24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

CHFÎ tgm
CAUSERIE AGRICOLE
669
Si j'étais le gouvernement
Ça ne so verrait pas souvent.
J'ignore à quelle époque cette sorte de
dicton rtonulaire ou refrain d'une chanson-
nette à vu le jour et par conséquent à quel
gouvernement cela s'est appliqué d'abord.
Mais faisons-en une exclamation populaire
et voyons ce qu'il nous faudrait pour en ar-
river à influer un peu sur le gouverne-
ment.
Et d'abord où est-il ce gouvernement?
La constitution vous dira qu'il réside dans
les deux Chambres représentées par un
Bouvoir exécutif, les ministres, lesquels ont
comme asents départementaux, les préfets,
les sous-oréfets, et toute la hiérarchie ad-
ministrative. Tant que les ministres ont la
«on fiance des Chambres, ils sont le Gouver-
nement, s'ils ne l'ont plus ils deviennent
simules citoyens.
En ce moment, nous avons M. Méline à la
tête du ministère et c'est lui qui, d'accord
avec ses collègues est censé donner le mot
d'ordre, la consigne, si vous aimez mieux.
Or, ce mot d'ordre se compose de deux
parties fort distinctes. L'une," immuable, le
respect ou l'application des lois, l'autre, es-
sentiellement variable, l'orientation tioliti-
oue et ce que l'on pourrait appeler l'admi
riistration journalière.
Malheureusement, entre les paroles et les
actes du gouvernement il y a dé rudes écarts
d'application.
La seconde partie du pouvoir influe troD
sur la première, et dame politique mène
un peu trop dame Justice ou du moins l'ap-
plication dé la justice.
Je vais rester dans le côté agricole, et ce-
pendant comment, au milieu de l'émotion
qui agite la France au sujet de ia formation
d'un pouvoir occulte comme ce syndicat
Dreyfus, puissance qui s'en prend à l'armée
même, ne pas être stupéfait de cette absence
de gouvernement?
Certes, c'est bien le cas de répéter le uic
ton mis en tête de ces lignes.
De quoi donc a-t-il eu peur, ce gouverne
ment?"
De deux groupes parlementaires, l'un sous
la Jérule de M."Reinach le gendre du grand
forban de Panama, l'autre appartenant au
Sénat et ayant pour tête cette trilogie, Tra-
rieux, Rânc et Scheurer-Kestner.
Eh bien ! ce qui se passe là se passe pour
nous, malheureuse France agricole, nous
qui sommés, comme le disait autrefois (c'é-
tait au temps de la noule au pot) un réel
ami de la résurrection des produits du sol,
nous qui sommes les vraies mamelles de la
France.
Que voyons-nous ? Que nous sommes obli-
gés, lambeau par lambeau, d'obtenir quelque
protection contre l'empoisonnement public,
contre ie rapt de notre bien, contre l'oppres-
sion même de nos libertés par des associa-
tions qui toutes ne sont pas juives, mais dé-
rivent du même principe.
N'aviez-vous pas pensé qu'il était plus
qu'étrange que là police (émanation du gou-
vernement), laissât quinze mois un cour-
tier, du nom de Fessât", inonder trois dépar-
tements avec de la sciure de bois moulue
pour la mélanger avec le pain de plus de
cent boulangers ? Cela né se passait pas
loin des yeux de la police, dans le fond "de
l'Algérie; c'était en pleine Normandie, à 50
kilomètres de Paris."
Comment s'y prenait cet homme pour faire
ses expéditions? 11 a expédié plus de vingt
mille balles de 100 kilos de sa mouture em-
poisonneuse. Sous quel titre ? Ii était im-
possible que dans lés gares on ne s'aperçut
pas du fait. Un minotier en bois !
On lui envoyait des milliers de saes de
sciure et vous voulez que cela ne se sut
pas?
C'est comme les fameuses usines améri-
caines ds Marseille et du Havre faisant de
M» graisse avec de l'huiie de coton el du suif.
11 entrait de l'huile et il sortait de la soi-
disant graisse. Il a fallu clameur sur cla
meur pour arracher le gouvernement à son
sommeil.
Certes, je crois M. Méline très dévoué
l'agriculture, seulement ii est toujours dans
la crainte de déplaire à quelque député te
nant en main une dizaine de voix.
Où est-il le gouvernement?
Croyez-vous donc que ce ne soit pas un
•scandale de voir traîner depuis plus de qua-
tre ans cette affaire des phosphates d'Algé-
rie , ressource immense pour notre sol
épuisé ? Voilà tirés de deux ans que le père
de l'agriculture est au pouvoir; l'affaire dort
toujours dans les cartons du conseil d'Etat.
Que dis-je ? M. Cambon, gouverneur de l'Al-
gérie, qui, devant le Sénat, avait tout dé-
voilé èt demandait qu'on lui donnât les
moyens d'arrêter ces prévarications insen-
sées, a été déplacé. Ce n'est pas son succes-
seur qui fera la lumière.
Mais elle est faite, toute faite la lumière.
Seulement, il y a trois députés et une
douzaine de conseillers généraux qui sont
dans l'affaire et l'on laisse pâtir 22 millions
d'agriculteurs français.
Pauvre père Méline ! il est plein de bon-
nes intentions, mais on a l'air de les peu
goûter, ces bonnes intentions.
Vous avez tous lu ces belles déclarations
ne M. Méline à la Chambre sur -la valeur des
Syndicats agricoles, et les services qu'ils
rendaient à la France. Vous avez vu aussi
ce même M. Méline accepter une récompense
comme président du Syndicat de Rémire-
raont, de pair avec trente autres syndicats
libres et dévoués au bien public et vous vous
êtes dit : « Enfin, ce mouvement va être
suivi, an nous donnera autre chose que des
paroles et quelques gratifications. Quand
Louis XVI eut, en une réception de cour,
mis un bouquet de fleurs de pomme de terre
à sa boutonnière, tout ce qui l'approchait se
mit à cultiver cette plante". »
On n'imitera pas cet exemple. Avez-vous
ouï-dire qu'un préfet ait cherché à aider dans
son œuvre un syndicat indépendant ?
