grieg), par les instruments â<br />
cor<strong>de</strong>s.<br />
2. Sonate, pour piano et violon (C. Franck).<br />
Allegretto ben mo<strong>de</strong>rato, Recirativo fantasia ben<br />
mo<strong>de</strong>rato, Allegretto poco mosso, par Ml:e v»n-<br />
nier et M. Brun.<br />
3. a) air <strong>de</strong> Chimène, du Gid (Massenet) ; b)<br />
Chanson d'automne, mélodie (Gazei), par Mme<br />
Forti.<br />
4. Troisième concerto, op. 61 (Saint-Saëns),<br />
Allegro non troppo. Andmtino quasi aliegreito.<br />
Molto mo<strong>de</strong>rato é rnaestoso, allegro non troppo,<br />
par M. Brun et les instruments k cor<strong>de</strong>s.<br />
DEUXIÈME PARriE<br />
1. a, Légen<strong>de</strong> (Wieniawski) ; b. Danse tzigane<br />
(Nachez). par M. Brun.<br />
2. Réveil <strong>de</strong> ia Vaikyrie, Sigurd (Reyer), par<br />
Mme Forti.<br />
3. Scherzo en si b mineur (Chopin), par Mlle<br />
Vannier.<br />
4. Regrets d'amour (A. Moulinier). par M. Meau.<br />
5. Airs russes (Wieniawski), par M. Brun.<br />
Accompagnateur: M. Rémusat.<br />
Kcné Reille, député du mémo département.<br />
M. André Reille, petit-fils du fumeux gé-<br />
néral -du premier empire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />
Soult et <strong>de</strong> Masséna, avait été élu député au<br />
cours <strong>de</strong> cette législature eu remplacement<br />
<strong>de</strong> M. Abrial, décédé.<br />
L'esprit fin, distingué, M. André Reille<br />
avait pris une part remarquée à plusieurs<br />
<strong>de</strong>s PUIS Importants débats sur la "politique<br />
générale qui ont marqué cette législature à<br />
la Chambre. 11 n'avait' rencontré, même chez<br />
ses adversaires, quo <strong>de</strong>s marques d'estime<br />
et <strong>de</strong> sympathie.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le baron André Reille avait quitté Paris<br />
le 28 du mois <strong>de</strong>rnier, pour se rendre dans<br />
ses propriétés, ot c'est en visitant l'hôpital<br />
<strong>de</strong> Castres qu'il a contracté la fièvre<br />
thyphoï<strong>de</strong> qui <strong>de</strong>vait l'emporter.<br />
Samedi soir, la dépêche adressée à son<br />
père faisait bien connaître que l'état du ba-<br />
ron André Reille était <strong>de</strong>s 'plus alarmants,<br />
mais elle laissait cependant entrevoir une<br />
lueur d'esnoir, quand, hier matin, une se-<br />
con<strong>de</strong> dépêche, annonçait la mort.<br />
Le défunt, qui n'était âgé quo do trente-<br />
six ans, était le petit-fils du maréchal séna-<br />
teur Reille, et l'arrière petit-fils <strong>de</strong>s maré-<br />
chaux Souit et Masséna.<br />
votants,<br />
M. Rey,<br />
votants,<br />
Rey, 48<br />
votants,<br />
. Rey, 99<br />
373 ;<br />
72 ;<br />
194 ;<br />
; M.<br />
414;<br />
; M.<br />
Aux Variétés. — Vendredi, au bénéfice <strong>de</strong><br />
Mlle Derval. première ingénuité, Mjss Helyett.<br />
Mile Derval jouera le rôle <strong>de</strong> Miss 'Heiyett. •<br />
Spectacles-Concerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />
Du <strong>24</strong> janvier '<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Variétés. — A 8 heures, une<br />
seuio représentation donnée par Marguerite<br />
Ulga<strong>de</strong> et sa troupe : 1* Monsieur bou<strong>de</strong> : 2° Le<br />
Gamin <strong>de</strong> Paris ; 'B' M. Choiifleury , .<br />
Demain mardi : Les Petites Voiles et l'Abbé<br />
Constantin.<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Nouveautés. — Grand assaut<br />
d'escrime donné au bénéfice du monumeni k<br />
ériger aux Combattants da 1870-1871, sous la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. le général commandant ie 17a<br />
corps d'armée.<br />
Cirque Piège (Pré-Catelan) — Tous les soirs,<br />
à 8 h. 1[2, représentation.<br />
Théâtre Lafayette (musée Déjean). — Entrée<br />
permanente <strong>de</strong> 2 heures k 11 heures du soir.<br />
Artistic Cyclorama (C. Andrews et Cie, rue<br />
Laoeyrouse). Voir : La Corse, Ajaccio, Bastia,<br />
Corte. Calvi, Sartène, etc.. etc.<br />
Prochainement : A los Toros.<br />
Entrée ;0 50.<br />
SUCCÈS CONSERVATEUR<br />
Dans le Tarn-et-Garonne<br />
Voici, nar commune, lo résultat <strong>de</strong> l'élec-<br />
