24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

More documents

Recommendations

Info

MMBB "Nouvelle interview de M. de Bernis Un de noe confrères a vu IL de Bernis et l'a interrogé au sujet de la version racontée par M. Gérault-Richard : Il y avait, en effet, vendredi, un échange do pvopo3 assez vifs, pendant que M. Bérard était â la' tribune, entre" MM. Chauvière, de Mahy et moi-même. Hier, au moment ou M. Jaurès traitait de mensonge et de lâcheté les poursuites contre Zola, je n'ai pu me contenir et j'ai répété uno des phrases que j'avais prononcée la veille. Vous savez co qui s'en est "suivi. Quand, avec l'aide de mes amis, j'ai pu repousser l'agression de M. Gérault-Richard". fou de colère, je me suis jeté sur M. Jaurès. Je ne l'ai pas frappé par derrière ; je suis venu à sa hauteur, ijje Côté ; je l'ai pris par i'épauie et je l'ai souffleté, mais j'attends qu'il m envoie des témoins et je verrai ensuite comment je dois régler cette affaire avec M. Gérauit-Richard. Un témoin Dans le Moniteur universel M. de Claye oui, hier, des tribunes de la presse, cria lors de l'incident de Hemis-Jaurès : « Bravo do Bernis ! » et insulté, ce matin, à ce sujet, Dar la Petite République maintient que M. Jaurès faisait l'ace à M. de Bernis quand ce dernier l'a frappé ; il fait remarquer qie ie compte rendu du Temps, téléphoné sur le champ, porte : « M. de Bernis, saisissant M. Jaurès par der- rière, le 'raopa à la ligure. » Telle n'a' "pas été. dit-il, l'impression de la plupart des témoins de la scène, ot il aioute : « On s'explique difficilement, d'ailleurs, comment, s'il l'avait saisi par derrière. M de Ber- nis aurait pu frapper M. Jaurès au visage. Pour me part, jê les ai vus face à face. » Le journal socialiste, dit en terminant M. De- claye. déc are oue je suis, dès à Drésent dési- gné comme otage. Ru'il me regarde bien, et il verra si j ai selon un mot connu, une tè;e d'o- tage. La Séance de demain L.ordre du jour de la séance de demain Daru ce matin au Journal Officiel, oorte, aorès 'une première délibération sur ia Drouositioh do M. Du IIa:«ouet sur le rengagement des sous-ofil- ciers. la suite de la ^discussion du budget, mais comme on lait prévoir qu'il es infiniment probable qu'à propos de l'adoption du orocès verbal M. Jaurès viendra demander qu'on poursuive la discussion de son interpellation. Sans doute on ne discute les interpellations que ie samedi, mais la Chambre est toujours maîtresse de son ordre du jour et comme il se rencontre que modérés et avancés sont égaie ment désireux d'en finir, il n'y a Das de raison pour qu'on ne donne pas satisfaction à M. Jau- rès. Le Gouvernement, de son côté, ne paraît Pas devoir s> opposer, L'ordre du jour de'confiahco Sera vo é en très grosse majorité, et il est puis que vraisemblable que i'affichage du discours de M. Méiine. qu'on réclamait déjà hier, sera de- mandé et voté. Il est probable, sinon certain, que la séance sera calme. Si de nouveaux désordres se produi- saient, on serait peut-être amené à examiner s'il n'est point nécessaire de proroger la Cham- bre au mains uour quelques jours, le délai d'un mois paraissant excessif" dans l'état où se trouve la discussion du budget. Hier, ie mot de dissolution a été prononcé mais il semble que cette éventualité n'a" pas été examinée sérieusement. Il ne faut Das" oublier qu'une nouvelle Chambre ne Dourrait examiner le projet actuel du budget qui deviendrait ca- duc. Il faudrait un nouveau "projet, une nouvelle commission du budget, une nouvelle discussion générale, etc. A travers la presse La Libre Parole : Pour la première fois, le gouvernement narîe avec clarté, même avec une certaine énergie. S'il avait en, n y a deux mois, la moitié seulement del'ene gie dont ii a fait preuve hier, nous Sau- rions jamais m. vous pouvez en être sûrs, ia lettre -reciame de M. Zdia. L'incident de B?rnis-Jaurès-Gérault-Richard est donc à tous les égards fâcheux. Il est venu fort mal à prepos jeier ie trouble dans une séance dont lé résultat eût été sans cela net et limpide. Au fond, c'est le juif ciui est cause de tout cela ; c'est le juif qui déconsidère chez nous l'armée, le Parlement, le gouvernement ; c'est le juif qui déchaîne chez nous la guerre ci- vile en attendant ia guerre étrangère 1 A bas le juif i De la Cloche, organe républicain : M. de Bernis. hier, à la Chambre, a eu cette chance inouïe d appliquer sur ia joue de Jaurès le souflet que toas ies patriotes, après ia lecture 4a son discours, lai destinaient. Mustapha. Quatre discours ont été pronon- cés au" milieu d'un grand calme coupe seulement uar les applaudissements et les cris : « A bas les juifs'! » Finalement, l'assemblée a voté des ordres du jour de flétrissure contre Dreyfus et Zola et blâmant l'administra- tion supérieure à propos des mesures prises contre " les manifestants. « Les assistants adressent à l'armée un salut fraternel, féli- citent les municipalités d'Alger et de Mus- tapha d'avoir publiquement stigmatisé les juifs et jurent" de s'unir pour écraser aux élections prochaines les juifs et leurs pro- tecteurs.» Un ordre du jour demande la mise en li- berté immédiate de tous les prévenus et dé- tenus pour faits relatifs aux' manifestations antijuives. La réunion s'est séparée aux cris de : « Vive la France I Vive là République 1 A bas les juifs ! » A i'issue du meeting la foule est descen- due compacte vers Alger, romnant sur plusieurs points ls cordon de zouaves. Sur la place du Gouvernement, les manifestants, au nombre de quatre ou cinq cents, ont brûlé presque entièrement doux kiosques ; les portes d'une dizaine de magasins ont été en foncées tant sur ia place du Gouvérnement que dans la rue Bab-el-Oued et ces magasins ont été saccagés. Des Patrouilles du génie parcourent les principales artères. Le nombre des arrestations opérées est de quarante au minimum. Le rapport de police relate que trois commissaires de po'iice ont été blessés dont un assez grièvement. De nombreux agents ont été contusionnés par des pierres ou des COUPS de canne. Le calme, de ce côté, n'a pu être rétabli qu'après deux heures du matai. D'autre part, vers dix heures du soir, peu dant que l'a plus grande partie des manifes tants ântijuifs étaient encore au vélodrome de Mustapha, au meeting, une bande de juifs composée de trois cents jeunes gens, la plu part" ai més de bâtons, a parcouru le boulevard de la République se dirigeant vers le vélodrome; elle a été arrêtée devant le théâ- tre et refoulée vers le boulevard. En passant devant les terrasses des cafés, plusieurs manifestants ont renversé des tables et des chaises. Deux consommateurs ont été atteint, dont l'un est assez sérieusement blessé Cette agression a produit de la surexcitation dans la fouie, mais la bande a été heureuse ment dispersée avant qu'elle ait pu rejoia dre les manifestants ântijuifs. Alger, 23 janvier Trois commissaires de police sont alités à la suite des contusions ou excès de fatigua provenant de la journée d'hier. Le gouverneur a dû requérir les commissaires de la banlieue. M. Lénine a convoqué ce matin les autorités de la "vilie afin de prendre les mesures les plus énergiques pour prévenir le retour des scènes de "la veille.' Plusieurs voleurs de toutes races ont été arrêtés hier au cours des manifestations. Un journal attribue la cause du mouvement antijuif à l'autorisation uonnée par le gouverneur nour la fondation d'un cercle d'étudiants israéli- tes malgré l'avis contraire du préfet et du maire. L'opinion en Russie Saint-Pétersbourg. 23 janvier Les journaux russes déplorent la campagne qui asrite et trouble la France. lis' ne cachent pas leurs sympathies pour les patriotes qui ne se sont pas laissés acheter et en particulier pour la jeunesse, qui, aux termes de la Gazette de Moscou, a compris immédiatement de quel côté se trouvent le droit, la justice et l'honneur de la patrie. Ctiose particulièrement édifiante : trois feuilles russes de second ordre protestent contre l'opinion de leur pays. Toutes ies trois ont des directeurs de nationalité et de culte étrangers. nent dans la rue ne tolérant aucun attroupe- ment. Quelaues anarchistes, cependant, ont réussi, par "des subterfuges divers, à péné- trer dans la salle, entre autres le compagnon Georges ; mais soit que son attitude "ou son langageaient provoqué les assistants, il est bientôt rejeté dans la rue, repoussé avec violence dans i'escaiier qu'il descend; sur sa tête, toutes les cannes sont levées. Un autre individu, de piètre mine, suit le même chemin. Tous deux ont la figure ensanglantée. Quelques autres individus, aussi louches, reconnus dans la salle par les étudiants, sont expulsés de même façon et fort hous- pillés par les agents, qui reconnaissent en eux dés clients de Mazâs. Aucune manifestation, aucun trouble dans la rue pendant ce temps; seulement, der- rière lés glaces de la «' Belle-Polonaise » les dures et faméliques ligures des compagnons évincés qui semblent guetter une occasion. Dans la salle Une haie de commissaires portant un bras- sard tricolore sont échelonnés dans l'esca- lier oui conduit à la salle. Au moment où nous "pénétrons, à deux heures, plus de deux mille personnes se trouvent déjà là. Dans les tribunes s'entassent des manifestants jusqu'à 2 h. 1(2 le calme rôgne_ dans ia salle en attendant la constitution du bureau. De nouveaux arrivants viennent grossir l'af- fluence. On remarque exposée sur la tribune une magnifique couronne composée de lilas, de myosotis et de camélias que les manifestants se proposent de porter à l'issus de la réunion de la place de ia Concorde à la statue de Strasbourg. Sur cette couronne on lit cette inscription : « Vive le France ! à bas les traîtres ! (>" A 2 h.li2, M.Jules Guérin. un des organisateurs, prend piace au bureau. A ce moment, prend place à côté de lui