Toute la bureaucratie s'est au contraire
ébouriffée comme un chat à l'aspect d'un en-
nemi. Comment ! accepter la collaboration
de personnes libres qui ne sollicitent ni mé-
rité agricole, ni gratifications ? Serrons les
rangs, messieurs les fonctionnaires, et ne
songeons qu'à nous ou à ceux qui peuvent
nous être utiles en politique.
Et les syndicats agricoles (qui marcheront
quand même) sont restés marqués à l'encre
rouge dans tous les bureaux.
En revanche l'on augmente toujours le
nombre formidable de fonctionnaires qui a
pour devoir d'entasser paperasse sur pape-
rasse dans les cartons des préfectures et
des ministères.
Vous êtes-vous jamais demandé, chers
lecteurs, ce qu'avaient inventé de réellement
utile à vos cultures cette nuée de profes-
seurs ou inspecteurs créés depuis âix ou
douze ans sous le couvert de ce mot agricul-
ture ou viticulture?
Certes, Dieu me préserve de les englober
tous dans un motif d'inutilité ou de suner-
fétation.
11 en est de très vaillants et oui font ce
qu'ils peuvent, pris entre les terribles te-
nailles des exigences des pouvoirs occultes.
Mais enfin, eux, qui représentent la science
officielle, que vous ont-ils donné? Voyez
donc; les bouillies de toute sorte ont été
inventées par des particuliers. Une seule
vient d'un professeur, la bouillie Audoynaud,
et elle est tellement 1 compliquée, elle brûle
si souvent, qu'elle n'a pu entrer dans la pra-
tique courante.
Qui donc nous a dotés de tous ces hybri-
des, de tous ces plants qui ont sauvé la
France d'un vrai" désastre? Mon Dieu,
leurs noms sont connus : Couderc, La
liman, Ganzin, Seibel, de Grasset, etc. II y
a un professeur, M. Millardet et le pauvre
homme, certes, n'a pas été encouragé. Or
il n'appartenait pas à l'agriculture.
C'était un profèssseur de Faculté, qu'on a
accusé d'avé'ir voulu sortir de « son bachot»
Ah ! j'en oubliais un. M. Franc, professeur
à Bourges. Un fort brave homme, au fond ;
mais que son ministère a ridiculement tué
en le créant chevalier de la Légion d'hon
neur, sauveur delà viticulture, "pour avoir
trouvé dans ses semis, venus on ne saitd'où,
un producteur direct... classé au dernier
rang de ceux qui sont dans le commerce.
Je me demande ce ou il serait advenu au
malheureux professeur" de l'Eure s'il avait
dit à ses supérieurs : « Il y a ici un mino-
tier qui, depuis un an, ne moud que de la
farine de bois. » On lui aurait répondu
« S'il fait cela, c'est qu'il est protégé ; faites
vous votre métier, envoyez dès paperasses.»
Si j'étais le Gouvernement,
Ça ne se verrait pas souvent.
Mais vous l'êtes, en ce moment, chers
lecteurs.
Tous les candidats vous déclarent qu'ils
sont à vos ordres. La Cnambre n'est pas en
nombre parce qu'ils sont restés parmi vous
Vous êtes en droit de leur demander mille
choses.
Si vous voulez, nous continuerons le ca-
hier des doléances et ies maux que peut fa-
cilement guérir un député.
LABORA.
REVUE HEBDOMADAIRE
Paris, 22 janvier.
Un des traits principaux qui caractérisent
la précédente année 1897 au point de vue des
fluctuations de la richesse mobilière, con
siste assurément dans ia hausse des titres
industriels, au premier rang desquels nous
plaçons les actions des grandes compagnies
des chemins de fer. En ce qui concerne cel-
les-ci, nous nous sommes expliqués dans
un récent bulletin, en ayant soin de préseh
ter le réseau des voies de communication
rapides comme le lien et le nœud de nos
vitalités d'ordre économique.
Rappelons seulement, o'u'entre fin décem
bre 1898 et fin décembre 1897, l'Ouest a
monté de 72 francs, l'Est de 93, ie Midi de
128, l'Orléans de 175. le Lyon de 185, le Nord
de 201.
Aujourd'hui, nous examinerons très briè-
vement les autres valeurs industrielles. Et
d'abord, Omnibus, Tramways, Petites Voitu
res ont suivi une marche ascensionnelle ana-
logue à celle des Chemins de fer, comme
aussi certaines sociétés de transport par
l'électricité. Pour les actions des" Petites
Voitures, c'est une hausse de 162 francs
pour les actions des Omnibus de 394 francs
La Compagnie Edison a progressé du cours
de 6G0 au cours de 780, ià Compagnie Thom
son-Houston du cours de 1,175 au cours de
1,370.
Même remarque à l'égard de la métallur
gie : Les titres Fives-Lilîe se sont élevés de
55 francs, les ateliers et chantiers de la
Loire de 76, les établissements Cad de 91
ceux de Commentry de 100, les forges et
chantiers de la Méditerranée de 122, le
Creuzot, les Aciéries de France et celles du
Nord et Est de 200, Saint-Etienne de 350,
Firminy de 400.
-Nous en pouvons dire autant des mines
notamment des charbonnages. Les houillè-
res du Nord et du Pas-de-Calais, qui s'é-
taient signalées en 1896 par une ascension
considérable, l'ont vue s'accentuer plus en-
core au cours de l'exercice 1897. Les ac-
tions de Bruag ont monté de 250 francs, cel-
les de Béthune de 400, celles d'Anzin de 690,
celles de Courrières de 1,000, celles d'Ani-
che de 2,250, celle de Vicoigne de 3,600, cel-
les de Maries de 5,500.