tion au Conseil général qui a eu lieu hier<br />
dans le -canton <strong>de</strong> Caussa<strong>de</strong> :<br />
Caussa<strong>de</strong>. — Inscrits, 1,306 ; votants, 1,091;<br />
suffrages exprimés 1,092 : M. Rey candidat<br />
réhUWKain. 477 voix ; M. Chalret du Rieu,<br />
conservateur, 596 ; M. Besse, 7.<br />
Oayrac. — Inscrits, 98 : votants 91 ; suf-<br />
frages exprimés, 89 : M. Rey, 62; M. Chalret,<br />
27.:<br />
Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98;<br />
suffrages exprimés, 98; M. Rcy, 27; M. Chal-<br />
ret, (39 ; M. Besse, 2.<br />
Lavaurette. — Inscrits. 178; votants, 157;<br />
suffrages exprimés, 169 : M. Rey, 106; M.<br />
Chairet, 63; M. Besse, 1.<br />
Mirabel. — Inscrits, 404<br />
suffrages exprimés, 373<br />
M. Chairet, 297.<br />
Monteils. — Inscrits, 232,;<br />
stiflrages exprimés, 193 : M<br />
Chalret, 144 '; M. Besse, 1.<br />
Réalville. — Inscrits, 468 ;<br />
suffrages exprimés. 413 : M<br />
Chairet, 313 ; M. Besse, 1.<br />
Saint-Cirq. — Inscrits, 235<br />
suffrages exprimes 206 : M.<br />
Chalret. 110 ; M. Besse. 1.<br />
Saint-Georges. — Inscrits,<br />
101 ; suffrages exprimés, 101<br />
M. Chairet, 45,<br />
Saint-Vincent. — Inscrits, 203 ; votants,<br />
178 ; suffrages exprimés, 178 ; M. Rey, 18 :<br />
M. GhaFret. 159 ; M. Besse, 1.<br />
Sentfonds. — Inscrits, 672 ; votants, 567 :<br />
suffragés exprimés, 567 : M. Rey, 288 ; M<br />
Ctialrét, 235 ;"M. Besse, 40.<br />
Au total, 710 voix <strong>de</strong> majorité nour M<br />
Chalret.<br />
Il s'agissait <strong>de</strong> remplacer M. Courtois,<br />
conseiller général républicain, démission-<br />
naire.<br />
agne<br />
New-York, <strong>24</strong> janvier.<br />
Une dépêche <strong>de</strong> la Havane annonce que<br />
les insurgés ont fait sauter à la dynamite<br />
une partie du cam» espagnol <strong>de</strong> Juearo<br />
l'extrémité <strong>de</strong> la Trocha. La caserne a été<br />
détruite. Beaucoup <strong>de</strong> soldats ont été tués<br />
ou blessés.<br />
CIPRIANI ÉLU DÉPUTE<br />
Forli (Italie), <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Cipriani,'dont ia Chambre avait annulé<br />
la précé<strong>de</strong>nte élection, a été réélu, hier, par<br />
1182 voix sur 4767 inscrits.<br />
CHRONIQUE RÉGIONALE<br />
votants, 207 ;<br />
Rey, 95 ; M<br />
138 ; votants,<br />
: M. Rey, 56<br />
Troubles a Alger. — Emeute<br />
sanglante<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Les troubles ont recommencé,hier après-<br />
midi, aveo plus do violence que jamais. La<br />
surexcitation était si vive et la foule si con-<br />
sidérable que les zouaves ot les soldats du<br />
génie, consignés dans leurs casernes, ont<br />
été amenés uusssitôt pour barrer les prin-<br />
cipales artères.<br />
Cependant <strong>de</strong> nombreuses collisions se<br />
sont produites entre les juifs cantonnés<br />
dans la rue <strong>de</strong> la Lyre, leur quartier, et les<br />
antijuifs.<br />
Lies poignards et les revolvers ont<br />
été sortis dans la rue Babazonm. La foule<br />
très compacte s'est mise à défoncer les dé-<br />
vêtu res dr^ magasins israëlites qu'elle<br />
a mis au pillage au cris <strong>de</strong> : « Mort aux<br />
"uifs ! » Les effets, les tissus, les pièces<br />
d'étoffe, les objets <strong>de</strong> toute sorte prove-<br />
nant <strong>de</strong> ces magasins sont jetés dans la rue,<br />
les souliers lacérés, brisés par la multitu<strong>de</strong><br />
furieuse.<br />
Le spectacle est lamentable. 11 <strong>de</strong>vient<br />
terrible : en présence <strong>de</strong> ces excès, en<br />
effet, un peloton <strong>de</strong> chasseurs d'Afri-<br />
que met sabre au clair et charge la<br />
foule. Elle est si compacte que c'est au<br />
milieu <strong>de</strong>s difficultés les plus gran<strong>de</strong>s, au<br />
milieu <strong>de</strong>s cris mille fois répétés <strong>de</strong> :<br />
« Mort aux Juifs », et <strong>de</strong>s vociférations <strong>de</strong>s<br />
écrasés que les cavaliers arrivent à s'ouvrir<br />
un passage et à refouler, vers l'extrémité <strong>de</strong><br />
la rue, une partio <strong>de</strong>s manifestants.<br />
