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semestre — 2010 L'AUDACE - CIC

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60 L’AUDACE 2 L’AUDACE 61<br />

e <strong>semestre</strong> <strong>—</strong> <strong>2010</strong><br />

DémEmbrEmEnt<br />

En cas de démembrement,<br />

il faut aussi prévoir<br />

– dans les statuts de<br />

l’entreprise – qui, de<br />

l’usufruitier ou du nupropriétaire,<br />

devra voter<br />

en assemblée générale<br />

ordinaire.<br />

ÉVITER L’INDIVISION<br />

La loi prévoit la<br />

désignation d’un<br />

mandataire unique des<br />

associés en indivision.<br />

La cohabitation avec<br />

un mandataire à effet<br />

posthume peut poser<br />

des problèmes. Il est<br />

possible de sortir de<br />

l’indivision en recourant<br />

au testament partage,<br />

qui attribue des titres<br />

à chacun des héritiers,<br />

en nue-propriété.<br />

En cas de décès prématuré, l’épouse n’aurait aucun problème à<br />

gérer l’ensemble de ces biens, à l’exception bien sûr de la direction<br />

de l’entreprise familiale, pour laquelle elle n’est pas qualifiée. L’élaboration<br />

d’un mandat à effet posthume portant exclusivement sur<br />

les titres de la société semble donc la meilleure solution, pour éviter<br />

une rupture dans la direction de l’entreprise, préserver l’intérêt des<br />

héritiers et assurer la pérennité de l’activité et de l’emploi.<br />

Le patrimoine se compose de biens immobiliers, dont une résidence<br />

secondaire et plusieurs biens locatifs, de contrats d’assurance vie,<br />

d’un portefeuille d’actions, et, enfin, des titres de sa société. Cet<br />

entrepreneur a pris la précaution de rédiger un testament, qui prévoit<br />

de laisser la totalité de la succession en usufruit à son épouse, chacun<br />

des enfants recevant le tiers des biens en nue-propriété.<br />

L’entrepreneur est dans la force de l’âge et en parfaite santé. Mais il a<br />

tout intérêt à élaborer d’ores et déjà un mandat à effet posthume, en<br />

prenant le temps de la décision, car un tel acte doit être longuement<br />

mûri. Ce qu’il faut éviter, c’est de rédiger un mandat à la hâte, par<br />

exemple dans le cas d’une maladie grave…<br />

Aucune information ni le consentement des héritiers ne sont requis.<br />

Mais nous déconseillons fortement de rédiger un acte d’une telle<br />

importance en secret, sauf dans le cas d’enfants en bas âge. Au<br />

contraire, la décision doit être clairement présentée et expliquée à<br />

l’ensemble des héritiers afin d’être bien comprise. Son acceptation<br />

par l’ensemble des parties prenantes et l’établissement d’un climat de<br />

confiance sont les conditions du succès, ne serait-ce que parce que<br />

les héritiers gardent toujours le droit de vendre les biens concernés,<br />

ce qui mettrait alors automatiquement fin au mandat.<br />

Quels pouvoirs pour le mandataire ?<br />

Si le mandat entre en application, le mandataire devra rendre compte de<br />

sa gestion, chaque année et en fin de mandat, aux héritiers intéressés.<br />

Quels seront exactement ses pouvoirs ? Ceux-ci se limitent normalement<br />

aux actes d’administration sur les biens (exploitation et gestion<br />

courante, achat et vente des stocks dans l’entreprise individuelle…).<br />

Le mandataire ne peut donc effectuer des actes de disposition, comme<br />

la vente ou l’hypothèque des immeubles successoraux.<br />

Dans les faits, si le mandat porte sur une entreprise individuelle, le<br />

mandataire pourra prendre toutes les décisions qui concernent la<br />

gestion courante de l’entreprise, y compris la vente de marchandises,<br />

mais pas la cession ou le nantissement du fonds.<br />

Avec une entreprise sous forme sociale, le mandat à effet posthume<br />

est moins facile à mettre en œuvre, notamment dans le cas d’une<br />

société anonyme, car ses modalités ne s’accordent pas toujours<br />

avec le droit des sociétés.<br />

Le mandataire n’exerce ses pouvoirs que sur les titres sociaux : gérer<br />

les titres ne veut pas dire gérer la société… Qu’est-ce que la loi entend<br />

précisément par « gérer des titres sociaux » ? En fait, elle ne le dit pas<br />

clairement, mais certains principes sont à respecter. Concrètement, le<br />

mandataire pourra représenter les associés aux assemblées générales<br />

ordinaires, voter l’approbation des comptes, la distribution ou non<br />

de dividendes, etc. Mais il ne pourra pas voter sur un ordre du jour<br />

prévoyant une scission, fusion, dissolution ou cession. Cela relève<br />

en réalité d’une assemblée générale extraordinaire.<br />

Les atouts de la SAS et du pacte Dutreil<br />

Si le mandant souhaite que le mandataire puisse agir de manière<br />

plus étendue sur la gestion de l’entreprise, il peut faire preuve d’un<br />

peu plus d’audace en aménageant la forme sociale ou les statuts de<br />

l’entreprise. La SAS (société anonyme simplifiée) peut répondre à<br />

ces attentes : la désignation du président relève alors entièrement<br />

des statuts. Ceux-ci peuvent prévoir qu’en cas de décès du président<br />

actuel, son successeur sera le mandataire à effet posthume.<br />

Autre problème, comment éviter la cession des titres ? Les héritiers<br />

conservent le pouvoir de disposition des biens, dont la gestion<br />

est confiée au mandataire. Or, nous avons vu que la cession des<br />

biens entraîne la fin du mandat. La solution peut être de prévoir<br />

une clause d’inaliénabilité des titres, par exemple pendant cinq<br />

ans, pour correspondre ainsi à la durée du mandat. La loi autorise<br />

cette clause, à titre temporaire, en cas d’intérêt sérieux et légitime.<br />

Les héritiers ne sont alors pas spoliés, mais au contraire protégés<br />

contre eux-mêmes.<br />

Enfin, le mandat à effet posthume peut être couplé avec un pacte<br />

Dutreil, dispositif phare pour assurer la pérennité de l’entreprise lors<br />

de la transmission. Ce montage est aujourd’hui admis : la réponse<br />

ministérielle des Esgaux, du 26 août 2008, permet que la direction<br />

soit alors assurée par le mandataire posthume.<br />

Gérer tous types de biens<br />

L’intérêt du mandat à effet posthume ne s’arrête pas à la transmission<br />

d’entreprise. Il peut se révéler utile lorsque les biens sont difficiles<br />

FIN DU MANDAT<br />

Le mandat à effet<br />

posthume peut<br />

être le moyen de<br />

recommander un<br />

successeur. Le mandat<br />

peut ensuite prendre<br />

fin par la conclusion<br />

d’un mandat<br />

conventionnel entre<br />

les héritiers et<br />

le mandataire à effet<br />

posthume, lequel<br />

pourrait donner<br />

davantage de pouvoir<br />

au mandataire.<br />

Le mandat peut<br />

aussi s’achever par<br />

révocation judiciaire<br />

à la demande<br />

d’un héritier, en cas<br />

d’absence ou de<br />

disparition de l’intérêt<br />

sérieux et légitime<br />

ou de mauvaise gestion<br />

par le mandataire.

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