1906 - Bibliothèque de Toulouse
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inrïte <strong>de</strong>vant sa boutique par <strong>de</strong>s discours où<br />
•Si marquait à ses auditeurs tout son mépris<br />
nnur la profon<strong>de</strong>ur insondable <strong>de</strong> leur badau-<br />
5"riP et <strong>de</strong> leur imbécillité.<br />
d Mangin fut un moment populaire. Très<br />
-ohiiè <strong>de</strong> sa clientèle, il s'enrichit rapi<strong>de</strong>ment<br />
]u i débitant avec abondance sa médiocre<br />
IMne <strong>de</strong> plomb.<br />
» Mangin fut ainsi un précurseur. Il avait<br />
<strong>de</strong>viné tout le secret <strong>de</strong> notre politique con-<br />
jEmpornine. Veuillez, relire, en effet, la stupé-<br />
fiante circulaire <strong>de</strong> M. Clemencau. C'est le<br />
chef-d'œuvre du genre. Elle invite impérieuse-<br />
ment, les préfets au respect le plus rigoureux<br />
<strong>de</strong> la liberté individuelle et du domicile privé,<br />
et quand on pense que nous <strong>de</strong>vons cette ma-<br />
gnifique page <strong>de</strong> prose à celui qui, voici qua-<br />
tre ou cinq mois, inventait une funambules-<br />
que histoire <strong>de</strong> complot, arrêtait comme cons-<br />
pirateurs d'inoffensifs citoyens français, per-<br />
quisitionnait à leur domicile, saisissait et di-<br />
vulguait leurs correspondances particulières<br />
et escamotait, ainsi, grâce à ces exorbitants<br />
abus <strong>de</strong> pouvoir, les <strong>de</strong>rnières élections lé-<br />
trteîatives, on reste béant d'admiration <strong>de</strong>vant<br />
l'avt avec lequel cet homme <strong>de</strong> gouvernement<br />
se joue <strong>de</strong> !a crédulité <strong>de</strong> ceux qu'il gouver-<br />
ne. Un autre hésiterait peut-être, -un autre se<br />
dirait : « Ils vont s'apercevoir que je me mo-<br />
» que outrageusement d'eux. »<br />
» Mais un jacobin n'hésite pas.Il a une con-<br />
fiance sans limite dans la bêtise humaine. Il<br />
la connaît exploitable à l'infini. Il sait, com-<br />
me Mangin, que plus il traitera sas clients en<br />
idiots, plus ceux-ci éprouveront à son égard<br />
une adoration béate ; tandis qu'il leur verse<br />
<strong>de</strong>s boniments qui les amusent, il établit tran-<br />
quillement à leur dépens sa petite situation<br />
personnelle et bâtit sur leur sottise, sa fortune<br />
politique.<br />
» C'est parfait, car, après tout, du moment<br />
ou_ le bon peuple <strong>de</strong> France se niait à ce<br />
qu'on le berne, qu'on le bafoue et qu'on le<br />
crosso, ses gouvernants auraient bien tort <strong>de</strong><br />
ne pas profiter <strong>de</strong> son accommodante hu-<br />
meur. »<br />
Le Temps commente en ces termes l'inci<strong>de</strong>nt<br />
qui s'est produit au congrès <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong><br />
l enseignement sur la quetion <strong>de</strong> l'éducation<br />
Émlitaire :<br />
« On avait compté sans les socialistes et an-<br />
timilitaristes présents au congrès qui n'ont<br />
pas voulu laisser perdre ce prétexte d'affirmer<br />
leurs-sentiments à l'égard <strong>de</strong> l'armée. M. Lu-<br />
cien Le Foyer s'écria qu'une institution qui a<br />
pour objet d'apprendre à tuer no saurait être<br />
d'essence républicaine, car le républicanisme<br />
consiste apparemment à se laisser égorger<br />
comme <strong>de</strong>s moutons lorsqu'on est attaqué,plu-<br />
tôt que d'attenter à la vie <strong>de</strong> l'agresseur. Et<br />
ce même M. Le Foyer conclut qu'au lieu <strong>de</strong><br />
miliîariser la société, comme le proposait M.<br />
Chéron, il fallait civiliser l'armée.<br />
» Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?<br />
Le colonel Ramollot sa plaignait que l'on re-<br />
crutât l'armée dans le civil ; mais il recon-<br />
naissait qu'une fois arrivés au régiment ces<br />
anciens civils <strong>de</strong>venaient militaires.<br />
.» M. Le Foyer voudrait qu'ils restassent ci-<br />
