24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse
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La présence <strong>de</strong> 1* troupe<br />
Non**avons dit que, mandée on ne sait par qui,<br />
la troupe était venue pour rétablir l'ordre et sé-<br />
parer les combattants.<br />
Sur la protestation d'un certain nombre <strong>de</strong> dé-<br />
putés, lés soldat» furent renvoyés à leur poste.<br />
On assure aue si l'inci<strong>de</strong>nt n'est pas éclairci,<br />
M. Pourquoi-y" <strong>de</strong> Boisserin questionnera lo mi-<br />
nistre sur la présence <strong>de</strong> la force armée dans les<br />
couloirs.<br />
IfcLes journaux radicaux du matin et du so'.r se<br />
montrent tics inquiets <strong>de</strong> ia subito invasion d9<br />
ia troupe dans les couloirs intérieurs pendant<br />
la bagarre d'hier et iU <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt avec colère<br />
qui s'est permis <strong>de</strong> la man<strong>de</strong>r.<br />
Les journaux opportunistes sont plus réservés,<br />
mais ils semblent considérer l'inci<strong>de</strong>nt sans le<br />
moindre enthousiasme.<br />
Nous avons annoncé que M. Pourquery <strong>de</strong><br />
Eolssetin avait l'intention <strong>de</strong> soulever à,"ce sujet<br />
un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tribune, qu'il renonce ou non à<br />
ton intention, il semble bien qu'il y aura quel-<br />
ouo chose.<br />
A noter ouo si un spectateur a crié, hier, <strong>de</strong>s<br />
tribunes: «Vivo l'empereur! »... d'autres ont<br />
crié : « Vive le sabre I » ; ce n'est peut-être pas<br />
ce qui inquiète ie moins les opportunistes ou les<br />
radicaux."<br />
Les réunions du bureau<br />
Après les inci<strong>de</strong>nts tumultueux <strong>de</strong> la séance<br />
le bureau s'est réuni <strong>de</strong>ux fois, Il n'a oas été pris<br />
<strong>de</strong> décision dans la première réunion. On a<br />
vouiu attendre les résultats <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s<br />
groupes.<br />
On' sait que les mesures ont été prises dans la<br />
<strong>de</strong>uxième réunion, li se confirme aùa M. Brisson<br />
avait bien levé et non suspendu la séance aorès<br />
ia bagarre. L'article 129 lui en donne le droit.<br />
Quant a ia non reprise <strong>de</strong> la séance, les ver<br />
sions restent contradictoires. Les uns en attri-<br />
buent la responsabilité à M. Il-isson. conseillé<br />
par M. Bourgeois, les autres au bureau.<br />
La convocation <strong>de</strong> la Chambre<br />
Dans sa hâte à lever la séance, M. Brisson n'a<br />
ni réglé l'ordre du jour, ni fixé ia date <strong>de</strong> la pro-<br />
chaine séance. Il a donc fallu prendre une déci-<br />
sion. La Chambre sera convoquée pour lundi par<br />
avis insère au Journal officiel où par lettres in-<br />
dividuelles adressées aux députés.<br />
Reg.emc-ntairement. les interpellations ne se<br />
discutent que le samedi. La suite du débat d'hier<br />
<strong>de</strong>vrait donc être renvoyée à huitaine, mais<br />
lundi, a l'occasion <strong>de</strong> ia leclura du procès-ver-<br />
bal, il sera possible à tout député <strong>de</strong> soulever<br />
ia question <strong>de</strong> savoir quand ie début sera repri;.<br />
M. Jaurès a l'intention, assure-t-on, <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r que l'on acneve ce jour la discus-<br />
sion <strong>de</strong> son interpellation. Nous avons dit<br />
que ie centre désirait lui-même en finir<br />
dans la journée <strong>de</strong> lundi; il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra<br />
sans nul doute l'affichage du discours pro-<br />
nonce UXU. tia. Ï.Ï. McUuo.<br />
Le député musulman<br />
Le Courrier du Soir raconte que dans ia ba-<br />
garre le député musulman perdit son turban et -<br />
son burnous. Remis en nossêssion <strong>de</strong> ces objets, '<br />
il en profite pour aller "faire ses ablutions dans<br />
la Seine dont les <strong>de</strong>ux rives se sont immédiate-<br />
ment garnies <strong>de</strong> curieux.<br />
Chez M. <strong>de</strong> Bernis<br />
M. <strong>de</strong> Bernis a reçu dans la soirée <strong>de</strong>s mil-<br />
liers <strong>de</strong> cartes à son domicile. A un aaiiqui lui<br />
<strong>de</strong>mandait ce qu'il compiait taire, il a répondu :<br />
« J'attends ! mais je "me rendrai ia prochaine<br />
t'ois à ia Chambre avec un bon revolver, estimant<br />
que nous avons assez joué le rôle <strong>de</strong> guilloti<br />
nés. »<br />
Il tufftt d'être aussi violent qu'eux<br />
faire taire et je n'y manquerai pas<br />
doive arriver. »<br />
M.<br />
pour les<br />
quoiqu'il<br />
« Cela ne me fait rien !»<br />
A propo3 <strong>de</strong> la tumultueuse séance d'hier, le<br />
Figaro rapporte le curieux épiso<strong>de</strong> que voici :<br />
« Pendant la bagarre, un député socialiste, M.<br />
Coûtant, se voyant entouré dé droitiers ou do<br />
Ministériels, en a frapné un au hasarda ia figure :<br />
c'était M. Denoix.<br />
« — Permettez, s'écrie celui-ci, je ne suis Das<br />
député, moi ; je suis sénateur.<br />
» — Cela ne me fait rien ! »<br />
» Et il eut recommencé sans l'intervention <strong>de</strong><br />
voisins. «<br />
Reprise <strong>de</strong> l'interpellation<br />
On sa;: que M. Jaurès <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra <strong>de</strong>main, que<br />
le débat soit repris et achevé sans retard.<br />
Le Matin dit. d'autre part, que ie gouverne<br />
ment paraissant désirer 'lui même que" ia sanc-<br />
tion à lui donner ne soit oas laissée en suspens<br />
pendant toute une semaine, on peut regar<strong>de</strong>r<br />
comme certain que l'interpellation sera con-<br />
tinuée <strong>de</strong>main.<br />
Explications <strong>de</strong> M. Gérault-Richard<br />
M. Gérauit-Richard, le député socialiste du<br />
13' arrondissement <strong>de</strong> Paris, â expliqué en ces<br />
termes à un rédacteur du Gaulois', son attitu<strong>de</strong><br />
dans ia bagarre :<br />
« M, <strong>de</strong> Bernis nous avait, hier, déjà insultés<br />
d'une façon plus que monstrueuse.<br />
« Avez-vous lu. ce matin, dans la plupart <strong>de</strong>s<br />
journaux, les paroles par lesquelles" cê député<br />
avait interrompu ie discours <strong>de</strong> notre collègue<br />
Bérard? M. da Bernis s'étaat tourné vers l'ex-<br />
trême gauche, avait crié : « Vous êtes Tendus<br />
aux juifs ? » Ces paroles .".gavaient, hier soir,<br />
dans ie compte rendu analytique <strong>de</strong> la Chambre;<br />
elles ont été télégraphiées à tous les journaux<br />
<strong>de</strong> province et y ont été insérées. Or. ce matin,<br />
l'interruption en question ne sa trouvait pas<br />
h l'Officiel Pourquoi ? Etait-il tolérable. si l'on<br />
ne voulait pas passer pour <strong>de</strong>s lâches, <strong>de</strong> laisser<br />
plus longtemps nous insulter ce membre <strong>de</strong> la<br />
droite? Ah non ! il y en avait assez, et à peine<br />
le même M. <strong>de</strong> Bernis eut-il le temps <strong>de</strong> lancer<br />
à M. Jaurès son interruption, que ie me suis<br />
élancé sur lui. bien décidé à ne Das le laisser ou-<br />
trager pius longtemps, toute 'la fraction so-<br />
cialiste <strong>de</strong> ia Chambre.<br />
« J'arrivai tout d'un trait vers l'endroit où se<br />
tenait <strong>de</strong> Bernis ; ses amis le défendaient. Ii y<br />