M. Marion, commissaire aux délégations judiciaires, ceint de son écharpe, spécialement chargé del'ordre intérieur et de dissoudre l'assemblée en cas de tumulte. On avait pris la précaution d'enlever, au préaiable, toutes lés chaises et tous les bancs de la salie. On remarquera qu'à la réu- nion du Tivoli-Vaux-Hali de" samedi dernier, la préfecture de police n'avait pas jugé à propos de se faire "représenter par un commissaire. . L'attitude résolue des protestataires parmi lesquels on remarque beaucoup d'étu- diants et d'anciens militaires donne l'un pression que l'assemblée saura imposer si- ence aux anarchistes qui tenteraient de je- ter le désordre. Discours de M. Guérin M. Guérin se lève et expose en quelques mots vibrants le but de la réunion : Nous ne sommes pas ici, dit-il, pour faire de ia politique, il n'y a pas de partis ici : il n'y a que des Français' (exclamation), que des Français qui ne veulent nas |que ries juifs compromettent la seuie chose resté» encore intacte dans notre patrie : l'armée (Exeiamations.) Un anarchiste crie : « Et Esterhar.y ? » Ses voisins se saisissent de lui, le traînent jus qu'au fond de ia salle et l'expédient preste- ment dans i'escaiier. M. Guérin reprend ; Une campagne, partie de l'étranger, voudrait nous imposer la réhabilitation du procès Drey fus. Un autre anarchiste crie : « On n'a pas prouvé qu'il avait trahi ! » Cet anarchiste "est encore pxpuisô avec maints horions. M. Guérin ajoute : Si on avait donné des preuves que Dreyfus innocent, ies antisémites auraient été tes pie miers k demander ia revision du procès ; mais nous ne vouions pas qu'une bande internatio nale attaque notre espoir -suprême, l'armée (Bravos prolongés et cris : « A" bas Zola I A bas les juifs ! » Très tari dans la soirée, hier, une colonne de manifestants parmi lesquels se trouvaient un grand nombre d'élèves du lycée Jauson, fous munis de torches confectionnées avec des journaux du Syndicat, a suivi la rue de ia Pompe, l'avenue Malakoff et l'avenue de la Grande-Armée, puis s'est rendue de la place de l'Etoile, aux cris de « conspuez Zola ! Vive l'armée ! », devant la maison do M. Seheursr-Kestner, qu'ils ont vigoureusement conspué. Pius tard, des bandes de conscrits ont parcouru le boulevard Saint-Micnel, en chan- tant des refrains patriotiques. Les étudiants les applaudissaient. Lyon, 23 janvier. Hier soir, a eu lieu dans la salle de l'Ar- quebuse, une réunion organisée parie parti ouvrier socialiste. A neiif heures, un millier de personnes se pressaient dans la sal'e. Les citoyens 3iral, MiUat, Nachury, Delange, Jacquet, du Parti Ouvrier, ont pris successi- vement la parole. Tous les orateurs se sont élevés contre la politique du cabinet et ont protesté contre le huis-cios aans l'affaire Esterhazy-Dreyfus ; tous ont, fait l'éloge de la conduite d'Emile Zola. Les orateurs ont attaqué l'armée en termes yioients. Un étudiant, nommé Chambard, nrend la parole et défend l'armée. Des cris l'inter- rompent â chaque instant. Jusque dans la rue, retentissent les cris de : « Vive Zola !» Le président agite en vain sa sonnette. L'é- tudiant Chambard termine son discours aux cris de : « Vive la patrie ! Vive l'armée ! » On lui rénond : » Vive la Révolution ! » A ce moment, se place un incident comi- que : des jeunes gens répandent; dans la salle un acide dont ies émanations s'élèvent bientôt ; toute l'assistance pieure, se mou- che et éternue bruyamment. La salie se vide. Le président essaie de maintenir l'ordre, mais l'odeur monte jusqu'à ia scène qui sert de tribune et tout le comité s'essuie les yeux en trempant des mouchoirs dans des verres d'eau. Cependant, après quelques instants, la salle se remplit de nouveau." Quelques orateurs veulent prendre la parole, mais on n'entend nas un mot de leurs discours ; ii en est de même de l'ordre du jour lu par le président. A la sortie de la réunion, une cinouan- taine d'étudiants ont accompagné leur cama- rade Chambard. Quelques jeunes gens se sont joints a eux aux cris de : « A bas les juifs ! Conspuez Zola ! » Près du pont de la Guillotière, auolaues cris de : « Vive Zola 1 » se font entendte. Une discussion s'engage et l'on allait en venir aux mains quand" la police disperse les manifestants. Une pluie "fine et persis- tante achève l'œuvre 'des gardiens " de la paix. Châlon-sur-Saône, 23 janvier. Hier soir a eu lieu une nouvelle manifestation antisémite .; une cinquantaine do manifestants suivis de plusieurs centaines de curieux sont passés devant le cercle militaire aux cris de « Vive l'armée ! » puis devant les magasins tenus par des israélites aux cris de « conspuez lés juifs 1 ». Ces magasins étaient gardés parla police et la gendarmerie. Arras, 23 janvier. Des manifestations ont eu lieu hier à Montrouil où c'était le jour du tirage au sort. De nombreux groupes de conscrits ont parcouru la ville aux cris do « consnucZ Zola 1 » . Alger, 23 janvier. Cinq a six mille personnes assistaient au meeting antijuif a Mustapha. La réunion était présidée par M. Pradelle, maire de Paris, 23 janvier. Indépendamment des patrouilles de gardes républicains qui, hier soir, ont parcouru différents quartiers jusqu'à minuit, tous les commissaires de police sont restés en permanence jusqu'à une heure avancée, en prévision d'une manifestation possible. Les postes consignés avaient leur effectif au grand complet. Dans les rues, de distance en distance, étaient postés des groupes d'agents. En outre, indépendamment des piquets consignés dans les casernes gardées, des détachements de cavaliers avaient été envoyés sur plusieurs pmnts. Aujourd'hui, les mesures prises sont plus rigoureuses encore. Des réserves d'a- gents ont été constituées dès la première heure, notamment au Quartier-Latin et au centre de Paris, autour des journaux. Tous les commissariats de Paris sont ou verts et les commissaires ont reçu l'ordre de se tenir en permanence dans leurs bureaux alors qu'en temps ordinaire, le di manche, un commissariat seulement reste ouvert. A partir de 9 heures du matin, les postes occupés par les gardes républicains, notamment celui du Palais-de-Justice, ont été occupés par des soldats de la ligne et de l'infanterie de marine. Enfin, mesure nouvelle : Les troupes du gouvernement de Paris, c'est-à-dire la ; Seine et Seine-et-Oise. sont consignées par ordre nouveau du gouverneur de Paris. Salle des Mille-Colonnes. — Avant la réunion Cet après-midi a eu lieu, salle des Mille- Coionnes, rue de la Gaité-Montparnasse, le meeting de protestation auquel "devait faire suite là manifestation consistant à porter des couronnes à la statue de Strasbourg, place de ia Concorde. La réunion était autorisée, mais non la manifestation. Seuls, les porteurs de couronnes pouvaient approcher du monument patriotique. Voici le" compte rendu de ce oui s'est produit: La salie des Mille-Colonnes se trouve dans un quartier populeux où les manifestations, quelles qu'elles soient d'ailleurs, peuvent facilement s'augmenter d'éléments, toujours prêts au désordre; aussi la police avuit-eile pris des précautions imposantes. Trois cents gardes de la naix et cinquan f e gardes républicains à cheval assuraient la circulation de la foule. Intervention probable des anarchistes A 2 heures, les portes de la salle de la réunion sont ouvertes, mais sur la rue quelques étudiants en béret avec un petit bras- sard tricolore, désignent les gens qui, même avec une carte, tententde pénétrer à la réu- nion ; c'est ainsi qu'une bande d'anarchistes qui précède le compagnon Georges, se sont vu refuser l'entrée et n'ont nas insisté, mais se sont réunis dans le débit de vins de la Belle Polonaise ca face des Miile-Colonnes, et ont décidé d'envahir la saile quand du renfort leur sera venu. Plusieurs d'entre eux sont armés. M. Touny, directeur de la police municipale qui dirige le service d'ordre, avisé de cette ' décision, téléphone à la préfecture pour demander chiquante hommes de plus qui arrivent à 3 heures. L'entrée dans les salles est fait par petits groupes et l'arrivée des assistants n'adonné lieu à aucune manifestation. A 3 heures la reunion n'était nas encore commencée. A l'extérieur. Pendant la réunion Enfin, la réunion, annonec-t-on, est com- mencée. De la rue on entend, par moments, des trépignements dans la salle et pendant ce temps, les agents, uar quatre, se promè- M. Thiébaud acclamé président prend la parole M. Guérin propose ensuite la nomination du bureau. M. Thiébaud est acclamé prési- dent et remplace ainsi M. Guérin. On nous avait menacé, s'ecrie-t-il. de nous faire un mauvais parti si nous faisions cette réunion. On a cru nous effrayer en nous an- nonçant à l'avance l'irruption parmi nous d'assommeurs stipendiés. Eh bien ! nous sommes ià et ces menaces ne nous empê- cheront pas de délier les assonimeur.s et de crier ; « Vive la France !» Une longue acclamation accueille ces paroles énergiques. QuandTés applaudissements sont calmés quelques anarchistes, ayant crié : « A bas les cléricaux », au fond de ia salle, sont encore expulsés. Quelques coups de canno sont échangés. Dépêche de M. Millevoye. — L'ordre du jour acclamé M. Thiébaud. après avoir ramené le silence en frappant violemment de sa canne sur le bureau," lit une dépêche de M. Millevoye, s'excusant de n'avoir pu venir, retenu par la cérémonie patriotique' de Buzenval, dépêcha qu'on acclame, et il ajoute: Notre réunion doit être courte puisque nous avons nour prmciDal objectif, aujourd'hui, . de porter'notré couronne à la statue de Strasbourg pour protester contre ies renégats qui pactisent avec l'es traîtres. C'est devant cette statue que nous fléirirons. en la déposant, les trahisons de ia iuiverie universelle. (Acclamations.) Pour y aller, nous passerons devant la statue de Gamheua, trahi aujourd'hui pas ses amis. (Applaudissements.) Je vous r-rooose