vils, même sous las drapeaux. Il est vrai que,<br />
dans son système, peut-être n'y aurait-il plus<br />
<strong>de</strong> drapeau. Sans doute, n'y aurait-il plus<br />
d armée non plus ?<br />
3 Civiliser l'année, cela veut dire la suppri-<br />
mer ou ne veut rien dire. »<br />
parole donnée et renier les plus i<br />
"Ciments.<br />
Paris, 5 août<br />
du Journal <strong>de</strong>s Débats s'est, <strong>de</strong><br />
son côté, renseigné au sujet du bruit enregis-<br />
tré par le Matin que les instructions pontifica-<br />
les seraient entre les mains <strong>de</strong> Mgr Monta-<br />
puni, et aussi à propos <strong>de</strong> cet autre bruit<br />
lance par le même journal que le retard ap-<br />
porte a la publication <strong>de</strong>s instructions du<br />
saint-Siège serait dû à <strong>de</strong>s négociations of-<br />
iicieuses engagées entre le ministère <strong>de</strong>s cul-<br />
tes et le Vatican, par l'entremise <strong>de</strong> Mgr Fu-<br />
zet, archevêque <strong>de</strong> Rouen.<br />
A. l'archevêché, on a répondu à notre con-<br />
frère :<br />
— Le document n'a pas encore paru et au-<br />
cun éveque n'en a reçu communication. Mgr<br />
Montagnini no le possè<strong>de</strong> pas non plus. A<br />
propos du fait que le Saint-Père ait chargé<br />
un membre <strong>de</strong> l'éplscopat da traiter avec le<br />
gouvernement, nous pouvons affirmer que ce<br />
fait nous est inconnu, et qu'il ne semble pas<br />
dans les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pie X <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
cette façon. »<br />
A la direction <strong>de</strong>s cultes, on a dit :<br />
— Nous ne savons rien <strong>de</strong>s instructions du<br />
Pape ; nous ne les attendons d'ailleurs pas.<br />
Notre rôle doit se borner pour nous à l'appli-<br />
cation <strong>de</strong> la loi, et vous pouvez démentir que<br />
nous ayons eu <strong>de</strong>s conversations officieuses<br />
avec le Vatican en acceptant le concours <strong>de</strong><br />
Mg.r Fuzet, Cette idée a pu germer autrefois<br />
dans l'esprit <strong>de</strong> quelques personnes apparte-<br />
nant à l'ancienne direction <strong>de</strong>s cultes. Nous<br />
ne l'avons eue à aucun moment »<br />
Les copies <strong>de</strong>s invon'iaires<br />
Arras, 5 août.<br />
La Semaine religieuse d'Arras dit que l'au-<br />
torité civile fait adresser dans les paroisses<br />
Sa copie <strong>de</strong>s inventaires faits par les agetns<br />
du domaine dans les conditions qu'on n'a pas<br />
oubliées.<br />
Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> an prési<strong>de</strong>nt du bureau <strong>de</strong>s<br />
marguiliiers <strong>de</strong> signer un accusé <strong>de</strong> récep-<br />
tion.<br />
La Semaine religieuse ajoute :<br />
« Donner la signature réclamée serait sortir<br />
<strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> passive que Monseigneur a re-<br />
commandée à diverses reprises ; ce serait en-<br />
suite faire en quelque sorte un acte d'aban-<br />
don <strong>de</strong> biens appartenant à l'Eglise. »<br />
Vmm B Août ?§08<br />
Do nombreux groupes que l'on reccr nr.it<br />
pour <strong>de</strong>s avoir déjà vus aux jours <strong>de</strong> troubles<br />
et <strong>de</strong> désordres défilent successivement hur-<br />
lant la Carmagnole et l'Internationale. Aa mo-<br />
ment où défile le groupe <strong>de</strong> la Libre-Pensée<br />
<strong>de</strong> Pantin, un inci<strong>de</strong>nt se produit. Un nuru-<br />
testant a arboré au bout d'un long roseau une<br />
silhouette <strong>de</strong> prêtre. Un individu met le feu à<br />
l'image et comme un sociétaire <strong>de</strong> la Croix-<br />
Do uge, s'efforce d'intervenir ; il reçoit quel-<br />
ques horions. La police a mis fin- à la lutte.<br />
Le défilé continue sans autre inci<strong>de</strong>nt. C'est<br />
à peine si on entend quelques cris timi<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> : « Vive Dreyfus ! Vive Zola 1 » poussés par<br />