avait là M. Gamard et d'autres déoutéj <strong>de</strong> la<br />
droite, qui me retenaient par le 'bras. Mais<br />
mon indignation était si oro'l'on<strong>de</strong> que. fatale-<br />
ment, pour arriver à glfW M. <strong>de</strong> Bernis, je<br />
poussai <strong>de</strong> i'avant. et ii se trouva que. la résis-<br />
tance <strong>de</strong> ses amis s'étaut un ceu ralentie, mon<br />
poignet, par la violence <strong>de</strong> ia" poussée, s'abattit<br />
quand même sur la tète <strong>de</strong> notée insulteur.<br />
« Mon intention, certes, était <strong>de</strong> le gifler :<br />
mais non pas <strong>de</strong> iui porter un coup violent. Du<br />
reste, je na iui ai fait aucun mal.<br />
m C'est alors qu'un grand nombre <strong>de</strong> députés,<br />
aidés <strong>de</strong>s huissiers, m'ont réduit a l'impuis-<br />
sance, en même temps qu'ils lâchaient <strong>de</strong> 'Ber-<br />
nis, qui en profitait Pour ailer frapper Jauri<br />
ia tribune.<br />
• Voilà exactement comment les choses se<br />
sont passées. Je ne regrette nullement ce que<br />
j'ai jàit. Do Bernis nous insultait sans ouo ni ie<br />
prési<strong>de</strong>nt ni personne <strong>de</strong> ses amis aient songé<br />
à mettra un terme a ses offenses ; elles ne DOU<br />
vaient se prolonger. Nous nous sommes défendus<br />
nous-mêmes, et voilà tout. »<br />
Le récit <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
comment M. <strong>de</strong> Bernis ra-<br />
<strong>de</strong> Bernis envoie <strong>de</strong>s témoins a<br />
M. Jaurès<br />
Nous recevons <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis communica-<br />
tion <strong>de</strong> la lettre suivante :<br />
c Paris, 23 janvier 189S.<br />
» Mon cher ami,<br />
Vous nous ave/, chargés, hier, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
réparation à M. Jaurès <strong>de</strong> l'inculte qu'il vous<br />
avait adressée. N'ayant pas rencontré M. Jaurès<br />
hier noir à son domicile", nous n'avons pu être<br />
mis en rapport qu'aujourd'hui avec MM. Camille<br />
Pellotan et Pasc'hal Grousset<br />
Ces messieurs nous ont déclaré qu'en raison<br />
<strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> détails dans lesquelles M.<br />
Jaurès a été frappé par vous. il3 ne pouvaient<br />
entrer en négociations pour une réparation par<br />
les armes.<br />
» Malgré notre insistance, cas messieurs ont<br />
persisté dans ce refus.<br />
« Dans ces conditions, notre mission était ter-<br />
minée,<br />
«i Sentiments affectueux.<br />
» Baron <strong>de</strong> LARKINTV,<br />
» Lieutenaut-colonei du IIALUUUET. »<br />
Détails rétrospectifs<br />
On n'en finirait pas s'il fallait narrer par le<br />
menu <strong>de</strong> muitipies inci<strong>de</strong>nts, las uns tragiques,<br />
les autres comiques dont l'ensemble constitue<br />
ia scène <strong>de</strong> « haulte-gresse » comme eut dit<br />
Rabelais, qui s'est déroulée hier, au Palais-<br />
Bourbon, transformé en halle au poisson<br />
Voici quelques détails qui achèveront <strong>de</strong> vous<br />
donner la physionomie <strong>de</strong> la séance dans l'inou-<br />
bliable journée d'hier :<br />
Frappé <strong>de</strong> coté et non par <strong>de</strong>rrière, comme le<br />
répètent cornplaisamment" ses amis, par M. <strong>de</strong><br />
Bernis. Jaurès reste un moment interloqué<br />
Quand il se retourna, M. <strong>de</strong> Bernis <strong>de</strong>scendait<br />
l'escalier <strong>de</strong> la droite. M. Jaurès, que la violence<br />
du COUP avait poussé à gauche et'avait forcé <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scendre d'un" bond trois marches, franchit ces<br />
marches d'une enjambée pour rejeindro son<br />
agresseur. Voyant qu'à ne pouvait le rejoindre<br />
il lui lança dans le "dos le mouchoir tout pelo<br />
tonné avec lequel il était entrain <strong>de</strong> s'éponger.<br />
Heureusement qu'il ne songea pas à lancer à<br />
la suite ie traditionnel et pacifique verre d'eau<br />
abandonné sur la tribune.<br />
On a raconté les vains efforts d9 M. Chaulin-<br />
Servinière pour arrêter M. Gérault-Richard et<br />
pour retenir M. <strong>de</strong> Bernis dans ia bagarre qui<br />
suivit et dans laquelle MM. Coûtant. Chauvlère,<br />
Viviani, Rouanet, Toussaint, Déjeante, etc.,<br />
jouaient du poing et au pied.<br />
Le députe <strong>de</strong> la Mayenne eut la jambe prise<br />
dans les pieds d'un tabouret; renversé, bousculé<br />
à droite, bousculé à gauche, c'est une chance<br />
.qu'il eut <strong>de</strong> n'avoir pas la jambe cassée.<br />
Rien ne <strong>de</strong>vait manquer à cette journée histo-<br />
rique.<br />
Tandis que les députés, dans la salle <strong>de</strong>s<br />
séances, échangeaient <strong>de</strong> touchants témoignages<br />
<strong>de</strong> courtoisie parlementaire et que ies journa-<br />
listes se gourmandaient dans leur tribune, il est<br />
aujourd'hui confirmé que dans les galeries <strong>de</strong>ux<br />
dames se crêpaient ie chignon ; ces dames se<br />
ruèrent i'une sur l'autre aux cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
Jaurès ! ii et « Vive Zola ! » que couvrit un<br />
retentissant « Vive l'empereur ! » poussé par un<br />
manifestant anonyme.<br />
Quant aux soldats intervenus sur l'ordre d'un<br />
questeur affoié et dont la présence a fort choqué<br />
M. Pourquery <strong>de</strong> Baissent), ils n'étaient, assure-<br />
t-on, qu'une vingtaine et on ajoute qu'ils étaient<br />
sans a"rmes.<br />
Nouvelle interview <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Bernis<br />
Un <strong>de</strong> nos confrères a vu M. <strong>de</strong> Bernis et l'a<br />
interrogé au suie: <strong>de</strong> la version racontée par M.<br />
Gérault-Richard :<br />
Ii y avait, en effet, vendredi, un échange <strong>de</strong><br />
propos assez -vifs, pendant que M. Gérard était<br />
à ia! tribune, entre" MM. Chauvière, <strong>de</strong> Mahy et<br />
moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès<br />
traitait <strong>de</strong> mensonge et <strong>de</strong> lâcheté les poursuites<br />
contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété<br />
une <strong>de</strong>s phrases que j'avais prononcée ia veille.<br />
Vous savez ce qui s'en est "suivi. Quand, avec<br />
l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> mes amis, j'ai pu repousser l'agression<br />
<strong>de</strong> M. Gérauit-Richard. foii <strong>de</strong> colère, je me<br />
suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé<br />
par <strong>de</strong>rrière ; je suis venu à sa hauteur, <strong>de</strong><br />
s par l'épaule et je l'ai souffleté,<br />
qu'il m'envoie <strong>de</strong>s témoins et je<br />
comment je dois régler cette<br />
Gérauit-Richard.<br />
coté ; je l'ai eri<br />
niais j'attends<br />
verrai ensuite<br />
affaire avec M.<br />
Parlements au»<br />
:-xcitubles que le<br />
<strong>de</strong> nous Placer<br />
d autre part,<br />
nci<strong>de</strong>nt :"<br />
Voici<br />
conte f<br />
« M. Jaurès, <strong>de</strong>puis qu'il était à la tr<br />
accusait ia droite <strong>de</strong> lâcheté. Ces insultes<br />
tées. que le prési<strong>de</strong>nt Brisson n'essayait<br />
aune,<br />
répé-<br />
mê'me<br />
pas d empêcher, m'ont mis dans une colère très<br />
violente, je l'avoue, mais je me suis maîtrisé<br />