donc d'acclamer, pour sanc- tionner ce meeting, cet ordre du jour'qui précise notre décision : Le peuple de Paris, soulevé contre les souteneurs d'un traître qui a vendu à l'é- tranger les secrets de la défense, dépose au pied de la statue de Strasbourg l'hom- mage de son irréductible foi dans l'avenir et prononce la mise hors la loi de ceux qui pactisent avec iajuiverie universelle pour corrompre la République, déshonorer l'ar- mée, ruiner le pays et maintenir la France sous la domination des agents étrangers Vive la France républicaine libre, debout et purifiée ! Cet ordre du jour provoque une explosion de cris de: « Vive la'Franc'e ! A bas les juifs! A bas Zoia ! » Un anarchiste à la tribune Après quoi, certains contradicteurs demandent la narole. M. Thiébaud donne la parole à l'un d'eux en l'invitant a être court. C'est l'anarchiste Brunet qui monte à ia tribune. Ses premiers mots sont écoutés car il dis- simulé encore ses sentiments mais dès que, jetant le masque, il veut combattre l'idée de patrie, toute le saile s'y oppose, lui criant: « Nous ne voas laisserons pas atta- quer la patrie ! » Et bientôt Brunet renonce à continuer son discours. Un compagnon bondit alors, furieux, vers la tribune, mais on l'en fait descendre plus vite qu'il ne veut et MM. Thiébaud et Guérin interviennent pour le protéger. M. Guérin s'écrie : « Vous voyez," citoyens, que nous donnons l'exemple de la modération : notre adversaire n'a pas été maltraité ! » La séance est levée. — Dans la rue Enfin. M. Guérin annonce que c'est le mo ment de se rendre à la statue de Strasbourg Les porteurs prennent la couronne, l'élè- vent, tout le monde se découvre. On crie : a Vive la France I », toutes les voix enton- nent : « Conspuez Zoia! ». Le groupe des manifestants s ébranle. Pendant que les protestataires quittent la salle accompagnant la couronne, MM. Thié- baud et Guérin en tête, les anarchistes qui étaient disséminés dans la salle mais qui ne s'étaient pas sentis en nombre pour êmuê- eher la réunis*, s'assemblent* lis" saut cinquantaine environ et se dirigent vers le bureau. L'un d'eux y prend place, mai3 le commissaire, M. Marion, intervient alors et leur interdit de tenir un meeting. Ils n'in- sistent pas mais en attendant "de pou voit- sortir ils se mettent à chanter à tue-tete la Carmagnole. Les une ajoutent même cette variante au refrain : « Vive le son! Vive le son de l'explosion ! » Ils chantent également plusieurs autres chansons révolutionnaires où nous relevons le vers suivant ; Dynamitons tous ies cafés! Ainsi que plusieurs violences du même genre contre i'armée et les prêtres. U faut dire que les cris que nous citons sont individuels," et nous les'distinguons au milieu des vociférations que nous avons dû subir. En attendant que ia police permette à ce groupe de gagner la rue", les anarchistes crient encore : « Vive Zola! A bas les calo- tins! » C'est avec ce groupe qui a évacué la salle le dernier que nous quittons le lieu du meeting. Dans la poussée qui s'est produite à la sortie, signalons un petit accident survenu notre confrère Chihcholte, du Figaro. M. Ciiincoiie a eu, dans la bousculade, son par- dessus complètement lacéré ; il s'est trouvé avec nous noyé au milieu du groupe hurlant des anarchistes. Après la réunion. — La sortie M. Touny, sur l'avis d'un agent de la Sû- reté qui lui annonce que le meeting est près de finir, prend ses dispositions. L'accès de la rue de là Gaité, vers le boulevard Mont- parnasse et la Seine est barrée par une es- couade d'agents et dix gardes à cheval. De l'avenue du Maine où l'on peut seulement arriver, il n'est pas permis de se di- riger vers la Seine ; seule, l'avenue vers les fortifications est ouverte. Au moment où la sortie va s'opérer, les organisateurs du meeting demandent que la couronne et ses porteurs" sortent seulement les premiers. A cet effet, la porte donnant sur la rue, est barrée par une masse d'agents. MM. Thiébaud et Guérin appellent les membres du bureau de la réunion qui accompagneront la couronne. Ils sortent à grand peine. Une voiture est amenée, un ouvrier monte sur la caisse du fiacre, il tient la couronnne debout; un autre prend place à côté du cocher; quatre autres' personnes sont dans la voiture" précédée d'un brigadier des gardiens de la paix. Celle- ci traverse les barrages d'agents vers le boulevard Montparnasse et arrive boulevard Edgard Quinet. " Par ordre, elle prend le trot; M. Touny et son secrétaire suivent dans une autre voiture. Personnr n'a été autorisé à suivre la couronne, pas même les journalistes pré- sents. Pendant tout ce temps, aucune personne, autre, que celles dont nous avons parlé, n'a pu encore sortir de la salle et tout te monde se presse, s'écrase dans i'escaiier qui conduit à la rue. Quand ia voiture qui porte la couronne a disparu, on laisse enfin sortir une centaine de personnes, cuis quand celles-ci ont été refoulées par les agents jusqu'à l'avenue du Maine, la liberté est donnée* à autant d'au très et ainsi ia salle se vide par petits pa quets aussitôt dispersés. Aucun incident ne s'est produit sinon que, tandis que tout le monde se découvrait sur le passage de la couronne, un des anarchistes" expulsés a crie : « Vive la Commune ! » cri sans écho et pour lequel il n'a d'ailleurs pas été inquiété. Le nombre des arrestations opérées dans l'après-midi, est de quatre : un individu qui frappait à COUPS de canne sur les agents, "un second qui vendait une brochure anarchiste les deux derniers pour refus de circuler. A 4 heures tout été terminé. La porte de la salle des Mille-Colonnes est ciôse, les barrages des agents, disloqués ; néanmoins, un service assez important doit rester sur place, pour surveiller les anarchistes de la « Belié-Polonaise ». Place de la Concorde La circulation, qui, depuis midi, était très active piace de. la Concorde, devient très in- tense à 3 heures, et des groupes se forment ça et ià, mais notamment devant les grilles des Tuitleries, qui ont été fermées, et au travers desquelles on aperçoit des escadrons de cuirassiers et de la garde républicaine, dont ies cavaliers ont mis pied à terre. En prévision de la manifestation annoncée, les mesures de police sont considérables Sur la place de la Concorde même, dont les chaussées ont été sablées, le servies d'ordre est assuré par des groupes de gardiens de la naix des huitième et onzième arrondisse- ments. Tous ies ponts, toutes les rues aoou tissant à la place delà Concorde, rueRoyalo rue de Rivoli et quai des Tuileries sont gar- dées par un peloton de gardiens de la paix, faisant face à ùn peloton de gardes républi cains à pied, avec tambour. On remarqua, au coin da la place de la Concorde et de la rue Saint-Florentin, sous les fenêtres du baron Alphonse de Rothschild, une brigade de gardiens de la paix ; de l'autre côté de la place, le service" d'ordre s'é- tend .jusqu'à l'Arc de triomphe. Quatre mille hommes appartenant exclusi- vement à la police sont disséminés entre ies Tuiienes et la place de l'Etoile. A 3 heures lj2, la place de la Concorde où commençaient à se former des groupes, est complètement évacuée : l'accès n'en est permis" qu'aux voitures et aux journalistes munis de leur coupe-file. La foule est repoussée du côté des Champs- Elysées. Elle est maintenue à distance nar un cordon d'agents qui va de la Seine entre la rue Boissy-a'Anaias. Aucune bagarre, aucun incident ne se produit. Au passage, les asrents cueillent un pocliard qui n'obéissait pas assez vite au traditionnel « circulez ». Un peu avant 3 heures, nous rencontrons au pied des chevaux de Mariy, M. Barthou, ministre de l'intérieur, qui nous déclare que toutes les mesures sont prises pour qu'il n y ait aucun incident aujourd'hui' Devant la statue de Strasbourg ouelques groupes de journalistes se forment." M. ILanc, préfet de police ; M. Laurent, secré- taire général de la préfecture de police ; M. Marion, commissaire aux délégations judiciaires sont là en conférence. On entend dans ie lointain aueiques cris : « Vive l'ar- mée ! à bas Zola ! à bas les traîtres 1 » Mais la fouie maintenue à distance par les agents semble plutôt caime. Elle veut voir les manifestations sans vouloir y participer. A la statue de Strasbourg A 3 h. 1(2, une voiture arrive au galon et s'arrête au »ied de ia statue de Strasbourg. M. Paulin Méry, député du treizième arron- dissement, en descend accompagné de- deux dames de sa famille; il porte une magnifique gerbe de roses, de liias et de marj guérites, et va les déposer lui-même sur le monument. On lui demande si c'est an nom d'un groupe ou d'une association qu'il vien Aucun discours n'a été prononcé et aucun cri n'a été proféré. Cette pieuse manifestation a gardé le ca- ractère ôu'ojle devait avoir. ï*rièriNi X^uTblique:-; Paris, 23 janvier. Des prières publiques, ordonnées par le cardinal Richard à l'occasion de la rentrée des Chambres, ont été dites ce matin, à neuf heures, à Notre-Dame, au milieu d'une afiluence considérable. L'asssistimce était plus nombreuse que les années précédentes. ETÎTES NOUVELLES 23 janvier. M. Léon Brière, président de l'Association de la Dresse départementale et directeur du Jour- nal de Rouen, oui avait fait don, la semaine dernière, d'une somme do 50,000 francs à ia So- ciété protectrice de l'enfance, vient de faire un nouveau don da 50.000 francs à la Société de l'assistance aux convalescents. . Une vieille femme de 82 ans, la femme Pesquir, a été trouvée assassinée dans son domicile, à Nolleval, près Arcueil. Cette vieille femme Dassaic nour être très riche et très avare. Le mobile du crime paraît être le vol. - La Cour daDDel d'Alger, toutes chambres réunies, a rendu" sa décision dans 1 affaire Morinaud, avocat, rédacteur on chef du Répu- blicain de Constantine qui avait été susuendu pour trois mois nar le conseil de