Derrière eux, la foule se reforme, et mal-<br />
gré l'effroyable bouscula<strong>de</strong>, acclame les<br />
soldats. Les cris <strong>de</strong> : « Vive l'armée 1 »<br />
sont poussés par plusieurs milliers <strong>de</strong> poi-<br />
trines.<br />
Ces diverses bagarres ont toutes été san-<br />
glantes dans la rue <strong>de</strong> la Lyre.<br />
Plusieurs personnes ont reçu <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> poignard et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> re-<br />
volver ; une, notamment, M. B..., père<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants, a été tué : il avait reçu<br />
un coup <strong>de</strong> poignard dans le dos et une<br />
balle <strong>de</strong> revolver à la tempe : on l'a relevé<br />
mort sur lo champ <strong>de</strong> bataille.<br />
Quant aux blessés, ils sont en nombre<br />
considérable. Sans compter ceux qui ont<br />
pu regagner leur domicile et que l'on ne<br />
connaît point, on signale une dizaine <strong>de</strong> per<br />
sonnes qui ont reçu <strong>de</strong>s soins dans diverses<br />
pharmacies ; trois d'entre oelles-ci seule-<br />
ment sont grièvement atteintes.<br />
Le Palais d'Hiver, où rési<strong>de</strong> actuelle-<br />
ment M. Lépine, est gardé militaire-<br />
ment. La surexcitation reste excessive et<br />
les troubles ne semblent pas près <strong>de</strong> finir.<br />
Détails complémentaires<br />
POUR CAUSE D'AMUNDISSEMEIW<br />
nous engageons les dames à profiter<br />
<strong>de</strong>s rabais énormes faits sur les confec-<br />
tions, tissus, etc. <strong>de</strong> la saison d'hiver<br />
A la Maison G ATAL A & Fils<br />
rue<br />
Occasions Alsace-Lorraine, <strong>Toulouse</strong><br />
réelles en Belles Marchandises<br />
\mnuwÊÊk\\\\ mm mkWkWkmmkWÊ<br />
Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dirt<br />
qu'une partie <strong>de</strong> la vilie aété livrée au pilla<br />
ge .nar <strong>de</strong>s malfaiteurs que la foule laisse<br />
faire par haine <strong>de</strong>s juifs, surtout <strong>de</strong>puis<br />
qu'on a appris la mort <strong>de</strong> M. Cajol, mais la<br />
surexcitation est gran<strong>de</strong> et do nombreux<br />
anti-juifs jurent <strong>de</strong> lo venger sur les juifs<br />
qui oseraient so montrer.<br />
Plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents arrestations ont été<br />
opérées.<br />
On signale quelques troubles à Saint-F.u-<br />
gène, dans la banlieue d'Alger où habitent<br />
<strong>de</strong> nombreux israélites. Le jeune israelite,<br />
qui blessa, samedi, d'un coun <strong>de</strong> Pierre le<br />
rédacteur du Télégramme, a été condamné<br />
dès hier, par le tribunal correctionnel, a six<br />
mois <strong>de</strong> prison, 100 francs d'amen<strong>de</strong> et 10C<br />
francs <strong>de</strong> dommages-intérêts.<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
A neut heures, hier soir, un fort groune<br />
<strong>de</strong> manifestants s'est porté <strong>de</strong>vant la mairie<br />
où la Marseillaise a été entonnée. Les ma-<br />
nifestants allèrent ensuite rue <strong>de</strong> la Liberté<br />
où ils tentèrent <strong>de</strong> défoncer la <strong>de</strong>vanture <strong>de</strong><br />
fer d'un grand magasin juif, mais la <strong>de</strong>van-<br />
ture résista. Les zouaves accoururent, le co-<br />
lonel fit taire trois sommations à son <strong>de</strong><br />
tambour. La foule acclama l'armée, cria :<br />
« A bas les juifs ! » puis se porta sur la<br />
piace du Gouvernement. L'armée seule as-<br />
sure l'ordre. La police ne paraît plus. Elle<br />
n'intervient queriour conduire au Poste les<br />
personnes arrêtées.<br />
m^: 'WLJ<br />
ARIEGE<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
On lit dans le Soir :<br />
Il nous revient qu'après la séance d'hier, où<br />
les socialistes ont joué le rôie que l'on sait,<br />
quelques députés ont tenté <strong>de</strong>s démarches pres-<br />
santes auprès <strong>de</strong> leurs collègues modérés daa3<br />
le ont <strong>de</strong> "favoriser la résurrection <strong>de</strong> ia concen-<br />
tration.<br />
Ces tentatives désespérées pour éviter le nau-<br />
