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24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

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Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />

Un da nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />

interrogé au sulat <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />

Gérauit-Rlciiard :<br />

11 y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />

nropos assez vifs, pendant que M. Bérard était<br />

à la tribune, entra" MM. Chauvièro, <strong>de</strong> Mahy et<br />

moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />

traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />

contre Zola, je n'ai pu me contenir ot "j'ai répété<br />

une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée la veille.<br />

Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />

l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />

do M. Gérault-Richard. fou <strong>de</strong> colère, je me<br />

suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />

par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, ije<br />

côte ; je l'ai pris par l'épauie et ja l'ai souffleté,<br />

mais j'attends qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />

Verrai ensuite comment je dois régler cette<br />

affaire avec M. Gérauic-Richard.<br />

Un témoin<br />

Dans le Moniteur universel M. <strong>de</strong> Glaye oui,<br />

hier, <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la Dresse, cria lors <strong>de</strong> l'in-<br />

ci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />

et insulté, ce matin, à ce sajet, par la Petite<br />

République maintient que M. Jaurès faisait face<br />

à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier l'a frappé: il<br />

fait remarquer que le compte rendu du Temps,<br />

téléphoné sur la champ, porte :<br />

« "M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />

rière, le f raDoa â la tîgure. »<br />

Toile n'a pas été. dit-il, l'impression <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />

«"On s'exDlique difficilement, d'ailleurs, com-<br />

ment, s'il l'avait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />

nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />

me part, je les ai vus face à face. »<br />

Le journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />

Clave', déc are que je suis, dès à présent, dési-<br />

gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />

verra si j'ai selon un mot connu, une tète d'o-<br />

tage.<br />

La Séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />

L.ordre du jour <strong>de</strong> la séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, paru<br />

ce matin au Journal Officiel, porte, aDrès "une<br />

première délibération sur la proposition <strong>de</strong> M.<br />

î)u Haigouet sur le rengagement <strong>de</strong>s sous-offi-<br />

ciers, la suite <strong>de</strong> la "discussion du budget, mais<br />

comme on fait prévoir qu'a es infiniment proba-<br />

ble qu'à propos <strong>de</strong> l'adoption du procès verbal<br />

M. Jaurès viendra <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu'on poursuive la<br />

discussion da son interpellation.<br />

Sans doute on ne discute les interpellations<br />

que le samedi, mais la Chambre est toujours<br />

maîtresse <strong>de</strong> son ordre du jour et comme il se<br />

rencontre que modérés et avancés sont égale-<br />

ment désireux d'eu finir, il n'y a Das <strong>de</strong> raison<br />

nour qu'on ne donne cas satisfaction à M. Jau-<br />

rès. - -<br />

Le Gouvernement, <strong>de</strong> son côté, né paraît pas<br />

<strong>de</strong>voir s'y opposer. L'ordre du jour dé'conâahce<br />

sera voié en très grosse majorité, et il est oms<br />

Une vraisemblable que i'afflchage du discours <strong>de</strong><br />

M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />

mandé et voté.<br />

U est probable, sinon certain, que la séance<br />

sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />

saient, on serait peut-être amené à examiner<br />

s'il n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Cham-<br />

bre au moins oour quelques Jours, le délai d'un<br />

mois paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />

la discussion du budget<br />

Hier, ie mat da dissolution a été prononcé<br />

niais il semble que cette éventualité n'a" Das été<br />

examinée sérieusement. line faut pas' oublier<br />

qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />

le projet acmei da budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />

duc. Ii faudrait un nouveau projet, une nou-<br />

velle commission du budget, une nouvelle -dis-<br />

cussion générale, eto.<br />

A travers la pressa<br />

La Libre Parole :<br />

Pour la première fois, le gouvernement oarie<br />

avec clarté, même avec une certaine énergië.S'il<br />

avait eu, il y a <strong>de</strong>ux mois, la moitié seulement<br />

<strong>de</strong> l'ene gie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />

ïions jamais m. vous Doitvez en être sûrs, ia<br />

lettre -réclame <strong>de</strong> M. Zoia.<br />

L'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès-Gérault-Richard<br />

est donc a tous les égards fâcheux. Il est venu<br />

fort mal à propos jeter ie trouble dans une<br />

séance dont lê résultat eût été sans cela net et<br />

limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est le juif qui est cause ne<br />

tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez<br />

nous l'armét. le Parlement, le gouvernement ;<br />

c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci-<br />

vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />

A bas le juif !<br />

De la Cloche, organe républicain :<br />

M. <strong>de</strong> Bernis, hier, à la Chambre, a eu cette<br />

chance moule d appliquer sur ia joue da Jaurès<br />

îe souflet que toas" les" patriotes, après ia lecture<br />

<strong>de</strong> son discours, lai Uastinaient.<br />

Mustapha. Quatre discours ont été pronon-<br />

cés au milieu d'un grand calme coupe seule-<br />

ment par les applaudissements et les cris :<br />

K A bas les juifs' 1 » Finalement, l'assemblée<br />

a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con-<br />

tre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra-<br />

tion supérieure à nropos <strong>de</strong>s mesures prises<br />

contre " les manifestants. « Les assistants<br />

adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />

citent les municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />

tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />

juifs et jurent' <strong>de</strong> s'unir pour écraser aux<br />

élections prochaines les juifs et leurs pro-<br />

tecteurs.»<br />

Un ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la mise en li-<br />

berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />

tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />

antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />

<strong>de</strong> : « Vive la France I Vive la République 1<br />

A bas les juifs ! »<br />

A l'issue du meeting la foule est <strong>de</strong>scen-<br />

due comnaete ^ers Alger, romoant sur plu-<br />

sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />

place dù Gouvernement, les manifestants,<br />

au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />

presque entièrement <strong>de</strong>ux' kiosques ; les<br />

portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />

foncées tant sur la place dit Gouvérnement<br />

que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />

ont été saccagés.<br />

Des patrouilles du génie parcourent les<br />

principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />

tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />

Le rapport <strong>de</strong> police relate que trois com-<br />

missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />

assez grièvement. De nombreux agents ont<br />

été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />

<strong>de</strong> canne. Le câline, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />

rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />

D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />

dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />

tants antijuifs étaient encore au vélodrome<br />

<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />

composée <strong>de</strong> trois cents jeunes gens, la plu-<br />

part aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru le boule-<br />

vard <strong>de</strong> la République se' dirigeant vers le<br />

vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong>vant le théâ-<br />

tre et refoulée vers le boulevard. En nassant<br />

<strong>de</strong>vant les terrasses <strong>de</strong>s câfés, plusieurs<br />

manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />

chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />

dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />

Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />

dans la fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />

ment dispersée, avant qu'elle ait pu rejoin-<br />

dre les manifestants antijuifs.<br />

Alger, 23 janvier.<br />

Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />

ia suite <strong>de</strong>s contusions ou excès <strong>de</strong> fatigue<br />

provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />

neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> la<br />

banlieue. M. Lépine a convoqué ce matin les<br />

autorités <strong>de</strong> la ville afin <strong>de</strong> prendre les me-<br />

sures les plus énergiques pour prévenir le<br />

retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> "la veille.' Plusieurs<br />

voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />

au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />

attribue la causa du mouvement antijuif à<br />

l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />

la fondation d'un cercle d'étudiants israéli-<br />

tes malgré l'avis contraire du préfet et du<br />

maire.<br />

L'opinion en Russie<br />

Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />

Les journaux russes déplorent la campa-<br />

gne qui agite et trouble la France. Ifs ne<br />

cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />

triotes qui ne se sent pas laissés acheter et<br />

en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />

termes <strong>de</strong> la Gazette <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />

immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />

droit, ia justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />

Chose particulièrement édifiante : trois<br />

feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />

contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />

ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />

étrangers.<br />

nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe-<br />

ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont<br />

réussi, nar '<strong>de</strong>s subterfuges divers, à péné-<br />

trer dans la salle, entre autres le compagnon<br />

Georges ; mais soit, que son attitu<strong>de</strong> ou son<br />

lansaeeaient provoqué les assistants, il est<br />

bientô't rejeté 'dans la rue, repoussé avec<br />

violence dans l'escalier qu'il <strong>de</strong>scend; sur sa<br />

tète, toutes les cannes s'ont levées.<br />

Un autre individu, <strong>de</strong> piètre mine, suit le<br />

même chemin.<br />

Tous <strong>de</strong>ux ont la figure ensanglantée.<br />

Quelaues autres individus, aussi louches,<br />

reconnus dans la salle par les étudiants,<br />

sont expulsés <strong>de</strong> même façon et fort hous-<br />

pillés par les agents, qui reconnaissent en<br />

eux dés clients <strong>de</strong> Mazas.<br />

Aucune manifestation, aucun trouble dans<br />

la rue pendant ce temps; seulement, <strong>de</strong>r-<br />

rière lés glaces <strong>de</strong> la «'Belle-Polonaise» 'es<br />

dures et faméliques figures <strong>de</strong>s compagnons<br />

évincés qui semblent guetter une occasion.<br />

Dans la salle<br />

Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />

sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />

lier qui conduit à la salle. Au moment où<br />

nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent déjà là.<br />

Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />

jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />

en attendant la constitution du bureau. De<br />

nouveaux arrivants viennent grossir ï'af-<br />

fiuence. On remarque exposée sur la tribune<br />

une magnifique couronne composée <strong>de</strong> lilas,<br />

<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />

tants* se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />

réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />

tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Sur cette couronne on lit cette inséription :<br />

« Vive le France ! à bas les traîtres ! »<br />

A 2 h. l\2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />

teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />

prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />

missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />

<strong>de</strong> son écharpe, spécialement chargé désor-<br />

dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre l'assemblée' en<br />

cas <strong>de</strong> tumulte.<br />

On avait pris la précaution d'enlever, au<br />

préaiable, toutes lés chaises et tous* les<br />

bancs <strong>de</strong> la salie. On remarquera qu 'à la réu-<br />

nion du Tivoli-Vaux-Hali dé samedi <strong>de</strong>rnier,<br />

la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />

propos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />

missaire.<br />

L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />

mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />

diants et d'anciens militaires donne l'im-<br />

pression que l'assemblée saura imposer si-<br />

lence aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je-<br />

ter le désordre.<br />

Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />

M. Guérin se lève et expose en quelques<br />

mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion :<br />

Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />

<strong>de</strong> la politique, li n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />

n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclàmatton)j que<br />

<strong>de</strong>s Français qui ne veulent nas ,que ; <strong>de</strong>s<br />