l'Ordre des avocats de Constantine nour la publication dans le Rèvublicain d'articles contre M. Gueic, pré- sident du tribunal civil : la Cour a annule la décision du conseil de l'Ordre des avocats de Constantine. Nouvellesji'Espagne De nos correspondants particuliers : New-York, 23 janvier. De source américaine : » Une dépêche de Jacksonville mentionne le bruit oue les navires américains sent partis, cette nuit, en grande hâte, pour la Havane où ii règne une grande surexcitation. On dit oue "des actes de violence auraient été commis eontre le consul général Lee et autres américains. Une dèoêehe de Keywast annonce que les passagers, arrivés de la Havane, préten- dent qu'un soulèvement est imminent. On croit o'u'il doit être dirigé contre les Améri- cains.'Le maréchal Bianco a concentré dans cette ville des troupes destinées à réprimer les désordres qui pourraient se produire. » Madrid, 23 janvier. Les édifices publics sont illuminés à l'occasion de la pacification complète des Philip- pines ; des mesures très étendues d'amnistie ont été nrises, motivées par la fête du roi. Les renseignements reçus de Cuba sont très optimistes. Dans la province de Santa- Clara, le chef insurgé Tego a fait sa soumis- sion. Madrid, 23 janvier. La dépêche du Nev:-York Herald, au sujet du mouvement de navires américains est très commentée ici. h'Imparcial, dans un violent article contre les" Américains, dit qu'on découvre maintenant leur ardent dé- sir de s'emparer de Cuba. On mande da la Havane que six rebelles, appartenant au régiment formé par ia garde personnelle de Maximo Gomez, disent que le chef d'escadron rebelle Alvarez qui avait tenté de se soumettre avec sa bande a été fusillé par Gomez. i^gi» '— Ht* mont et ce très grand clérical qu'est Hocha, fort, avec les « jeunes gens de 12 à 15 »ns» et les quinze cents manifestants d'opllop.i diverses" o.ui ont si vigoureusement siffle 1* Télégramme protégé par la police de co boa Lutaud ! La mauvaise humeur de co journal et de son rédacteur sont de bon augure : nou» avons tapé juste ; et. plus fort quo jamais, ils nous engagent à crier avec tous nos amis; connus ou inconnus en dehors et au-dessus de toute question de partis : A bas le Syndi< cat ! Conspuez l'Italien Zola ! Vive ia France; aux Français ! » Recevez, M. le Rédacteur, etc. Jean do BOEUY. Président du Groupe, Antisémite, Place Paulin, 10, Age t.. Centenaire de Jasmin La Société des sciences, lettres etarl* d'Agen et l'Escolo de Jansemin ont arrêt;, d'un commun accord, le programme sulva.it ries Jeux Floraux organisés à- l'occasio»- du Centenaire. Ire Section, langue française. — P Ut a ' ode à Jasmin: la meilleure comnosltun sera lue r.ar un artiste de la Comédie Fran- çaise au cours de la manifestation qui suit, lieu devant la statue du poète. 2' Un A-propos, en un àcte et en vers : Lei auteurs devront s'inspirer de Jasmin et d» son œuvre. L'à-propos classé au premier rang, sera joué en lever de rideau dans lu soirée de gaia. 2" Section, langue d'Oc. — p Ode à Jas- min ; 2- Poésie lyrique, sujet libre ; 3 Poésiï de genre, sujet libre ; 4- Conte en proît, sujet libre. Par décision du Canoulié du Félibrige, [j concours de cette section est déclarîjeui! Floraux de la maintenance d'Aquitaine e £ entraînera les droits fixés à ce titre par le* statuts Féiibréens. Trois Félibres Majorau* feront partie du jury d'examen. Les mor* ceaux couronnés seront lus dans la séanci solennelle des Jeux Floraux et de ia Cou-* d'Amour. Tous les dialectes de la langue d'oc son» admis. Si l'abondance des travaux envoyéj( l'exiga, trois groupas seront formés d'après Ja parenté linguistique : Aquitaine, Langue, doc, Provence. Chaque groupe aura des prit distincts pour les quatre genres ci-dessu* indiqués. Dans ce cas, les premiers prix d?; tous les groupes concourront entre eux, par genre, ef les compositions classées au premier rang recevront le prix d'honneur. Dans les deux sections française et d'oc, les prix consisteront en médailles et diplô- mes artistiques. Les pièces, écrites très lisiblement, de. vront être toutes remises avant le 15 avril prochain, terme de rigueur, en double expé- ditien, non signées et portant en tête une devise reproduite sur une enveloppe cache- tée dans laquelle seront enfermés le nom de l'auteur et son adresse. Pour les pièces en langue d'oc, on indi- quera en tête ies dialectes et sous-dialeetes employés et on donnera en note, la traduc- tion des locutions ou termes spéciaux à ce sous-dialecte. Adresser les compositions françaises à M. ie commandant Lac de Bosredon, rue Dide- rot, à Agen ; celies d'oc à M. de Dordé* Balhargùet, rue des Martyrs, à Agen. On nous prie d'annoncer que la commission des finances, la commission musicale et la commission d'organisation générale vont être prochainement convoquées, chacune séparément, pour l'étude etia prépara- tion de ce oui incombe à chacune d'elles. Courses de chevaux Le- 13 ; ,10; A NICE Nice, 23 janvier Prix du Chemin de fer. — 1. Quettehou, Albert Jonhson ; 2, Chéris, 4, S Clay ; 3, Général. 16. Stanley. Non placés: Virgile, 5, tombé; Caste, Le-Raté. 7 ; Messager, 16 ; Berthe. IS ; Amen Le-Hètre. 20. Mutuel. — Gagnant 21. olacés Quettehou 15 50, Lhéris 17 50, Le-Général Ï7 50. Grand prix do la vilie de Nice. — 1. Detona- tor, 9[4, J. Mouck ; 2. Sarcelle, 6, Turner. Non placés : Marée. 6 ; M. de Fondola. 3 ; Diion. 12 ; Rêve. 4 ; Fannm. 12 ; Quartaud, 4 ; So.vard, 3. arrivé premier et distaucé pour n'a- voir uas représenté le poid Mutuel. — Gagnant, 22 50 ; tlacés, Dotonator 19 50. Sarcelie 20 50. Prix de Menton. — 1. Gardénia, 4, M. ds Ro manet ; 2. Amourette, G, T. Roberts ; 3, Quicklv, 10. A. Roberts. Non Dlacés : Buenos-Ayres, 6; Rectitude, 4 ; Coconas, S ; Tancrède, 15 ; Edimbourg. S ; Ba- bouche. 7 ; Benedetto, 6 ; Saint-Médard. 12 ; Mé- téore. 2. Mutuel. — Gagnant, 129 : placés, Gardénia 29 50 ; Amourette 27 50 ; Quickiy 54 50. A PAU Paris, 23 janvier. Le beau temps ayant favorisé la seconde jour- née du Trotting-Club avait amené beaucoun de monde à l'Hippodrome. Le terrain est en excel lent état. Partie technique très intéressante. Prix du Bearn, trot monté. — I, Petite-Sur- prise. 6(4 (Bire). M. Dastarac ; 2, Tambour. 4[7 (le propriétaire), Duion ; 3, Artaban, S\l (Dufort), Dastarac. Mutuel. — Unité. 5 fr., pesRge gagnant, 11 ; Pelouse, gagnant, 27. Prix de Pau. —1, Osnabruck (Pevrouton). à M. Lourtet ; 2, Prenez-Garde. 4[1 (Dufort) a M. Harriague ; 3, Quintai-Ex-Roméo, 6[l (Cartier), à M. Boiieau. Non piacô: Enachon. Mutuel : Pesage, gagnant 6 50. Dlacés 5 50, Prenez-Garde 8. Pelouse gagnant 10'50, placé 7, Prenez-Garde. 10 Prix des Chrvsanthèmes. à réclamer 1, Massi- nissa. 5[1 (Dulon), à M. Lairieux; 2, Jacuior, 4iâ. a M. H. Dabadie.J Colin, 2[I, à M. P. Saint-André. Non placés : Poétioue. Turluton. Massinissa, réclamé par le propriétaire oour 733 fr: 33. Mutuel : Pesage gaa-nant 51. Diacé 10, Jacuior 8, Pelouse gagnant 27, placés 10 50. Jacuior 3. Sveet Herb. 4i6 (Call- Abrotano. S(l Boukara, C[4 Prix de Marguerites man) ; M. Mac-Fariane ; drews). M. Luc Csthaia ; mend), M. Douvrèieur. Non placé, Daioces. Mutuei. — Pesage, gagnant 10. Dlacés 8 50, Abrotano 17, Pelouse, gagnant 12," placés " Abrotano 12. (An- (Leo- 8, déposer ce bouquet. C'est en mon nom, dit-il, c'est comme dé- puté de Paris et mon bouquet qui ne porte pas d'inscription signifie : « A "bas les traî- tres ! » Rappelons que M. Paulin Méry est socialiste révisionniste et fit partie de la fraction bonlangiste. A 4 heures, deux autres voitures arrivent ensemble. Dans l'une d'elles, se trouvent MM. Georges Thiébaud, Guérin, Joseph Me- nai d et Lobien. Ils acceptent la couronne du comité de protestation contre le syndicat de la trahison; de l'autre voiture, descend M. Touny, qui a accompagné ces messieurs depuis la salle de la rue la Gaité. La couronne est placée tout en haut du monument par MM. Guérin et Georges Thié- baud. Les agents voient d'un œil bienveil- lant cette manifestation et volontiers ilg auraient ylaoé eux-mêmes la couronne. Hliiïlffi JUDICIAIRES Le Journal officiel publie le mouvement par lequel sont nommés : Juge au tribunal de Carcassonne, M. Fron til, juge au siège de Lodève, en remplacement de M. Garraud, démissionnaire et nommé juge honoraire. Juge suppléant au tribunal de Lodève, M Robert, juge au suppléant au siège de Car- cassonne. Juge suppléant à Murât, M. Rhodes, "use suppléant à Saint-Flour, en remplacement de M. Missonnier, nommé substitut. 10RT DE M.ANDRË RESLLE Nous apprenons avec une douloureuse surprise l'a mort si rapide de M. le baron. André Reille, député de" Castres, frappé en pleine jeunesse, "dans toute la vigueur" de sa force et de son talent qui était grand et qui promettait de grandir encore. Il y a quinze jours à peine, il traversait notre ville, préoccupé dés intérêts si grands oui l'agitent "en ce moment. 11 se rendait à Tamaris, où l'appelaient ses fonctions d'administrateur des forges délais. Là, s'est déclarée la terrible maladie auî l'a enlevé en quelques jours. Avant-hier "soir, il mourait, enlevé uar un impénétrable dessein de Dieu à ses jêu-