frage définitif auquel n'échappera pas le parti<br />
radical ont été accueillies avec le dédain qu'elles<br />
méritaient.<br />
Les radicaux, également lâchés par les rédac-<br />
teurs politiques <strong>de</strong> la Petite République, iront<br />
donc seuls à ia bataille électorale prochaine et<br />
ils supporteront, seuls, le poids dè l'inévitabie<br />
défaite qui les attend.<br />
reootaient-<br />
Audience <strong>de</strong>s 20 et 2ljanvicr.— Guillaume T.,<br />
30 ans, garçon limonadier a Persac près Bor-<br />
<strong>de</strong>aux, condamné le 15 juillet 18S>7 par lo tribu-<br />
nal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, a <strong>de</strong>ux moi* <strong>de</strong>'prison pour<br />
FOIX. — Un ;tmi <strong>de</strong> Reinach. — Depuis<br />
quelques jours, les journaux <strong>de</strong> Paris par-<br />
ient <strong>de</strong> notre député, M. Delcassé.<br />
Les uns disent, ce que beaucoup d'entre<br />
nous savaient déjà, du reste, qu'il est l'ami<br />
très intime <strong>de</strong> Josenh Reinach", du juif Rei-<br />
nach, neveu et gendre du fameux Reinach,<br />
du Panama, qui se suicida à Nivilliers<br />
lorsque le pot-aux-roses fut découvert.<br />
C'est à notre député que ce chef du Syn-<br />
dicat Dreyfus disait, au" début <strong>de</strong> l'affa'ire<br />
Esterhazy : « Avant quarante-huit heures,<br />
Ksterhazy sera en fuite, arrêté ou mort. »'Le<br />
même personnage s'écriait, il y a trois jours,<br />
dans un couloir <strong>de</strong> ia Chambre : « C'est moi<br />
qui ai mené l'affaire <strong>de</strong>puis le commence-<br />
ment ; nous ne désarmerons nas ; auoi qu'il<br />
arrive, nous obtiendrons la révision où nous<br />
chambar<strong>de</strong>rons tout. » Pour un joli ami,<br />
Théophile, l'ami <strong>de</strong>s dieux... opportunistes<br />
ariègeois, a un joli ami dans ce gaillard-là !<br />
D'autres journaux <strong>de</strong> °aris'noùs montrent<br />
M. Delcassé faisant sa cour à tous les hom-<br />
mes politiques qui peuvent <strong>de</strong>venir prési-<br />
<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s cacinets <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ou <strong>de</strong> ia se-<br />
maine prochaine, <strong>de</strong> Ribot à Boureeois.<br />
Dame! c'est qu'il lui faut absolument être<br />
ministre pour parvenir à se faire élire aux<br />
élections prochaines. Sans quoi, plus <strong>de</strong> tri-<br />
patouillages possibles dans les" urnes et il<br />
sait,' lui, comme nous tous, d'ailleurs, que<br />
les <strong>de</strong>ux'fois il n'a réussi que par ce moyen.<br />
Un autre journal <strong>de</strong> la capitale donne son<br />
nom dans la liste qu'il publie <strong>de</strong>s plus forts<br />
imposés <strong>de</strong> la ville do Paris. Pour qu'il en<br />
soit ainsi, il faut que M. Delcassé ait une<br />
fortune immobilière <strong>de</strong> plusieurs millions.<br />
Notre homme est pru<strong>de</strong>nt: il préfère les<br />
beaux hôtels bien situés qui rapportent gros<br />
et aussi ies grands domaines, comme celui<br />
<strong>de</strong> Bénac, aux valeurs mobilières oue peut<br />
déprécier une révolution, qu'il voit," lui<br />
aussi imminente.<br />
11 sait ce que lui ont coûté ses bons<br />
millions : il les a amassés, sou à sou, sur<br />
les économies qu'il a faites sur son in<strong>de</strong>m-<br />
nité <strong>de</strong> député, pendant huit années, à<br />
9.000 francs bruts par an et sur son traite-<br />
ment <strong>de</strong> sous-secrétaire d'Etatet<strong>de</strong> ministre<br />
<strong>de</strong>s colonies, à 30 ou 60.000 francs par an,<br />
pendant douze ou quinze mois en tout.<br />
Bons et excellents électeurs <strong>de</strong> l'arrondis-<br />
sement, vous qui êtes si fiers <strong>de</strong> votre dé-<br />
puté, <strong>de</strong>venu ainsi personnellement très<br />
millionnaire, vous auriez mauvaise grâce,<br />
vraiment, à ne pas vouloir ai<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>" nou-<br />
veau, Cassou à faire <strong>de</strong> nouvelles écono-<br />
mies, pour qu'il puisse <strong>de</strong>venir plus riche<br />
encore I<br />
Dernière Heure<br />