juifs compromettent la seule chose" restéu<br />

encore intacte dans notre patrie : l'armée.<br />

(Exclamations.)<br />

Un anarchiste crie : « Et Esterhazy ? » Ses<br />

voisins se saisissent <strong>de</strong> lui. le traînent jus-<br />

qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'expédient preste-<br />

ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend :<br />

Une campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait<br />

nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />

fas. • -<br />

Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />

prouvé qu'il avait trahi ! ». Cet anarchiste est<br />

encore expulsé a^ec maints horions. :<br />

M. Guérin ajoute ;<br />

Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />

innocent, les antisémites auraient été ies pre-<br />

miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du Drooès ; mai3<br />

nous ne vouions paî qu'une ban<strong>de</strong> internatio-<br />

nale attaque notre espoir suprême, l'arméa I<br />

'(Bravos pr'oiongés %t cris : « A* bas Zola ! A bas<br />

<strong>de</strong>s juifs"! »<br />

cinquantaine environ et se dirigent vers le<br />

bureau. L'un d'eux y prend place, mais le<br />

commissaire, M. Marion, intervient alors et<br />

leur interdit <strong>de</strong> tenir un meeting. Us n'in-<br />

sistent pas mais en attendant <strong>de</strong> pouvoir<br />

sortir ils se mettent à chanter à tue-tête la<br />

Carmagnole. Les une ajoutent môme cette<br />

variante au refrain : « Vive le son! Vive le<br />

son <strong>de</strong> l'explosion ! »<br />

Ils chantent également plusieurs autres<br />

chansons révolutionnaires où nous relevons<br />

le vers suivant :<br />

Dynamitons tous les cafés !<br />

Ainsi que plusieurs violences du même<br />

eenre contre l'armée et les prêtres.<br />

Il faut dire que les cris' que nous citons<br />

sont individuels." et nous les' distinguons au<br />

milieu <strong>de</strong>s vociférations que nous avons dû<br />

subir. En attendant que la'police permette à<br />

ce groupe <strong>de</strong> gagner la rue, les anarchistes<br />

crient encore : « Vive Zola! A bas les calo-<br />

tins! »<br />

C'est avec ee groune qui a évacué la salle<br />

le <strong>de</strong>rnier que nous quittons le lieu du mee-<br />

ting.<br />

Dans la poussée qui s'est produite à la<br />

sortie, signalons un petit acci<strong>de</strong>nt survenu<br />

à notre confrère Chincholle, du Figaro. M.<br />

Chincoile a eu. dans la bouscula<strong>de</strong>, son par-<br />

<strong>de</strong>ssus complètement lacéré ; il s'est trouvé<br />

aveo nous noyé au milieu du groupe hurlant<br />

<strong>de</strong>s anarchistes.<br />

La sortie<br />

Aucun discours n'a été prononcé et aucun<br />

cri n'a été proféré.<br />

Cette pieuse manifestation a gardé le ca-<br />

ractère qu'aile <strong>de</strong>vait avoir.<br />

Après la réunion.<br />

M. Touny, sur l'avis d'un agent <strong>de</strong> la Sû-<br />

reté qui lui annonce que te meeting est près<br />

<strong>de</strong> finir, prend ses dispositions. L'accès <strong>de</strong><br />

la rue <strong>de</strong> là Gaîté, vers le boulevard Mont-<br />

parnasse et la Seine est barrée par une es-<br />

Ht^%\&^ peTLie- 1 Nouvelles d'Essa^ne<br />

ment arriver, il n'est nas permis <strong>de</strong> se dt<br />

Prières X^utolique-;<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Des prières puoligu.es, ordonnées par lo<br />

cardinal Bichar'd à l'occasion <strong>de</strong> la rentrée<br />

<strong>de</strong>s Chambres, ont été dites ce matin, à neuf<br />

heures, à Notre-Dame, au milieu d'une<br />

affluence considérable. L'asssistance était<br />

plus nombreuse que les années précé<strong>de</strong>ntes.<br />

PETITES NOUVELLES<br />

23 janvier.<br />

M. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />

la Dresse départementale et directeur du Jour-<br />

nal <strong>de</strong> Rouen, oui avait fait don, la semaine<br />

<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50,000 francs à ia So-<br />

ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />

nouveau don do 000 francs à la Société <strong>de</strong><br />

l'assistance aux convalescents.<br />

~w» Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans, la femme<br />

Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />

cile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille<br />

femme passait pour être très riche et très avare.<br />

Le mobile du crime paraît être le vol.<br />

-~~v La Cour d'appel d'Alger, toutes chant-<br />

bres réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />

Morinaud, avocat, rédacteur en chef du Répu-<br />

blicain <strong>de</strong> Constantine qui avait écé^ suspendu<br />

pour trois mois par le conseii <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s<br />

avocats <strong>de</strong> Consfantino pour la publication dans<br />

le Républicain d'articies contré M. Gueit, pré-<br />

si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cout a annulé la<br />

décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />

Constantine.<br />

LES MANIFESTATIONS<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Très tard dans la soirée, hier, une colonne<br />

<strong>de</strong> manifestants -parmi lesquels se trouvaient<br />

un grand n ambre d'élèves du lycée Jansoa,<br />

tous munis <strong>de</strong> torches cenfeetionaées avec<br />

<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />

la Pompe, l'avenue Malaltoff et l'avenue <strong>de</strong><br />

la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />

place <strong>de</strong> l'Etoile, "aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola ! Vive l'armée ! », <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />

M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />

ment coaspué.<br />

Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont nar-<br />

couru le boulevard Saint-Micael, en chan-<br />

tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />

les applaudissaient.<br />

Lyon, 23 janvier.<br />

Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />

quebuse, une réunion organisée uarie parti<br />

Ouvrier socialiste. A neuf heures', un millier<br />

«e pe M sonaes sa pressaient dans la sape.<br />

Les citoyens Siral, Midat, Naehury, Delange,<br />

Jacquet du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />

vement la parole.<br />

Tous le3 orateurs se sont élevés contre la<br />

wolitique du cabinet et ont protesté contre le<br />

îiuis-cios dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />

tous ont fait l'éloge <strong>de</strong> la conduite d Emile<br />

Zola.<br />

Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />

mes violents.<br />

Un étudiant, nawmé Chambard, Dre mi la<br />

parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />

rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />

rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />

tudiant Chambard termine son discours aux<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! »<br />

On lui rénond : » Vive la Révolution ! »<br />

A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt comi-<br />

que : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />

salle un aci<strong>de</strong> doat les émanations s'élèvent<br />

bientôt ; toute l'assistance pleure, se mou-<br />

che et éternue bruyamment. La saiie s>e<br />

vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />

dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusau'à la scène qui<br />

sert <strong>de</strong> tribune et tout le 'comité s'essuie<br />

les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />

<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />

Instants, la saile se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />

Quelques orateurs veulent prendre la pa-<br />

role, mais on n'entend Das un mot <strong>de</strong> leurs<br />

discours ; ii en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />

Jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />

A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cineman-<br />

taine d'étudiants ont accompagné leur cama-<br />

ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelaues "jeunes gens se<br />

sont joints a eux aux cris <strong>de</strong> : « A bas les<br />

juifs ! Coasnuez Zola ! »<br />

Près du nont <strong>de</strong> la Guillotière, oueloues<br />

cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font ente'ndte".<br />

Une discussion s'engage et l'on allait en<br />

venir aux mains quand" la nolice disperse<br />

les manifestants. Une nluie'flne et persis-<br />

tante ackève l'œuvre "<strong>de</strong>s gardiens ' <strong>de</strong> la<br />

paix.<br />

Châlon-sur-Saône, 23 janvier.<br />

Hier soir a eu Jieu une nouvelle manifes-<br />

tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma-<br />

nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong><br />

curieux soat passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />

taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! » nuis <strong>de</strong>-<br />

