Dispositifs interocclusaux - Belbacha Dental
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23-390-A-10 <strong>Dispositifs</strong> <strong>interocclusaux</strong><br />
Figure 3. Butée occlusale antérieure recouvrant les dents antérieures.<br />
Figure 4. Jig universel constituant un obstacle sur le chemin de<br />
fermeture.<br />
comme troisième point d’appui d’un tripode composé des deux<br />
articulations temporomandibulaires et de l’appui antérieur.<br />
Lauret [16] et Bodere [17] ont montré qu’une simple butée<br />
occlusale antérieure permet d’obtenir une limitation de l’hyperactivité<br />
musculaire, transitoire, et d’enregistrer une relation<br />
myodéterminée, reproductible.<br />
Butée antérieure<br />
La butée occlusale antérieure regroupe différentes formes<br />
historiques depuis le « jig » de Lucia, qui avait initialement pour<br />
but de permettre l’enregistrement de la relation centrée, en<br />
plaçant les condyles dans une position la plus haute et la plus<br />
reculée dans la cavité glénoïde. Cette définition n’a plus cours<br />
aujourd’hui depuis que le rôle du complexe condylodiscal a été<br />
mieux cerné avec les progrès de l’imagerie. On l’utilise plutôt<br />
comme simple obstacle, lisse, sur le chemin de fermeture, qui,<br />
en débrayant les dents postérieures, supprime les afférences<br />
d’origine proprioceptive desmodontale à l’origine des contractions<br />
musculaires asynchrones et diminue l’hyperactivité<br />
musculaire. Dupas a proposé un jig universel composé d’un<br />
simple boîtier de fraise sectionnée maintenu sur l’arcade<br />
maxillaire par une cire à modeler (Fig. 4). Le contact des<br />
incisives mandibulaires sur cette surface lisse, d’étendue réduite,<br />
favorise extemporanément un relâchement neuromusculaire<br />
nécessaire à des enregistrements cliniques. L’intérêt principal de<br />
cette butée est sa facilité de réalisation, en urgence et directement<br />
en bouche, permettant de soulager les douleurs dues aux<br />
crispations et de confirmer leur origine musculaire.<br />
La butée occlusale antérieure est proposée pour des traitements<br />
de courte durée en cas de symptomatologie musculoarticulaire<br />
de forme aiguë. Elle est obligatoirement suivie d’un<br />
traitement stabilisateur, par gouttière ou par équilibration.<br />
Figure 5. Le jig provoque une augmentation de la pression articulaire<br />
rétrodiscale.<br />
Les contre-indications sont formelles :<br />
en cas de luxation discale, la pathologie est aggravée par<br />
augmentation de la compression articulaire sur la zone<br />
rétrodiscale [18] , surtout si le patient n’a pas bénéficié,<br />
parallèlement, de conseils et d’une rééducation comportementale<br />
visant à réduire les crispations musculaires (Fig. 5) ;<br />
le port continu de la butée peut provoquer des déplacements<br />
dentaires localisés, version, ingression des dents supports,<br />
égression des secteurs dentaires en inocclusion. Le traitement<br />
ne doit pas dépasser quelques jours ;<br />
le port nocturne est proscrit, devant les risques d’ingestion du<br />
dispositif, dus à sa petite taille et à sa faible rétention.<br />
La butée antérieure peut également être réalisée, extemporanément<br />
au cabinet ou, classiquement, au laboratoire de prothèse<br />
à partir de la prise d’empreinte du maxillaire et d’un court<br />
travail de laboratoire (résine acrylique transparente et/ou plaque<br />
thermoformée).<br />
Au cabinet, deux matériaux peuvent être proposés à la<br />
réalisation : une résine photopolymérisable (Revotek LC ® de<br />
GC) et une pâte thermoplastique (l’ISO Functional ® de GC).<br />
Le matériau est modelé sur les incisives centrales maxillaires,<br />
préalablement vaselinées, afin de permettre sa rétention et sa<br />
stabilité. Son volume doit être réduit en épaisseur et en largeur :<br />
il recouvre une demi-incisive centrale supérieure de part et<br />
d’autre du plan sagittal médian. Sa paroi palatine doit être<br />
homothétique à la face palatine des dents pour ne pas interférer<br />
sur le chemin de fermeture habituel de la mandibule. Le patient<br />
est invité à fermer doucement la bouche jusqu’à buter sur la<br />
pulpe des doigts du praticien, placés sur les faces vestibulaires<br />
des dents, de part et d’autre de l’arcade supérieure, ménageant<br />
une désocclusion postérieure d’environ 1 mm. Après durcissement<br />
du matériau, la butée est retirée et aménagée de façon à<br />
ne conserver qu’un contact punctiforme avec le bord libre d’une<br />
incisive mandibulaire.<br />
Au laboratoire, la butée est réalisée sur un modèle en plâtre,<br />
en extrapolant la hauteur nécessaire au désengrènement et en<br />
reproduisant la forme palatine des dents recouvertes pour éviter<br />
toute contrainte sur la mandibule. L’utilisation d’un articulateur<br />
n’est pas nécessaire à sa réalisation, l’équilibration clinique d’un<br />
contact unique antérieur étant très simple à réaliser en bouche.<br />
Système NTI-tss<br />
Ce jig, breveté au nom de « NTI-tension suppression system<br />
® » (NTI-tss) et proposé récemment dans l’arsenal thérapeutique<br />
des désordres temporomandibulaires (Fig. 6), va à<br />
l’encontre des contre-indications unanimement reconnues du<br />
jig et conduit à s’interroger sur l’effet du port nocturne systématique<br />
et occasionnellement diurne pour les patients souffrant<br />
de douleurs orofaciales. Du fait du caractère transitoire de la<br />
relaxation musculaire et de son action sélective sur les douleurs<br />
myofasciales, Bodere [17] doute de l’effet thérapeutique d’un jig<br />
et souligne ses effets iatrogènes lors d’un port à long terme. Son<br />
4 Odontologie