<strong>de</strong>ux ou trois individus.<br />
Commencé à 2 h. 50, le défilé est terminé à<br />
3 h. 10. Il a duré<br />
l vo^ D'autres fois se contredisant il contait<br />
» ' quVses débuts à Paris avaient éte Ires péai-<br />
exactement vingt minutes, bîes. que pendant longtemps il n avait; &gne<br />
Vers 3 h. 30, toutes les rues avoisinantes ont ; que 50 francs par mois. L est un pamre a es-<br />
repris leur physionomie habituelle.<br />
Le <strong>de</strong>rnier acte <strong>de</strong> cette manifestation car-<br />
navalesque s'est déroulé à l'hôtel <strong>de</strong>s Sociétés<br />
savantes. MM. Albert Wilm, député da la<br />
Seine, Henry Bérenger, directeur <strong>de</strong> l'Action,<br />
et d'autres orateurs inconnus ont servi à leur<br />
clientèle leur pâture quotidienne, c'est-à-dire<br />
une indigeste et copieuse tartine anticléricale.<br />
La sortie s'est effectuée sans inci<strong>de</strong>nts.<br />
manquent à la fols <strong>de</strong> vivrez et <strong>de</strong> vêtements.<br />
Des pêcheurs ont, trouvé laaoert en tentant rte<br />
sauver les naufragés. La consternation, ici,<br />
est profon<strong>de</strong>. Les autorites sont parties pour<br />
le lieu <strong>de</strong> la catastrophe. Carthagène, 5 août.<br />
Le vapeur Sirtri a sombré à 5 heures du soir.<br />
Il a coulé par le poupe. Ou c*«*lue maintenant<br />
à plus do 300 le nombre <strong>de</strong>s noyés. Le reste (îb<br />
l'équipage s'est sauvé dans <strong>de</strong>s canots et au<br />
moyen <strong>de</strong> câbles lancés <strong>de</strong> la côte.<br />
Le capitaine et les matelots sont du nombre.<br />
Panmi les morts, il faut déplorer la perte <strong>de</strong><br />
l'archevêque <strong>de</strong> Saint-Pierre du Brésil. Une<br />
mère, ayant perdu trois fils, est Aevenue folle.<br />
Les autorités maritimes ont apporté <strong>de</strong>s vi-<br />
vres et du linge aux naufragés.<br />
On continue à retirer <strong>de</strong>s cadavres.<br />
Carthagène, 5 aoûj,<br />
Les autorités se sont rendues sur le lieu<br />
même du sinistre à bord d'un remorqueur.<br />
Quatre-vingt naufragés ont été recuillis par<br />
au U proût <strong>de</strong>réTOrT C^st é^»**» BhEPS ^"ptoS^S^A.^<br />
éteb^nseraiUém^ite, en dépit <strong>de</strong> certai- pent^ur Le<br />
crue rtncmtpé s'esianls ea relations avec un an-<br />
cien camara<strong>de</strong> encore au service pour entrer<br />
en possession <strong>de</strong> cette carte.<br />
D'autre parti on donne <strong>de</strong>s renseignements<br />
sur le caractère <strong>de</strong> l'incuOpé. Le docteur Bon-<br />
net qui l'a eu à son service, dit :<br />
V\u physique, c'est un être délicat, maladif<br />
au .moral, une sorte <strong>de</strong> détraqué. U était sot-<br />
tement ovgueilleux et prétentieux. Il racon-<br />
tait les choses les plus extraordinaires. C'est<br />
ainsi qu'il annonçait son prochain départ pour<br />
Ou'ito où il <strong>de</strong>vait installer un immense hôpi-<br />
tal Dans sa jeunesse, prétendait-il, il avait<br />
£te expert-géomètre à Saint-Léger, dans les<br />
meil et absolument décoiiragé par la. maigre re-<br />
cette <strong>de</strong> la journée, 70 centimes, et auquel il<br />
reste un énorme paquet <strong>de</strong> stupi<strong>de</strong>s caricatu-<br />
res. Il se> dirige mélancoliquement vers un<br />
bureau <strong>de</strong> tabac, et pour quelques centimes<br />
abandonne son paquet <strong>de</strong>stiné désormais à<br />
envelopper le tabac <strong>de</strong>s contribuables. Cest<br />
la liquidation <strong>de</strong> la fameuse manifestation<br />
révolutionnaire et anticléricale.<br />
nés apparences, <strong>de</strong> conclure avant.<br />
De Strasbourg, où Torodias séjourna quel-<br />
; que temps pour négocier avec le contre-es-<br />
L'épilogue <strong>de</strong> cette journée, peu brillante pionnage, on reçoit les renseignements me-<br />
pour las jacobins, nous est fourni par un ca- ! On continue à parler d'une nouvelle réu-<br />
nion d'évêques, réunion que nous avons an-<br />