vant les magasins tenus par <strong>de</strong>s israélites<br />

aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma-<br />

gasins étaieat gardés nar la police et la gen-<br />

darmerie.<br />

Arras, 23 janvier.<br />

Des manifestations ont eu lieu hier à<br />

Montreuil ou c'était le jour du tirage au<br />

Bort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />

parcouru la villa aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />

Zola 1 »<br />

_. , , Alger, 23 janvier.<br />

Cinq a six mille personnes assistaient au<br />

meeting antijuif & Mustapha. La réunion<br />

était présidée par M. PraJelie, maire <strong>de</strong><br />

JE*^"k.F£IS<br />

Paris, 23 janvier.<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s patrouilles <strong>de</strong> ;<br />

gar<strong>de</strong>s républicains qui, hier soir, ont par-<br />

couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />

tous ies commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />

en permanence jusqu'à une heure avancée,<br />

en prévision d'une manifestation possible.<br />

Les postes consignés avaient leur effectif<br />

au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />

tance en distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />

pes d'agents. En outre, indépeadamment<br />

<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />

gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />

avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />

Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />

plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />

gents ont été constituées dès la première<br />

heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />

centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />

Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />

verts et les commissaires ont- reçu Tordre<br />

<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />

reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />

manche, un commissariat seulement reste<br />

ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />

postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />

notamment celui du Palais-<strong>de</strong>-Justice, ont i<br />

été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligue et<br />

<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />

Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />

gouvernement ds Paris, c'est-à-dire la<br />

Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />

ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris.<br />

Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />

réunion<br />

Cet après -midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille-<br />

Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />

meeting da protestation auquel f<strong>de</strong>vait faire<br />

suite la manifestation consistant à porter<br />

<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />

place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong>.<br />

La réunion était autorisée, mais non la<br />

manifestation. Seuls, les portf-urs <strong>de</strong> cou-<br />

ronnes pouvaient approcher du monument<br />

patriotique. Voici le compte rendu <strong>de</strong> ce<br />

qui s'est" produit:<br />

La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />

dans un quartier populeux où les manifes-<br />

tations, quelles qu'elles soient d'aiileurs,<br />

peuvent facilement s'augmenter d'éléments,<br />

toujours prêts au désordre; aussi la police<br />

avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes.<br />

Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />

gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />

circulation <strong>de</strong> la foule.<br />

Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />

A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> la<br />

réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />

ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />

sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />

avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer* à la réu-<br />

nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes<br />

qui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont<br />

vu refuser l'entrée et'n'ont nas insisté, mais<br />

se sont réunis dans le dékit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />

Belle Polonaise en face <strong>de</strong>s Mille-Colonnes,<br />

et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />

renfort leur sera venu.<br />

Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />

M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police munici-<br />

pale qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />

cette " décision, téléphone à la préfecture<br />

pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> plus<br />

qui arrivent à 3 heures.<br />

L'entrée dans les salles est fait par petits<br />

groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants n'a donné<br />

lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />

réunion n'était pas encore commencée.<br />

A l'extérieur. — Pendant la réunion<br />

Enfin, la réunion, annonce-t-on, est com-<br />

mencée. Do la rue on entend, par moments,<br />

<strong>de</strong>s trépignements dans la salle et pendant<br />

ce temps, les agents, par quatre, se prosaè-<br />

M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />

: la parole<br />

M. Guérin propose ensuite la nomination<br />

du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési-<br />

<strong>de</strong>nt et rein place ainsi M. Guérin.<br />

On nous avait menacé, s'ecrie-t-ii. <strong>de</strong> nous<br />

faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />

réunion. On a cru nous effrayer en nous an-<br />

nonçant à l'avance l'irruption parmi nous<br />

d'assommé ors stipendiés. Eh bien ! nous<br />

sommes ià et ces menaces ne nous emnê-<br />

eheront pas <strong>de</strong> défier ies assommeurt et <strong>de</strong><br />

crier : «Vive ia France ! »<br />

Une longue acclamation accueille ces paro-<br />

les énergiques.<br />

Quand lès applaudissements sont calmés<br />

quelques anarchistes, ayant crié : «A bas<br />

les cléricaux », au fond <strong>de</strong> la salle, sont en-<br />

core expulsés. Quelques, coups <strong>de</strong> canne sont<br />

échangés.<br />

Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. — L'ordre<br />

du jour acclamé<br />

M. TMéhaud. après avoir ramené lé silence<br />

en frappant violemment <strong>de</strong> sa canne sur le<br />

bureaii," 'lit une dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye,<br />

s'excusant <strong>de</strong> n'avoir pu venir, retenu par la<br />

cérémonie patriotique" <strong>de</strong> Buzenval, dépêche<br />

qu'on acclame, et il ajoute:<br />

Notre réunion doit être courte puisque nous<br />

avons nour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />

porter notre' couronna à la statua <strong>de</strong> Strasbourg<br />

pour protester contre les renégats qui pactisent<br />

avec les traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />

nous flétrirons, en la déposant, les trahisons <strong>de</strong><br />

ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />

Pour y aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la-statue<br />

<strong>de</strong> Gambe'ia, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />

(Applaudissements.)<br />

Je vous propose donc d'acclamer, pour sanc-<br />

tionner ce meeting, cet ordre dujourqui précise<br />

notre décision :<br />

Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé contre les<br />

souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />

tranger les secrets do la défense, dépose<br />

au pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg l'hom-<br />

mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />

et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />

pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />

corrompre la République, déshonorer l'ar-<br />

mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />

sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />

Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />

et purifiée !<br />

Cet ordre du jour provoque une explosion<br />

<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />

A bas Zola ! »<br />

Un anarchiste à la tribune<br />

Après quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />

role à l'un d'eux en l'invitant à être court.<br />

C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />

bune.<br />

Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />

simulé encore, ses sentiments mais dès que,<br />

jetant le masque, il veut combattre l'idée<br />

<strong>de</strong> patrie, toute le saile s'y oppose, lui<br />

criaiit: «Nous ne voas laisserons' "pas atta-<br />

quer la patrie ! »<br />

Et bientôt Brunet renonce à continuer son<br />

discours.<br />

Un compagnon bondit alors, furieux, vers<br />

la tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />

vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />

interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />

s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous<br />

donnons l'exemple <strong>de</strong> la modération : notre<br />

adversaire n'a pas été maltraité ! »<br />

La séance est levée. — Dans la rue<br />

Enfin, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />

ment <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

Les porteurs prennent la couronne, l'élè-<br />

ve nt, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie :<br />

« Vive la France! », toutes les voix enton-<br />

nent: « Conspuez Zoia! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />

manifestants s ébranle.<br />

Pendant que les protestataires quittent la<br />

salle accompagnant la couronne, MM. Thié-<br />

baud et Guérin en tête, les anarchistes qui<br />

étaient disséminés dans la salle mais qui ne<br />

s'étaient nas sentis en nombre nour em.iiô-<br />

efeer ia réunira a'&sseiabieau Us senti usa<br />

nger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les<br />

fortifications est ouverte.<br />

Au moment où la sortie va s'opérer, les<br />

organisateurs du meeting <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la<br />

