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Tour du Tampan ou Tourvieille Arles (Bouches-­‐du-­‐Rhône) 10
1. Étude historique et documentaire (L. Delattre)
1.1 Introduction
Depuis l’antiquité, le delta du Rhône offre un paysage d’une extrême mobilité. De
nombreuses défluviations ont modelé et remodelé la Camargue et les fluctuations ont affecté
le rivage avec la même puissance. L’intervention humaine a tenté de domestiquer le fleuve,
d’assécher les marais, de désaliniser des étendues de terre, de détourner, d’irriguer. Ces
entreprises ont connu des succès inégaux qui, associées aux crues et aux inondations, ont créé
l’environnement que nous connaissons aujourd’hui et qui sollicite toujours l’intervention
humaine.
Au Moyen-Âge comme à l’époque moderne, le commerce est étroitement lié à la navigation
en mer et sur les fleuves. Des villes comme Arles et Beaucaire dépendent en grande partie du
Rhône et de ses embouchures sur la méditerranée. La mouvance du delta excluait la
construction d’un port et l’aménagement de routes terrestres pérennes. Les navires corsaires,
pirates et plus généralement ennemis, sillonnaient la mer et pouvaient aisément remonter le
fleuve. Pour se protéger de ces menaces, des dispositifs de surveillance et d’alerte ont été mis
en place et ont concerné l’ensemble de la côte.
Pourtant, à partir du XVe siècle, la ville d’Arles s’inscrit seule garante de la sécurité du delta.
Les terres lui appartiennent, le commerce lui profite et les dangers des incursions pirates
l’atteignent directement. Durant près de 3 siècles, le Conseil décidera des moyens à mettre en
œuvre pour surveiller la navigation et assurer la protection des personnes et du territoire. La
tour du Tampan appartient à ce programme militaire, qui a débuté avec la tour du Baloard et
se poursuivra, au gré des défluviations, avec la tour Saint Genest pour s’achever avec la tour
Saint Louis.