noncée voici plus d'un mois. »<br />
Un rédacteur <strong>de</strong> ce journal s'est, d'autre<br />
ç>ari, rendu ce matin à l'archevêché. Notre con-<br />
frère ajoute : « On a bien voulu nous faire<br />
quelques confi<strong>de</strong>nces. On a dit beaucoup do<br />
choses sur le document pontifical, nous a-t-on<br />
déclaré, et peu <strong>de</strong> vos confrères ont été dans<br />
la note juste. Les instructions du Saint-Père,<br />
si impatiemment attendues, ont été comme<br />
vous le pensez bien étudiées et remaniées avec<br />
un soin méticuleux. C'est la commission car-<br />
dinalice <strong>de</strong>s affaires extraordinaires <strong>de</strong> Franco<br />
qui a été chargée <strong>de</strong> coordonner tous les rap-<br />
ports issus <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière assemblée plénière<br />
Ses évêques et d'en extraire <strong>de</strong>s conclusions.<br />
» Après que ce long travail eut été terminé,<br />
une sous-commission composée <strong>de</strong> cardinaux<br />
italiens fut instituée et dénommée commission<br />
d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réorganisation. Elle reçut pour<br />
mission d'étudier, parallèlement avec les rè-<br />
glements <strong>de</strong>s associations cultuelles tels qu'ils<br />
avaient été rédigés par M. Briand, une nou-<br />
velle organisation d'associations plus confor-<br />
mes au droit canonique. Cette commission<br />
était composée d'hommes éminents, compé-<br />
tents en la matière, et ils travaillèrent pen-<br />
dant plus d'un mois à la difficile élaboration<br />
<strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> la nouvelle organisation catho-<br />
lique <strong>de</strong> France.<br />
» On a voulu éviter une rupture complète<br />
avec le gouvernement do la République fran-<br />
çaise en proposant un régime d'associations<br />
plus libérales dans lesquelles les prési<strong>de</strong>nts<br />
et les autres fonctionnaires resteraient sous<br />
l'autorité directe <strong>de</strong> l'évêque. On à parlé d'une<br />
intervention diplomatique <strong>de</strong> Mgr Fuzet, et à<br />
mon sens je crois bien qu'il n'en est rien. L'ar-<br />
chevêque <strong>de</strong> Rouen est l'auteur d'ouvrages<br />
très documentés sur les questions intérieures<br />
<strong>de</strong> l'Esîise, et il a peut-être été consulté mais<br />
na jamais ete chargé d'intervenir entre le<br />
Vatican et le gouvernement français, même à<br />
titre officieux. Quant à la nouvelle réunion<br />
plénière qui a été annoncée, elle est la consé-<br />
quence directe <strong>de</strong> la lettre du Pape contenant<br />
ses instructions.<br />
» En effet, le Pape présentant une nouvelle<br />
organisation, il faudra bien que les évêques<br />
en délibèrent collectivement afin <strong>de</strong> prendre<br />
toutes les mesures nécessaires en vue <strong>de</strong> l'ap-<br />
plication <strong>de</strong> la nouvelle réglementation. S'ils<br />
ont <strong>de</strong>s objections à formuler, Us pourront le<br />
Taire immédiatement à la commission d'étu<strong>de</strong>s<br />
qui fonctionne toujours et qui continuera à<br />
se reunir pendant quelque temps encore. Tou-<br />
tefois, les évêques n'auront pas à se préoccu-<br />
per <strong>de</strong> formuler un avis, mais ils senant au-<br />
torisés à présenter <strong>de</strong>s observations sur les<br />
difficultés qu'ils pourraient rencontrer dans<br />
leurs diocèses respectifs pour l'exécution <strong>de</strong>s<br />
instructions pontificales. Vous pouvez consi-<br />
dérer que cette nouvelle réunion aura lieu î<br />
avant la fin du mois, et il est même possible i<br />
qu'une autre assemblée soit tenue quelques<br />
jours après, afin d'étudier les questions finan-<br />
cières actuellement pendantes et qui doivent<br />
faire l'objet d'étu<strong>de</strong>s spéeiaies. Bref,' les ca-<br />
tholiques ne tar<strong>de</strong>ront plus à être complète-<br />
ment fixés. »<br />
Paris, 5 août.<br />
Rien n'a encore transpire sur le sens exact<br />