La Mort <strong>de</strong> M. André Reille<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />
du baron André Reille, député <strong>de</strong> la Ire cir-<br />
conscription ds Castres (Tara;, fils du baron<br />
LE RETOUR DE NAQUET<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
M. Naquet, à qui la Cour d'assises <strong>de</strong> la<br />
Seine, tenant compte <strong>de</strong> l'excuse <strong>de</strong> santé<br />
avait, par arrêt du 30 décembre, donné un<br />
mois viour se présenter <strong>de</strong>vant le jury, est<br />
rentré" hier soir à 7 heures à Paris, par le<br />
train <strong>de</strong> Calais.<br />
Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il<br />
venait comparaître <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> son<br />
pa\ s sans vouloir en dire plus long <strong>de</strong><br />
crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât <strong>de</strong><br />
vouloir influencer le jury.<br />
A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire<br />
42, rue do Moscou, au domicile <strong>de</strong> ses sœurs.<br />
Dmm à la Chambre<br />
Paris. <strong>24</strong> janvier.<br />
Le bureau <strong>de</strong> la Chambre, conformément à<br />
l'article 129 du règlement, ayant informé, com-<br />
me nous l'avons déjà dit. le "procureur général<br />
que <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> fait avaient eié com-<br />
mis dans i'enceinte du palais législatif par MM.<br />
Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Bernis, M. Vignôn. subs-<br />
titut du procureur générai, et M. Atthann. Dro-<br />
cureur <strong>de</strong> la République, so sont rendus, hier<br />
aDrès-midi. au Paiais'-Bourbon. et ont procédé<br />
auprès <strong>de</strong> la questure, a une enquête sommaire<br />
sur co3 inci<strong>de</strong>nts.<br />
Lu parouet va maintenant examiner, s'il y a<br />
lieu dé déposer sur lo bureau <strong>de</strong> ia Chambre,<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation do poursuites<br />
contre MM. Gérauit-Richard et <strong>de</strong> Befni3.<br />
Manifestations Patriotiques<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Plusieurs groupes <strong>de</strong> manifestants ont<br />
parcouru hier les <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> la Peino.<br />
Rue Montmartre, <strong>de</strong>vant les bureaux <strong>de</strong><br />
VAurore, <strong>de</strong> nombreux jeunes gens essaient<br />
une manifestation aux cris <strong>de</strong> : « Conspuez<br />
rylMi'ore! » Aussitôt, ils sont dispersés par<br />
les agents, qui débouchent <strong>de</strong>s rues avoisi-<br />
nantés.<br />
La rue Lafayette et la rue Chauchat ont été<br />
traversées par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s crianr: «Conspuez<br />
Zola I A bas les juifs I Vive l'armée ! »<br />
Douze arrestations ont été opérées.<br />
Au ouartier Latin, l'effervescence est as-<br />
sez urin<strong>de</strong>. Les étudiants se promènent sur<br />
le. boulevard Saint-Michel par petits groupes<br />
en criant toujours : « Consoue'z Zola ! » Hs<br />
se taisent à l'arrivée <strong>de</strong>s agents pour recom-<br />
mencer un peu plus tard.<br />
Une seule arrestation a été opérée dans la<br />
soirée. C'est celle d'un individu qui, en pas-<br />
sant avenue <strong>de</strong>s Champs-Elysées, avait crié:<br />
« Vive Zola ! »<br />
Dans la bagarre qui s'est produite à l'an-<br />
gle <strong>de</strong>s ruo <strong>de</strong> la Bourse et <strong>de</strong> Richelieu,<br />
alors ou'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> manifestants voulait<br />
aller manifester <strong>de</strong>vant le siège du comité<br />
do protestation, doux agents ont été blessés.<br />
Un manifestant a été arrêté .<br />
Durant la soirée, <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> gar-<br />
<strong>de</strong>s républicains à cheval ont sillonné Paris<br />
dans tous les sens sur les boulevards, place<br />
Clichy, place Saint-Michel, rue Montmartre,<br />
line surveillance particulière subsista <strong>de</strong>-<br />
vant las bureaux dè l'Aurore.<br />
Alger, <strong>24</strong> janvier.<br />
Voici <strong>de</strong>s détails sur les événements qui<br />