couronne et ses porteurs sortent seulement<br />

les premiers. A cet effet, la porte donnant<br />

sur la rue, est barrée par une masse<br />

d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent<br />

les membres du bureau <strong>de</strong> la réunion qui<br />

accompagneront la couronne.<br />

Ils sortent à grand peine. Une voiture est<br />

amenée, un ouvrier monte sur la caisse du<br />

fiacre, il tient la couronnne <strong>de</strong>bout; un au-<br />

tre nrend place à côté du cocher; quatre au-<br />

tres nersonnes sont dans la voiture précédée<br />

d'un brigadier <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix. Celle-<br />

ci traverse les barrages d'agents vers le<br />

boulevard Montparnasse et arrive boulevard<br />

Edgard Quinet.<br />

Par ordre, elle prend le trot; M. Touny<br />

et son secrétaire suivent dans une autre voi<br />

ture. Personnr n'a été autorisé à suivre la<br />

couronne, pas même ies journalistes pré-<br />

sents.<br />

Pendant tout ce temps, aucune personne<br />

autre que celles dont nous avons parlé, n'a<br />

pu encore sortir <strong>de</strong> la salle et tout ie mon<strong>de</strong><br />

se presse, s'écrase dans I'escaiier qui con-<br />

duit à la rue.<br />

Quand la voiture qui porte la couronne a<br />

disparu, on laisse enfin sortir une centaine<br />

<strong>de</strong> personnes, nuis quand celles-ci ont été<br />

refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du<br />

Maine, la liberté est donnée* à autant d'au-<br />

tres et ainsi la salle se vi<strong>de</strong> par netits pa-<br />

quets aussitôt dispersés.<br />

Aucun inci<strong>de</strong>nt ne s'est produit sinon que,<br />

tandis que tout le mon<strong>de</strong> se découvrait "sur<br />

le passage <strong>de</strong> la couronne, un <strong>de</strong>s anarchis<br />

tes' expulsés a crie : « Vive la Commune !<br />

cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs<br />

"pas été inquiété.<br />

Le nombre <strong>de</strong>s arrestations opérées dans<br />

l'après-midi, est <strong>de</strong> quatre : un individu qui<br />

frappait à COUPS <strong>de</strong> canne sur les agents, un<br />

second qui vendait une brochure anareniste ;<br />

les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers pour relus <strong>de</strong> circuler.<br />

A 4 heures tout été terminé. La porte <strong>de</strong><br />

la salle <strong>de</strong>s Mule-Colonnes est eiôse, les<br />

barrages <strong>de</strong>s agents, disloqués ; néanmoins,<br />

un service assez important doit rester sur<br />

piace, pour surveiller les anarchistes <strong>de</strong> la<br />

« Belle-Polonaise »,<br />

Plaoe <strong>de</strong> là Concor<strong>de</strong><br />

La circulation, qui, <strong>de</strong>puis midi, était très<br />

aetive olace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vient très in<br />

tense à 3 heures, et <strong>de</strong>s groupes se forment<br />

ca et là. mais notamment <strong>de</strong>vant les grilles<br />

<strong>de</strong>s Tuiileries. qui ont été fermées, «t au<br />

travers <strong>de</strong>squelles on aperçoit <strong>de</strong>s escadrons,<br />

<strong>de</strong> cuirassiers et <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> républicaine,<br />

dont les cavaliers ont mis pied à terre.<br />

En prévision <strong>de</strong> la manifestation annoncée,<br />

les mesures <strong>de</strong> police sont considérables.<br />

Sur la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> même, dont les<br />

chaussées ont été sablées, le service d'ordre<br />

est assuré par <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong><br />

la naix <strong>de</strong>s huitième et onzième arrondisse-<br />

ments. Tous les ponts, toutes les rues abou-<br />

tissant à la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>, rue Royale<br />

rue da Rivoli et quai <strong>de</strong>s Tuileries sont"gar-<br />

dées par un peloton <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />

faisant face à ùn peloton <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s républi-<br />

cains à pied, avec tambour.<br />

On remarque, au coin <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> la<br />

Concor<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la rue Saint-Florentin, sous<br />

les fenêtres du baron Alphonse <strong>de</strong> Rothschild,<br />

une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix ; <strong>de</strong> l'au-<br />

tre côté <strong>de</strong> la nlace, le service d'ordre s'é-<br />

tend jusqu'à l'Arc <strong>de</strong> triomphe.<br />

Quatre'mille hommes appartenant exclusi-<br />

vement à la poiiee sont disséminés entre ies<br />

Tuileries et la place <strong>de</strong> l'Etoile.<br />

A 3 heures lf2, la piace <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong> où<br />

commençaient à se former <strong>de</strong>s groupes, est<br />

complètement évacuée : l'accès n'en est per-<br />

mis qu'aux voitures et aux journalistes mu-<br />

nis <strong>de</strong> leur coutie-file.<br />

La foule est repoussée du côté <strong>de</strong>s Champs-<br />

Elysées. Elle est maintenue à distance bar<br />

un cordon d'agents qui va <strong>de</strong> la Seine entre<br />

la rue Boissy-d'Ansias. Aucune bagarre, au-<br />

cun inei<strong>de</strong>nt ne se produit. Au passage, les<br />

agents cueillent un pochard qui n'obéissait<br />

pas assez vite au traditionnel « circulez ».<br />

Un peu avant 3 heures, nous rencontrons<br />

au pied <strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> Mariy, M. Barthou,<br />

ministre <strong>de</strong> l'intérieur, qui nous déclare que<br />

toutes les mesures sont prises pour qu'il<br />

n y ait aucun inci<strong>de</strong>nt aujourd'hui!<br />

Devant la statue <strong>de</strong> Strasbourg oueloues<br />

groupes <strong>de</strong> journalistes se forment." M.<br />

B.anc, préfet <strong>de</strong> police ; M. Laurent, secré-<br />

taire général <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police ; M.<br />