<strong>de</strong>s instructions pontificales relatives à la loi<br />
xie séparation <strong>de</strong> l'Eglise et <strong>de</strong> l'Etat. Les <strong>de</strong>r-<br />
rières nouvelles <strong>de</strong> Rome, venues il est vrai<br />
\ 'es sources les plus diverses et que t omme<br />
, - "es il ne faut retenir qu'à titre purement<br />
-•Aimentaire, semblaient bien cependant<br />
t ,|t^ k e prévoir le mot d'ordre attendu dans le<br />
y - ''.<strong>de</strong> la résistance.<br />
. , - v, renseignements que nous recevons à<br />
MjSrT?* sur une récente entrevue qu'eut tout<br />
35P_>\em£nt à Rome avec S. S. Pie X l'un <strong>de</strong>s<br />
EsESbïas les plus éminents <strong>de</strong> l'Académie<br />
-(française, très bien en cour auprès du Vati-<br />
can, sembleraient confirmer ces prévisions<br />
Comme son interlocuteur avait pris la res-<br />
pectueuse liberté <strong>de</strong> dire au Pape quel sou-<br />
lagement avait été pour les consciences catho-<br />
liques la condamnation si lerene <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong><br />
séparation, prononcée dans l'Encyclique et re-<br />
nouvelée dans l'allocution consistoriale qui<br />
suivit, Pie X fit cette réponse dont le sens<br />
parabolique, mais très clair, ne saurait échap-<br />
per :<br />
— Quand un prédicateur a énonté une thè=^<br />
dans son exowte et qu'il l'a ensuite développée<br />
et -confirmée dans le corps <strong>de</strong> son sermon il<br />
lui est difficile <strong>de</strong> conclure par la thèse con-<br />
traire. »<br />
Au sortir <strong>de</strong> cet entretien, ]a personnalité à<br />
laquelle nous faisons allusion fut reçue par<br />
\ V-, le cardinal Merry <strong>de</strong>l Val, secrétaire<br />
1 VEtat.<br />
- *rJz^ i< ?- ion ^ Sa Sainteté doit prendre<br />
esf^iîtwiiliei-enient grave, lui dit le cardinal<br />
ç.a.r nous servons ici que bien <strong>de</strong>s Etats qui ont<br />
,ie savoir quâp? sera \% Si — leur attitu<strong>de</strong><br />
fvanirda >s Je cas où d'autres patfvoffiiit'<br />
jeutvau* l*xempi, <strong>de</strong>-na» trteW EQSS;<br />
Les Mémoires du Loufoque<br />
Duo! <strong>de</strong> Kc-gHw-André<br />
Paris, 5 août.<br />
Sous ce titre : « Un cartel », on lit dans le<br />
Matin : « Rencontre prochaine entra les gé-<br />
néraux André et Négrier » ; puis, la lettre sui-<br />
vante :<br />
« Paris, 3 août.<br />
n Le général <strong>de</strong> Négrier, ancien membre du<br />
consai-l supérieur <strong>de</strong> ia guerre, â Monsieur Uv<br />
Directeur du journal le. Malin :<br />
« Monsieur,<br />
» L'article du général André, publié le 27<br />
» juillet par le Matin, me met <strong>de</strong> nouveau en<br />
» cause. Je me vois obligé d'user encore <strong>de</strong><br />
» mon droit <strong>de</strong> réponse.<br />
» C'est la <strong>de</strong>rnière fois.<br />
» Le général André parle <strong>de</strong>s événements cle<br />
» Lang-Son, dont il ne connaît pas le premier<br />
» mot, et que d'ailleurs très peu <strong>de</strong> personnes<br />
» connaissent.. Je n'ai jamais voulu mexpli-<br />
» qu-er à ce sujet, quoi qu'on ait pu dire, car<br />
» je ne suis pas <strong>de</strong> ceux qui trahissent le se-<br />
» cret professionnel. Mais je dois faire remar-<br />
» quer que si j'avais encouru les responsabi-<br />
» lités dont il parte, les gouvernements qui se<br />
» sont succédé <strong>de</strong> 1S85 à 1900 ne m'auraient<br />
» pas, comme ils l'ont fait, comblé d'honneurs<br />
» et <strong>de</strong> dignités. Dès lors, ce que peut dire ou<br />
» penser sur ce sujet le général André m'est<br />
» indifférent. Il ne s'agit donc pas cle Lang-<br />
» Son. H s'agit <strong>de</strong> son mensonge. B dit que je<br />
» lui ai <strong>de</strong>mandé d'être maintenu sans limite<br />
» d'âge. Je le répète, il a menti !<br />
» Pas <strong>de</strong> discussion !<br />
» Je lui accor<strong>de</strong> d'avance toutes les préro-<br />
» gativas <strong>de</strong> l'insulte. J'attends ses témoins.<br />
