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semestre — 2010 L'AUDACE - CIC

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94 L’AUDACE 2 L’AUDACE 95<br />

e <strong>semestre</strong> <strong>—</strong> <strong>2010</strong><br />

bULLEs Et krACHs<br />

• 19 octobre 1987 :<br />

à wall Street, l’indice<br />

Dow Jones perd<br />

22,6 % dans la journée.<br />

• 1991 : krach immobilier<br />

français. Après quatre<br />

ans d’envol des prix dû<br />

à la spéculation foncière,<br />

la guerre du Golfe,<br />

en 1990, met un coup<br />

d’arrêt à cette bulle<br />

localisée. Entre 1991 et<br />

1996, la chute des prix<br />

atteint jusqu’à 40 %.<br />

• 2000 : explosion de<br />

la bulle Internet. Les<br />

marchés d’actions<br />

connaissent entre<br />

mars 2000 et octobre<br />

2002 (États-Unis) ou<br />

mars 2003 (Europe)<br />

l’une des plus fortes<br />

baisses de leur histoire.<br />

En 2001, les attentats<br />

du 11 septembre<br />

accentuent le recul.<br />

• 2003 : l’indice Nikkei<br />

atteint son plus bas<br />

niveau. En effet, le<br />

rapatriement massif<br />

de capitaux venant<br />

des États-Unis, à la suite<br />

d’une dépréciation<br />

brutale du dollar,<br />

provoque à partir<br />

de 1990 l’éclatement<br />

de la bulle financière<br />

et immobilière formée<br />

dans les années du<br />

« miracle économique »<br />

japonais.<br />

• 2007 : crise des<br />

subprimes due à la bulle<br />

immobilière développée<br />

aux États-Unis depuis<br />

1996.<br />

de s’inscrire en rupture, d’affronter les vents contraires en tenant<br />

solidement son cap. Reste à trouver les bons arbitrages ; c’est ce<br />

qui fait toute la difficulté de l’allocation d’actifs. Quand on regarde<br />

l’évolution d’un portefeuille de valeurs sur une longue période, on<br />

s’aperçoit que la performance d’ensemble résulte pour l’essentiel<br />

de gains réalisés sur de courtes périodes. L’important est de ne pas<br />

rater ces moments clés, de s’inscrire dans le bon market timing. Selon<br />

les circonstances, cela peut signifier agir dans le sens du marché<br />

ou, à d’autres moments, aller à contre-courant. La seule règle étant<br />

l’absence de loi générale.<br />

Ainsi, c’est sans doute le bon moment d’entrer sur les marchés<br />

d’actions : même si les mouvements de yo-yo actuels ont de quoi<br />

désespérer les investisseurs, les ingrédients économiques sont réunis<br />

pour soutenir une évolution à la hausse au cours des dix prochaines<br />

années. Dans d’autres circonstances, l’audace consistera plutôt à<br />

ne pas bouger. Les grandes bulles financières ou immobilières ont<br />

été gonflées par des foules d’investisseurs persuadés de suivre le<br />

courant de l’histoire, alors que l’emballement des marchés aurait<br />

dû plutôt les conduire à faire preuve de prudence. Mais il est difficile<br />

d’agir contre la pression collective et le mirage du jackpot à court<br />

terme. D’autant que la tendance n’a pas toujours tort. Investir à la<br />

fin des années 1990 dans les valeurs de nouvelle économie a constitué<br />

une excellente affaire pour tous ceux qui l’on fait assez tôt et,<br />

surtout, qui ont su en sortir à temps. Or, c’est au moment où la bulle<br />

financière et médiatique approche de son climax, que les acteurs<br />

– ignorant les signaux en train de passer au rouge – sont psychologiquement<br />