Marion, commissaire aux délégations judi-<br />

ciaires sont là en conférence! On entend<br />

dans le lointain quelques cris : « vive l'ar-<br />

mée ! à bas Zola 1 à bas le» traîtres ! » Mais<br />

la foule maintenue à distance par les agents<br />

semble plutôt calme. Elle veut voir les ma-<br />

nifestations sans vouloir y participer.<br />

A la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />

A 3 h. Ir2, une voiture arrive au galon et<br />

s'arrête au med <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />

M. Paulin Méry, député du treizième arron-<br />

dissement, en <strong>de</strong>scend accompagné <strong>de</strong>-<br />

<strong>de</strong>ux dames <strong>de</strong> sa famiiie; il noria une ma-<br />

gnifique gerbe <strong>de</strong> roses, <strong>de</strong> lilas et <strong>de</strong> marj<br />

guérites, et va les déposer lui-même sur le<br />

monument. On lui <strong>de</strong>manda si c'est an nom<br />

d'un groupe ou d'une association qu'il vien<br />

De nos correspondants particuliers :<br />

New-York, 23 janvier.<br />

De source américaine :<br />

» Une dépêche <strong>de</strong> Jacksonville mentionne<br />

le bruit que les navires américains s«nt<br />

partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />

Havane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />

tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />

raient été commis contre le consul général<br />

Lee et autres américains.<br />

Une dépêche <strong>de</strong>. Keywest annonce que<br />

les passagers, arrivés <strong>de</strong> la Havane, préten-<br />

<strong>de</strong>nt ou'un soulèvement est imminent. On<br />

croit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />

cains. Le maréchal Blanco a concentré dans<br />

cette ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />

les désordres qui pourraient se produire. »<br />

Madrid. 23 janvier.<br />

Les édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />

casion <strong>de</strong> la pacification complète <strong>de</strong>s Philip-<br />

pines ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />

ont été prises, motivées par la fête du roi<br />

Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />

très ontimistes. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />

Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis<br />

sion.<br />

Madrid, 23 janvier.<br />

La dépêche du New-York Herald, au sujet<br />

du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />

très commentée ici. L'Imparcial, dans<br />

violent article contre les Américains,<br />

qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt<br />

sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />

On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Havane que six rebelles,<br />

appartenant au régiment formé par ia gar<strong>de</strong><br />

personnelle <strong>de</strong> Maximo Gomez, disent que<br />

le. chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />

tenté <strong>de</strong> se soumettre avec sa ban<strong>de</strong> a été<br />

fusillé par Gomez.<br />

un<br />

dit<br />

dé-<br />

mont et ce très grand clérical qu'est Rocua*<br />

tort, avec les «jeunes gens <strong>de</strong> 12 à 15 »ns»<br />

et les quinze cents manifestants d'opilon»<br />

divcrses'qui ont si vigoureusement sifllé hi<br />

Télégramme protégé par la police do ce boa<br />

Lutaud!<br />

La mauvaise humeur <strong>de</strong> co journal et dù<br />

son rédacteur sont da bon augure : non»<br />

avons tapé juste ; et. nlus fort que jamais,<br />

ils nous engagent à crier avec tous nosamis^<br />

connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssu'i!<br />

<strong>de</strong> toute oueslion <strong>de</strong> partis : A bas le Syndt'<br />

cat ! Conspuez l'Italien Zola I Vive la France<br />

aux Français ! »<br />

Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />

Jean <strong>de</strong> BOEUY,<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite,<br />

Place Paulin, 10, Aget-'<<br />

Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />

La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres etarii<br />

d'Agen et l'EscoJo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêt;,<br />

d'un commun accord, le programme sulva.it<br />

<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasioin du<br />

Centenaire.<br />

Ire Section, langue française. — 1- Ut»<br />

o<strong>de</strong> à Jasmin : la meilleure comaosltid-x<br />

sera lue rar un artiste <strong>de</strong> la Comédlô Fran-<br />

çaise au cours <strong>de</strong> la manifestation qui aui%<br />

lieu <strong>de</strong>vant la statue du poète.<br />

2- Un à-propos, en un acte et en vers : Le»<br />

auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et d.«<br />

son œuvre. L'à-propos classé au prenne 1 ?<br />

rang, sera joué en lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans l'i<br />