» Je suis revenu hier soir à Paris dans ce<br />
» but.<br />
«Maintenant, quoi qu'il êcrive.quoi qu'il fas-<br />
» se écrire, je ne réponds plus. Il n'est pas<br />
» dans mes habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> régler ces sortes d'af-<br />
» faires avec <strong>de</strong> l'encre.<br />
» DE NÉGRIER. »<br />
Le .A-fafin ajoute :<br />
« Nous avons communiqué cette lettre à M.<br />
le général André qui, après l'avoir lue, nous a<br />
déclaré qu'il allait envoyer ses témoins à M.<br />
le général <strong>de</strong> Négrier. Nous croyons savoir<br />
que cet envoi <strong>de</strong> témoins ne pourra avoir lieu<br />
que <strong>de</strong>main, l'un <strong>de</strong>s témoins du général An-<br />
dré étant absent pour vingt-quatre heures. »<br />
Paris, 5 août<br />
Le général <strong>de</strong> NégrieT s'est laissé abor<strong>de</strong>r<br />
cette après-midi. Il ne veut rien dire. Il s'en<br />
tient, à la formule <strong>de</strong> sa lettre. Il met en cette<br />
affaire toute la complaisance voulue, puisque<br />
non seulement il vient d'arriver à Paris tout<br />
exprès pour recevoir les témoins <strong>de</strong> son adver-<br />
saire et leur éviter ainsi le moindre déplace-<br />
ment, mais encore il se propose d'être ce soir,<br />
à partir <strong>de</strong> 6 heures, au cercle <strong>de</strong> la rue<br />
Royale, à la disposition <strong>de</strong>s visiteurs.<br />
Un rédacteur <strong>de</strong> l'Agence Fournier a pu<br />
avoir quelques minutes <strong>de</strong> conversation avec<br />
le général André qui, par contre, s'est plu à<br />
parler.<br />
— Vos témoins, mon général, a dit notre<br />
confrère, vont certainement se rencontrer au-<br />
jourd'hui avec ceux du général <strong>de</strong> Négrier ?<br />
— Voilà ce que je ne sais pas encore, a ré-<br />
pondu M. André. L'un <strong>de</strong> mes témoins, le gé-<br />
néral Balaman, ancien' prési<strong>de</strong>nt du comité<br />
d'artillerie, habite Bézïers. Quelle que soit la<br />
diligence que j'ai apportée à le prévenir et à<br />
lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> me rendre ce service, je ne<br />
sais pas encore s'il arriv/ra aujourd'hui à<br />
Paris ; mais je crois que cela lui sera possible.<br />
Mon autre témoin est M. Ch-evillard. Ce n'est<br />
pas un officier. U habite Paris. Dès que le gé-<br />
néral Balaman sera arrivé, ces <strong>de</strong>ux messieurs<br />
s'aboucheront immédiatement avec les té-<br />
moins du général <strong>de</strong> Négrier et régleront les<br />
détails du combat et le lieu <strong>de</strong> la rencontre. »<br />
La Manifestation mm Bât<br />
Paris, 5 août.<br />
Comme les années précô<strong>de</strong>i'es, les groupes<br />
do la libre-pensée ont défilé <strong>de</strong>vant la statue<br />
d'Etienne Dolet. La manifestation d'aujour-<br />
d'hui difière <strong>de</strong> celles qui ont eu lieu jusm^ici,<br />
en oe sens qu'elle a sonné le glas d'une organi-<br />
sation à peine vieille <strong>de</strong> quelques années.<br />
Le conseil central <strong>de</strong> la Fédération française<br />
<strong>de</strong> la libre-pensée avait, en effet, invité les lo-<br />
ges maçonniques, les groupes <strong>de</strong> la libre-pen-<br />
sée <strong>de</strong> Paris, les comités républicains, les<br />
Universités populaires à se joindre à lui, mu-<br />
nis <strong>de</strong> leurs drapeaux et bannières, place <strong>de</strong><br />
rHôtel-<strong>de</strong>-Ville, à 1 heure.<br />
Mais, hélas ! malgré ses appels, maigTé la<br />
distribution <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> 40 sous, c'est à peine<br />
si cinq cents manifestants — et quels manifes-<br />
tants — sont venus au lieu du ren<strong>de</strong>z-vous,<br />
place <strong>de</strong> l'Hôtel-<strong>de</strong>-Ville.<br />
Le service d'ordre n'est pas important. Des<br />
gardiens <strong>de</strong> la paix et <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s municipaux<br />