Ce mouvement général 's'explique. Les
fonds à placer abondent en France, et ils ne
trouvent plus dans les emplois à revenu
fixe, obligations ou rentes, qu'un revenu
sans cesse diminué, insuffisant en face des
dépenses croissantes de la vie. En consé-
ou'ence, ils s'adressent davantage aux entre-
prises d'un revenu variable, plus incertain,
il est vrai, mais qui offre dés espérances
d'augmentation par ce motif quo, dans de
semblables affaires, à l'action dé l'argent se
joint l'action du travail, d'où les bénéfices
rémunérateurs et la multiplication même du
capital.
Cet élan donné à l'industrie s'accentuera.
Il est nécessaire qu'il s'accentue par des
créations nouvelles". Dès que nous voyons
naître une société de ce genre, métallurgie,
charbonnages, mines métallurgiques, nous
l'étuàions avec soin. Si nous arrivons à la
bien connaître, si les informations recueil-
lies nous conduisent à un jugement favora-
ble, si nous croyons pouvoir affirmer la réus-
site autant que le permet l'incertitude rela-
tive des faits humains, alors nettement et
obstinément, nous la recommandons à nos
lecteurs, dans leur intérêt, convaincus que
nous répondons de la sorte à la confiance
dont ils" veulent bien nous honorer.
Tel est le cas de ia société des mines d'or
du Luicho.
Depuis la dernière assemblée générale le
nouveau conseil d'administration nommé
par elle s'est mis en relations constantes
avec la Mine et a donné aux travaux la plus
décisive impulsion. Il a tenu à adjoindre à
l'ancien personnel un ingénieur des plus ex
périmentés qui s'est embarqué au mois de
novembre dernier et qui apporte dès main-
tenant son concours aux dernières installa
tions.
Sur la collection des photographies, ré-
cemment reçues de la Mine et qui datent
déjà de trois mois environ, on peut se ren-
dre 'compte de tout l'ensemble de l'exploita-
tion : bâtiments, ateliers de mécaniaue,
laboratoire et maison d'habitation ; oa y voit
les batteries de piions en montage, là nose
du grand conduit amenant les eaux, le trans-
port des cables porteurs à dos d'hommes,
les escouades d'ouvriers, les convois de
mules, etc. Matériel et personnel affluent
C'est la situation au mois d'octobre dernier
prise sur le vif.
A l'heure actuelle, une première batterie
de brocards fonctionne et les autres batte
ries sont en cours de montagne : on est donc
arrivé à la période du broyage c'est-à-dire
de l'Exploitation normale des richesses qu'on
a eu soin de mettre en réserve dès l'ouver-
ture des galeries de Mine, soit 4.000 tonnes
en fin d'année 1897, 4.000 tonnes d'un mi
nerai exceptionnel dont la teneur moyenne
ne descend pas au-dessous de 40 à 50 gram
mes à la tonne.
L'envoi du premier lingot d'or, spécimen
des premier essais du traitement apmiioué
est annoncé dès maintenant. Toutes ies'dif-
ficultés de transport, de construction à une
altitude de près de 4,000 mètres dans 1
Cordillière, ont été vaincues.
La période de fabrication a commencé
'entreprisé est conduite avec le seul souci
de son succès industriel: la Société demeure
étrangère à toute spéculation.
Suivant nous, les actions constituent un
excellent appoint dans la composition d'un
portefeuille. Il est à noter que les souscrip-
teurs du début ne se sont laissé ni émouvoir,
ni décourager par la longue attente subie,
par les hésitations regrettables constatées,
par les attaques systématiques dont leur
bon sens a fait justice; ils ont soigneuse-
ment conservé leurs titres, et ils sont à la
veille de recueillir, les fruits de leur clair-
voyance et de leur fermeté.
L'heure est encore favorable pour des
achats avant que l'annonce officielle d'une
répartition entraine une hausse rapide des
cours. Les pères de famille, 'dont ie désir
légitime est de réaliser des bénéfices an-
nuels, avec toute chance de ne point com-
promettre leur avoir, feront donc sagement
d'adjoindre à leur portefeuille des~ titres
d'une Société française de mines d'or comme
celle du Luicho. Nous ieur donnons ce
conseil en toute conscience, sans craindre
d'affirmer notre confiance absolue dans cette
affaire et en rappelant à nos lecteurs qu'ils
doivent s'adresser à nous pour obtenir les
renseignements utiles sur cette affaire, des-
tinée a un succès exceptionnel.
DE LAVIGERIE,
Administrateur délégué de la Société
française, 22, place Vendôme, Paris.
indons 9 fr. »» ; pintades 6 00 ; chapons, » fr.
Œufs, 0 75 la douzaine.
Fruits. — Pommes, l'hectolitre, »• fr.; châtai-
nes, >. fr. »».
Oies grasses, le kilo, 1 fr. 40; foies d'oio, 4 50 ;
ores gras, de 0 fr. 70 à 0 fr. 'JO.
LOT
Saint-Matré.
Malgré un froid assez, vif. notre foire avait
attiré beaucoup de monde. Notre foirail a été
trop petit cour contenir les bœufs amenés, les
outes de Cahors et de Montcuq en étaient cou-
vertes.
Mais les transactions ont été lentes surtout
sur les gros bœufs.
11 y avait moins de cochons que les autres
années et de moins beaux sujets. Les cours ont
varié entre 36 et 40 fr. les 50 kil.
Un tiers est resté invendu
LOT-ET-GARONNE Beauville.
Malgré l'éDais brouillard qui est resté toute
la journée, notre foire a été fort belle ; les di-
vers foirails étaient très bien approvisionnés et
1 s'y est traité un assez, bon nombre d'affaires :
à celui du bétail, même cours que précédem-
ment ; veaux de boucherie, de 6a à 75 cent, le
kil. poids vif, à celui des moutons et brebis,
légère hausse, à celui des porcelets, hausse, et
des porcs gras, baisse de 7 à 8 fr. par 50 kil.
Lés volailles et gibier maintiennent le même
cours, les œufs de poule, en baisse, se payaient
80 c. la douzaine.
Les blés, fèves, maïs et avoines, n ont pas subi
do changement de cours.
Les vins rouges valent de 45 à 90 fr. la barri-
que de 220 litres, suivant qualité.