quand même, et je ne pensais pas à me iivrer<br />
contre cet homme, à dès voies 'rie fait; quant à<br />
la question que j'ai posée à M. Jaurès, la" voici<br />
textuellement : « Vous êtes sans doute l'avocat<br />
du Syndicat? » Cest cela que je iui ai dit et pas<br />
autre chose. A cela. M. Jaurès répondit en "me<br />
traitant da misérable et <strong>de</strong> lâche."<br />
• 11 m'avait à peine insulté que Gérault-Ri-<br />
chard, sans que je l'entsse en quoi oue ce soit<br />
visé se rua sur moi. Je ne l'ai mèmc'uas vu ve-<br />
to?, et bien que mes amis l'aient arrêté, ii m'a<br />
donné un coup <strong>de</strong> poing sur la ligure.<br />
» J'étais, <strong>de</strong> mon cote, impuissant, mais<br />
surexcitation à le gifler.<br />
» Déjà on l'avait entraîné. D'autres <strong>de</strong> ses<br />
ami» le suivaient et-fonçaient sur ies nôtres. Ju-<br />
geant que les amis qui s étaient placés entre mes<br />
adversaires e: moi étaient <strong>de</strong> force à se défen-<br />
dre contre leurs agresseurs, je me dégageai et<br />
me dirigeai vers la tribune d'où M. Jaurès se<br />
doutant parfaitement bien qu'il allait recevoir<br />
ma visité, me vit venir.<br />
» Vous l'avez frappé par <strong>de</strong>rrière, dit-on; d'a-<br />
bord, cela n'est pas possible. M. Jaurès m'avait<br />
entendu monter les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> la tribune, et in-<br />
sulté par iui conuno je l'avais été, je suis par<br />
faitement excusable <strong>de</strong> no pas m'ètre préoccupé<br />
<strong>de</strong> savoir si M. Jaurès me "tournait son visage<br />
<strong>de</strong> face ou do biais. Jo n'avais pas à attendre le<br />
bon moment ni à faire <strong>de</strong>s discours ; on me<br />
pourchassait, je <strong>de</strong>vais agir ; dès que j'eus at-<br />
teint. M. Jaurès, je l'ai frappé à la ligure ; puis<br />
.te suis re<strong>de</strong>scends tranquillement <strong>de</strong> la tribune<br />
et un ami m'a entraîné au <strong>de</strong>hor<br />
» J'ai è;é violent, je ne le nie oas; mais M<br />
Jaurès l'a-t-il été moins que moi"? Et Gérault-<br />
itichard ne m'a-l-il pas frauDé car stirorise<br />
" Qu'on ose donc, soutenir" mie je s'uis nlu:<br />
violent aue nos adversaires ; si ceux-là trou-<br />
vaient toujours a qui parler, nous n assisterions<br />
pas, presque continuellement, à <strong>de</strong>s séances<br />
dans lesquelles nos amis sont bafoués lionteu-<br />
jgétnent par ies meneurs <strong>de</strong>là fraction socia-<br />
liste.<br />
Un témoin<br />
Dans le Moniteur universel M. ce Claye oui,<br />
hier., <strong>de</strong>s tribunes <strong>de</strong> la presse, cr;a lors <strong>de</strong> i f m-<br />
oi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Bernis-Jaurès : « Bravo da Bernis ! »<br />
et insulté, ce matin, à ce sujet, par ia Petits<br />
République maintient que M. Jaurès faisait face<br />
à M. <strong>de</strong> Bernis quand ce <strong>de</strong>rnier i'a frappé : il<br />
fait remarquer.que le compte rendu du Temps,<br />
téléphoné sur le champ, porte -.<br />
"M. <strong>de</strong> Bernis, saisissant M. Jaurès par <strong>de</strong>r-<br />
rière, ie f rappa à la Qgure. »<br />
Telle n'a pas été, dit-il, l'impression <strong>de</strong> ia<br />
plupart <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> la scène, et il ajoute :<br />
"On s'explique difficilement, d'ailleurs, com-<br />
ment, s'il Pavait saisi par <strong>de</strong>rrière. M <strong>de</strong> Ber-<br />
nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour<br />
me part, je les ai vus face à face. »<br />
Lé journal socialiste, dit en terminant M. De-<br />
cia.ve, déclare que je suis, dès à présent, dési-<br />
gné comme otage. Ru'il me regar<strong>de</strong> bien, et il<br />
verra si j'ai selon un mot connu, une tête d'o-<br />
tage.<br />
A travers la presse<br />
La Presse :<br />
On disait l'autre jour que 1<br />
trichien et itaiian étaient" pius i<br />
nôtre. Nous venons aujourd'hui<br />
d'emblée bien au-<strong>de</strong>ssus d'eux.<br />
Le Soir :<br />
Nous avons vu le spectacle hi<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> M. Gé-<br />
rault-Richard, suivi "<strong>de</strong> ses amis, conduisant<br />
l'assaut comme aux plus beau:; jours <strong>de</strong> la Com-<br />
mune et transformant i'hémic..vc:e parlementaire<br />
en champ <strong>de</strong> bataille tandis que "<strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />
poing et <strong>de</strong>sgifles s'échangeaient et que ies faux<br />
prophètes <strong>de</strong>ia solidarité et <strong>de</strong> la fraternité so-<br />
ciale assommaient leurs collègues faute <strong>de</strong> pou-<br />
voir ies convaincre autrement.<br />
Ainsi voiià où nous en sommes grâce à la<br />
conspiration permanente du syndicat Dreyfus.<br />
La Libre Parole :<br />
Pour la première fois, le gouvernement parie<br />
avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il<br />
avait eu. il y a <strong>de</strong>ux mois, ia moitié seulement<br />
<strong>de</strong> l'énergie dont il a fait preuve hier, nous n'au-<br />
•ions jamais lu. vous pouvez en être sûrs, la<br />
lettre-réclame <strong>de</strong> M. Zôia.<br />
,'inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Barr.is-Jaurès-Gérauit-Ricliard<br />
est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu<br />
fort mal à propos jaier ia trouble dans une<br />
séance dont lê résultat eût . été sans cela net et \<br />
limpi<strong>de</strong>. Au fond, c'est, le juif qui est cause <strong>de</strong><br />
tout ceia ; c'est le juif qui déconsidère chez,<br />
nous l'armée, le Parlement, ie gouvernement ;<br />
c'est le juif qui déchaîne chez nous ia guerre ci-<br />
vile en attendant ia guerre étrangère 1<br />
A bas le juif 1<br />
De la Cloche, organe républicain :<br />
M. <strong>de</strong> Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette<br />
chance inouïe d appliquer sur ia joue <strong>de</strong> Jaurès<br />
le soufiet que toas les"patriotes, aorte ia lecture<br />
<strong>de</strong> son discours, lui <strong>de</strong>stinaient.<br />
Paris<br />
La sortie <strong>de</strong>s cours a été pius calme lue<br />
Au quartier Latin, quelques manifestations<br />
ont "eu iieu, mais chaque fois sur les injonc-<br />
tions <strong>de</strong>s oHiciers <strong>de</strong> naix, les étudiants se<br />
sont dispersés en criant : « A bas Zola !<br />
Vive Tannée ! »<br />
A l'Ecole <strong>de</strong> droit, les cours ont été inter-<br />
rompus par <strong>de</strong>s manifestations anttdreyfu-<br />
siennes. Il ne s'est produit aucun inci<strong>de</strong>nt.<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Très tari dans la soirée, hier, une colonne<br />
<strong>de</strong> manifestants parmi lesquels se trouvaient<br />
un grand nombre d'élèves du lycée Janson,<br />
tous munis- <strong>de</strong> torches confectionnées avec<br />
<strong>de</strong>s journaux du Syndicat, a suivi la rue <strong>de</strong><br />
la Pompe, i'avenue Malakofï et l'avenue <strong>de</strong><br />
la Gran<strong>de</strong>-Armée, puis s'est rendue <strong>de</strong> la<br />
place <strong>de</strong> l'Etoile, aux cris do « conspue,/.<br />
Zola ! Vive l'armée ! <strong>de</strong>vant la maison <strong>de</strong><br />
M. Scheurer-Kestner, qu'ils ont vigoureuse-<br />
ment conspué.<br />
Plus tard, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conscrits ont par-<br />