occupent le quai <strong>de</strong> Gestres et différents points<br />
du parcours. MM. Lépine, préfet <strong>de</strong> police,<br />
Touny, directeur <strong>de</strong> la police municipale, <strong>de</strong>s<br />
commissaires divisionnaires et <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong><br />
paix veillent à l'exécution <strong>de</strong>s mesures d'or-<br />
dre.<br />
Le cortège a quitté l'Hôtel-<strong>de</strong>-Vîlle a 2 heu-<br />
res et <strong>de</strong>mie. Les manifestants, divisés par<br />
groupes et encadrés <strong>de</strong> gardiens <strong>de</strong> la paix,<br />
profèrent les cris <strong>de</strong> « Hou ! Hou ! la calotte !»<br />
Par la rue d'Aréole, le parvis Notre-Dame et<br />
la rue Lagrange, la -manifestation débouche<br />
sur la place Maubert. La vue <strong>de</strong> Dolet sur son<br />
pié<strong>de</strong>stal semble ranimeT un instant l'ar<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong>s braillards qui s'est ralentie en raison sans<br />
doute <strong>de</strong> la chaleur tropicale qui règne sur la<br />
place. Les cris <strong>de</strong> : « A bas la calotte ! » re-<br />
prennent, mais sans conviction aucune.<br />
Des dispositions ont été prises pour assu-<br />
rer l'ordre du défilé. En tète, vient le groupe<br />
<strong>de</strong>s anticléricaux <strong>de</strong> Paris, précédé d'une im-<br />
mense pancarte ornée, <strong>de</strong> feuillage. Deuz ma-<br />
nifestants la déposent sur le socle <strong>de</strong> la 3*a-<br />
r.Ynii 0 =VJ a i L " nt g>ie et l'Union républicaine so-<br />
cialiste <strong>de</strong> la Sorbonne ont déposé <strong>de</strong> bonne<br />
i ècaSUS?** cour °a«-es en «aiic»t d'oa rouge<br />
M Briand au congrès <strong>de</strong> la Ligue<br />
<strong>de</strong> renseignement<br />
Angers, 5 aoiit.<br />
M Briand, ministre <strong>de</strong> l'instruction publi-<br />
que est arrivé cet après-midi pour prési<strong>de</strong>r la<br />
séance <strong>de</strong> clôture du congrès <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong><br />
l'enseignement. 1-1 a été reçu à la gare par le<br />
préfet, par M. Ferdinand Buisson, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la Ligue, assisté du bureau du congrès,<br />
M. Giroux, député blocacd, etc., etc. Le minis-<br />
tre s'est rendu directement au cirque, où 1 au-<br />
ditoire maçonnique présent n'a pas ménage<br />
les applaudissements à l'ancien théoricien <strong>de</strong><br />
M*. Briand a pria place sur l'estra<strong>de</strong>, entre<br />
le préfet, M. Bascou, et M. Ferdinand Buis-<br />
son ; puis, après une allocution <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>r-<br />
nier, le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique s'est<br />
levé et s'est exprimé en ces termes :<br />
— Je suis venu ici pour remplir un <strong>de</strong>voir.<br />
Je suis venu ici, membre du gouvernement,<br />
délégué par lui, pour dire à la Ligue tout l'in-<br />
térêt que prennent les pouvoirs publics à ses<br />
travaux, à son action, pour lui exprimer toute<br />
la reconnaissance du gouvernement pour le<br />
concours précieux qu'elle lui-prête, par sa col-<br />
laboration <strong>de</strong> tous -les instants à la poursuite<br />
du progrès laïque.<br />
» Nous ne nous faisons pas d'illusions ; nous<br />
savons bien, au sein du gouvernement, que<br />
l'action <strong>de</strong>s pouvoirs publics est limitée ; nous<br />
gavons bien qu'il ne peut réussir que dans la<br />
mesure où sa besogne a été préparée ; c'est<br />
par <strong>de</strong>s institutions comme la vôtre, c'est par<br />
la propagan<strong>de</strong> incessante <strong>de</strong> la Ligue que le<br />
progrès laïque a pu se préparer dans ce pays.<br />
« M. Buisson vous le disait tout à l'heure :<br />
Il ne suffit pas <strong>de</strong> voter une loi, et, cette loi<br />
votée, pour la consacrer, <strong>de</strong> dresser les mu-<br />
railles d'une école. Il ne suffit pas d'y appe-<br />
ler ies enfants. 11 faut, pour que cette école<br />