:" - T-.«at,.a«i rrriind vicaire d« C*hor«. concernant la re- mise OOB l'stats des monastères des filles religieuses du présent diocèse. » 11 com- mence par le couvent de ia u Dourade de Ca- hors, ordre de Saint-Bonoist. » M. l'abbé Larnauilie lir. une analyse du dernier volume de M. l'abbé Gary : « le Clergé de Cahors pendant la Révolution. » CARNET NECROLOGIQUE Un de nos plus illustres comnatriotes. M. le baron A. do' Ruble, membre Tie l'Institut do Franco (section de l'Académie des inscriptions et belles lettres) vient de mourir, samedi dernier, en son domicile de ia nie Cambon, a Pa- ris. Ce membre de l'autocratie avait compris de bonne heure, qu'il était plusieurs manières de servir son pays et de remplir son devoir social. Sans doute, co fut après de longs tâtonnements qu'il trouva sa voie. Mais, peut-être ces tâtonnements eurent-ils pour M. de Iluble un heureux résultat: celui do lui montrer que le premier besoin de notre épo- que était la soif de ia vérité historique. C'est à satisfaire ce besoin, que lo jeune avocat s'appliqua. Dans cette lâche, ii apporta toutes les ciuaiités des paladins ses ancêtres. D'eux il avait la générosité chevaleresque, l'activité et la foi. L'activité, qui en douterait, s- l'on énumérait toutes ies œuvres qu'il a signées depuis les éditions savantes de Montluc, d\4ti- bigné, de Michel de la Uugucrye, jusqu'aux grands ouvrages historiques proprement dits Antoine de Bourbon et Jeanne d'Albret. En l'appelant à siéger dans son sein. l'Insti- tut n'avait fait quo couronner une vie tout en- tière consacrée à i'étude, et récompenser ies efforts de celui à qui avait été décerné ie grand prix Gober*. Ce savant, aussi modeste qu'érudit pour q i rien des grands événements du seizième siècie n'était un secret, apportait une très grande courtoisie dans ia discussion: courtoisie de gen- tilhomme sans doute, mais aussi de chrétien convaincu. Tous ceux qui l'ont connu ont pu soupçonner quelque chose de sa générosiié. A Paris comme à Beaumont, il employait généreusement sa fortune à soulager les miséreux. Ce lui était une douce joie de ranimer par ses bienfaits et ses bonnes Daroles ceux pour qui la vie était iroo dure. Mais que de bien ignoré, quels soins prodigues à des infortunés et que Dieu seul connaît! Dans cette conduite, rien qui fit reconnaître l'ambitieux ou le politique rusé, c'était simoli- cité et modestie. Il suffit de se rappeler qu'il refusa constamment de revendiquer une part aux fonctions publiques. Cette modestie était rehaussée par un grand esprit de foi. A l'entendre causer on aurait cru qu'il avait puisé dans ie contact des hommes du seizième siècle, l'ardeur de conviction qui ies a rendus si grands. Pour lui. quiconque portait une soutane était digne du plus grand respect, et ces sentiments il les faisait partager autour de lui. A Paris comme à Giir.at, ii édifiait tout ie monde par son assistance aux offices paroissiaux. Mais, faut-il le dire, les cérémonies des grandes églises, avec le côté mondain qu'elles ont, en certaines fêtes, ie fatiguait au pius haut point. Dans son viiiage, tout iui plaisait depuis l'attitude des bons paysans, fatigués par une longue semaine de labeurs, jusqu'aux prônes simples et sans apprêts. Hier encore, il redisait, à propos de la céré- monie de la première communion à laquelle il venait d'assister, une parole qui pourra paraître étrange : « Oh ! comme eue est belle cette fête, ici ; quel caime, et comme il fait bon prier Dieu. » « jamais je ne poutrai consentir à priver mon » Joseph du bonheur de recevoir son Dieu ici, » dans ce village, loin du bruit et du tracas de » ia capitale. » Une mort chrétienne a été le couronnement d'une vie si bien remplie. Depuis longtemps ii avait comme ie pressentiment de sa fin. La mort da son collègue M. Léon Gautier, ce che- valier égaré en notre fin de siècie, celle du baron de Lassus, survenues récemment, lui avaient été fort pénibles. Ce chagrin joint aux milie fatigues d'une vie de labeur sans relâche avait épuisé une constitution qui paraissait robuste. Comme il avait vécu toujours en bon chrétien, ia mort ne l'a point surpris à ses derniers moments. Ii a été de tous points admirable : admirable de foi et de confiance en Dieu, de résignation en sa di- vine Providence. Puisse la pensée d'une telle mort être un sujet de consolation cour les amis du baron Ruble. valant Pas un U%ed pour payer la noie. Leur dépensé était de 2 fr, 70. Arrêtés et conduits au poste. Pradel et 1 tactile ont déclaré qu'ils venaient do dîner à Yintelli- genoe. Feu de cheminée. — Un feu de cheminée s'est déciare samedi soir vers (i h, 1(2. nie do la République, 10, chez M. d'Arhail. inspecteur des forêts. Les dégâts sont peu important». Rixe. — Un rapport de contravention a été dressé samedi, dans l'après-midi, contre Jules 1-ard, 25 ans. demeurant rue de Strasbourg, s. et Jules l.auriôro. 27 ans, rue de ia Liberté, 12. pour s'être réciproquement frappés boulevard du Musée. Leur vacarme avait" occasionne un rassemblement. NARBONNE. — Fêtes de charité. — Nous sommes heureux d'annoncer que les offrandes affluent dans les mains des què- En ré-umé. fête d'armes en tous Points réus- sie, et des pius brillantes. Nous avons pourtant un reproche, un seul re- Ptoclio à adrea»ér à MM." Hstrado et Va/.y. lis auraient du depuis longtemps faire pius grande leur belle tuile do la rue du' Fourbastard. La mort du baron André Reille nous a été confirmée dans la journée hier. Nous pu- blions, pius haut, la Notice nécrologique qu'un de nos amis de Castres s'est empressé de nous faire tenir. AUDE teurs. Tous, pauvres et riches, se font uu bonheur de venir au secours dos malheureux. Chacun selon la mesura de ses ressour- ces. Nous sommes heureux de constater ou'il n'existe plus de questions de partis ; tout le monde' est d'accord pour faire « ia trêve de la charité r. Voici la première liste da souscription qui nous est communiquée par le comité : Redouté. 500 fr.; Edmond de Stadieu, 50 fr.; Alphonse Rolland. 50 fr.; Btisquet, imprimeur, 50 fr.; Teste, avocat, 20 fr.; Fenatou. imprimeur, 20 fr.; A. Trilles, 20 fr.; Jo'irda. notaire.50 fr.; Anonyme, 100 fr.; Auguste Pagés. 20 fr.. Albert Fabre*. 20 fr.; Racli. taiiieur. 20 fr.; Henri Cam- bournac. 20 fr.; Louis Bergé, 20 fr.; Pierre Marcé. 20 fr.; Maurice Viennet. 50 l'r.; Josoiih Murât, fils. 20 fr.; Paul Sarrère. 20 fr.; Meyrucis, 25 fr.; Marc Romain, 20 fr.; Albert Calvet, hôtel. 20 fr.; Paul Vié. 20 fr.; Paul Annibal. 20 fr.; Ruffher, dentiste. 20 fr.; Miiiagou. serrurier, 20 fr. ; Ano- nvmo, 10 fr.; Jean Achille, 20 fr.; Aclulie Amade. 20 fr.; Louis Mourgues. 20 l'r.; Albin. 20 l'r.; Anonvine. 10 fr.; lCscaié, pharmacien, 20 fr.; Abadie. café du Négoc. 50 fr.; Cercle du Commerce. H) fr.; Léon Fabre, 20 fr.; Bony et Nicolas, 10 fr.; Massin, 20 fr.; Barthélémy. 200 fr., Mouret liis. 30 fr.; Grasset, marchand de bois. 5 fr.; Arthur Nombei, propriétaire, 20 fr.; Mauroi-Cros. grains. 10 fr.; Fabre -Carrière, droguiste. 5 fr.; Anonymes. 5 fr.; Anonyme,2 fr.; Victor Fabre. 5 fr.: Mme Maury. 10 fr.; Barbe, 2 fr.; Grittons frères. 50 fr.; Daumont. tuteurs, 1 fr.; Hôtel Miràndol, 3 fr. ; Anonyme, 1 fr. 60 ; Anonyme. 2 fr.; Anonvme, 10 fr.; Jean Paui, 20 fr:; Jeanson. 10 fr.; Signoly. 5 fr.; Mile Guy, 5 fr.; Léonce Monnier. 20 fr.; Moulins fii3, fleurs. 5 fk; André Bru, 10 fr., Adolphe Ray- naud.10 fr.; Laureau. 2U0 fr.; Romain 40 fr Moulins, 40 fr.; Saignes, 5 fr.: Thibaut. 20 fr Mavnau. 50 francs ; Sarrères frères. 100 francs ; Mai Grégoire Oastan , 10 fr. ; Meissonnier, 3 fr. ; I.onguères, 20 fr. ; Louis Pahoc et Cie 20 fr. : Toùrnier fils, soufres. 10 fr. ; lîernard frères! 20 fr. ; D. .. 5 fr. ; Usine à Oaz, 100 fr. Durand et Coutouly, 40 fr. ; Boussuge. 20 fr. Bousauot, tonnelier, 5 tr.: Bousquet et i.avreau, 10O fr'.; Patau et Caries. 50 f?.; Charles Rayna! 10 fr.; André Bouttes, 10 fr.: Noël lîsbrat, 10 fr.. Vacherie, futailles, S fr.; Chalier et Magadoux, 20 fr. ; Pitiot, négociant, ô fr.; Ducat-Labry. 10 fr.; Léonce Bissière. 40 fr.; Arnaud flis. 40 fr. Etienne Arnaud fus. 20 fr.; Serre flis. 50 fr. Planés, 5 fr.; Murât aîne. 200 fr.; Vignes, 5 fr. Julien Azaiber, 20 fr : Planques, 5fr.; Pianques fils, ô fr.; Charles de Stadieu. 100 fr.; Castilion, 20 fr.; Valentin Bourgeois. 50 fr. ; Desbordes. 10 fr.; Fornier, 5 fr.; E. Clottes. 10 fr.; Albert Calmettes, I0O fr.; Mignard et Astié, 2 fr.; Ber- gon. 50 fr. : Rosier, 20" fr.: Anonyme, 40 fr.; Le- rov d'Audéric, 20 fr.; Fafur. 2 fr.; Malaret, 10*fr.; Jules Cauvet. 300 fr.; Combastot. 20 fr.; Bidon fils, 20 fr. ; J. Rolland. 200 fr.: Barbaza, 20 ir.: Trouche, 10 fr.; Veuve U. Maurin flis, 30 fr.; Devèz.e, 15 fr.; A. Espallac, 20 fr.; Cham- bre Syndicale des vins, 200 fr.; H. Hubert, 20 fr.; Emile Berges, propriétaire, 20 fr.; Ed- mond Janot, 20 fr.; Jean " Debas, propriétaire, 20 fr.; Mas. arebitecte. 20 fr.; Louis' Bénet. pro- priétaire, 50 fr. ; Cabanis, 10 fr.; Michel frères, 20 fr.; Victonn Michel. 20 fr ; Lucien Michel, 20 fr.: Charles Michel, 10 fr.; Emmanuel Michel, 5 fr.; François Granier, 5 fr.; Victorien Granier, 2 fr ; Anonyme, 2 fr. Total de la première liste : 4,572 fr. 60. (A stticre.) Matinée enfantine. — Un bal travesti d'enfants, en matinée, aura lieu avec ie concours de ia « Lyre Narbonnaise », à l'Aicazar, le dimanche 13 février 1808. à 2 heures du soir. Des répétitions auront lieu les derniers jours à des heures qui seront ultérieurement fixées, dans la salle du Synode. Des prix seront distribués pour récompenser les enfants ies mieux costumés et les chars les mieux décorés. On peut, d'ores et déjà, se faire inscrire au j siège du comité d'organisation, tous ies jours à ; ia Mairie, saile des mariages. Le Comité fait un pressant apoei aux familles afin qu'elles veuillent bien prêter ieur bienveil- lant concours a cette matinée qui est donnée au bénéfice des pauvres de la vilie. Le Comité des Zèles. VERZEILLE. — La foire qui s'est tenue i samedi dernier a eu son succès habituel. De nombreuses affaires y ont été traitées. Les porcs se sont vendus 43, 44 et 45 fr. Dans l'après-midi, X..., meunier à Mal vies, âgé d'une soixantaine d'années, a été victime d'un accident qui. heureusement, n'aura pas de graves conséquences. Il était monté sur une charrette que con- duisait son fils, lorsque au tournant d'une rue le véhicule a versé. Le père et le flis en ont été quittes pour quelques contusions. CAUNES-MINERVOIS. — Le nommé B. Estève, âgé de 40 ans, célibataire, a été trouvé noyé dans un puits dans sa