couru le boulevard Saint-Michel, en clian<br />
tant <strong>de</strong>s refrains patriotiques. Les étudiants<br />
ies applaudissaient.<br />
Alger, 23 janvier<br />
Hier, vers G heures du soir, un groupe <strong>de</strong><br />
manifestants a brisé la <strong>de</strong>vanture d'un" café<br />
<strong>de</strong> la place lîresson. Quelques autres maga-<br />
sins, dont les propriétaires sont israélites,<br />
ont été fort endommagés. Un peloton <strong>de</strong><br />
zouaves, baïonuette au canoa, occupe la<br />
nlacc Bresson et lD5 rues avoisinantes. De<br />
nombreux manifestants se rendant a un mee-<br />
ting à Mustapha parcourent ia ville aux cris:<br />
« A bas les juifs ! »<br />
Le tribunal correctionnel a continué, hier,<br />
à juger <strong>de</strong> nombreux manifestants arrêtés<br />
vendredi .<br />
C'est à ia sortie <strong>de</strong> l'audience correction-<br />
nelle où étaient jugésplusieurs manifestants<br />
<strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>rniers que les vitres ont été<br />
brisées et les <strong>de</strong>vantures défoncées. La po-<br />
lice et la troupe ont dû charger à diverses<br />
reprises. Ces charges ont été accueillies par<br />
les cris : « Vive l'armée ! » Finalement, les<br />
manifestants ont été dispersés.<br />
Lyon, 23 janvier.<br />
Hier soir, a eu lieu dans la salle <strong>de</strong> l'Ar-<br />
quebuse, une réunion organisée parle parti<br />
ouvrier socialiste. A neuf heures, un millier<br />
<strong>de</strong> personnes se pressaient dans la sai'e.<br />
Les citoyens Giral, MiUat, Nachury, Dslatigc,<br />
Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi-<br />
vement la parole.<br />
Tous les orateurs se sont élevés contre la<br />
politique du cabinet et ont protesté contre le<br />
"nuis-clos dans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ;<br />
tous ont fait iîélosre <strong>de</strong> la conduite d'Emile<br />
Zola.<br />
Les orateurs ont attaqué l'armée en ter-<br />
mes violents.<br />
Un étudiant, nommé Chambard, prend la<br />
parole et défend l'armée. Des cris l'inter-<br />
rompent à chaque instant. Jusque dans la<br />
rue, retentissent les cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! »<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite en vain sa sonnette. L'é-<br />
tudiant Chambard termine son discours aux<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive la patrie ! Vive l'armée t »<br />
On lui répond : » Vive la Révolution ! »<br />
A ce moment, se place un inci<strong>de</strong>nt, coaii-<br />
aue : <strong>de</strong>s jeunes gens répan<strong>de</strong>nt dans la<br />
salle un aci<strong>de</strong> dont les émanations s'élèvent<br />
bientôt ; toute l'assistancê pleure, se mou-<br />
che et éternue bruyamment. La salle se<br />
vi<strong>de</strong>. Le prési<strong>de</strong>nt essaie <strong>de</strong> maintenir l'or-<br />
dre, mais l'o<strong>de</strong>ur monte jusqu'à la scène qui<br />
sert <strong>de</strong> tribune et tout le comité s'essuie<br />
les yeux en trempant <strong>de</strong>s mouchoirs dans<br />
<strong>de</strong>s verres d'eau. Cependant, après quelques<br />
instants, la salle se remplit <strong>de</strong> nouveau."<br />
Quelques orateurs veulent prendrai* pa-<br />
role, mais on n'entend pas un mot <strong>de</strong> leurs<br />
discours ; il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l'ordre du<br />
jour lu par le prési<strong>de</strong>nt.<br />
A la sortie <strong>de</strong> la réunion, une cinquan-<br />
taine d'étudiants ont accompagné leur cama<br />
ra<strong>de</strong> Cûambard. Quelques jeunes gens se<br />
sont joints à, eux aux cris <strong>de</strong> : « A "bas 1<br />
juifs ! Conspuez Zola ! »<br />
Près du riont <strong>de</strong> la Guillotière, quelques<br />
cris <strong>de</strong> : « Vive Zola ! » se font entendre.<br />
Une discussion s'engage et l'on allait en<br />
venir aux mains quand"" la police disperse<br />
les manifestants. Une pluie " fine et pérsis<br />
tante achève l'œuvre <strong>de</strong>s gardiens " <strong>de</strong> la<br />
paix.<br />
Chalon-sur-Saône, 23 janvier.<br />
Hier soir a eu lieu une nouvelle manifes<br />
tation antisémite ; une cinquantaine <strong>de</strong> ma<br />
nifestants suivis <strong>de</strong> plusieurs centaines* <strong>de</strong><br />
curieux sont passés <strong>de</strong>vant le cercle mili-<br />
taire aux cris <strong>de</strong> « Vive l'armée ! puis <strong>de</strong><br />
vaut les magasins tenus par <strong>de</strong>s israéiites<br />
aux cris <strong>de</strong> « conspuez lés juifs ! ». Ces ma<br />
gasins étaient gardés par la police et la gen<br />
darmerie.<br />
Arras, 23 janvier.<br />
Des manifestations ont eu lieu hier<br />
Montreuil où c'était le jour du tirage au<br />
sort. De nombreux groupes <strong>de</strong> conscrits ont<br />
parcouru la ville aux cris <strong>de</strong> « conspuez<br />
Zola 1 »<br />
Alger, 23 janvier,<br />
Cinû à six mille personnes assistaient au<br />
meeting antijuif à Mustapha. La réunion<br />
était présidée par M. Pra<strong>de</strong>lie, maire d<br />
Mustapha. Quatre discours ont été pronon<br />
cés au" milieu d'un grand calme coupé saule<br />
ment par les applaudissements et les cris<br />
« A bas ies juifs ! » Finalement, l'assemblée<br />
a voté <strong>de</strong>s ordres du jour <strong>de</strong> flétrissure con<br />
tre Dreyfus et Zola et biâmant l'administra-<br />
tion supérieure à propos <strong>de</strong>s mesures prises<br />
contre * les manifestants. « Los assistants<br />
adressent à l'armée un salut fraternel, féli-<br />
citent ies municipalités d'Alger et <strong>de</strong> Mus-<br />
tapha d'avoir publiquement stigmatisé les<br />
juifs et jurent da s'unir pour écraser aux<br />
élections prochaines les juifs eï leurs pro-<br />
tecteurs.»<br />
Un .ordre du jour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ia mise en li-<br />
berté immédiate <strong>de</strong> tous les prévenus et dé-<br />
tenus pour faits relatifs aux manifestations<br />
antijuives. La réunion s'est séparée aux cris<br />
<strong>de</strong> : « Vive la France ! Vive là République !<br />
A bas les juifs ! »<br />
A l'issue du meeting la fouie est <strong>de</strong>scen-<br />
due compacte vers Alger, remuant sur Plu-<br />
sieurs points le cordon <strong>de</strong> zouaves. Sur la<br />
place du Gouvernement, les manifestants,<br />
au nombre <strong>de</strong> quatre ou cinq cents, ont brûlé<br />
presque entièrement <strong>de</strong>ux" kiosques ; les<br />
portes d'une dizaine <strong>de</strong> magasins ont été en-<br />
foncées tant sur la place du Gouvérnement<br />
que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins<br />
ont été saccagés.<br />
Des patrouilles du génie parcourent les<br />
principales artères. Le nombre <strong>de</strong>s arresta-<br />
tions opérées est <strong>de</strong> quarante au minimum.<br />
Le rapport <strong>de</strong> policé relate que trois com-<br />
missaires <strong>de</strong> police ont été blessés dont un<br />
assez grièvement. De nombreux agents ont<br />
été contusionnés par <strong>de</strong>s pierres ou <strong>de</strong>s COUPS<br />
<strong>de</strong> canne. Le calme, <strong>de</strong> ce côté, n'a pu être<br />
rétabli qu'après <strong>de</strong>ux heures du matin.<br />
D'autre part, vers dix heures du soir, pen-<br />
