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22 L’AUDACE 2 L’AUDACE 23<br />
e <strong>semestre</strong> <strong>—</strong> <strong>2010</strong><br />
La création puis la multiplication de fonds d’investissement indépendants,<br />
eux-mêmes animés par une nouvelle génération de financiers<br />
« audacieux », et ce un peu partout dans le monde, ont accéléré ce<br />
mouvement.<br />
Le retour au goût d’entreprendre, l’engagement des banques dans<br />
le financement, l’abondance de capitaux provenant de fonds d’investissement<br />
français et étrangers ont favorisé en l’espace d’une<br />
génération le développement très rapide d’un nouveau capitalisme,<br />
forgé par des managers et des salariés prêts à s’investir et à assumer<br />
des risques réels d’actionnaires.<br />
Ce retour à l’entrepreneuriat ne s’est pas limité aux entreprises de<br />
grande taille. Depuis une dizaine d’années, des dispositifs nouveaux<br />
ont été mis en place pour favoriser la création d’entreprise et le financement<br />
de l’innovation, et faciliter la prise de risque par des cadres<br />
ou des managers dans des sociétés appartenant à tous les secteurs<br />
économiques.<br />
Certes, il a toujours existé des sociétés de capital-risque, dont la<br />
vocation première est de s’investir très tôt dans des jeunes projets.<br />
Toutefois, il était impératif de revoir complètement le cadre juridique<br />
et fiscal de l’accompagnement financier de la création d’entreprise et<br />
de l’innovation pour multiplier ce type d’intervention.<br />
C’est ainsi que deux outils spécifiques ont fait leur apparition : les FCPI<br />
(fonds communs de placement pour l’innovation) et les FIP (fonds<br />
d’investissement de proximité). Ces fonds offrent des avantages fiscaux<br />
à leurs souscripteurs, et bénéficient eux-mêmes de traitements fiscaux<br />
favorables. Ils doivent être exclusivement investis dans des sociétés<br />
nouvelles ou dans des sociétés relativement jeunes. À lui seul, notre<br />
groupe dispose d’une force de frappe de 450 millions d’euros, et a déjà<br />
financé et accompagné plus de 150 projets sous cette forme.<br />
Beaucoup d’entreprises financées par des FCPI et des FIP ont connu<br />
ces dernières années des parcours exemplaires, comme Parrot (spécialiste<br />
des périphériques Bluetooth depuis 1994), Canalce (devenu un<br />
leader des services aux comités d’entreprises), AB Science (laboratoire<br />
pharmaceutique entré en Bourse au printemps dernier), ou encore<br />
l’agence de voyages en ligne TravelHorizon, etc.<br />
Globalement, toutes ces formes de fonds communs de placement<br />
à risque (FCPR, FIP, FCPI) constituent aujourd’hui, en France, une<br />
source de financement très importante pour les entrepreneurs<br />
innovants.<br />
Accompagner l’audace<br />
L’une des missions essentielles d’un investisseur est bien d’accompagner<br />
l’audace. La Banque doit toujours privilégier la vision du « long<br />
terme » : elle ne peut se pencher sur le potentiel d’un projet sans<br />
prendre en compte une perspective longue qui, selon les secteurs,<br />
peut être comprise entre quatre et huit ans. Au sein des FCPI, par<br />
exemple, l’accompagnement financier des jeunes entreprises s’inscrit<br />
dans la durée. Un tel fonds est investi au minimum pour huit ans.<br />
L’analyse du risque est alors résolument basée sur une vision à long<br />
terme tenant compte de critères économiques et financiers, mais<br />
aussi psychologiques.<br />
Pour atteindre ses objectifs, l’entrepreneur doit pour sa part faire<br />
preuve de patience et de ténacité, d’anticipation, de sens tactique.<br />
Il ne peut réussir seul : la disponibilité de spécialistes pluridisciplinaires<br />
est nécessaire. Tout entrepreneur ayant un projet de cession,<br />
de création, de développement, doit ainsi savoir s’entourer d’experts<br />
parfaitement informés de la législation en vigueur, des pratiques et des<br />
risques fiscaux inhérents à certains montages. Il doit aussi chercher<br />
des investisseurs et du conseil, notamment quant à la stratégie de<br />
l’entreprise et à sa politique de financement.<br />
C’est pourquoi la banque ne doit pas se cantonner à un rôle de pourvoyeur<br />
de fonds. Une logique purement financière, où l’investisseur<br />
garde les yeux rivés sur le business plan, est rarement suffisante. La<br />
réussite repose sur l’établissement d’une vraie relation de partenariat.<br />
L’investisseur doit avant tout aider l’entrepreneur à construire<br />
sa stratégie en renforçant la crédibilité du projet, puis épauler le<br />
dirigeant à toutes les étapes de sa réflexion et de son action. L’enjeu<br />
est de lui apporter des conseils perspicaces, en faisant preuve d’une<br />
réactivité importante, aux côtés des autres conseillers de l’entrepreneur<br />
– avocats, notaires, experts comptables, fiscalistes, etc. À ce titre, la<br />
synergie d’un groupe bancaire est un facteur de succès : conseillers<br />
Entreprises, spécialistes du haut de bilan, experts de la Banque Privée<br />
doivent travailler en étroite coordination.<br />
Savoir céder son entreprise<br />
Céder son entreprise pour changer d’activité ou de vie constitue<br />
une autre étape essentielle dans la vie de l’entrepreneur. Il s’agit<br />
souvent d’une opération longue, complexe, et parfois délicate sur<br />
le plan psychologique. Un tel processus demande une assez longue<br />
pArtEnAriAt<br />
Le travail du banquier<br />
commence par<br />
la compréhension<br />
de la personnalité<br />
du dirigeant, mais<br />
aussi celle de son<br />
entourage proche,<br />
son conjoint, ses<br />
collaborateurs, car<br />
un chef d’entreprise<br />
n’est jamais seul.<br />
se noue entre les deux<br />
parties une véritable<br />
relation de partenariat.