Au marché des vignes américaines, des plants
greffés se sont vendus de 11 fr. à 26 fr. lé cent;
des herbemonts, 4 fr.; des silonis, i fr.; des ri-
oarias, 1 fr. 75 le cent.
Nérac.
Le marché de samedi a été calme, peu de
monde, et nos places manquaient d'anpro'vision-
nements en grains et volailles ; affaires com-
merciales traitées presque nulles ; les marchands
forains se plaignent amèrement, leurs recettes
disent-ils. ne peuvent à Deine couvrir leurs mo-
destes dépenses et frais de déplacement.
65 hectolitres de blé oortés 'sur Dlace. se sont
vendus : Ire qualité, 'ii fr. 40; 2e."23 fr. 99; 3e.
23 fr. 49. Hausse de 0.26 cent., sur le cours pré-
cédent, pain ordinaire 0,34 cent, le kilog.
Maïs, 13 fr,, avoine, 10 fr. 75, fèves, 13 fr
pommes de terre, 4 fr.
GERS
Miélan.
La vente du bétail à cornes s'effectue bien en
ce qui concerne le bétail de croît. Du reste, les
gros attelages sont toujours très clairsemés sur
place. Le nombre des petits porcs de lait dimi-
nue graduellement. Après une surproduction de
la pénurie actuelle. Lés prix de ces animaux ne
haussent oas toutefois et oscillent entre 18 à
25 fr. Diècé: amenés, 500: vendus, 450.
Dindons, 10 fr. 50 ; poules, 5 fr.; poulets,
3 fr. 50, le tout la paire'.
Œufs. 75 c. la douzaine.
Bié. 21 fr. 50 l'hectolitre de 81 kilos ; maïs,
12 50 à 13 fr.; avoine, 10 50 à 11 fr. ; seigle,16 fr.;
fèves. 14 fr.; orge, 10 fr. 50, le tout aussi l'hec-
L'avoine se vend 3 et 10 fr. les 50 Itilos ; maïs,
13 fr. le sac ; nommes do terre, 5 à 5 fr. 50.
A la Dlace dé la volaille : dindons, H fr.; din-
des, 7 èt 9 fr.; Doules, 3 et 3 fr. 50 ; poulets.
2 fr. 75, le tout là paire. Les œufs sont à 80 c. la
douzaine.
Sur la Dlace du Lion-d'Or, les cours sont aussi
fermes aùe nar lo passé. Eau-do-vie, 750 à 800 f.
la pièce'd'origine ; vins blancs, 8 à 8 fr. 50 le
degré les 258 litaes pris sur la propriété.
tolitre ; son, 8 fr. le quintal ;
Voici
d'hier :
Halle
ies cours nratiauéo
repasses, 9 fr.
Eauze.
4. «otre marché
aux grains — EU, 23 50 à 24 l'hect.;
10 et 10 50; fèves, 16;
40 le demi kilo
lapins, 1 75 à 2
TARN-ET-GARONNE Montauban .
Voici les cours du marché du 22 janvier :
Bourse: Blé fin supérieur, ies 80 kilogs.,
24 fr. 18; tendre moyen, 23 fr. 80 ; inférieur
mitadin. •» fr. »» .
Halle : Blé Ire aualité. l'hectolitre, 24 fr. 00;
2e, 23 fr. C6 ; 3e. 23 fr. 15 ; prix moyen, 23 60 ;
hectolitre de méteil, »» »» ; de seigle, »» »». de
fèves, 14 50, de maïs, 13 00, d'avoine, 10 50, de
haricots, »» »», d'orge, 13 00, de pois, »» »».
HAUTE-GARONNE
Saint-Gaudens.
Marché du 20 ianvier :
Froment. Ira qualité 2-1 fr.»» 2e 23 50, 3e 23 »»,
méteil 21 fr. »»,' seigle 16 »», mais 12. avoine
Ire quai. 12 fr. »», 2e 11 »». haricots 17 fr., pom-
mes "de terre 5 »». le tout l'hect.
Fourrages. — Foin. Ire qualité 5, 2e 4 50 fr..
paille *re qualité, 5, 2e 4 50 fr., le tout les 100
kilos.
Nombre d'animaux conduits au marché. —
Bœufs 30S, vaches 482, veaux. 342, moutons bre-
bis 660, Dores 851.
Prix moyens: bœuf 0 58 le kil., veau 0 74,
mouton 0 54.
Volailles. — Poulets 3 00 la paire, poules 4 50.
mais, 11 50 et 12; avoine
millet, 10 et 11.
Place de la volaille. — Dindes et dindons, 8
à 12 la naire; Doules, de 2 50 à 3 50; Doulets, de
2 à 2 50".
Œufs. 0 751a douzaine.'
Gibier. — Lièvres, 5 et 6 pièce; perdreaux, 2:
bécasses. 2 50; lapins, de 1 50 à2.
Canards gras, 0 70 le demi-kilo: foie, de 4 à
4 50 le kilo.
Les affaires en vins et armagnac sont toujours
très calmes.
Gimont
Voici les cours du marché :
Pouies, 4 à 5 fr. 50; poulets, 2 75 à 4 50 ; cha-
Dons, 7 à 8 fr'. , dindons, 14 à 22 fr.; dindes, 10
a 14 fr.; cenards, 3 fr. 50 à 5 fr.; pintades, 5 à
6 fr.: pigeons, 1 à 1 fr. 40.
Œufs, 0 fr. 80 la douzaine.
Oies grasses, 0 fr. 80 à 0 fr
foies gras, 3 fr. 50 le kilo.
Gibier. — Lièvres, 5 à 7 fr.
perdreaux, 2 à 2 25 : grives. 50 à 60 c
Boucherie. — 106 bœufs, 65 c. ; 262 vaches, 50
cent.: 95 veaux, 80 c; 105 cochons gras. 80 à 85,
en hausse ; 125 porcelets. 15 à 28 fr. pièce.
Attelages. — Bœufs, 700 à 900 fr. ; "vaches, 500
à 650 ; génisses, 350 à 450.