dant que la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s manifes-<br />
tants ântijuifs étaient encore au vélodrome<br />
<strong>de</strong> Mustapha, au meeting, une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> juifs<br />
composée <strong>de</strong> trois cents"jeunes gens, ia plu-'<br />
part' aimés <strong>de</strong> bâtons, a parcouru ie boule-<br />
vard <strong>de</strong> la République se dirigeant vers ie<br />
vélodrome; elle a été arrêtée <strong>de</strong> vant le théâ-<br />
tre et refoulée vers le boulevard. En passant<br />
<strong>de</strong>vant ies terrasses <strong>de</strong>s cafés, plusieurs<br />
manifestants ont renversé <strong>de</strong>s tables et <strong>de</strong>s<br />
chaises. Deux consommateurs ont été atteint,<br />
dont l'un est assez sérieusement blessé.<br />
Cette agression a produit <strong>de</strong> la surexcitation<br />
dans la"fouie, mais la ban<strong>de</strong> a été heureuse-<br />
ment dispersés avant qu'elle ait pu rejoin-<br />
dre les manifestants antijuifs.<br />
Alger, 23 janvier.<br />
Trois commissaires <strong>de</strong> police sont alités à<br />
la suite <strong>de</strong>s contusions oti excès <strong>de</strong> fatigue<br />
provenant <strong>de</strong> la journée d'hier. Le gouver-<br />
neur a dû requérir les commissaires <strong>de</strong> ia<br />
baniieue. M. Lénine a convoqué ce matin ies<br />
autorités <strong>de</strong> la "ville afin <strong>de</strong> "prendre les me-<br />
sures les plus énergiques pour prévenir le<br />
retour <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> ' la veille." Plusieurs<br />
voleurs <strong>de</strong> toutes races ont été arrêtés hier<br />
au cours <strong>de</strong>s manifestations. Un journal<br />
attribue la cause du mouvement antijuif à<br />
l'autorisation donnée par le gouverneur pour<br />
la fondation d'un cercle d'étudiants israéii-<br />
tes malgré i'avis contraire du préfet et du<br />
maire.<br />
L'opinion en Russie<br />
Saint-Pétersbourg, 23 janvier.<br />
Les journaux russes déplorent, la campa-<br />
gne qui agite et trouble la France, lis" ne<br />
cachent pas leurs sympathies pour les pa-<br />
triotes qui no se sont pas laissés acheter et<br />
en particulier pour la jeunesse, qui, aux<br />
termes <strong>de</strong> la Gazelle <strong>de</strong> Moscou, a compris<br />
immédiatement <strong>de</strong> quel côté se trouvent le<br />
droit, la justice et l'honneur <strong>de</strong> la patrie.<br />
Chose particulièrement édifiante : trois<br />
feuilles russes <strong>de</strong> second ordre protestent<br />
contre l'opinion <strong>de</strong> leur pays. Toutes les trois<br />
ont <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> nationalité et <strong>de</strong> culte<br />
étrangers.<br />
conscriutiofl <strong>de</strong> Castres (Tarn;, fils du baron<br />
René Reille, dénuté du même département.<br />
M. André Reiile, netit-lils du fumeux gé-<br />
néral du premier en'mire et <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong><br />
Soult et <strong>de</strong> Masséua, avait été élu député au<br />
cours <strong>de</strong> cette législature en remplacement<br />
e M. Abrial, décédé.<br />
L'esorlt fin, distingué, M. Anare Relue<br />
avait ïiris une part remarquée à plusieurs<br />
<strong>de</strong>s plus Importants débats sur la politique<br />
générale oui ont maroué cette législature à<br />
a Chambre. 11 n'avait rencontré, même chez<br />
ses adversaires, que <strong>de</strong>s marques d'estime<br />
et <strong>de</strong> sympathie.<br />
eetkifPatrwti<br />
Paris, 23 janvier.<br />
IV10RT DE SU.ANDRÉ REILLE<br />
De notre correspondant <strong>de</strong> Castres :<br />
Castres, 23 janvier.<br />
Le baron André Reille était très mala<strong>de</strong> a,<br />
Alais. Lo bruit court qu'il serait mort hier<br />
soirà quatre heures. Son corps serait trans-<br />
porté ii Paris.<br />
Dépêche <strong>de</strong> Paris t<br />
Paris. 23 janvier.<br />
Le Journal <strong>de</strong>s Débats confirme la mort<br />
du iiaiva André Kailie. député <strong>de</strong> la ire cir-<br />
Tudépendamment <strong>de</strong>3 patrouilles <strong>de</strong><br />
gar<strong>de</strong>s'rôDublicains qui, hier soir, onl par-<br />
couru différents quartiers jusqu'à minuit,<br />
tous les commissaires <strong>de</strong> police sont restés<br />
eu permanence jusqu'à une heure avancée,<br />
en prévision d'une manifestation possible.<br />
Les postes consignés avaient leur effectif<br />
au grand complet. Dans les rues, <strong>de</strong> dis-<br />
tance eu distance, étaient postés <strong>de</strong>s grou-<br />
pes d'agents. En outre, indépendamment<br />
<strong>de</strong>s piquets consignés dans les casernes<br />
gardées, <strong>de</strong>s détachements <strong>de</strong> cavaliers<br />
avaient été envoyés sur plusieurs points.<br />
Aujourd'hui, les mesures prises sont<br />
plus rigoureuses encore. Des réserves d'a-<br />
gents ont été constituées dès la première<br />
heure, notamment au Quartier-Latin et au<br />
centre <strong>de</strong> Paris, autour <strong>de</strong>s journaux.<br />
Tous les commissariats <strong>de</strong> Paris sont ou-<br />
verts et les commissaires ont reçu l'ordre<br />
<strong>de</strong> se tenir en permanence dans leurs bu-<br />
reaux alors qu'en temps ordinaire, le di-<br />
manche, un commissariat seulement reste<br />
ouvert. A partir <strong>de</strong> 9 heures du matin, les<br />
postes occupés par les gar<strong>de</strong>s républicains,<br />
notamment celui du Palais-dc-Juslice, ont<br />
été occupés par <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong> la ligne et<br />
<strong>de</strong> l'infanterie <strong>de</strong> marine.<br />
Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du<br />
gouvernement <strong>de</strong> Paris, c'est-à-dire ia<br />
Seine et Seine-et-Oise, sont consignées par<br />
ordre nouveau du gouverneur <strong>de</strong> Paris<br />
Salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes. — Avant la<br />
réunion<br />
Cet après-midi a eu lieu, salle <strong>de</strong>s Mille<br />
Colonnes, rue <strong>de</strong> la Gaîté-Montparnasse, le<br />
meeting <strong>de</strong> protestation auquel | <strong>de</strong>vait faire<br />
suite la manifestation consistant à porter<br />
<strong>de</strong>s couronnes à la statue <strong>de</strong> Strasbourg,<br />
place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>.<br />
Laréunian était autorisée, mais non la<br />
manifestation. Seuls, les porteurs <strong>de</strong> cou<br />
rennes pouvaient approcher du monument<br />
patriotique. Voici le" compte rendu <strong>de</strong> ce<br />
qui s'est; produit:<br />
* La salle <strong>de</strong>s Mille-Colonnes se trouve<br />
dans un quartier populeux où les manifes<br />
tations. quelles qu'elles soient d'ailleurs,<br />
peuvent facilement s'augmenter d'éléments<br />
toujours prêts au désordre ; aussi la police<br />
avait-elle pris <strong>de</strong>s précautions imposantes<br />
Trois cents gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la naix et cinquante<br />
gar<strong>de</strong>s républicains à cheval assuraient la<br />
circulation <strong>de</strong> la foule.<br />
Intervention probable <strong>de</strong>s anarchistes<br />
A 2 heures, les portes <strong>de</strong> la salle <strong>de</strong> ia<br />
réunion sont ouvertes, mais sur la rue quel-<br />