le moins enclins à réviser leur stratégie. A contrario, le<br />

courage réside parfois dans le fait de ne pas vendre. En période de<br />

forte chute des marchés, nombre d’investisseurs résistent dans un<br />

premier temps à la tentation de vendre leurs actifs, avant de s’en<br />

débarrasser en catastrophe lorsque les cours sont au plus bas : on<br />

peut dire alors qu’ils ont « tout faux » ! Tout l’art du contre-pied tient<br />

à son application judicieuse.<br />

L’étape clé de l’allocation stratégique<br />

Heureusement, les acteurs n’agissent pas totalement en aveugles. S’ils<br />

sont convaincus de la pertinence de leurs choix d’investissement, ils<br />

peuvent jouer le marché. Comme nous l’avons vu, il faut compter<br />

avec le temps : l’essentiel est d’avoir raison au bout du chemin<br />

et non à son départ. Aux États-Unis, depuis bientôt deux siècles,<br />

malgré les accidents de parcours, les marchés d’actions délivrent<br />

une performance annuelle moyenne de 6 à 7 % hors inflation. C’est<br />

cette croissance régulière que nous essayons d’offrir à nos clients. La<br />

maîtrise de la variable temps présuppose une répartition pertinente<br />

des actifs. Mal positionné à la suite de paris spéculatifs ou contraint<br />

par des échéances financières, l’investisseur sera déstabilisé par un<br />

retournement brutal de tendance. Mais si son allocation d’actifs est<br />

bien équilibrée, si elle est en cohérence avec ses capacités financières<br />

et ses horizons de placement, si elle incorpore un degré de risque à<br />

la fois acceptable pour lui et assez réel pour espérer un rendement,<br />

il ne vivra pas les crises sur un mode apocalyptique. Ses marges de<br />

manœuvre s’élargiront, il trouvera les ressources psychologiques et<br />

matérielles pour tirer parti des opportunités que lui offrira le temps,<br />

au lieu de subir celui-ci.<br />

Le péché originel de l’investisseur consiste à négliger bien souvent<br />

cette étape de l’allocation stratégique. Or, elle est fondamentale<br />

car elle détermine la capacité de gestion du risque dans le temps<br />

et la performance de long terme. Qu’est-ce qu’une allocation équilibrée<br />

? C’est une répartition des investissements qui tient compte<br />

des potentiels d’évolution des différentes classes d’actifs – marchés<br />

d’actions, valeurs monétaires et obligataires, immobilier… – en<br />

regard des objectifs de performance de l’investisseur. C’est une<br />

répartition diversifiée, entre familles d’actifs comme à l’intérieur<br />

de ces familles, sans pour autant s’éparpiller afin de ne pas diluer<br />

à l’excès la prise de risque. Même s’il ne reste plus guère de terrae<br />

incognitae à découvrir, il ne faut pas craindre de s’écarter des sentiers<br />

battus. Par exemple en s’intéressant aux marchés des pays<br />

émergents : le réflexe de familiarité incite à privilégier les valeurs<br />

du CAC 40 et des Bourses des grands pays industrialisés, alors que<br />

la croissance économique se joue désormais dans d’autres parties<br />

du monde. De même, à rebours de la tendance naturelle incitant<br />

à arbitrer en faveur des grandes valeurs, les perspectives de valorisation<br />

les plus prometteuses nichent souvent parmi les petites ou<br />

moyennes capitalisations.<br />

Le rôle d’un tiers de confiance<br />

Il est indispensable que chaque investisseur développe sa réflexion<br />

sur le sujet en s’appuyant sur sa propre culture économique. Toutefois,<br />

l’optimisation de l’allocation d’actifs originelle exige également<br />

une prise de recul, une connaissance poussée des marchés et une<br />

120 % *<br />

progression du pouvoir<br />

d’achat du portefeuille<br />

du CAC 40 ** entre<br />

1988 et 2008. pendant<br />

la même période, les<br />

salaires en France ont<br />

augmenté en moyenne<br />

de 15 %.<br />

* Compte tenu de l’inflation.<br />

** Soit un portefeuille d’actions<br />

conforme à la composition du<br />

CAC 40 en 1988, puis ajusté pour<br />

suivre la composition changeante<br />

de l’indice.<br />

Source : alternatives économiques,<br />

2008.

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