soirée <strong>de</strong> gala.<br />

2" Section, langue d'Oc. — 1- O<strong>de</strong> à Jaf.-<br />

min ; 2' Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésf i<br />

<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />

sujet libre.<br />

Par décision du Canoulié du Félibrige, 1?<br />

concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeu^<br />

Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine es<br />

entraînera les droits fixés à ce titre nar lej<br />

statuts Félibréens. Trois Félibres Majoraui<br />

feront partie du jury d'examen. Les mor*<br />

ceaux couronnés seront lus dans la séancs<br />

solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> la Cou^<br />

d'Amour.<br />

Tous les dialectes <strong>de</strong> ia langue d'oc son»<br />

admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé»<br />

l'exige, trois groupes seront formés d'après<br />

)a parenté linguistique : Aquitaine, Langue»<br />

doc, Provence". Chaque groune aura <strong>de</strong>s 'pri|<br />

distincts nour les quatre genres ci-<strong>de</strong>ssu*<br />

indiqués. Dans ee cas, les premiers prix dt<br />

tous les groupes concourront entre eux, par<br />

genre, et les compositions classées au pre-<br />

mier rang recevront le prix d'honneur.<br />

Dans les <strong>de</strong>ux sections française et d'oc,<br />

les prix consisteront en médailles et diplô-<br />

mes artistiques.<br />

Les nièces, écrites très lisiblement, <strong>de</strong>.<br />

vront être toutes remises avant le 15 avril<br />

prochain, terme <strong>de</strong> rigueur, en double expé-<br />

ditien, non signées et portant en tête tina<br />

<strong>de</strong>vise reproduite sur une enveloppe cache-<br />

tée dans laquelle seront enfermés le nom da<br />

l'auteur et son adresse.<br />

Pour les nièces en langue d'oc, on indi-<br />

ouera en tête les dialectes et sous-dialeetes<br />

employés et on donnera en note, la traduc-<br />

tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux à ce<br />

sous-dialeete.<br />

Adresser les compositions françaises à M.<br />

le commandant Lac <strong>de</strong> Bosredon, rue Di<strong>de</strong>-<br />

rot, à Agen ; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dordé-<br />

Balhargùet, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />

On nous prie d'annoncer que la commis*<br />

sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicale<br />

et la commission d'organisation générale<br />

vont être prochainement convoquées, cha-<br />

cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la préparai<br />

tion <strong>de</strong> ce qui incombe à chacune d'elles.<br />

Le-<br />

12 :<br />

Courses <strong>de</strong> chevaux<br />

A NICE ' .<br />

Nice, 23 janvier.<br />

Prix du Chemin 4e fer. — 1, Quettehou,<br />

Albert Jonhson ; 2, Uiéris, 4, J Clay ; 3,<br />

Général. 1-6. Stanley.<br />

Non Diacés : Virgile, 5, tombé t Caste,<br />

Le-Raté. 7; Messager, 16; Berthe, 16 ; Amen, 10;<br />

Le-Hètre. 20.<br />

Mutuel. — Gagnant 21, placés Quettehou 15 -50,<br />

Lhéris 17 50. i.e-Géaérai Î7 50.<br />

Grand orix <strong>de</strong> la villa <strong>de</strong> Nice. — 1, Détona-<br />

itor, 9)4. J. Mooclt ; 2. Sarcelle. 6, Turner.<br />

Non Dlacés : Marée. 6 ; M. <strong>de</strong> Pondoîa.<br />

DDo-n. 12 ; Rêve. 4; Funnm. 12 ; Quartaurl, i;<br />

So.vard. 3. arrivé premier et distaucé pour n'a-<br />

voir oas reoré-enté le -ooids<br />

Mutuel. — Gagnant, 22 50 .; viacés, Détonator<br />

19 50. Sarcelle 20 50.<br />

Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia. 4, M. <strong>de</strong> Ro-<br />

manet ; 2. Amourette, 6, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />

19, A. Roberts.<br />

Non Dlacés : Buenos Ayres. 6; Rectitu<strong>de</strong>, 4<br />

Coconas, 8 ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg, 8 ; Ba-<br />

bouche, 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé-<br />

téore. 2.<br />

Mutuel. — Gagnant. 129 ; placés. Gardénia<br />

29 50 ; Amourette 27 50 ; Quiclcly 54 50.<br />

A PAU<br />

Paris, 23 janvier<br />

Le beau temps ayant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />

née du Trotting-Ciub avait amené beaucoup <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel<br />

lent état. Partie technique très intéressante<br />

Prix du Bearn, trot monté. — 1, Petite-Sur-<br />

prise. 6(4 (Bire), M. Dastarac ; 2. Tambour. 4;7<br />

(le proorietaire), Dulon ; 3, Artaban, 8[1 (Dufort),<br />

Dastarac.<br />

Mutuel. — Unité, 5 fr., pesage gagnant, 14 ;<br />

Pelouse, gagnant, 27.<br />

Prix <strong>de</strong> Pan. — 1. Osnabruck (Peyrouton), î<br />

M. Lourtet ; 2, Preneî -Gar<strong>de</strong>. 4tl (Dufort) à M<br />

Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, 6[1 (Cartier), à<br />

M. Boneau.<br />

Non placé : Enachon.<br />

Mutuéi : Pesage, gagnant 6 50. places 5 50<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10'50, Diacé<br />

Prenez-Gar<strong>de</strong>. 10<br />

Prix <strong>de</strong>s Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi<br />

nissa. 5il (Dulon). à M. Lairieux; 2, Jacuior,<br />

4p. â M. H. Dabadie.l<br />

Colin, 2il, à M. P. Saint-André.<br />

Non placés : Poétique. Turiuton. Massinissa,<br />

réclamé nar le propriétaire pour 733 fr. 33<br />

Mutuel : Pesage gaynant 51. Diacé 10. Jacuior<br />

Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3.<br />

Prix <strong>de</strong> Marguerites. — Sveet Herb. 4i6 (Call-<br />

man) ; M. Mac-Fariane ; 2 Abrotano. 8il (An<br />

drews), M. Luc Csthaia ; 3 Boukara, 6(4 {Léo<br />

mend). M. Douvreieur.<br />

Non piacé. Deioces.<br />

Mutuel. — Pesage, gagnant 10. olaoés S 50,<br />

Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés 8,<br />

Abrotano 12.<br />

déposer ce bouquet.<br />

C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé-<br />

puté <strong>de</strong> Paris et mon bouauet oui ne porte<br />

pas d'inscription signifie :'« A "bas les traî-<br />

tres! >»<br />

Rappelons que M. Paulin Méry est socia-<br />

liste révisionniste et lit partie <strong>de</strong> la fraction<br />

boulangiste.<br />

A 4 heures, <strong>de</strong>ux autres voitures arrivent<br />

ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent<br />

MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Mé<br />

naid et Looien. Us acceptent la couronne du<br />

comité <strong>de</strong> protestation contre le syndicat <strong>de</strong><br />

la trahison; <strong>de</strong> l'autre voiture, <strong>de</strong>scend M.<br />

Touny, qui a accompagné ces messieurs <strong>de</strong>-<br />

puis la salle <strong>de</strong> la rue la Gaité.<br />

La couronne est placée tout en haut du<br />

monument par MM. Guérin et Georges Thié<br />

baud. Les agents voient d'un œil bienveil-<br />

lant cette manifestation et volontiers ils au<br />

raioat placé eux-mêmes la couronna.<br />

rsq<br />

0\S JCB1CIÀ1MS<br />

Le Journal officiel publie le mouvement<br />

par lequel sont nommés :<br />

Juge'au tribunal <strong>de</strong> Carcassonne, M. Fron-<br />

til, juge au siège <strong>de</strong>, Lodève, en remplace-<br />

ment <strong>de</strong> M. Garraud, démissionnaire et<br />

nommé juge honoraire.<br />

Juge suppléant au tribunal <strong>de</strong> Lodève, M.<br />

Robert, juge au suppléant au siège <strong>de</strong> Car-<br />

cassonne.<br />

Juge suppléant à Murât, M. Rho<strong>de</strong>s, juo- e<br />

suppléant à Saint-Flour, en remplacement<br />

<strong>de</strong> xM. Missonnier, nommé substitut.<br />

WORT DE M.ANDRE REILLE<br />

Nous apprenons avec une douloureuse<br />

surprise la mort si rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. le baron<br />