Halle aux grains. — Biadette, 23 fr. 50 ; mita
din. 23 ; blé gros, 22 : orge, 12 ; fèves, 14 ; liari
cots. 20 ; maïs, 13 50 ; vesces, 10.
Pommes de terre. 6 fr.
Seigle, 14 fr. ; graine de sainfoin, 1 fr. 40 le
kilo. i*
Simorre.
Cours du marché :
Bié, 23 fr. 50 à 24 fr. ies S0 kilos ; maïs, 1S à
14 fr.; avoine. 11 à 12 fr.
Pommes de terre, 6fr. le sac.
Volailles. — Pouies. 3 à 4 fr.; poulets, 2 à 3 f r.
oies grasses, 0 fr. 75 le demi-kilo.
Œufs, 0 fr. 75 la douzaine.
Cochons. — Marché peu approvisionné; mên
cours.
Riscle
Voici les cours Dratioués :
Bié. 23 fr. »» à '24 l'hect.; maïs, 11 »» à 12
avoine. 11 à »»; son, » o»; pommes de terre, »
haricots plats, 16: ronds, 15; graine de trèfle,
ie kilo; châtaignes, ».
Pouies, 3 »» à 4 ; Douietî, 2 50 à » »»; dinde
de 7 à 8 fr.
La douzaine d'œufs, 0 75.
Viande de boucherie : Bœuf, 1 30 le kilo: veau,
1; mouton, 1 40; agneau. I 40; porcs gras.
Taxe du pain : blanc, Ire qualité, 0 45 le kilo;
Dain bis. 0 32.
Vins blancs, à 10 50 le degré; rouges, de 110 à
115 ia barrique de 300 litres, suivant qualité.
Lectoure.
Bié, Ire aualité, de 23 fr. 25 à 25 fr. 50 ; maïs,
12 fr.; fèves. 12 fr. 50 ; avoine, 9 fr. 75 : hari
cots. 13, le tout l'hectolitre
Taxe du pain. — Pain blanc, le kilo, 42 c
Dam bis, 32 c.
Prix de la viande. — Bœuf, le kilo, 2 fr.; va-
che, 1 fr.; vean, 1 fr. 20; mouton, 1 fr. 90 ;
agneau. 2 fr.; porc, 1 fr. 20.
Volailles. — Poules, 5 fr.; poulets, 3 fr. 50
canards. 4 à 4 fr. 50 ; dindons, 1 fr. ie kilo
dindes, 10 à 11 fr. la paire.
Gibiér. — Lapins, 1 fr. 50 à 1 fr- 75 ; lièvres,
6 à 7 fr.; perdreaux. 2 fn.; grives, 0 fr. 50
tours et merles, O fr. 30.
Œufs, 90 c. la douzaine.
Condom.
A la halle au blé, les cours restent nominaux
à 24 fr. Affaires nulles.
ETAT CIVIL. DE TOULOUSE
Décès du 19 janvier. — Bernard Nogès, 64
ans, boulevard Lascrosses, 16 ; Troy, veuvo Bac-
ouié, 70 ans, rue Béteille, 10 ; Arbanôre, épouse
Fontan. 35 ans, rue du PrintemDs, 8 ; Louise Ri-
vière, 58 ans, rue Pasteur. 3 ; Bergues, veuve
Raynaud, 75 ans, route de Castres, 34 ; Ramond,
veuve Monredon, 76 ans, rue Pharaon ; Izard,
veuve Dedieu, 69 ans, rue Cujctte, 14 ; Basset,
eDouse Berdoulat, 82 ans, rue Puymaurin, 6 ;
Jean Meslier, 65 ans, rue Saint-Bernard, 20 ;
François Rooues, 65 ans, rue Tolosane, 2; Joseph
Laborde, 36 ans, quartier de Casselardit ; Mës-
poulot, éDouse Truelle, 02 ans, allée Sainte-Agne;
de Paous, veuve do Oaulijac, 73 ans, rue des
Coffres, 19 ; Jean Pédoussaut, 89 ans, rue Neuve
Saint-Aubin, 3 ; Jean Boivert, 19 ans, rue Saint-
Nicolas, 29 ; Sennou, éoouse Gayraud, 38 ans,
rue du Chairedon, 6 ; Régner, épouse Cros, 66
ans, rue Raymond_ IV, 54; Louis Aragon, 34 ans,
rue Peyroiières, 15,
Hospices, 2.
Naissances, 6.
Décès du 20 janvier. — Jean Vidal, 62 ans,
Dlace Arnaud-Bernard, 22; Baron, épouse Es-
biau, 42 ans, rue de Metz, 13 ; André Caussat,
55 ans. route de Cugnaux: Laure Samary, 15
mois, avenue des Minimes 137'. Durand, veuve
Olivier, 66 ans, rue Gazan, 4; Julie Labourgo-
gne, 57 ans, rue de la Concorde, 27.
Aliénés, 1.
Naissances, 12.
Décès du 21 janvier. — Jacques Tisseyre, 36
ans, rue Jacques-Lafttte, 8 ; Dastros veuve Ca-
zaux, 72 ans, rue Peyroiières, 21; Barthère, veu-
ve Lagarde, 66 ans, route de Bayonne ; Jean
Marseilhac. 81 ans, rue de la Balance 24 ; Bergès
veuve Duringer, 77 ans, rue Saint-Jérome, 9 ;
Jacques Cruzel, 70 ans, rue des Recollets. 55 ;
Ragut, veuve Sénac. 61 ans, à Croix-Daurade ;
Louis Lafeuillade, 77 ans, rue Sainte-Catherine,
11 ; ProsDer Gardés. 79 ans, place Dupuy. i22 ;
Gasc veuve Blanc, 77 ans. rue Alexandre-Four-
tanier, 28 ; Jean Estory, 76 ans, rue du Canon-
d'Arcole, 11 ; Guillaume Bauré, 74 ans, rue
Sainte-Cécile.
Hospices, 1 ; hôpital militaire, 1.
Naissances. — 6.