propriété. Tout porte à croire" que ce malheureux a été victime d'un accident. COUISA. — On a arrêté ces jours derniers de l'Aude le cadavre d'une jeune fille d'une vingtaine d'années, originaire de Fa. Cétte malheureuse, qui était employée dans une fabrique de. chapeaux à Espéraza a été poussée par des chagrins intimes à se donner la mort elle était l'aînée de sept enfants. L'antipatriote Jaurès ! Zola avait injurié l'armée en face. Jaurès, plus cauteleux ou plus prudent, essaie do la frapper par derrière. A l'en croire, il n'y aurait que des jésuites et des cléricaux dans notre corps d'officiers. Et ces gens-là ne mériteraient aucune confiance. Qu'est cela, sinon un appel à la défiance des troupes contre leurs chefs ! Mais patience, si Jaurès arrive jamais au pouvoir", cela changerait nous aurons alors une véritable année nationale, composée sans doute de zigues genre Estievant, qui assassineront les sergents de ville, fusille- ront les jésuites el dévaliseront les bourgeois. Jaurès peut décidément donner la main à Zoia. eLs deux font la paire et ne méritent que le mépris des patriotes et des honnêtes gens. Ou devrait traiter tous ces cocos-là en criminels, car en lin de compte, ils commet- tent le plus iàche des crimes : celui de lèse- Patrie. Nouvelles religieuses. — On lit dans la Semaine Catholique : . M. l'abbé Roucoile, aumônier du couvent de la Compassion, à Toulouse, est nommé pro-curé de Léguovin; M. l'abbé Labarbe, vicaire ii l'église métropolitaine, est nommé aumônier de ia Compassion. —«—A. M. le préfet de la Haute-Garonne a visité ia basilique Saint- Sernin, mardi dernier, dans i'aorès-mîdi . lia parcouru ies diverses parties de i'édifice. les nefs, la crypte, ies gale- ries supérieures, et a paru prendre aux beautés du monument un très "vif intérêt Voilà qui est bien. Mais que vont dire les F.-. M.*, dos Côtes- du-Nord," s'ils apprennent que M. Lutaud a mis les nieds dans une basilique? 203 ; M. votants, Rcy, 18 ; 101 ; suffrages exprimés, 101 : M. Rey, M M. Chalret, 45, saint-Vincent. — Inscrits, 178 ; s'ufîriu'cs exprimés, 178 M- Chalret, 159 ; M. Besso, 1. Septfonds. — Inscrits, 072 ; suffrages exprimés, 5G7 : M. Chalret, 235 ; M. liesse, 40. An total, 710 voir de majorité pour Chalret. 11 s'agissait do remplacer M. Courtois, conseiller général républicain, démission- naire. votants, Rey, 288 07; M. M. s;p acfn© New-York, 24 janvier. Une dépêche de la Havane annonce que les insurgés ont fait sauter à la dynamite une partie du camn espagnol de Jucaro à l'extrémité de la Trocha. La caserne a été détruite. Beaucoup de soldats ont été tués ou blessés. CIPR1ANI ÉLU DÉPUTE Forli (Italie), 24 janvier. M. Cipriani, dont la Chambre avait annulé in précédente élection, a été réélu, hier, par 1182 voix sur 4707 inscrits. » WSO V 7 ML* ÉÉi ! Paris, 24 janvier. On lit dans le Soir : Il nous revient, au'aorès la séance d'hier, où les socialistes ont joué le rôie que l'on sait, quelques députés ont tenté des démarches pre3- santes -auprès de leurs collègues modérés dans le but dé favoriser ia résurrection de ia concen- tration. Ces tentatives désespérées pour éviter le nau- frage définitif auquel" n'échappera pas le parti radical ont élé accueillies avec le dédain qu'elles méritaient. Les radicaux, également lâchés par les rédac- teurs politiques de la Petite République, iront donc seuls a ia bataille électorale prochaine et ils supporteront, seuls, le poids dé i'inévitabie défaite qui les attend. Les Combattants de 1870-71 Voici le programme de la grande fête de i'éuée oue doit donner lundi soir, au théâtre des Nouveautés la fédération des combattants de 1870-71. sous 1B présidence de M. le général de Sesmaisons, commandant le 17e corps d'armée : Assauts divers entre tous les maîtres d'armes du corps d'armée. Assauts entre les professeurs civils. Assauts de boxe française par les sergents maîtres d'armis du 126e de ligné. Deux assauts au sabre par MM. Thome- guex et Bez de Vilar, de Paris ; MM. Thome- guex et Caumet. Assaut à i'ôpée de combat avec pointe d'arrêt, tenue "de duel, entre MM. Thome- guex et Jean Carrère. ' La musique militaire du 83e, sous la direction de M. Montalier, doit se faire entendre pendant les intermèdes. On sait que le produit de la soirée doit être affecté à la construction d'un monument commémoratif aux morts en combattant pendant l'année terribie. Tous nos concitoyens voudront donc appor- ter leur obole aux organisateurs cie la" fête et prouver ainsi qu'ils ont gardé vivant le souvenir de ceux oui moururent pour la Patrie. A cette heure, plus que jamais peut-être, il est bon de s'associer" à toutes les œuvres patriotiques. Celle-ci mérite, à tous les titres, nos sympathies et nos encouragements. LE RETOUR DE NAQTTET Taris, 24 janvier. M. Naquet, à qui la Cour d'assises do la Seine, tenant compte de l'excuse de santé avait, par arrêt du 30 décembre, donné un mots pour se présenter devant le jury, est rentré- hier soir à 7 heures à Paris, par le train de Calais. Interrogé, il s'est borné à déclarer qu'il venait comparaître devant la justice de son pays sans vouloir en dire plus long de crainte, a-t-il ajouté, qu'on ne l'accusât de vouloir influencer le jury. A son arrivée à la gare, il s'est fait conduire 42, rue de Moscou, au domicile de ses sœurs. La Bagarre à la Chambre Suicide Hier matin, vers 10 heures, la nommée Dorothée Fourcade, âgée de 05 ans. ména- gère, demeurant avenue de Muret, 92, a été trouvée pendue dans sa chambre à coucher. On ignore les causes de ce suicide. Paris. 24 janvier. Le bureau de la Chambre, conformément a l'article 129 du règlement, ayant informé, comme nous l'avons de.ia dit, le procureur général que des délits de voies de fait avaient été commis dans i'enceinto du palais législatif par MM. Gérauit-Richard et de Bernis, M. Vignon, substitut du procureur générai, et M. Atthann, procureur de la République, se sont rendus, hier après-midi, au Paiais-Bourbon. et ont procédé auprès de ia questure, à une enquête sommaire sur ces incidents. Le parquet va maintenant examiner, s'il y a iieti de déeoser sur le bureau de la Chambre, une demande en autorisation de poursuites contre MM. Gérauit-Richard et de Bernis. Epidémie de fièvre typhoïde. — On as- surs" qu'il vient de se déclarer à l'école d'a- griculture d'Ondes, une véritabie épidémie de fièvre typhoïde. palais. ie mouv! - Le ment A l'abattoir. — Voici les chiffres des animaux abattus du iô au 20 janvier incius, pour le compte de la boucherie toulousaine ; Bœufs. 83 ; vaches. 35 ; veaux, 191 ; moutons, 87 ; brebis. 191 ; chèvres, 3 ; agneaux, 785 ; che- vreaux. »; cochons, 211 ; chevaux, 29; mulets o : ânes, 5. — Totai, 1.626. Dernière CARCASSONNE. — Au Journal officiel a publié hier judiciaire suivant :' Juge au tribunal de Carcassonne, M. Fron- til, juge au siège de Lodève. en remplacement de M. Gairaud, démissionnaire. On sait que M Frontil est conseiller géné- ral du canton d'Aiaigne. Juge au tribunal "de Lodève, M. Robert, juge suppléant à Carcassonne. Enseignement primaire. — Par arrêté en date du 22 janvier : M. Gros, instituteur à Saint-Sernin. est nommé à Montant, en remplacement de M. Gau. démis- sionnaire. M. C'erc. instituteur adjoint à Viileninte. est nomme à Saint Seinin, en remplacement de M. Cros, nommé à Montaut. U ion Orphéonique.— Cette société chorale, dirigée par M. Farguos. a procédé, mercredi dernier, au renouvellement de son bureau. • Ont été éius : Président. M. Michel Sabatior, distillateur. V ice présidents. MM. Bover et Besse. Trésorier. M. Mas. Secrétaire. M. Falouet. Archiviste. M. I.affite. ln ^ S3 i'' P , s .- MM ' 'R-'eunoulh, Labeur, Por- tai. Bnnffard. Maurv et Grille. Délégué du bureau. M. Coastal Membre d'honneur, M. Avy. officier d'acadé- mie, compositeur de musique à Ktampes. Concours de primo d'honnour. — Nous rappelons aux agriculteurs du département de 1 Auae qui désireraient concourir pour la prime d honneur, les nnx cnlfuraux. les prix dé spé- cialité, les primes d'honneur do la" petite cul- ture, da 1 horticulture et do l'arboriculture et les prix d irrigation qui seront décernés en 1898 par le ministère de l'agriculture, que lo dernier dé- lai oour adresser leur demandes exniro le 1er mars prochain. Nous ne saurions donc tron engager les re- tardataires à se hâter. Ceux bai ont°déjà reçu des formulaires sont priés de "les remplir et "de les renvoyer le plus iôt possible. Tous les renseignements utiles seront fournis aux intéressés par la préfecture ou le nrofes- seur départemental d'agriculture. Ecolo des beaux-arts. — Les cours do l'école des beaux-arts seront repris ce soir, sous la direction du nouveau professeur, M. Sourou. Grivèlerie. — Hamodi. vers G heures du soir, les nommés Paul Pradel, 40 ans, couvreur à J ouiouse, et Jean Barthe. 