Annonces classées - L'Hôtellerie Restauration
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Le marché des fonds de commerce<br />
Principe du crédit-bail<br />
Ce dernier point reste néanmoins<br />
relatif, dans la mesure où les banques,<br />
dans leur analyse financière des sociétés,<br />
‘retraitent’ les contrats de crédit-bail en<br />
les considérant comme des emprunts.<br />
En contrepartie de la mise à disposition<br />
du bien par le crédit-bailleur, ce dernier<br />
facture au crédit-preneur des loyers<br />
dont les montants sont déterminés,<br />
tout comme pour un prêt classique, par<br />
un tableau d’amortissement financier<br />
du capital initialement déboursé par le<br />
crédit-bailleur.<br />
Chaque loyer est donc composé du remboursement<br />
d’une fraction du capital et<br />
des intérêts de la période sur le capital<br />
restant dû, selon la même logique financière<br />
que celle appliquée pour un crédit<br />
classique.<br />
Sur le plan comptable, le crédit-preneur :<br />
- n’enregistre pas le bien en immobilisation,<br />
puisqu’il n’en est pas propriétaire ;<br />
- n’enregistre, par conséquent, pas<br />
d’amortissement du bien ;<br />
- n’enregistre pas de dettes correspondant<br />
au capital déboursé par le crédit<br />
bailleur ;<br />
- enregistre en charges les loyers versés<br />
pour l’intégralité de leur montant.<br />
Comme le crédit classique, le crédit-bail<br />
permet la déduction sur les intérêts.<br />
Fiscalement, les loyers comptabilisés<br />
sont déductibles sous réserve de réintégrer<br />
la part du loyer correspondant au<br />
foncier. Mais pour une analyse plus fine<br />
- pour évaluer l’intérêt du crédit-bail par<br />
rapport à l’acquisition par emprunt avec<br />
votre comptable -, il faut tenir compte des<br />
flux de trésorerie dégagés dans chaque<br />
cas. L’analyse de la valeur actuelle nette<br />
semble être le meilleur outil pour comparer<br />
les deux modes de financement.<br />
Le ‘loyer’ est composé d’une fraction du<br />
capital investi par la société de créditbail,<br />
de l’intérêt courant sur ce capital et<br />
d’une marge bénéficiaire pour la société<br />
de crédit-bail.<br />
La durée du ‘bail’ est une notion relative<br />
dans la mesure où les établissements<br />
financiers admettent, sous certaines<br />
réserves, qu’à l’issue du contrat, le bien<br />
© THINKSTOCK<br />
<br />
Pour évaluer l’intérêt du crédit-bail par rapport à<br />
l’acquisition par emprunt avec votre comptable, il<br />
faut tenir compte des flux de trésorerie dégagés dans<br />
chaque cas.<br />
ne soit pas totalement amorti et que le<br />
preneur s’en rende propriétaire en s’acquittant<br />
du montant du capital restant<br />
dû. Ce montant, appelé valeur résiduelle<br />
(VR), peut représenter jusqu’à 30 % de la<br />
valeur initiale. Ce point constitue une des<br />
particularités du crédit-bail immobilier,<br />
les VR des contrats de crédit-bail mobiliers<br />
étant, sauf cas particulier, toujours<br />
nulles.<br />
Très sommairement et sauf cas particulier,<br />
en matière de durée, il peut être retenu<br />
que la durée d’un contrat de créditbail<br />
qui prévoit une VR nulle peut être<br />
d’une durée maximale de vingt ans.<br />
Toujours aussi sommairement, cela<br />
revient à admettre un amortissement<br />
de 5 % du capital par année. Dans ces<br />
conditions, il peut être retenu que pour<br />
une VR de 20 %, la durée d’un contrat<br />
de crédit-bail ne peut excéder seize ans.<br />
Mais attention, il y a une obligation de<br />
publicité pour les contrats d’une durée<br />
supérieure à douze ans dont le coût est<br />
de 1 % des loyers du contrat.<br />
Au terme du bail, on peut imaginer que<br />
le terrain ou l’immeuble a bénéficié d’une<br />
plus-value importante : dans ce cas la société<br />
utilisatrice a fait une bonne affaire.<br />
Le crédit-preneur se porte acquéreur de<br />
l’immeuble, dont on peut raisonnablement<br />
penser que la valeur s’est appréciée<br />
par rapport au prix d’acquisition initial<br />
pour le montant de la VR. Dans ces<br />
conditions, cet achat peut, en principe,<br />
facilement être lui-même finançable par<br />
crédit classique sur une durée plus courte<br />
qu’une durée habituelle de financement<br />
immobilier. Quant à la société de créditbail<br />
immobilier, elle fait là un placement<br />
avantageux, car elle reste propriétaire<br />
du bien pendant toute la durée du crédit-bail<br />
et cela sans aucun risque. En<br />
revanche, la pratique du crédit-bail comporte<br />
quelques risques : contrairement<br />
au bail classique entre un propriétaire<br />
et un locataire, la société utilisatrice sera<br />
dans l’obligation de payer ‘le loyer’ jusqu’à<br />
la clôture du contrat de crédit-bail même<br />
en cas de disparition de l’immeuble (nouveau<br />
chantier, par exemple) sauf disposition<br />
contraire au contrat (clause de fin<br />
anticipée au contrat). Dans ce cas, elle<br />
devra payer une pénalité contractuelle.<br />
STÉPHANE CORRE,<br />
GROUPE MICHEL SIMOND