se sont déroulés, hier, à Alger:<br />
A 2 heures <strong>de</strong> l'après-midi , une foule,<br />
que l'on peut évaluer à 2,000 personnes, se<br />
rassemblait sur la place du Gouvernement,<br />
où <strong>de</strong>vait avoir lieu le concert habituel que<br />
donne la musique du 1er zouave, mais ce<br />
concert a été supprimé hier.<br />
11 est près <strong>de</strong> trois heures. A ce moment,<br />
on apprend que dans les rues <strong>de</strong> Chartères<br />
et <strong>de</strong>là Lyre une collision vient <strong>de</strong> se pro-<br />
duire entre juifs et anti-juifs, et le bruit<br />
court aussi qu'un attentat aurait été commis<br />
samedi, contre un officier français par une<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs qui avaient organisé une<br />
contre-manifestation. Des cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
les juifs ! » retentissent.<br />
La manifestation se forme. En forçant le<br />
cordon <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> police, les manifes-<br />
tants pénètrent dans la rue <strong>de</strong> ia Lyre qui<br />
est le quartier juif ou la mêlée est générale.<br />
Quelques coups <strong>de</strong> feu éclatent. Des objets '<br />
divers sont lancés <strong>de</strong>s balcons sur les anti- j<br />
juifs.<br />
Enfin les zouaves baïonnette au canon ><br />
dispersent les assaillants et les assaillis. ;<br />
Bientôt les blessés arrivent soutenus par<br />
leurs amis dans les diverses pharmacies<br />
qui avoisinent la piace du Gouvernement.<br />
Les premiers soins leurs sont| donné aussi-<br />
tôt; "mais ils sont vains pour i'un d'eux, un<br />
Français M. Cayol maçon qui expire dans<br />
les bras du docteur Rouquet.<br />
A l'instant où M. Cayofexpire <strong>de</strong>ux autres<br />
blessés viennent réclamer <strong>de</strong>s soins ; tous<br />
<strong>de</strong>ux ont reçu dans le dos <strong>de</strong>s COUPS <strong>de</strong> poi-<br />
gnard ; leurs blessures sont affreuses.<br />
D'autres personnes blessés par <strong>de</strong>s coups<br />
<strong>de</strong> pierres ou <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> cannes sont con-<br />
duites à leur domicile.<br />
A quatre heures, les manifestants appren-<br />
nent la mort <strong>de</strong> M. Cayol et qu'un capitaine<br />
<strong>de</strong> zouaves et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses hommes," char-<br />
gés <strong>de</strong> déblayer la rue <strong>de</strong> la Lyre, ont été<br />
blessés par <strong>de</strong>s projectiles. La surexcitation<br />
est extrême.<br />
On nous assassine ! A mort les juifs, crie-<br />
t-on <strong>de</strong> toute part, et le flot <strong>de</strong>s manifestants,<br />
brisant la ligne d'agents et <strong>de</strong> zouaves qui<br />
barent les rues principales, se précipite dans<br />
la rue Babazoun.<br />
Les manifestants arrachent les volets,<br />
puis, s'en servant comme <strong>de</strong> béliers, frap-<br />
pent à coups redoublés sur les <strong>de</strong>vantures<br />
qui bientôt sont réduites en miettes. On en-<br />
lève les marchandises exposées en <strong>de</strong>van-<br />
ture ot on les jette au vent. D'autres mani-<br />
festants amoncellent les tissus, les confec-<br />
tions et en font <strong>de</strong>s bûchers auxquels ils<br />
mettent le feu.<br />
Oa opère ainsi dans six magasins. Les<br />
hasseurs arrivent alors et chargent les<br />
manifestants qui. par <strong>de</strong>s voies détournées<br />
reviennent se concentrer rue Baboloued, sé-<br />
parée <strong>de</strong> la rue Babazoun par la place du<br />
Gouvernement.<br />
La plupart <strong>de</strong>s magasins juifs sont enfon-<br />
cés. La gendarmerie, la troupe et la police<br />
sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés ma-<br />
nifestations cessant d un côté pour repren-<br />
dre <strong>de</strong> l'autre. Tout Alger est sur pied.<br />
Les auteurs du pillage, qui a "duré une<br />
heure, rue Babazoun, sont en grand nombre<br />
<strong>de</strong>s gens sans aveu, la lie <strong>de</strong> "la population<br />
<strong>de</strong> toutes les nationalités latines et indigè-<br />
nes.<br />
Mais la foule <strong>de</strong>s manifestants antijuifs,<br />