59 ans, colporteur, né a Metz, se sont fait servir â dîner au restaurant viuiraud. Après avoir bien dîné, nos deux individus ont Qeciaré tranquillement à l'aubergiste qu'ils n'a- BONIOIE DE T0I1L0I SE Grand assaut d'armes A LA SALLE ESTRADE fut, hier un véritable régal oour les fri nids Co de la lame M. Mauranges, présidait. Remarqué dans l'assistance d'élite: MM. Cour- tois de Viçose. coionel Bouiié. Dubois, docteur Basset, Marvaud directeur du service de ssnte du 17e corps, f'a&et doyen de la Faculté de droit. Legou'x professeur à la Faculté dos sciences, Coumoui conseiller a la cour d'appel. Caus- sanel-Robagiia, capitaine de Ftliàtre.'Chinchoile avoué. Moiinié-Paget, capitaines Bratid. Régis lieutenants Moreau, Wagner, Ducor, Girardin, Charles. Nous arrivons à 8 h. L2 précises salle du Fourbastard. La salie est déjà 'bondée. Les tireurs l'épée à la main, ont. peine à se frayer un passage jusqu'à la planche. " MM. Vazy'et Estrade ont le droit d'être fiers do leur salle. lis ont réuni les meilleurs éléments et les élè- ves ont parfaitement profité des leçons dos maîtres. La première partie comportait seDt jeux. M. Coumoui, élève delà salle, a' tiré contre son distingué professeur. M. Va/.y, maître d'ar mes au 23e. L'éloge du maître du 23e n'est dus à faire. Nou3 avons eu sonvent l'occasion "d'admirer 1 qualités qui font de M. Vazy un de nos meilleurs tireurs : solidité, du poignet , rapidité d'exécution, finesse et énergie". M. Coumoui s'est fort bi son professeur. M. Estrade a tiré contre M. I.iaut, capitaine au 10e dragons. Tous les fervents connaissent M Estrade : tireur très fin, excellent professeur, possédant son art à fond. Passes très apolau- dios MM. Brugèrc, lieutenant au 126e. et Boyancé ; Fabry et Caussanel-ltobaglia ; Povniiio commandant au t3e. ot Gillard, lo distingué maître du 12Go ; Caumel et Desnoyer, lo brûlant maître du lie de ligne ; Desoiau, professant à la Fa- culté do droit, et Lanttc, lé maître si justement apprécié du 9o de ligne. MM. Bouxin et Lo/.e ; Gensoul ot Dejeanne, élèves do ia saiie ; Moreau, lieutenant au 23e d'artillerie, ot Estrade, ont tiré ensuite et re- marquablement. MM. do Fillatre, capitaine au 23- d'artillerie, et Campourcy. maîire d armes au 83e de ligne; Wagner, lieutenant au 23o d'artilloro et Fabry, Gitlard et Desnoyor, Latine et. Vazy, ont dans la deuxième partie, fait un très joli jeu d'éDée (jeu de terrain). La Iflort de ti k Paris. 23 janvier. Le Journal des Débals confirme la mort du baron André Reille, député de la Ire cir- conscription de Castres (Tarn), fils du baron René Reille, député du même département. M. André Reille. petit-fils du fameux gé- néral du premier empire et descendant de Soult et de Masséna, avait été élu député au cours de cette législature en remplacement de M. Abrial, décédé. L'esprit fin, distingué, M. André Reille avait pris une part remarquée à plusieurs des plus importants débats sur la "politique générale qui ont marqué cette législature à Ta Cnambre. Il n'avait rencontré, même chez ses adversaires, que des marques d'estime et de sympathie. Paris, 23 janvier. Le baron André Reille avait quitté Paris le 28 du mois dernier, pour se rendre dans ses propriétés, et c'est" en visitant l'hôpital de Castres qu'il a contracté la fièvre tliyphoïde qui devait l'emporter. Samedi soir, la dépêche adressée à son père faisait bien connaître que l'état du baron André Reille était des plus alarmants, mais elle laissait cependant entrevoir une lueur d'esuoir, quand, hier matin, une seconde dépêche, annonçait la mort. Le défunt, qui n'était âgé que de trente- six ans, était le petit-fils du maréchal séna- teur Reille, et l'arrière pctit-lils des maré- chaux Souit et Masséna". Manifestations Patriotiques Paris, 24 janvier. Plusieurs groupes da manifestants ont parcouru hier les deux rives de la Seine. Rue Montmartre, devant les bureaux de YAurore. de nombreux jeunes gens essaient une manifestation aux cris de : « Conspuez YAurore'. » Aussitôt, ils sont dispersés" par les agents, qui débouchent des rues avoisi- nante's. La rue Lafayetteet la rue Chauchat ont été traversées par des bandes criant: «Conspuez Zola ! A bas les juifs ! Vive l'armée ! » Douze arrestations ont été opérées. Au quartier Latin, l'effervescence est assez grande. Les étudiants se promènent sur ie boulevard Saint-Michel par petits groupes en criant toujours : « Conspuez Zoia ! » Ils se taisent à l'arrivée des agents pour recom- mencer un neu nius tard. Une seule arrestation a été opérée dans la soirée. C'est celle d'un individu" qui, en passant avenue des Champs-Elyséesj avait crié: « Vive Zola ! » Dans la bagarre qui s'est produite è. l'an- gle des rue de la Bourse et de Richelieu, alors qu'une tande da manifestants voulait aller manifester devant le siège du comité de protestation, deux agents ont été blessés. Un manifestant a été arrêté . Durant la soirée, des patrouilles de gardes républicains à cheval ont sillonné Paris dans tous les sans sur les boulevards, place Clichy, plue-' Saint-Michel, rue Montmartre. Une surveillance particulière subsiste devant lès bureaux de l'Aurore. m comporté contre SUCCÈS CONSERVATEUR Dans le Tarn-at- Garonne Voici, r>ar commune, le résultat de l'élec- tion au Conseil général qui a eu lieu hier dans le canton de Caussad'o ; Caussade. — Inscrits. 1,300 ; votants, 1,091; suffrages exprimés 1,092: M. Rey candidat républicain. 177 voix ; M. Chalret du Rieu, conservateur, 596 ; M. Besse, 7. Cayrac. -- Inscrits, 98: votants 91; suffrages exprimés, 89 : M. Rey, 02; M. Chalret, 27. Cayriech. — Inscrits, 115; votants, 98; suffrages exprimés. 98; M. Rey, 27; M. Chal- ret, 09 ; M. Besse, 2. Lavaurctte. — Inscrits. 178; votants, 157; Milïrages exprimes. Kilt : M. Roy, 100 ; M. Chalret, 03; M. Besse, 1. Mirabel. — inscrits, 404 ; votants, 373 ; suffrages exprimés, 373 : M. Rcy, 72 ; M. Chàiret, 297. Monteils. — Inscrits, 232 ; votants. 194 ; : M. votants, 414 ; Roy, 99 ; M. suffrages exprimés, !93 : M. Rey, 48 Chalret, 144'; M. Besse, 1. Réalville. — inscrits, 408 ; suffrages exprimés. 413 : M. Chalret, 313"; M. Besse, 1. Saint-Cirq. — Inscrits, 235 ; suffrages e'xnrimes 200 : M. Chalret, 110 ; M. Besse, l. Saint-Georges. — Inscrits, votants, Rey, 06 107 ; M. 13«; votants, Troubles à Alger. — Emeute sanglante Alger, 24 janvier. Les troubles ont recommencé. hier après- midi, avec plus de violence que jamais. La surexcitation était si vivo et la foule si con- sidérai) e que les zouaves et les soldats du génie, consignés dans leurs casernes, ont été amenés ausssitôt pour barrer les principales artères. dépendant de nombreuses collisions se sont produites entre les juifs cantonnés dans la rue ne la Lyre, leur quartier, et les antijuifs. Les poignards et les revolvers ont été sortis dans la rue Babazoum. La foule très compacte s'est mise à défoncer les devantures des magasins israëlites qu'elle a mis au pillage au cris de : « Mort aux juifs !"» Les effets, les tissus, les pièces d'étoffe, les objets de toute sorte provenant de ces magasins sont jetés dans la rue, les souliers lacérés, brisés par la multitude furieuse. Le spectacle est lamcntab'e. Il devient terrible*: en présence de ces excès, en effet, un peloton de chasseurs d'Afri- que met sabre au clair et charge la foule. Elle est si compacte quo c est au milieu des difficultés les plus grandes, au milieu des cris mille fois répétés de : « Mort aux Juifs », et des vociférations des .écrasés quo les cavaliers arrivent à s'ouvrir un Dassago et à refouler, vers l'extrémité do la rue une partie dos manifestants. Derrière eux, la foule so reforme, et mal- gré l'cffroynble bousculade, acclame les soldats. Les cris do : « Vive l'année ! » sont poussés par plusieurs milliers de poi- trines. Ces diverses bagarres ont toutes été san- glantes dans la ruo de la Lyre. Plusieurs personnes ont reçu des coups de poignard et des coups de revolver ; une, notamment, M. B..., père de deux enfants, a été tuè : il avait reçu un coup do poignard dans le dos et une balle de revolver à la tempe : on l'a relevé mort sur le champ do bataille. ()uant ntix blessés, ils sont en nombre considérable. Sans compter ceux qui ont pu regagner Isur domicile et qus l'on ne connaît point, on signale une dizaine de personnes qui ont reçu des soins dans diverses pharmacies ; trois d'entre celles-ci seulement sonl grièvement atteintes. Le Palais d'Hiver, où réside actuelle- ment M. Lépine, est gardé militaire- ment. La surexcitation reste excessive et les troubles ne semblent pas près de finir. Détails complémentaires Alger, 24 janvier. Voici des détails sur les événements qui se sont déroulés, hier, à Alger: A 2 heures de l'après-midi , une foule, que i'on peut évaluer à 2,000 personnes, se rassemblait sur la place du Gouvernement, où devait avoir lieu le concert habituel quo donne la musique du 1er zouave, mais ce concert a été supprimé hier. 11 est près de trois heures. A ce moment, on anprend que dans les rues de Chartôres et de la Lyre une collision vient de se produire entre, juifs et anti-juils, et le bruit court aussi qu'un attentat aurait été commis samedi, contre un officier français par une bande de juifs qui avaient organisé une contra-manifestation. Des cris de : « A bas les juifs ! » retentissent. La manifestation se forme. En forçant le cordon des agents de police, les manifestants pénètrent dans la rue de la Lyre qui est le quartier juif ou la mêlée est générale. Quelques coups de feu éclatent. Des objets divers sont lancés des balcons sur les antijuifs. Lutin les zouaves baïonnette au canon dispersent les assaillants et les assaiilis. Bientôt les blessés arrivent soutenus par leurs amis dans les divôrses pharmacies qui avoisinent la piace du Gouvernement. Les premiers soins' leurs sont j donné aussi- tôt ; mais ils sont vains pour l'un d'eux, un Français M. Cayol maçon qui expire dans les bras du docteur Rouquet. A l'instant où M. Cayof expire deux autres blessés viennent réclamer des soins; tous deux ont reçu dans lo dos des coups de poignard ; leurs blessures sont affreuses. D'autres personnes blessés par des coups de pierres ou des coups de cannes sont con- duites à leur domicile. A quatre heures, les manifestants apprennent la mort de M. Cayol et qu'un capitaine de zouaves et deux de ses hommes," char- gés de déblayer la rue de la Lyre, ont été blessés par des projectiles. La surexcitation est extrême. On nous assassine ! A mort les juifs, crie- t-on de toute part, et le flot des manifestants, brisant la ligne d'agents et de zouaves qui barent les rues principales, se précipite dans la rue Babazoun. Les manifestants arrachent les volets, puis, s'en servant comme de béliers, frap- pent à coups redoublés sur les devantures "qui bientôt'sont réduites en miettes. On en- lève les marchandises exposées en devanture ot on les jette