André Reille, député <strong>de</strong> Castres, frappé en<br />

pleine jeunesse, dans toute la vigueur <strong>de</strong> sa<br />

force et <strong>de</strong> son talent qui était grand et qui<br />

promettait <strong>de</strong> grandir encore.<br />

Il y a quinze jours à peine, il traversait<br />

notre ville, préoccupé dés intérêts si grands<br />

oui l'agitent "en ce moment. Il se rendait à<br />

Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'ad-<br />

ministrateur <strong>de</strong>s forges délais.<br />

Là, s'est déclarée la terrible maladie qui<br />

l'a enlevé en quelques jours.<br />

Avant-hier "soir, il mourait, enlevé na?<br />

un impénétrable <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> Dieu à ses jeu»<br />

nés et nombreux enfants, à sa femme si<br />

bonne, si dévouée et à qui un bonheur sans<br />

nuage semblait promettre un si bel avenir.<br />

Certes, en politique, nous ne partagions<br />

pas toutes les idées <strong>de</strong> M. André Reille,<br />

mais, nous sommes heureux <strong>de</strong> le rappeler,<br />

pas une voix royaliste ne lui avait manqué,<br />

îorsque la première circonscription <strong>de</strong> Cas-<br />

tres l'acclama pour son député", il y a auatre<br />

ans à peine.<br />

Ce fut un beau triomphe pour lui, alors si<br />

nlein <strong>de</strong> vie et d'espérance, porté si jeune â<br />

une situation politique dont l'élévation da<br />

son talent le rendait "si digne.<br />

Oui, sans doute, il n'avait pas toutes nos<br />

idées, mais il avait une telle franchise et<br />

une si gran<strong>de</strong> loyauté qu'après ces quatra<br />

ans <strong>de</strong> législature, nul né neut lui reprocher<br />

<strong>de</strong> ne pas être resté fidèle à cette profession<br />

<strong>de</strong> foi.'si nette et si catégorique, qu'il adressa<br />

à ses électeurs.<br />

Catholique avant tout, fervent champioa<br />

<strong>de</strong> la politique du Pane, ayant accepté la<br />

forme républicaine sans arrière pensée et<br />

parce qu'il était convaincu que cette accep-<br />

tation était nécessaire au triomphe <strong>de</strong> ses<br />

affections religieuses qu'il niaçaitau Dremier<br />

rang, tel ii a vécu et tel il" s'était présenté à<br />

nous, disant : voilà qui je suis, si" vous me<br />

voulez, nommez-moi. mais à aucun nrix je ca<br />

veux <strong>de</strong>voir mon mandat à l'éauivôaue ou i<br />

la surprise.<br />

Royalistes, nous fîmes, alors comme tou-<br />

jours, à la défense <strong>de</strong>s grands principes so*<br />

ciaux et religieux, le sacrifice <strong>de</strong> nos préfé-<br />

rences Politiques.<br />

Tout ce que le baron Reille nous avait<br />

promis, il l'a tenu.<br />

Il a défendu en vaillant la religion, l'ordre<br />

et la liberté. Le souvenir n'est pas éteint do|<br />

grand succès <strong>de</strong> tribune ou'il remporta un<br />

jour contre un autre enfant <strong>de</strong> Castres,<br />

M. Jaurès', co redoutable ennemi <strong>de</strong>s causes<br />

qui nous tiennent tant au cœur.<br />

Qu'il nous soit permis d'adresser à son.<br />

nère, l'ami <strong>de</strong> tous'dans ce pays castrais qui<br />

l'affectionne si profondément et à toute cetta<br />

famille si cruellement éprouvée, la part bien<br />

gran<strong>de</strong> oue nous prenons à l'immense maH<br />

heur qui les frappe. G—<br />

SOCIÉTÉ US ÉfflPES M] LOT<br />

UNE RÉPONSE<br />

On nous écrit :<br />

Agen, le 22 janvier.<br />

Monsieur le Rédacteur,<br />

Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, nar l'intermé-<br />

diaire da votre estimable journal, à 1 article<br />

que M. Bouteiller me fait la très grand hon-<br />

neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />

En un français élégant et facile, ce fou-<br />

gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />

bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, il substitue va-<br />

leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />

C'est là, d'ailleurs, tout le secret <strong>de</strong> la poli-<br />

tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne la' sui-<br />

vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je !e<br />

remercie bien sincèrement do m'avoir dé-<br />

noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis do Dreyfus.<br />

Etre mis en suspicion nar les soutiens du<br />

syndicat qui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />

la France, c'est use bonne note oue je suis<br />

heureux <strong>de</strong> mériter avea mon maiUa Uiti<br />

Séance du 3 janvier<br />

PRÉSIDENCE DE M. CRElh, TOKSIDENT<br />

SEMESTRIEL<br />

M. le secrétaire général dépose les P ub<br />

cations reçues. j-nv»<br />

Il signale dans lo « Recueil do l'Aca<strong>de</strong>m.a<br />

<strong>de</strong> Montauban », annéo 189(5. la mention au»<br />

second prix obtenu par un membre <strong>de</strong> la<br />

ciétè, M. <strong>de</strong> Laroussilhe, dans le concours<br />

<strong>de</strong> poésie ouvert par cette Académie.<br />

M. Coueslant, imprimeur, membre do i»<br />

Société <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s, fait hommage d'un oxent-<br />

plaire <strong>de</strong> « l'Annuaire officier du départo*<br />

ment du Lot ». pour 1893, dans lequel csi<br />

publié un travail fort intéressant <strong>de</strong> notre<br />

collègue M. L. Combarieu « Les Fêtes répU"<br />

blicaines dans la département du Lot pen-<br />

dant la Révolution. »<br />

La Société remercie M. Coueslant do son<br />

envoi.<br />

M. l'abbé Gary commence la lecture d'uj<br />

travail adressé par notre collègue M- l'abnê<br />

Filsac, curé <strong>de</strong>' Peyrilles : « Notes hiatori'*<br />

quos sur Peyrilles. » „ _<br />

M. Greil lit ensuit» bs. première partie d un<br />

atauassHk « Wttttaaa «passés par ratf"

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