Décès du 22 janvier. — Jean Saint-Martin,
80 ans. rue Pierre-Brunière, 1 ; Antoine Del-
mas, 67 ans, Abattoir ; Aillières, veuve Pujoi,
43 ans, Côte-Pavée, 25 ; Rougé, veuve, 71 ans.
château au Mirail ; JoseDh Fauré, 29 ans, rue
Saint-Jérôme, 24 ; François Auriol, 63 ans, rue
du Bouilion, 9 ; Martin, épouse Débord, 3-1 ansjj
rue Croix-de-Pierre, 105; Jean Ramondès, 78 ans,
quartier du Raisin ; Josenh Pérès. 88 ans, rue
Marengo, 19 ;' Salvy Gom'bi, 88 ans, Côte-Pavée ;
Verdier. épouse Vétirac, 40 ans, Montaudran ;
Delmoty. veuve Deimas, 44 ans, Montaudran ;
Sansas, veuve Cavalliès, 86 ans. rue des Fontai-
nes, 49 ; Dorothée Fourcade, 68 ans, avenue de
Muret, 92.'
Hospices. I.
Aliénés, 1.
Naissances, 10.
PUBLICATIONS DE MARIAGES DU 16 JANVIER
François Addé, limon, à Grépiao (H.-G ),
et Françoise Bousquet, s.-f., r.Gambetta, 68.
Jean Azéma, ag.'de pol., r. Laganne, 25,
et Marie Rességuier, mén., r. Tournefeuille, 21.
Jean Arnal. conf., pl. de la Daurade, 8,
et Jeanne Miégemollê, r. du Conservatoire, 1.
François Barreau, ferb., av. de Muret, 77.
et Marie Rémy, cout., m. av., 88.
Simon Buchens, t. de p., r. St-Jérôme, 1.
et Marie Jancet, pap., r." de l'Aaueduc, 19.
Exupère Bigot,~t.,"r. de Phals*bourg, 10,
et Rosalie Deiorme, gant., m. mais.
Philippe Bolac. charp, r. Colombette, 64 bis,
et Eugénie Guitard, s", p., à Colomiers (H.-G.).
Jacques Beilles, coif., à Verfeil (H.-G.),
et Marie Dasinières, dom., f. Bonnefoy, 88.
Joseph Caraffa, com., r. Belfort, 12,
et Marguerite Alozy, lis., m. maison.
Jules Claverie, emp. de com., r. St-Michel, 62
et Elise Combes, lis.*, m. maison.
Jean Dartigues, ferb-, r. des Polinaires, 17,
et Jeanne Prade, gif., r. St-Remésy, 12.
Pierie Délieux, plât., r. de la Colombette,
Louise Defoix, lis., r. T. de LuDDé. 25.
Pierre Deumié. prof, d'agr., à Ondes (H.-G.ï,
et Marie Deiorme,' s. p., r. de l'Echaroe, 12.
Gabriel Dunont, lieùt. au 126e, à Toulouse,
et Lœtitia Magna, s. p., r. Tr.-des-Chalets, 12.
Jean Descuns; nég., à Longages (H.-G.), .
et Françoise Lacaille, s. p., rue du Taur, 19.
Jean Delpech, bij., r. St-Jérôme, 21,
et Marie Godfroy, s. p., à Angers (M.-et-L.).
Georges Dessort, d'oct-méd., à Seix (Ariège^.
et Juliette Dordan, s. p , r. Aluace-Lorraine. 23.
Elie Estivals, compt", à Decazeville (Aveyr.),
et Philippine Ricard, cuis., à Croix-Daurade. '
Hilaire" Fabre, jard., aux Minimes,
et Marie Benoît, S. p., à Fourquevaux (H.-G.).
Louis Ferbal. s.-6f., 17e section, à Toulouse,
et Françoise Ginestet, s. p., av. CramDel, 8.
Jean Guiraud, maçon, Côte-Pavée, "
et Rosalie Struxiano, s. p.. r. Raspail. 11.
Louis Imbert. emp., r! Gravelotte, 50,
et Anne Saint-Serni'n, s. p., rue Ingres. 17.
Emile Jaubert, emp. , r" du Pom-St-Pierre 7
et Julie Deiibes, trie, pl. du Ravelin, 12. '
Baptiste Lafforgue, plât. à Toulouse,
et Germaine Mirabail.'cors., à Lafourguotte.
Jean Mailholas, tait., rue Saint-Jérôme, 43,
et Jeonno Aragon, s. p., mémo maison.
Jean Montet, meunier à Lalande,
et Germaine Gulivet, modiste aux Minimes.
Guillaume Maurel, t. do p., à Croix-Daurade,
et Mario Gontié, tailieuse, même quartier.
Joseph Naudy, omo., r. de la Colombette, 7,
et Jeanne lleuillct, lis., b. Lazare-Carnot, 34.
Joseph Planchon, lith., rue Thionville,
et Joséphine Cadaux, s. p., à Couffouloux.
J. Poussountnc, c. des* p., Charenton-le-Pont,
et Mario f'oussounenc, s. p., r. Bouquières.
Jean Roussel, charp., r. Mespoul, 3,
et Mario Valax, couturière, même maison.
Jeau Réoule, cuit, à Eauze (Haute-Garonne),
et Léontine Mandement, mén., r. St-Michel, 23.
Louis Redonnot, emp., rue Joutx-Aigues, 2,
et Berthe Marrast, tail'leuse, rue des Changes, 20.
Jean Sabaté, men. en v., r. Thionville, 9,
et Marie Dedieu, emp.. boul. Bonrepos, 9.
Victor Teychené, gàzier, r. dos Orfèvres,
et Jeanne Bégué, revendeuse, r. Bachelier, 1.
Dominique Ferras, cord., r. Prince, 12,
et Antoinette Ouliac, s. p. pl. do la Colonne.
Jean Tissèdre, boul. à Montjoio (T.-et One),
at Jeanne Kraner, s. p., faub. dos Minimes, 42.
BIBLIOGRAPHIE"
Le « Réveil Français »
Paris, rue Baillif, 1 bis.
