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Télécharger - Parc naturel régional de Camargue

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Tour du Tampan ou Tourvieille Arles (Bouches-­‐du-­‐Rhône) 13<br />

continuité <strong>de</strong> la navigation, une vuidange et un canal sont creusés à mi-parcours du nouveau<br />

lit 11 , qui assurent le trafic fluvial jusqu’à son transfert sur le Bras <strong>de</strong> Fer.<br />

Rapi<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> nouveaux atterrissements se forment sur le chenal et alors que plusieurs<br />

projets sont émis, une crue entraine le fleuve dans une autre direction, celle qui constituera<br />

progressivement le Grand-Rhône. Dès 1706, les fermiers <strong>de</strong>s gabelles avaient fait construire<br />

une écluse et creuser un canal pour gérer l’évacuation du sel <strong>de</strong>s étangs, situés alors sur la rive<br />

gauche. En 1711, la montée <strong>de</strong>s eaux a détruit l’écluse 12 et le fleuve s’est engouffré dans le<br />

canal <strong>de</strong>s fermiers, empruntant ainsi un très net raccourci vers la mer. La navigation apparaît<br />

problématique et motive <strong>de</strong>s travaux pour maintenir la voie fluviale par le canal <strong>de</strong>s Launes<br />

jusqu’à l’embouchure du Bras <strong>de</strong> Fer. En dépit <strong>de</strong> ces interventions, la voie commerciale<br />

d’Arles s’avère particulièrement difficile en 1725 et <strong>de</strong>s entretiens se révéleront nécessaires<br />

tant que le Grand-Rhône n’aura pas la profon<strong>de</strong>ur nécessaire au trafic fluvial.<br />

Ces incessantes mutations du paysage ont donné lieu à une cartographie particulièrement<br />

abondante qui débute en 1591 avec la carte <strong>de</strong> Pierre-Jean Bompard et se poursuivra avec <strong>de</strong>s<br />

cartographes, ingénieurs, arpenteurs, géomètres tels que Antoine Coutard, Antoine Borel,<br />

Flour 13 , Jean Voortcamp et Jean Pommet (figs. 4 à 10) 14 . Mais elles ont surtout astreint les<br />

hommes à une perpétuelle adaptation, nécessaire au commerce maritime transitant par le<br />

Rhône mais aussi à la valorisation <strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong> l’élevage en <strong>Camargue</strong>.<br />

À ces mouvances du <strong>de</strong>lta, s’ajoutaient d’autres difficultés, les froids intenses du petit âge<br />

glaciaire (<strong>de</strong>ux siècles et <strong>de</strong>mi à compter <strong>de</strong> l’hiver 1565), les épidémies <strong>de</strong> peste, les disettes,<br />

les inondations, les sécheresses et les invasions <strong>de</strong> sauterelles. Vers le milieu du XVIe siècle,<br />

à la faveur d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> paix, Arles <strong>de</strong>vient le grenier à blé <strong>de</strong> la Provence. Mais cette<br />

pério<strong>de</strong> florissante sera <strong>de</strong> courte durée, les guerres <strong>de</strong> religions s’ajoutant aux catastrophes<br />

<strong>naturel</strong>les. A la fin du XVIe siècle, la ville d’Arles se trouve dans une situation financière<br />

catastrophique qui la condamne à vendre une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ses biens communaux. De 1597<br />

à 1626, 13000 hectares seront ainsi vendus, complétés <strong>de</strong> 20000 autres hectares en 1640 15 . La<br />

noblesse achète et créée <strong>de</strong> vastes domaines agricoles. De grands mas sont édifiés, tel le<br />

château <strong>de</strong> l’Armellière en 1606. Agriculture et élevage prospèrent mais subissent <strong>de</strong><br />

nouveaux revers <strong>de</strong> fortune vers la fin <strong>de</strong>s années 1650 puis au début du XVIIIe siècle avec<br />

une recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> catastrophes <strong>naturel</strong>les.<br />

11 . Pichard (Georges) – L’environnement <strong>naturel</strong> et matériel : les fon<strong>de</strong>ments agraires <strong>de</strong> la vie<br />

arlésienne à l’époque mo<strong>de</strong>rne, dans Arles, histoire, territoires et cultures, 2008, p.542.<br />

12 . Deux versions sont relatées. La puissance du fleuve aurait entrainé la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’écluse :<br />

Dumas (Émilien) – Statistique géologique, minéralogique, métallurgique et paléontologique du<br />

département du Gard, 1876, tome II, chapitre XIII, p.670. Le fermier aurait omis <strong>de</strong> fermer l’écluse :<br />

Pichard (Georges) – L’environnement <strong>naturel</strong> et matériel : les fon<strong>de</strong>ments agraires <strong>de</strong> la vie<br />

arlésienne à l’époque mo<strong>de</strong>rne, dans Arles, histoire, territoires et cultures, 2008, p.547.<br />

13 . Géomètre qui interviendra en 1614 à la tour du Tampan pour arpenter les terres à l’usage du lieu.<br />

14 . Voir aussi : reproduction <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> Jean Bompar en 1594 et plan schématique <strong>de</strong> la <strong>Camargue</strong><br />

en 1635, Benoit (Fernand) – La <strong>Camargue</strong>, 1961, p.21 et 23 ; Carte topographique <strong>de</strong> la coste <strong>de</strong><br />

Provence par Flour Corrigéze et Jean Vortcamp en 1656 et carte <strong>de</strong>s embouchures du Rosne par Noël<br />

Aduisard en 1711, Dumas (Émilien) – Statistique géologique, minéralogique, métallurgique et<br />

paléontologique du département du Gard, 1876, p.664 et 668 ; Arles, histoire, territoires et cultures,<br />

2008, p.564.<br />

15 . Pichard (Georges) – L’environnement <strong>naturel</strong> et matériel : les fon<strong>de</strong>ments agraires <strong>de</strong> la vie<br />

arlésienne à l’époque mo<strong>de</strong>rne, dans Arles, histoire, territoires et cultures, 2008, p.535-536.

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