ques étudiants en béret avec un petit bras-<br />
sard tricolore, désignent les gens qui, même<br />
avec une carte, tentent<strong>de</strong> pénétrer à la réu-<br />
nion ; c'est ainsi qu'une ban<strong>de</strong> d'anarchistes I<br />
oui précè<strong>de</strong> le compagnon Georges, se sont;<br />
vu refuser l'entrée et n'ont oas insisté, mats<br />
se sont réunis dans le détit <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> la<br />
Belle Polonaise en faça<strong>de</strong>s Miile-Colonnes,<br />
et ont décidé d'envahir la salle quand du<br />
renfort leur sera venu.<br />
Plusieurs d'entre eux sont armés.<br />
M. Touny, directeur <strong>de</strong> la police muniei- :<br />
naie qui dirige le service d'ordre, avisé <strong>de</strong><br />
cette " décision, téléphone à la préfecture<br />
pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cinquante hommes <strong>de</strong> pius<br />
ôui arrivent à 3 heures.<br />
" L'entrée dans les salles est fait par petits<br />
groupes et l'arrivée <strong>de</strong>s assistants "n'a donné<br />
lieu à aucune manifestation. A 3 heures la<br />
réunion n'était pas encore commencée.<br />
Dans la salle<br />
Une haie <strong>de</strong> commissaires portant un bras-<br />
sard tricolore sont échelonnés dans l'esca-<br />
lier qui conduit à ia salle. Au moment où<br />
nous "pénétrons, à <strong>de</strong>ux heures, plus <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux mille personnes se trouvent "déjà là.<br />
Dans les tribunes s'entassent <strong>de</strong>s manifestants<br />
jusqu'à 2 h. 1[2 le calme règne dans la salle<br />
en attendant la constitution du bureau. De<br />
nouveaux arrivants viennent grossir l'af-<br />
fiuence. On remarque exposée sur la tribune ;<br />
une magnifique couronne composée <strong>de</strong> iilas,<br />
<strong>de</strong> myosotis et <strong>de</strong> camélias que les manifes-<br />
tants' se proposent <strong>de</strong> porter à l'issue <strong>de</strong> la<br />
réunion <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> ia Concor<strong>de</strong> à la sta-<br />
tue <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Sur cette couronne on lit cette inscription :<br />
« Vive le France ! à bas les traîtres ! »"<br />
A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un <strong>de</strong>s organisa-<br />
teurs, prend place au bureau. A ce moment,<br />
prend place à côté <strong>de</strong> lui M. Marion, com-<br />
missaire aux délégations judiciaires, ceint<br />
<strong>de</strong> son écharne. spécialement chargé <strong>de</strong>l 'or-<br />
dre intérieur et <strong>de</strong> dissoudre rassemblée en<br />
cas <strong>de</strong> tumulte.<br />
On avait pris ia précaution d'enlever, au<br />
nréaiable, toutes ies chaises et tous .les<br />
bancs <strong>de</strong> la salle. On remarquera qu'à la réu-<br />
nion du Tivoli-Vaux-Hali <strong>de</strong>' samedi <strong>de</strong>rnier, ]<br />
la préfecture <strong>de</strong> police n'avait pas jugé à<br />
prouos <strong>de</strong> se faire représenter par un com-<br />
missaire.<br />
L'attitu<strong>de</strong> résolue <strong>de</strong>s protestataires par-<br />
mi lesquels on remarque beaucoup d'étu-<br />
diants et d'anciens militaires donne i'im-<br />
pression que l'assemblée saura imposer si<br />
ience aux anarchistes qui tenteraient <strong>de</strong> je<br />
ter le désordre.<br />
Discours <strong>de</strong> M. Guérin<br />
M. Guérin se lève et expose en quelques<br />
mots vibrants le but <strong>de</strong> la réunion<br />
Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire<br />
<strong>de</strong> ia politique, il n'y a pas <strong>de</strong> partis ici : il<br />
n'y a que <strong>de</strong>s Français (exclamation), ou<br />
<strong>de</strong>s Français qui ne veulent pas que <strong>de</strong>s<br />
juifs compromettent la souie chose" restée<br />
encore, intacte dans notre patrie : l'armée.<br />
(Exclamations.)<br />
Un anarchiste crie : « Et Esterhazy '? » Ses<br />
voisins se saisissent ds lui. le traînent jus<br />
qu'au fond <strong>de</strong> la salle et l'exnédient ure'ste<br />
ment dans l'escalier. M. Guérin reprend :<br />
Une -campagne, partie <strong>de</strong> l'étranger, voudrait '1<br />
nous imposer la réhabilitation du procès Drey-<br />
fus .<br />
Un autre anarchiste crie : « On n'a pas<br />
prouvé qu'il avait trahi! » Cet anarchiste est<br />
encore expulsé avec maints horions.<br />
M. Guérin ajoute :<br />
Si on avait donné <strong>de</strong>s preuves que Dreyfus est<br />
innocent, les antisémites auraient été les pre-<br />
miers à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ia revision du procès ; mai.<br />
nous ne voulons pas qu'une ban<strong>de</strong> interuatio<br />
haie attaque notre e;'noir suprême, l'armée !<br />
(Bravos prolongés et cris : « A bas Zola I A bas<br />
las juifs<br />
M. Thiébaud acclamé prési<strong>de</strong>nt prend<br />
la parole<br />
M. Guérin propose ensuite la nomination<br />
du bureau. M. Thiébaud est acclamé nrosi<br />
<strong>de</strong>nt et remplace ainsi M. Guérin.<br />
On nous avait menacé, s'écrie-t-il. <strong>de</strong> nous<br />
faire un mauvais parti si nous faisions cette<br />
réunion. On a cru nous effrayer en nous an<br />
nonoant à l'avance l'irruption parmi nous<br />
d'assommeurs stipendiés. EU bien! nous<br />
«Minmes là et ce* menaces se nous emoê<br />
cJtaroflt pas <strong>de</strong> défier les assummeurt, et uc<br />
crier : «Vive la France! »<br />
ZJue longue acclamation accueille ces pato-<br />
Lulif rgiques. .<br />
yaattd les applaudissements sont câlines<br />
ciu- lnues anarchistes, ayant crié : « A bas<br />
ies cléricaux », au fond do ia salle, sont on-<br />
orc exmtlsés. Quelques coups <strong>de</strong> canne sont<br />
écimngés.<br />
Dépêche <strong>de</strong> M. Millevoye. -- L'ordre<br />
du jour acclamé<br />
M. Thiébaud. après avoir ramené le silence<br />
eu intimant viole'mment <strong>de</strong> sa canne sur .e<br />
bureau," lit une dépêche <strong>de</strong> M. Miilevoye,<br />
s'excusant <strong>de</strong> n'avoir nu venir, retenu par la<br />
cérémonie patriotique'<strong>de</strong> Buzeiivai, dépêche<br />
qu'on acclame, et il ajoute :<br />
Notre réunion doit être courte puisque nous<br />
avons pour principal objectif, aujourd'hui, <strong>de</strong><br />
porter notre couronne à la statue <strong>de</strong> Strasbourg<br />
iiour protester contre ies renégats qui pactisent<br />
avec l'es traîtres. C'est <strong>de</strong>vant cette statue que<br />
nous flétrirons, en la déposant, les trahisons do<br />
ia iuiverie universelle. (Acclamations.)<br />
Pour v aller, nous passerons <strong>de</strong>vant la statue<br />
<strong>de</strong> Gam'be'.ta, trahi aujourd'hui pas ses amis.<br />
, Amilaudisscments.)<br />
Je vous crooose donc d'acclamer, pour sanc-<br />
tionner ce'me'eting, cet ordre du jour qui précise<br />
notre décision :<br />
Le peuple <strong>de</strong> Paris, soulevé conire les<br />
souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é-<br />
tranger les secrets <strong>de</strong> la défense, dépose<br />
an ?pied <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Strasbourg i'hom-<br />
mage <strong>de</strong> son irréductible foi dans l'avenir<br />
et prononce la mise hors la loi <strong>de</strong> ceux qui<br />
pactisent avec lajuiverie universelle pour<br />