Sommaire du cinquante-seDtième numéro
du Réveil Français, oui a uaru jeudi 20 jan-
vier :
TEXTE. — Lettre du Roi. — Lettre de M.
Roger Lambelin. — La Semaine, Henry de Mar-
cey. — Vive l'armée ! A bas les juifs ! F. de
Parseval. — L'Etat moderne. L. C. — Méline le
Modéré | comte E. de Lur-Saluces. — Le Sénat,
Papirius. — Chambre des députés. En Passant.
— La Démocratie chrétienne et l'égalité, G. de
Pascal. — Correspondance de province. — Cau-
serie militaire, Càssandre. — La Fête des Rois.
La loi scolaire. — Nouvelles des diocèses. —
L'Enseignement primaire dans les pays civilisés.
— Comment on "arrête un train."— Varia.—
Pensées du jour.
ILLUSTRATIONS. — Gravures : La République,
La Carmagnole, Le Ralliement.
Le « Midi Agricole »
Toulouse — 6 francs nar an
Sommaire du numéro 41_, dimanche 23 jan-
vier 1898, (deuxième année) :
L'intermédiaire nous gêne, Amédée Curton. —
Tribune libre, J. Bousquel, vice-président du
Comice Agricole d'Albi. ' — Nos collaborateurs :
rétablissement de la vg-gétation forestière dans
les régions dénudées, par Bousquet de la Grye.
— Nouvelle manifestation séricicole. — Echos
et nouvelles. — Le Midi agricole : distinctions
honorifiques, pour la Viticulture, les vins de
Bordeaux, décoloration artificielle des vins rou-
ges, ia Société hippique de l'Auvergne et du
Limousin, la situation (Ariège, Aveyron, Basses-
Pyrénées, Cantal. Gard, Gers, Gironde. Haute-
Garonne, Haute Vienne, Lot, Lot-et-Garonne,
Pyrénées-Orientales. Tarn, Tarn-et-Garonne). —
L'Actualité : le cheval de guerre, lieutenant-
colonel L. Patry. — Chronique médicale : la
rage chez, les animaux, comment on la reconnaît,
D r Maurice Gauja. — Revue de la presse. —
Derniers cours.
NOS mmts
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LeGérant : A. BESSON.
M Feuilleton du 24 Janvier 1898
NDUrYHS
r> "En
SA6NTSULPICE
PAR
XAVIER DE MONTÉPIN
PREMIÈRE PARTIE
Sceiii-*» Jumelles
xxxvi
— Oui, o'est moi... — la route est-elle
libre ?
— Entièrement.
Merlin se retouana et fit un signe accom-
pagné d'un sMement léger.
Deux compagnies de marins défilèrent
alors silencieusement, franchirent la po-
tenie, vinrent se ranger à droite des forti-
fications, sur la route stratégique, et mirent
l'arme au pied.
Derrière les marins apparut un général
suivi de son état-major, et derrière l'élat-
major venait une compagnie d'infanterie,
c&tnroandée par un capitaine.
Sur un ordre du général , le capitaine
prit possession du poste, où Duplat et Mer-
lin l'accompagnèrent.
A la vue des fédérés ivres-morts, vau-
trés dans tous les coins, ie capitaine eut un
BJO uvement de dégoût»
— Tous ces gredins dans les fossés des
fortifications, et, vivement — commanda-
',-ilu — Faites-les rouler sur les talus.
On commença le déblaiement du poste,
et ies fédérés, inertes, furent jetés dans les
fossés.
'— Les sentinelles? — demanda alors
l'officier de la ligne à l'officier de la Com-
mune, qui venait de leur livrer l'entrée de
Paris.
— Se trouvent clans le même état que
les hommes du poste, mon capitaine... —
répondit Servais.
— Vous allez nous suivre pour nous
désigner l'endroit où elles sont en faction.
— A vos ordres, mon capitaine.
Laissant la garde du poste à son lieute-
nant, l'oflficier de la ligne prit dix hommes
avec lui, et, accompagné -de Duplat, por-
tant un falot, gravit le talus des fortifica-
tions.
Les sentinelles fédérées, cuvant leur vin
dans l'herbe, n'avaient rien entendu et ne
bougeaient pas.
On les envoya rejoindre leurs camarades
au fond des fossés et on les remplaça par
des pantalons rouges.
Les postes furent doublés.
Pendant ce temps , — le général —
c'était, croyons-nous, le général Vinoy —
faisait défiler devant lui quatre batteries
d'artillerie, deux bataillons fie chasseurs
de Vincennes et deux régiments de ligne,
qui prirent au pas gymnastique la gauche
du chemin stratégique afin d'envelopper
l'est de Paris.
Les troupes de la Commune allaient se
trouver prises entre deux feux.
Servais Duplat était rentré au poste où
l'attendait Merlin.
Celui-ci avait dépouillé sa vareuse de
marin sous laquelle se trouvait son costume
de bon paysan des environs de Paris.
— Tu as bien travaillé, — dit-il au capi-
taine des fédérés. — Voici le Note de ce
que je t'avais prônai».
11 lui glissa dans la main neut mille francs
en billets de banque et ajouta :
— Maintenant, file ! — La porte est ou-
verte. — Gagne la campagne et cavale-toi
avant que d'autres troupes n'arrivent...
— Filer! — répéta Duplat complètement,
abasourdi. — Mais il faut absolument que
je rentre chez moi. — Je ne peux pas quit-
ter ainsi Paris en uniforme d'officier de la
Commune.
— Tu as raison, rentre chez toi, change
vivement de pelure et fais disparaître top.
uniforme et tes armes... — Tu peux faci-
lement regagner la rue Saint-Maur où tu
perches, mais dépêche-toi, car dans deux
heures Belleville sera en notre pouvoir, le
onzième arrondissement aussi, fouillé dans
tous les coins, et si tu étais ramassé avec
tes galons par nos troupes, on te fusillerait
séance tenante... et tu ne l'aurais pas volé !
Duplat devint livide.
— Fusillé ! — balbutia-t-il
— Oh ! sans rémission.
— Mais j'ai servi l'armée de Versailles.