qui ne connaît pas les auteurs du pihage,<br />
prend souvent fait et cause pour ou contre<br />
la police.<br />
Un administrateur d'une commune mixte,<br />
délégué à la préfecture, qui avait arrêté un<br />
indigène en flagrant délit" et le maintenant<br />
fut bousculé par la foule et eut le poignet<br />
foulé. Ailleurs, les <strong>de</strong>ux adjoints du" maire<br />
d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, fu-<br />
rent maltraités parles manifestants.<br />
Enfin, un sous-officier aurait frappé à<br />
à coups <strong>de</strong> plat <strong>de</strong> sabre un agent do police<br />
lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce<br />
temps les manifestants crient : « A bas les<br />
juifs I Vive l'armée I »<br />
Le pillage <strong>de</strong> ia rue Bab-Azoum achevé,<br />
ces mêmes individus, sans aveu, allèrent<br />
dans la rue Bab-el-Oued qui fait suite à la<br />
rue Bab-Azoun et est, comme, celle-ci, le<br />
centre du commerce das Jjuifs. Les bouti- j<br />
ques juives furont dévalisées, les marchan-<br />
uises furent jetées sur les trottoirs, mais I<br />
une bonne partie fut emportée dans <strong>de</strong>s<br />
maisons voisines où les agents <strong>de</strong> police ar-<br />
rêtèrent les Individus européens ou indigè-<br />
nes qui se partageaient lo butin.<br />
L'aspect <strong>de</strong>s Vues Bab-Azoum et Bab-el-<br />
Oued présente un coup d'œil comme après<br />
un incendie: le sol est jonché <strong>de</strong> marchan-<br />
dises détériorées ; quantité <strong>de</strong> chapeaux et<br />
d'effets que les autorités font enlever et<br />
porter dans un local où elles seront triées<br />
Les autorités israélites ont recommandé<br />
instamment à leurs coreligionnaires <strong>de</strong> no<br />
pas sortir <strong>de</strong> chez eux et il est très rare <strong>de</strong><br />
rencontrer une figure juive dans la rue.<br />
A part le grave inci<strong>de</strong>nt da U rus ds la<br />
CÉRÉMONIE PATRIOTIQUE<br />
Dijon, <strong>24</strong> janvier.<br />
A Dijon, l'anniversaire <strong>de</strong>s batailles livrées<br />
en 1871, autour <strong>de</strong> la ville a été célébrée nar<br />
les survivants <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong>s Vosges et'<strong>de</strong><br />
la 4e briga<strong>de</strong>.<br />
Le cortège s'est rendu au monument <strong>de</strong> la<br />
route <strong>de</strong> Langres ou a été lue une lettre pa-<br />
triotique du maire <strong>de</strong> Saint-ràtienne. On est<br />
allé ensuite à Talant saluer le monument du<br />
Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre<br />
<strong>de</strong> M. Farelli prési<strong>de</strong>nt du comité <strong>de</strong>s survi-<br />
vants <strong>de</strong> la 4e' briga<strong>de</strong>.<br />
Ces manifestations ont eu lieu au milieu<br />
d'un grand enthousiasme, un grand banquet<br />
aura lieu ce soir.<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier a été célébrée la manifestation ds<br />
l'anniversaire <strong>de</strong> la bataille <strong>de</strong> Buzenval. En<br />
raison <strong>de</strong>s circonstances, cette cérémonie a<br />
eu un caractère tout particulier. Une délé-<br />
gation <strong>de</strong>s étudiants s'était jointe aux So-<br />
ciétées patriotiques.<br />
A 10 heures, en l'église <strong>de</strong> Rueil, un ser-<br />
vice solennel et commémoratif a été célébré<br />
à l'intention <strong>de</strong>s soldats morts pour la pa-<br />
trie sur le champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong> Buzenval.<br />
A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro-<br />
noncé une allocution Patriotique en présence<br />
d'une assistance considérable. Après la cé-<br />
rémonie religieuse un banquet à réuni les<br />
membres du comité.<br />
A 2 heures, le cortège s'est, mis en route<br />
vers le monument commémoratif. Dans le<br />
cortège se trouvent <strong>de</strong> nombreux officiers ot<br />
un nombre considérable <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> di-<br />
verses sociétés patriotiques portant <strong>de</strong>s<br />
couronnes et <strong>de</strong>s palmes.<br />