corrompre la liôpublique, déshonorer l'ar-<br />
mée, ruiner le pays et maintenir la France<br />
sous la domination <strong>de</strong>s agents étrangers.<br />
Vive la France républicaine libre, <strong>de</strong>bout<br />
et purifiée i<br />
Cet ordre du jour provoque une explosion<br />
<strong>de</strong> cris <strong>de</strong>: « Vive la France ! A bas les juifs!<br />
A Jaas "Zola ! »<br />
Un anarchiste à la tribune<br />
Aorès quoi, certains contradicteurs <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>nt la parole. M. Thiébaud donne la pa-<br />
role à l'un d'eux en l'inVitant à être court.<br />
C'est l'anarchiste Brunet qui monte à la tri-<br />
bune.<br />
Ses premiers mots sont écoutés car il dis-<br />
simule encore ses sentiments mais dès que,<br />
jetunt le masque, il veut combattre i'idée<br />
lis patrie, toute ie saile s'y oppose, lui<br />
criant: «Nous ne voas laisserons pas atta-<br />
orrerila patrie ! »<br />
i Et hieht.ôt Brunet renonce à continuer son<br />
HkcBttrs.<br />
Lia compagnon bondit alors, furieux, vers<br />
la -tribune, mais on l'en fait <strong>de</strong>scendre plus<br />
î'ite -qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin<br />
interviennent pour le protéger. M. Guérin<br />
Siécrie : « Vous voyez, citoyens, que nous<br />
•Sonnons Pexemple <strong>de</strong> ia modération : notre<br />
;»fl«»psaire n'a pas été maltraité ! »<br />
lia séance est levée. — Dans la rue<br />
Beffln, M. Guérin annonce que c'est le mo<br />
«tient <strong>de</strong> se rendre à la statué <strong>de</strong> Strasbourg.<br />
Les -faneurs prennent la couronne, l'élè<br />
vent, tout le mon<strong>de</strong> se découvre. On crie<br />
« Vive la France ! », toutes les voix enton-<br />
Mt : * Conspuez Zola! ». Le groupe <strong>de</strong>s<br />
3aMÉ£astants s'ébranie.<br />
Coursas do chevaui<br />
A NICE<br />
Nice. 23 janvier.<br />
Prix du Chemin do fer. — 1. Queitehou, 7;S,<br />
Albert Jonh 'Oii ; 2, l.héris, 1, J. Clay ; 3, Le.<br />
Général. 1G. Stanley.<br />
Non placés: Virgilè, o, tombé: Caste, 12;<br />
Le-Raté'. 7; Messager, 10; Benne, 10 ; Amen, 10;<br />
Le-Ilètre, 20.<br />
Mutuei. — Gagnant 21, marcs Quoltchou lj ^0,<br />
Lhéris 17 50. l.e-Génér.il 17 50.<br />
Grand prix <strong>de</strong> la virile <strong>de</strong> Nice. — I, Détona-<br />
tor, '.M, î. Mouck ; 2. Sarcelle, 0, 'fumer.<br />
Non Placés : Marée. G ; M. <strong>de</strong> Fondola. 3 ;<br />
Dijon. 12 : Rêve, -i : Fannm. 12 ; Quarlaud, 4 ;<br />
Sovard, 3. arrivé premier et distancé pour n'a-<br />
voir pas repré.-en'ié le poids.<br />
Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; i lacés, Dutonalor<br />
10 50. Sarcelle 20 50.<br />
Prix <strong>de</strong> Menton. — 1. Gardénia, 1, M. <strong>de</strong> Ito-<br />
manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quickly,<br />
10. A. Roberts.<br />
Non placés: Ouanos A.vres. G; Rectitu<strong>de</strong>. \ ;<br />
Coconas. S ; Tancrè<strong>de</strong>. 15 ; Edimbourg:. S ; ];a-<br />
honche. 7 ; Bene<strong>de</strong>tto, G ; Saint-Méaard. 12 ; Mé-<br />
téore. 2.<br />
Mutilai. — Gasrnant. 169 : placé?. Gardénia<br />
2'J 50 ; Amourette 27 50 : Quicitiy 51 50.<br />
A PA U<br />
Paris, 23 janvier.<br />
Le beau temps avant favorisé la secon<strong>de</strong> jour-<br />
née du Trotting-Club avait amené beaucoup da<br />
mon<strong>de</strong> à l'Hippodrome. Le terrain est en excel-<br />
lent état. Partie technique très intéressante.<br />
Prix du Bearn, trot monté. — 1. Petite-Sur-<br />
prise, G|4 (Bire;. M. Dastarac ; 2. Tambour. 4(7<br />
(le propriétaire , Duion ; 3, Artaban, 8[l (Duforti,<br />
Dastarac.<br />
Mutuel. — Unité. S fr., pesage gagnant, 14 ;<br />
Pelouse, gagnant, 27.<br />
Prix <strong>de</strong> Pau. —1. Osnabruck (Peyroutonl. à<br />
M. Lourtet ; 2, Preney-Gar<strong>de</strong>. 4(1 (Dufort; à M.<br />
Harriague ; 3, Quintal-Ex-Roméo, G[l (Cartier), à<br />
M. Boiteau.<br />
Non placé: Knachon.<br />
Mutuel : Pesage, gagnant 6 50, placés 5 50,<br />
Prene/.-Gar<strong>de</strong> 8. Pelouse gagnant 10 50, placé 7,<br />
Prone/.-Gar<strong>de</strong>. 10<br />
Prix <strong>de</strong>s Chrysanthèmes, à réclamer 1. Massi-<br />
nissa, 5(1 (Dulon), à M. Latrieux; 2, Jacuior,<br />
4p. à M. H. Dab'adie.J<br />
Colin, 2(1, à M. P. Saint-André.<br />
Non placés : Poétique. Turluton. Massinissa,<br />
réclamé par le propriétaire pour 733 fr. 33.<br />
Mutuel : Pesage ga Gouvernement, <strong>de</strong> son Coté, ne paraît cas<br />
davnir s'y opposer. L'ordre du jour da confiance<br />
sera «or-é en très grosse majorité, et il est pius<br />
que vraisemblable que l'affichage du discours <strong>de</strong><br />
Jâ» Stônno. qu'on réclamait déjà hier, sera <strong>de</strong>-<br />
mamdé et voté.<br />
Il est probable, sinon certain, que la séance<br />
sera calme. Si <strong>de</strong> nouveaux désordres se produi-<br />
saient, on serait peut-être amené à examiner<br />
si! n'est point nécessaire <strong>de</strong> proroger la Chain-<br />
Jarre au moins pour queiaues .fours, le délai d'un<br />
jnseis paraissant excessif dans l'état où se trouve<br />
te 'discussion du budget.<br />
Hier, le mot <strong>de</strong> dissolution a été prononcé<br />
œaisiâ semble que cette éventualité n'a" oas été<br />
examinée sérieusement. Il ne faut pas" oublier<br />
qu'une nouvelle Chambre ne pourrait examiner<br />
;îe projet actuel du budget qui <strong>de</strong>viendrait ca-<br />
duc. .Il faudrait un nouveau *Di'ojet, une nou-<br />
velle commission du budget, "une" nouvelle dis-<br />
icn&swa générale, etc.<br />
PETITES NOUVELLE<br />
«S janvier.<br />
M.. Léon Brière, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association <strong>de</strong><br />
la presse départementale et directeur du Jour-<br />
laï âs Rouen, qui avait fait don, ia semaine<br />
<strong>de</strong>rnière, d'une somme <strong>de</strong> 50.000 francs à ia So-<br />
ciété protectrice <strong>de</strong> l'enfance, vient <strong>de</strong> faire un<br />
nouveau don <strong>de</strong> 50.000 francs à la Société <strong>de</strong><br />
i'assistanca aux convalescents.<br />
Une vieille femme <strong>de</strong> 82 ans. la femme<br />
Pesquit, a été trouvée assassinée dans son domi-<br />
cile, à Nolieval, près Arcueil . Cette vieille<br />
femme passait pour être très riche et très avare.<br />
Le mobile du crime paraît être le vol.<br />
La Cour d'appel d'Alger, toutes cham-<br />
tires réunies, a rendu" sa décision dans l'affaire<br />
Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu-<br />
blicain cls Constantine qui avait été suspendu<br />
pour 'trois mois par le conseil <strong>de</strong> i'Ordre <strong>de</strong>s<br />
avocats da Constantine pour la publication dans<br />
•le Républicain d'articles contré M. Gueit, pré-<br />
si<strong>de</strong>nt du tribunal civil : la Cour a annulé ia<br />
décision du conseil <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong>s avocats <strong>de</strong><br />
Constantine.<br />
Nouvelles d'EsDasrne<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
New-York, 23 janvier.<br />
T)e source américaine : .<br />
» Uns dépêche <strong>de</strong> Jacksonviile mentionne<br />
io bruit que les navires américains sont<br />
partis, cette nuit, en gran<strong>de</strong> hâte, pour la<br />
îia.vane où ii règne une gran<strong>de</strong> surexcita-<br />