Toi, tu n'es qu'un simple figurant qui doit
rester anonyme.
L'ex-fourrier tremblait de la tète aux
pieds.
Un instant il eut envie de profiter de la
porte ouverte, de fuir Paris, de gagner
Saint-Denis ou Bagnolet.
Mais il serait trahi par son costume.
Et l'argent ?
La jolie somme cachée dans les caves de
la maison en construction de l'avenue Par-
mentier.
Est-ce qu'il était possible de l'abandon-
ner?...
Jamais !!!
— C'est un sale tour que tu me joues-là 1
dit-il à Merlin.
Celui-ci haussa les épaules.
— Je serais curieux de savoir en quoi ?
spiiqua-t-ii.
— Tu m'envoies à ia boucherie !
— C'est le trac qui te fait parler ainsi !
— Je vais te prouver combien je suis meil-
leur que tu ne le crois. .. C'est moi qui te
conduirai dans ton quartier... Arrive...
Ils sortirent du poste.
Les troupes avaient cessé de défiler.
Une nuée d'agents en bourgeois leur suc-
cédait.
Des voitures venaient à la suite.
Dans quelques-unes se trouvaient des
maires, nommés par le gouvernement de
Versailles et prêts à entrer en fonctions,
comme cela s'était fait déjà dans les arron-
dissements tombés au pouvoir de troupes
régulières.
D'autres voitures ramenaient des prêtres,
ayant hâte de reprendre possession de
leurs églises.
Merlin s'approcha d'un groupe d'agents
au milieu desquels se trouvait un homme
de haute taille, décoré et distribuant des
ordres.
L'espion, s'adressant à lui, demanda :
— Avez-vous des instructions à me don-
ner ?
— Oui, sachez ce qui se passe à la mai-
rie du onzième, et revenez mo trouver ici
le plus tôt possible... — Je reste en perma-
nence au poste.
— Ce sera fait, — reprit Merlin. —
Maintenant, je voudrais conduire jusqu'à
sa maison le fédéré qui nous a livré la porte
des Prés-Saint-Gorvais...
Et du geste il désigna Servais Duplat qui
attendait tout tremblant à quelques pas du
groupe.
— Eh bien 1 emmenez-le.
Merlin fit un sigoe à son oomplice et tous
deux gravirent la rue du Bois, gagnèrent
les hauteurs do Belleville et se dirigèrent
vers le onzième arrondissement, le cime-
tière du P«re-Lx@kaia oà l'artillerie de le
Commune continuait à tonner, la rue du
Chemin-Vert et la rue Saint-Maur.
Neuf heures sonnaient en ce moment.
Toute l'action se trouvait concentrée
dans l'espace compris entre ia rue Saint-
Antoine, ie marché des Enfants-Rouges, la
porte Saint-Martin et le faubourg du Tem-
ple.
Les fédérés se battaient avec la rage du
désespoir, — mais d'instant en instant leur
nombre diminuait.
En quittant l'escorte qui accompagnait à
l'ambulance de la rue Servan les sept artil-
leurs de la Commune blessés au Père-La-
chaise, Gilbert Rollin s'était dirigé vers
Belleville de toute la vitesse de ses jam-
bes.
Faute de servants le tir des canons du
cimetière se ralentissait notablement.
Le capitaine d'artillerie communarde
commandant cette batterie avait fait deman-
der en toute hâte des hommes à la mairie
du onzième où se trouvaient réunis les
membres de la Commune et du comité
central, ceux du moins qui ne songeaient
point à fuir, car bon nombre d'entre eux,
abandonnant ia lutte pour se soustraire
aux représailles, avaient trouvé moyen de
franchir les portes de Paris sous dès dé
guisements variés.
On envoya à la batterie du cimetière un
lot de gredins, aveo mission de continuer
la défense à outrance, sans s'apercevoir
qu'ils étaient ivres et par conséquentincapa-
bles de pointer leurs pièces, do telle (sorte
que los coups mal dirigés n'offraient do dan
ger que pour les leurs.
Au-dessus de Gilbert les obus décrivaient
leur trajectoire.
Il marchait de plus en plus vite, n'ayant
point conscience du péril, no songeant qu'à
une chose, à cette substitution d'eufant qui
oouvaii le sauver ; n'ayant qu'un but, trou-
ver Servais Duplat, lo seul homme en si-
tuation de rendre possible l'accomplisse-
ment du crin'.e prémédité.
L'itinéraire que le mari d'Henriette avait
à suivre pour arriver à la porte des Prés-
Saint-Gervais était naturellement le môme
que celui suivi le matin par le capitaine des
fédérés pour se rendre à son poste.
Rollin passa près du Père-Lachaise et
gagna la rue des Amandiers.
La fusillade crépitait loujours au loin. Le
canon grondait sans relâche.
La tète baissée, rasant les murs, escala-
dant tous les cent pas des barricades éle-
vées sur tous les points pour la défense du.
quartier, mais abandonnées en ce moment,
il avançait non sans peine sous la pluie qui i
tombait et imprégnait peu à peu ses vête-
ments.
Au-dessus de Paris, a tous les points de
l'horizon, de grandes lueurs rouges pla-
quaient des taches sanglantes sur le cie
noir. -,
Gilbert allait atteindre la rue de Menu-
montant lorsqu'il s'arrêta tout à coup,
épouvanté.
Un obus venait d'éclater dans la rue, a
dix mètres de lui, trouant les pavés.
1
Cinq secondes après un autre projectile
tombait un peu plus loin et sa charge de
mitraille s'éparpillait dans toutes les direc-
tions avec un fracas étourdissant, éraflant
les murailles, crevant les portes et les vo-
tota des boutiques closes. -,
La route devenait effroyablement dange- .
reuse.
Heureusement lo tir désordonné do I»
batterie du Père-Lachaise so modifia d'un
instant à l'autre et les obus suivirent une i
autre direction. I
Lo mari d'Henriette reprit sa course,
mais à peine avait-il fait vingt paa q.u'1
s'arrêtait de nouveau.
{A mivr*)m
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