au vent. D'autres manifestants amoncellent les tissus, les confec- tions et en font des bûchers auxquels ils mettent le feu. On opère ainsi dans six magasins. Les hasseurs arrivent alors et chargent les manifestants qui, par des voies détournées reviennent se concentrer rue Baboloued, sé- parée de ia rue Babazoun par ia place du Gouvernement. La plupart des magasins juifs sont enfon- cés. La gendarmerie, la troupe et ia police sont impuissantes a rétablir l'ordre, lés manifestations cessant d un côté pour repren- dre de l'autre. Tout Alger est sur pied." Les auteurs du pillage, qui a "duré une heure, rue Babazoun, sont en grand nombre des gens sans aveu, la lie de la population de toutes les nationalités latines et' indigè nés. Mais la foule des manifestants antijuifs, qui ne connaît pas les auteurs du piliage, prend souvent fait et cause pour ou "contre la police. Un administrateur d'une commune mixte, délégué à la préfecture, qui avait arrêté un indigène en flagrant délit et le maintenant fut bousculé par la foule et eut le poignet foulé. Ailleurs, les deux adjoints du maire d'Alger, qui voulaient arrêter un voleur, furent maltraités parles manifestants. Enfin, un sous-officier aurait franné à coups de plat de sabre un agent de police lequel maintenait un malfaiteur. Pendant ce temps les manifestants crient : « A bas les juifs 1 Vive l'armée 1 » Le pillage de la rue Bab-Azoum achevé ces mêmes individus, sans aveu, allèrent dans la rue Bab-el-Oued oui fait suite à la rue Bab-Azoun et est, comme celle-ci, le centre du commerce des Jjuifs. Les bouti- ques juives furant dévalisées, les marchan dises furent jetées sur les trottoirs, mais une bonne partie fut emportée dans des maisons voisines où les agents de police ar- rêtèrent les Individus européens ou indigè- nes qui se partageaient le butin. L'ast.ect des rues Bab-Azoum et Bab-el- Oued présente un coup d'oeil comme après un incendie: le sol est jonché de marchandises détériorées ; quantité de chapeaux et d'effets que les autorités font enlever et porter dans un local où elles seront triées Les autorités israélites ont recommandé instamment à leurs coreligionnaires de ne pas sortir de chez eux et il est très rare de rencontrer une figure juive dans la rue. A part le gravé incident de la rue de la Lyre, où M. Cayol a été tué, on peut dire qu'une partie de la vilie aété livrée au pillage par des malfaiteurs que la foule laisse faire par haine des juifs, surtout depuis qu'on â appris la mort de M. Cayol, mais la surexcitation est grande et de nombreux anti-juifs jurent de le venger sur les juifs qui oseraient se montrer. * Plus de deux cents arrestations ont été opérées. "On signale quelques troubles à Saint-Eu- gène, dans la banlieue d'Alger où habitent ae nombreux israélites. Le "jeune Israélite, qui blessa, samedi, d'un coup do pierre le rédacteur du Télégramme, a été condamné dès hier, par le tribunal correctionnel, à six mois rie prison, 100 francs d'amende et 100 francs de dommages-intérêts. Alger, 24 janvier. A neuf heures, hier soir, un fort groupe de manifestants s'est porté devant la mairie oit la Marseillaise a été entonnée. Les manifestants allèrent ensuite rue de la Liberté où ils tentèrent de défoncer la devanture de fer d'un grand magasin juif, mais la devanture résista. Les zouaves accoururent, le co- lonel fit faire trois sommations à son de tambour. La foule acclama l'armée, cria : « A bas les juifs ! » puis se porta sur la place du Gouvernement. L'armée seule as- sure l'ordre. La ponce ne parait plus. Elle n'intervient que pour conduire au poste les personnes arrêtées.' lHH;iU;M]SEirA(ÎIUND!SSEMT nous engageons les dames à profite? des rabais énormes faits sur les confec- tions, tissus, etc. de la saison d'hiver sa rue Occasions Alsace-Lorraine, Cil Toulouse Miirchaiiiiiscs vice solennel et commémoratif a été célébré à l'intention des soldats morts pour la patrie sur le champ de bataille de Buzenval". A l'évangile, M. le chanoine Paris a pro- noncé une allocution patriotique en présence d'une assistance considérable. Après la cé- rémonie religieuse un banquet â réuni les membres du comité. A 2 heures, le cortège s'est mis en route vers le monument commémoratif. Dans le cortège se trouvent de nombreux officiers et un nombre considérable de membres de diverses sociétés patriotiques portant des couronnes et des palmes. " Devant le monument, plusieurs discours ont été prononcés, notamment par MM. Féli- cien Paris, conseiller municipal de Paris, Bourguet, étudiant, au nom de l'Université de Paris, Lucien Millevoye, oui, en termes émus, a retracé la phase de' la bataille de Buzenval. Miilevoye a terminé en disant : Quand lo besoin s'en fera sentir, je suis fermement convaincu que tous nous mar- cherons sur les traces de nos aînés ; mais, en prends encore l'engagement devant vous : nous ne laisserons pas derrière nous les traîtres du syndicat. Ces paroles ont été accueillies par les cris de : « Vive l'armée ! » Le docteur Bouille*, qui prend ensuite la parole reproche à Millevoye" de faire da la politique. Ses paroles sont couvertes uar des huées. Puis Marcel-Habert député de Scine-et- Oise fait allusion à l'alliance franco-russe et excuse Paul Deroulède qui est retenu chez lui par l'influenza. 11 lit là lettre suivante à lui adressée par l'ancien président de la Ligue des patriotes. Mon cher ami, A la suite de mon influenza, ma blessure ancienne s'est rouverte et j'ai dû subir une opération douloureuse qui me cloue au lit pour quelques semaines encore. Je ne pour- rais pas aller dire co que je pense de l'a- narchie parlementaire qui, en désorganisant l'Etat, met réellement en péril la patrie et la nation. Je compte sur vous pour le dire en mon nom. Vive la République nationale 1 A bas l'a- narchie parlementaire 1 C'est sur la lecture de cette lettre qu'a été terminée la cérémonie aux applaudissements unanimes de la foule. D'autres cérémonies natriotioues ont éga- lement eu lieu à Mont'retout, 'Garches, Cli- chy, Colombes, Fontenoy-sur-Moselte, etc. Troubles en Italie Florence, 24 janvier. Hier soir, deux cents manifestants, partis de la place Victor-Emmanuel, se sont diri- gés, en'évitant la police, jusque sous ies fe- nêtres du journal Fiera Mosca. Là, aux cris de : « A bas les imnôts ! », ils ont brisé les vitres et blessé un garde. VERTE REPONSE Paris, 24 janvier. Emile Zola vient de recevoir, d'un juge de paix d'Argentan (Orne), la lettre suivante, que les feuilles dreyfusardes ont eu soin de rie pas enregistrer : Monsieur Zola, Votre lettre à M. le président de la Ré- publique outrage indignement et la chose jugée et notre bien-aimée patrie. Après l'avoir répandu, ici et là, et sans succès, à des milliers d'exemplaires, voilà que vousvouspermettez aujourd'hui de l'a- dreser aux juges de paix. Je reçois ài'instant le numéro du journal qui la contient et que, sans doute par antiphrase, vous appe- lez l'Aurore. Un pareil envoi, j'en suis sûr, aucun de mes collègues ne me contredira, c'est pour nous, magistrats et Français, une injure que votre talent ne peut couvrir. Veuillez ne pas la renouveller, n'importe quelle ressource vous en donne les moyens, nous n'avons que faire de votre libellé. Ce n'est pas, monsieur, dans le cabinet d'un juge que ce papier là, non plus d'ailleurs que certains de ses frères aînés, doit trouver place : c'est dans un autre et je l'y mets. F.-G. KAIEIIANNIÈRB. Avis à nos Correspondants Lorsqu'une copie n'est pas insérée au len- demain de sa réception pour une cause quel- conque, il est inutile de nous envoyer nu nouveau texte ; les correspondances qui nous sont adressées et dont la publication est retardée, sont soigneusement conservées pour être insérées en temps utile. Une copie nous vcllc pourrait occasionner un double emploi. Bulle in Nié éorologiqua Paris. 23 janvier. L'aire supérieure re.ste stationnante. Le maxi- mum se trouve en Bretagne. Le vent est faible sur no;s côtes. Il a plu, hier, à Lyon. Clermont, Nancy. La température s'abaisse (4 degrés à l'a- ris, 1*4 à Alger, —1 au Puy de-Dôme). Temps nuageux. La température va s'abaisser. BÊPURATIr INCOMPARABLE la 8mnd Régénérateur du Sang CEREMONIE PATRIOTIQUE Dijon, 24 janvier. A Dijon, l'anniversaire des batailles livrées en 1871, autour de la ville a été célébrée par les survivants do-i'armée des Vosges et do la 4e brigade. Le cortège s'est rendu au monument de la route de Langres ou a été lue une lettre patriotique du maire de Saint-Etienne. On est allé ensuite à Talar.t saluer le monument du Drapeau. Là on a donné lecture d'une lettre de M. Farelli président du comité dos survivants do la 4è brigade. Ces manifestations ont eu lieu au milieu d'un grand enthousiasme, un grand banquet aura lieu ce soir. Paris, 24 janvier. Hier n été célébrée la manifestation de l'anniversaire de la bataille de Buzenval. En raison des circonstances, cette cérémonie a eu un caractère tout particulier. Une délé- gation des étudiants s'était jointe aui So- ciétées natriotinues. A 10 heures, en l'église d« Ruail, un ser- ROB LEGHAUX Sucs végétaux concentrés du Croeson et de Salsepareille rouge FORTIFIE, RENOUVEUELESANQ — Donne la Santé, ïa Force, la Vie •»» Médailles d'Or et Diplômes d'Honnaur A TOUTES LES XPOSmOKS Bwmnder h Broehnre nnr U RÉGÉNÉRATION in SANG O&p&tGénéral: M AKIO LECH AÏJ X, Pharmacien-Chlmlsts Rue Sainte-Catherine. 16*, BORDEAUX Détail (Uni tqutAt Ut bonn«« Pharmsoi,, I Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
Page 1 and 2: LE NUMÉRO 5 CENTIMES ABONNEMENTS T
Page 3 and 4: Tjswrrsvw I I WÊKÊt I ; BBB-* : '
Page 5: IE NUMÉRO S CENTIMES Organe quotid
Page 9 and 10: Organe quotidien do Défense Social
Page 11 and 12: «rrand vicaire «*! Cahor», conce

24 Janvier 1898 - Bibliothèque de Toulouse

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?