1906 - Bibliothèque de Toulouse
1906 - Bibliothèque de Toulouse
1906 - Bibliothèque de Toulouse
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ostume <strong>de</strong> général ô opérette et qui se coif- •<br />
«ait la tête d'un casque au ganache horaéri- 1<br />
îrue Ainsi déguise en personnage <strong>de</strong> Carna-<br />
val il attirait une loule empressée et bienveil-<br />
lante <strong>de</strong>vant sa boutique par <strong>de</strong>s discours où<br />
il marquait à ses auditeurs tout son mépris<br />
Tionr la profon<strong>de</strong>ur insondable <strong>de</strong> leur badau-<br />
Série et <strong>de</strong> leur imbécillité.<br />
» Mangin fut un moment populaire. Très<br />
aimé <strong>de</strong> sa clientèle, il s'enrichit rapi<strong>de</strong>ment<br />
en lui débitant avec abondance sa médiocre<br />
mine <strong>de</strong> plomb.<br />
» Mangin fut ainsi un précurseur. Il avait<br />
<strong>de</strong>viné tout le secret <strong>de</strong> notre politique con-<br />
temporaine. Veuillez relire, en effet, la stupé-<br />
fiante circulaire <strong>de</strong> M. Clemencau. C'est 'e<br />
chef-d'œuvre du genre. Elle invite impérieuse-<br />
ment les préfets au respect le plus rigoureux<br />
<strong>de</strong> la liberté individuelle et du domicile privé,<br />
et quand on pense que nous <strong>de</strong>vons cette ma-<br />
gnifique page <strong>de</strong> prose à celui qui, voici qua-<br />
tre ou cinq mois, inventait une funambules-<br />
que histoire <strong>de</strong> complot, arrêtait comme cons-<br />
pirateurs d'inoffensifs citoyens français, per-<br />
quisitionnait à leur domicile, saisissait et di-<br />
vulguait leurs correspondances particulières<br />
et escamotait, ainsi, grâce à ces exorbitants<br />
abus <strong>de</strong> pouvoir, les <strong>de</strong>rnières élections lé-<br />
gislatives, on reste béant d'admiration <strong>de</strong>vant<br />
l'art avec lequel cet homme <strong>de</strong> gouvernement<br />
se joue <strong>de</strong> la crédulité <strong>de</strong>- ceux qu'il gouver-<br />
ne. Un autre hésiterait peut-être, un autre se<br />
dirait : « Ils vont s'apercevoir que je me mo-<br />
» que outrageusement d'eux. »<br />
» Mais un jacobin n'hésite pas.Il a une con-<br />
fiance sans limite, dams la bêtise humaine. Il<br />
la connaît exploitable à l'infini.. Il sait, com-<br />
me Mangin, que plus il traitera ses clients en<br />
idiots, plus ceux-ci éprouveront à son êsard<br />
une adoration béate ; tandis qu'il leur verse<br />
<strong>de</strong>s boniments qui les amusent, il établit tran-<br />
quillement à leur dépens sa petite situation<br />
•personnelle et bâtit sur leur sottise sa fortune<br />
politique.<br />
» C'est parfait, car, après tout, du moment<br />
où t le bon peuple <strong>de</strong> France se plaît à- ce<br />
qu'on le berne, qu'on le bafoue et qu'on le<br />
crosse, ses gouvernants auraient bien tort <strong>de</strong><br />
ne pas profiter <strong>de</strong> son accommodante hu-<br />
lumiî B AoSf 19u6<br />
milita<br />
Chéro<br />
Temps commente en ces termes l'inci<strong>de</strong>nt<br />
;'est produit au congrès <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong><br />
fignsment sur la quetion <strong>de</strong> l'éducation<br />
n avait compté sans les socialistes et an-<br />
itaristes présents au congrès qui n'ont<br />
'oulu laisser perdre ce prétexte d'affirmer<br />
sentiments à l'égard <strong>de</strong> l'armée. M, Lu-<br />
Le Foyer s'écria qu'une institution qui a<br />
objet d'apprendre à tuer ne saurait être<br />
ence républicaine, car le républicanisme<br />
ste apparemment à se laisser égorger<br />
ne <strong>de</strong>s moutons lorsqu'on est attaqué,plu-<br />
0» d'attenter à la vie da l'agresseur. Et<br />
êm-e M. Le Foyer conclut qu'au lieu <strong>de</strong><br />
1 la société, comme le proposait M.<br />
fallait civiliser l'armée.<br />