Devant le monument, plusieurs discours<br />
ont. été prononcés, notamment par MM. Féli-<br />
cien Paris, conseiller municipal <strong>de</strong> Paris,<br />
Bourguet, étudiant, au nom <strong>de</strong> l'Université<br />
<strong>de</strong> Paris, Lucien Millevoye, qui, en termes<br />
émus, a retracé la phase <strong>de</strong>* la bataille do<br />
Buzenval.<br />
Millevoye a terminé en disant :<br />
Quand le besoin s'en fera sentir, je suis<br />
fermement convaincu que tous nous mar-<br />
oherons sur les traces <strong>de</strong> nos aînés ; mais,<br />
j'en prends encore l'engagement <strong>de</strong>vant<br />
vous : nous ne laisserons pas <strong>de</strong>rrière nous<br />
les traîtres du syndicat.<br />
Ces paroles ont été accueillies par les cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive l'armée ! »<br />
Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la<br />
parole reproche à Millevoye <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>là<br />
politique*. Ses paroles sont couvertes par<br />
àes huées.<br />
Puis Marcel-Habert député <strong>de</strong> Seine-et-<br />
Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et<br />
excuse Paul Deroulè<strong>de</strong> qui est retenu chez<br />
lui par l'influenza. U lit là lettre suivante à<br />
lui " adressée par 1 ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
Ligue <strong>de</strong>s patriotes.<br />
Mon cher ami,<br />
A la suite <strong>de</strong> mon influenza, ma blessure<br />
ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une<br />
opération douloureuse qui me cloue au lit<br />
pour quelques semaines encore. Je ne pour-<br />
rais pas aller dire ce que je pense <strong>de</strong> l'a-<br />
narchie parlementaire qui, en désorganisant<br />
l'Etat, met réellement en péril la patrie et la<br />
nation.<br />
Je compte sur vous pour le dire en mon<br />
nom.<br />
Vive la République nationale ! A bas l'a-<br />
narchie parlementaire I<br />
C'est sur la lecture <strong>de</strong> cette lettre qu'a été<br />
terminée la cérémonie aux applaudissements<br />
unanimes <strong>de</strong> la loule.<br />
D'autres cérémonies patriotiques ont éga-<br />
lement eu lieu à Montretout, 'Garchcs, Cli-<br />
chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselle, eto.<br />
Troubles en Italie<br />
Florence, <strong>24</strong> janvier.<br />
Hier soir, <strong>de</strong>ux cents manifestants, partis<br />
<strong>de</strong> la place Victor-Emmanuel, se sont diri-<br />
gés, en évitant la police, jusque sous les fe-<br />
nêtres du journal L'iera Mosca. Là, aux cris<br />
<strong>de</strong> : « A bas les impôts ! », ils ont brisé les<br />
vitres et blessé un gar<strong>de</strong>.<br />
VERTE UÉPOXSE<br />
Paris, <strong>24</strong> janvier.<br />
Emile Zola vient <strong>de</strong> recevoir, d'un juge <strong>de</strong><br />
paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante,<br />
que les feuilles dreyfusar<strong>de</strong>s ont eu soin <strong>de</strong><br />
rie pas enregistrer :<br />
Monsieur Zola,<br />
"Votre lettre à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />
publique outrage indignement et la chose<br />
jugoo et notre bicn-aiinoo patrie.<br />
Après l'avoir répandu, ici et là, et sans<br />
succès, à <strong>de</strong>s milliers d'exemplaires, voiht<br />
quo vous vouspermettez aujourd'hui <strong>de</strong> l'&-<br />
dreser aux juges <strong>de</strong> paix. Je reçois ài'mstans<br />
le numéro du journal qui la contient et<br />
que, sans doute par antiphrase, vous appe-<br />
lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr,<br />
aucun do mes collègues ne me contredira,<br />
c'est pour nous, magistrats et Français, una<br />
injure que votre talent ne peut couvrir.<br />
Veuillez ne pas la renouveller, n'importe<br />
quollo ressource vous on donno los moyens,<br />
nous n'avons que faire <strong>de</strong> votro libellé.<br />
Ce n'est pas, monsieur, dans lo cabinet<br />
d'unjuge que ce papier là, non plus d'ail-<br />
leurs que certains do ses frôros aînés, doit<br />
trouver ptase : o'est dans un autre et je l'y<br />
mets.<br />
1M*. KautMAw«ii:«*.<br />
i<br />
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