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Dispositifs interocclusaux - Belbacha Dental

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23-390-A-10 <strong>Dispositifs</strong> <strong>interocclusaux</strong><br />

n’a pas été décrite comme pathogène [31] . Cette nouvelle<br />

position serait plus propice à un retour vers le silence clinique<br />

par un remodelage de l’articulation [29] .<br />

Une gouttière d’antéposition ne signifie pas qu’un traitement<br />

prothétique ou orthodontique entérinant l’antéposition est<br />

ensuite systématiquement indiqué. Ce n’est que face à la<br />

récidive des symptômes après dépose de la gouttière occlusale<br />

que cette question peut se poser.<br />

Utilisée comme moyen thérapeutique, la gouttière occlusale<br />

doit être portée continuellement (24 heures sur 24, même<br />

pendant les repas) pendant environ 3 mois, ce qui implique que<br />

son encombrement soit compatible avec la vie sociale (esthétique,<br />

phonation...) [32] . Le sevrage est envisagé de façon progressive<br />

: par exemple, pendant quelques semaines, le patient ne<br />

porte sa gouttière occlusale que la nuit, puis une nuit sur deux,<br />

jusqu’à l’arrêt total. La remise en fonction masticatoire sans la<br />

gouttière occlusale est douce et progressive, une fois les crispations<br />

diurnes contrôlées.<br />

Si la gouttière d’antéposition est utilisée comme test thérapeutique,<br />

afin de valider une antéposition destinée à être figée<br />

prothétiquement ou orthodontiquement, le port de la gouttière<br />

occlusale est très court (quelques semaines), la réponse du<br />

patient étant quasi immédiate. Elle est remplacée rapidement<br />

par des prothèses provisoires ou des cales collées.<br />

Ce type de gouttière occlusale a été très longtemps utilisé<br />

dans l’espoir de repositionner le disque articulaire sur la tête<br />

condylienne.<br />

Avec cette technique, Williamson [33] , en 2005, sur<br />

464 patients, réussit à présenter 90 % de résultats positifs.<br />

Cependant, d’autres auteurs comme Orenstein [2] connaissent<br />

des succès à hauteur de 30 % seulement.<br />

Malheureusement, ces études, aux résultats cliniques très<br />

aléatoires, ne précisent pas les limites thérapeutiques de cette<br />

technique : une distance entre le claquement de retour et<br />

l’occlusion d’intercuspidie maximale supérieure à 2 mm, une<br />

laxité ligamentaire trop importante, une métaplasie irrémédiable<br />

du disque, une dysharmonie trop importante des bases squelettiques,<br />

une insuffisance de calage occlusal, des parafonctions ou<br />

tout simplement un port de gouttière occlusale discontinu.<br />

Gouttière de décompression<br />

Par essence, le fait de placer une gouttière occlusale constitue<br />

une décompression des structures articulaires, par l’augmentation<br />

de la dimension verticale. La perte de dimension verticale<br />

apparaissait déjà selon Costen, en 1934, comme la cause<br />

essentielle de l’apparition de dysfonctions et de douleurs<br />

orofaciales, en provoquant une compression des structures<br />

osseuses et fibreuses voisines de l’oreille interne et de la trompe<br />

d’Eustache. Christensen, cité par Unger [1] , proposait de rétablir<br />

la dimension verticale originelle par une orthèse occlusale pour<br />

diminuer cette hyperactivité musculaire et obtenir un déplacement<br />

des composants méniscocondyliens dans leurs cavités<br />

glénoïdes, favorisant la disparition des symptômes.<br />

La gouttière de décompression peut être réalisée par une<br />

simple base thermoformée sur un modèle mandibulaire, sans<br />

montage sur articulateur. L’épaisseur constante de la base<br />

thermoformée induit un abaissement condylien et une légère<br />

avancée mandibulaire après les quelques minutes nécessaires au<br />

patient pour répartir les contacts sur l’arcade. L’épaisseur de la<br />

gouttière peut être majorée unilatéralement pour soulager une<br />

douleur inflammatoire de type capsulite et limiter la compression<br />

due à l’œdème dans la zone bilaminaire (Fig. 23). Le port<br />

est permanent, limité dans le temps (3 semaines) et, à la<br />

sédation des douleurs, le traitement étiologique peut être mis en<br />

œuvre.<br />

Dans le cas de dégénérescence arthrosique, la gouttière de<br />

décompression a pour objectif de réduire le contact entre les<br />

surfaces osseuses pour permettre la réparation tissulaire et éviter<br />

l’ankylose. Elle est réalisée en résine acrylique transparente, sur<br />

des modèles montés sur articulateur en occlusion de relation<br />

centrée. La gouttière recouvre l’ensemble de l’arcade et sa<br />

surface occlusale est légèrement indentée, pour assurer la<br />

stabilisation des rapports intermaxillaires. Des feuilles d’étain de<br />

0,3 mm, pliées, sont placées, en nombre suffisant, dans le ou les<br />

Figure 23. Gouttière de décompression de l’articulation temporomandibulaire<br />

(ATM).<br />

Figure 24. Butée postérieure de<br />

décompression.<br />

boîtiers condyliens de manière à former une cale d’espacement<br />

qui produit un déplacement vertical de la tête condylienne. La<br />

gouttière est polymérisée sous pression, grattée et polie et doit<br />

être portée plusieurs mois. Si le patient ressent toujours la<br />

douleur articulaire après quelques jours de port, la gouttière doit<br />

être modifiée par adjonction de résine sur la surface occlusale.<br />

Gouttière à pivot ou butée postérieure<br />

C’est une gouttière mandibulaire de décompression sur<br />

laquelle des butées de résine sont ajoutées dans la région<br />

molaire pour créer une décompression intra-articulaire par<br />

abaissement du condyle. Elle constitue le point d’appui d’un<br />

levier du premier genre, formé par le corps mandibulaire, qui,<br />

par la contraction des muscles élévateurs controlatéraux, permet<br />

l’ouverture de l’interligne articulaire et favorise la réduction de<br />

la luxation discale. L’abaissement du condyle diminue la<br />

pression sur la zone rétrodiscale, soulage la douleur inflammatoire<br />

et favorise la disparition des contractures d’immobilisation.<br />

Krog Poulsen, cité par Unger [1] , obtient l’effet de levier par le<br />

port d’une fronde mentonnière. Plus simplement, des gouttières<br />

sectorielles, réalisées sur les molaires mandibulaires ou maxillaires,<br />

ont été proposées par différents auteurs.<br />

Elles sont indiquées dans les cas de luxation discale irréductible<br />

récente, dans l’attente de la réalisation d’une gouttière de<br />

repositionnement.<br />

Lors de situation d’urgence articulaire, où le patient ne<br />

possède plus l’amplitude d’ouverture suffisante pour réaliser une<br />

empreinte mandibulaire, une butée postérieure, répondant aux<br />

mêmes objectifs, peut être confectionnée directement en<br />

bouche, sous forme d’une masse de résine, appliquée en phase<br />

plastique sur les dernières molaires (Fig. 24). La rétention de ce<br />

dispositif est obtenue par l’effet d’empreinte dans les reliefs des<br />

faces occlusales et les espaces interdentaires. Les indentations<br />

doivent être éliminées pour ne pas bloquer la mandibule dans<br />

10 Odontologie

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