tion. On dit que "<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence au-<br />
raient été commis contre le consul général<br />
iLee et autres américains.<br />
> Une dépêche <strong>de</strong> Keywest annonce que<br />
les ipassiigors, arrivés <strong>de</strong> la Havane, iirétèn-<br />
i<strong>de</strong>m qu'un soulèvement est imminent . On<br />
icrcit qu'il doit être dirigé contre les Améri-<br />
cains. Le maréchai Biunco a concentre dans<br />
•cotte ville <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong>stinées a réprimer<br />
'les ..désordres qui pourraient se produire. »<br />
Madrid, 23 janvier.<br />
iLes édifices publics sont illuminés à l'oc-<br />
casion <strong>de</strong> la pacification complète, <strong>de</strong>s PhlHn-<br />
piues ; <strong>de</strong>s mesures très étendues d'amnistie<br />
(but été prises, motivées par la fôte du roi.<br />
Les renseignements reçus <strong>de</strong> Cuba sont<br />
(très .-onlimist.es. Dans la province <strong>de</strong> Santa-<br />
«Clara, le chef insurge Tego a fait sa soumis-<br />
isioti.<br />
Madrid. 23 janvier.<br />
_ La dépêche du Neir-York Herald, au sujet<br />
(du mouvement <strong>de</strong> navires américains est<br />
très commentée ici. h'Imparcial, dans un<br />
violent article contre les" Américains, dit<br />
qu'on découvre maintenant leur ar<strong>de</strong>nt dé-<br />
sir <strong>de</strong> s'emparer <strong>de</strong> Cuba.<br />
On man<strong>de</strong> da la Havane oue six rebelles,<br />
a-pjtartenant au régiment formé par la garda<br />
(personnelle <strong>de</strong> Maximo Cornez, disent oue<br />
le -chef .d'escadron rebelle Alvarez qui avait<br />
tenté <strong>de</strong> se soumettre avec ea ban<strong>de</strong> a été<br />
fusillé imrGomes.<br />
UNE REPONSE<br />
On nous écrit :<br />
Agen, Te 22 janvier.<br />
Monsieur le Rédacteur,<br />
Permettez-moi <strong>de</strong> répondre, par l'intermé-<br />
diaire <strong>de</strong> votre estimable journal, à l'article<br />
que M. Eouteiller me fait le très grand hon-<br />
neur <strong>de</strong> me consacrer dans le Télégramme.<br />
En un français élégant et facile, ce fou-<br />
gueux patriote essaie <strong>de</strong> faire dévier le dé-<br />
bat. A la bataille <strong>de</strong>s Idées, ii substitue va-<br />
leureusement la bataille <strong>de</strong>s personnalités.<br />
C'est là, d'ailleurs, tout ie secret dé la poli-<br />
tique du journal <strong>de</strong> M. Turrel. Je ne le sui-<br />
vrai pas sur un terrain si vaste. Mais je te<br />
remercie bien sincèrement da m'avoir dé-<br />
noncé à l'attention <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> Dreyfus.<br />
Etre mis en suspicion par les soutiens du<br />
syndicat oui essaie <strong>de</strong> déshonorer l'armée et<br />
la France, c'est une bonne note que je suis<br />
heureux <strong>de</strong> mériter avec mon màitre Dru-<br />
mont et ce très grand clérical qu'est Roche-<br />
fort, avec les « jeunes gens <strong>de</strong> "12 à 15 ans»<br />
et les quinze cents manifestants d'opinons<br />
diverses qui ont si vigoureusement sifflé le<br />
Télégramme protégé nar la ooiice <strong>de</strong> ce boa<br />
Lutaud !<br />
La mauvaise humeur <strong>de</strong> ce journal et <strong>de</strong><br />
son rédacteur sont <strong>de</strong> bon augure : nous<br />
avons tapé juste ; et. Plus fort que jamais,<br />
ils nous engagent à crier avec tous nos amis<br />
connus ou inconnus en <strong>de</strong>hors et au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> toute question <strong>de</strong> partis : A bas le Syndi-<br />
cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive la France<br />
aux Français ! »<br />
Recevez, M. le Rédacteur, etc.<br />
Jean <strong>de</strong> BOEUV,<br />
Prési<strong>de</strong>nt du Groupe Antisémite.<br />
Place Paulin, 10, Agen.<br />
Centenaire <strong>de</strong> Jasmin<br />
La Société <strong>de</strong>s sciences, lettres et arts<br />
d'Agen et l'Fscolo <strong>de</strong> Jansemin ont arrêté,<br />
d'un commun accord, le programme suivant<br />
<strong>de</strong>s Jeux Floraux organisés à l'occasion du<br />
Centenaire.<br />
Ire Section, langue française. — !• Une<br />
o<strong>de</strong> â Jasmin : ia meilleure composition<br />
sera lue r*ar un artiste <strong>de</strong> la Comédie Fran-<br />
çaise au cours <strong>de</strong> ia manifestation oui aura<br />
lieu <strong>de</strong>vant ia statue du poète.<br />
2- U;t à-propos, en un acte et en vers : Les<br />
auteurs <strong>de</strong>vront s'inspirer <strong>de</strong> Jasmin et <strong>de</strong>.<br />
son œuvre. L'à-prcpos classé au premier*<br />
rang, sera joué en iever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au dans la<br />
soirée <strong>de</strong> gala.<br />
2" Section, langue d'Oc. - 1- o<strong>de</strong> à Jas-<br />
min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3- Poésie<br />
<strong>de</strong> genre, sujet libre ; 4- Conte en prose,<br />
sujet libre.<br />
Par décision du Canoulié du Félibrige, le<br />
concours <strong>de</strong> cette section est déclaré Jeux<br />
Floraux <strong>de</strong> la maintenance d'Aquitaine et<br />
entraînera les droits fixés à ce titre par les<br />
statuts Féiibréens. Trois Félibres Majoraux<br />
feront partie du jury d'examen. Les mor-<br />
ceaux couronnés seront lus dans la séance<br />
solennelle <strong>de</strong>s Jeux Floraux et <strong>de</strong> ia Cour<br />
d'Amour.<br />
Tous les dialectes <strong>de</strong> la langue d'oc sont<br />
admis. Si l'abondance <strong>de</strong>s travaux envoyé*<br />
l'exige, trois groupes seront formés d'apivs<br />
la nareiité linguistique : Aquitaine, Langue-<br />
doc, Provence. Chacme o-routie aura <strong>de</strong>s pris<br />
distincts nour les o'uatre genres ci-<strong>de</strong>ssus<br />
indiaués. 'Dar.s ce cas, les premiers prix <strong>de</strong><br />
tous les groupes concourront entre eux, par<br />
genre, et les 'compositions classées au pre-<br />
mier rang recevront le prix d'honneur.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux sections française et Cl oc,<br />
les prix consisteront, en médailles et dipw<br />
mes" artistiques. ...<br />
Les pièces, écrites très lisiblement, o •<br />
vrorit être toutes remises avant lo U' a i<br />
prochain, terme do rigueur, en double 6XP e "<br />
uition, non signées et portant en tête uno<br />
<strong>de</strong>vise reproduite sur une envelomie cache-<br />
tée dans laquelle seront enfermés le nom " a<br />
l'auteur et son adresse. ,<br />
Pour les tdèecs en lancue d'oc, on indi-<br />
quera en tête les dialectes et sous •dialectes<br />
employés et on donnera en note, la traduc-<br />
tion <strong>de</strong>s locutions ou termes spéciaux a ce<br />
sous-dialecte.<br />
Adresser les compositions françaises à M-<br />
le commandant Lac <strong>de</strong> Posredott, rue Di<strong>de</strong>-<br />
rot, à Agen; celles d'oc à M. <strong>de</strong> Dor<strong>de</strong>-<br />
lialhargtie.t, rue <strong>de</strong>s Martyrs, à Agen.<br />
On nous prie d'annoncer que ia commis-<br />
sion <strong>de</strong>s finances, la commission musicalo<br />
et la commission d'organisation générale<br />
vont être prochainement convoquée*, 09**"<br />
cune séparément, pour l'étu<strong>de</strong> et la prépara-<br />
tion <strong>de</strong> ee QUI lawsibe a chacune d'eiloa.<br />
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