se remplisse, il faut, pour que les enfants<br />
sortant <strong>de</strong> ce-tic* école <strong>de</strong>viennent les citoyens<br />
qu'on voudrait voir en eux, que bien <strong>de</strong>s ré-<br />
sistances redoutables aient été vaincues, que<br />
bien <strong>de</strong>s préjugés qui font obstacle au pro-<br />
grès aient été renversés ; s'ils ne le peuvent<br />
pats par la seule bonne volonté du gouverne-<br />
ment, ils ne peuvent pas l'être par la bonne<br />
volonté agissante du même Parlement. Les<br />
Chambres, le gouvernement, ne sont, après<br />
tout, que <strong>de</strong>s milieux d'enregistrement sur<br />
lesquels, par une sorte d'action réflexe, agit<br />
la propagan<strong>de</strong> faite dans le pays par les hom-<br />
mes, par les citoyens <strong>de</strong> bonne volonté.<br />
» C'est par la Ligue, grâce à la Ligue, que<br />
l'école laïque a réussi dans ce pays ; c'est par<br />
, la Ligue qu'elle s'est développée : c'est par<br />
'elle que son enseignement a fini par rayonner<br />
sur le pays ; et si aujourd'hui la République<br />
est sortie triomphante d'une gran<strong>de</strong> bataille<br />
dont l'issue nous inquiétait tous, c'est parce<br />
que la laïcité a triomphé ; et dans cette vic-<br />
toire, vous <strong>de</strong>vez prendre une place d'honneur,<br />
car vous l'avez bien méritée par votre action<br />
dans le passé. »<br />
Les miîSecina aîiénîsîss<br />
Lille, 5 août.<br />
Le congrès <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins aliénistes et neuro-<br />
logistes continue ses travaux. A la séance du<br />
matin, présidée par M. le docteur Grasset, ont<br />
été faites les diverses communications con-<br />
cernant la psychiatrie et la neurologie. Les<br />
congressistes ont procédé ensuite à l'élection<br />
du bureau pour le congrès <strong>de</strong> 1907. Ont été<br />
élus : prési<strong>de</strong>nt, M. Prévost, <strong>de</strong> Genève, et<br />
vice^prési<strong>de</strong>nt, M. Helier, <strong>de</strong> La Roehe-sur-<br />
Yon. Le prochain congrès se tiendra à Ge-<br />
nève. Les congressistes ont décidé, en outre,<br />
que le congrès <strong>de</strong> 1908 sera présidé par M.<br />
Heller.<br />
La séance <strong>de</strong> l'après-midi a été présidée par<br />
M. Anthaume, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, et a été consa-<br />
crée à la discussion du rapport <strong>de</strong> M. le doc-<br />
teur Lerov, <strong>de</strong> Ville-Evrard, sur la responsa-<br />
bilité <strong>de</strong>s hystériques. Ont pris part à la -dis-<br />
cussion, particulièrement intéressante, MAI.<br />
Grasset, Régis, Duprez, Williams, Joire et<br />
Drouineau.<br />
MM, Grasset et Régis, après avoir fait l'élo-<br />
ge du rapport très documenté <strong>de</strong> M. le docteur<br />
Leroy, se sont déclarés complètement hos-<br />
tiles à la thèse <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier 'concernant les<br />
resiDonsabiiités <strong>de</strong>s hystériques.<br />
M. Lerov dit en effet que chez ces mala<strong>de</strong>s<br />
la responsabilité est partlelile, tandis que M.<br />
Grasset veut qu'elle sbit atténuée.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt du congrès estime que l'on ne<br />
peut infliger <strong>de</strong>s peines corporelles à <strong>de</strong>s cri-<br />
minels hystériques ni les interner dans <strong>de</strong>s<br />
asiles d'aliénés.<br />
— Il faut, dit-il. construire <strong>de</strong>s asiles-pri-<br />
sons où, tout en accomplissant leur peine, les<br />
mala<strong>de</strong>s pourront suivre un traitement. M.<br />
Drouineau combat les arguments <strong>de</strong> M. Gras-<br />
set en disant oue ce serait inhumain d'enfer-<br />
mier dans une prison <strong>de</strong>s êtres irresponsables.<br />
Le Sisic-n à BresS<br />
Paris, 5 août<br />
Voici, à titre documentaire ,1a dépêche que<br />
le Temps reçoit sur la réunion du congrès du<br />
Sillon à Brest :<br />
a Brest, 5 août.<br />
» Le congrès du Sillon s'est ouvert ce ma-<br />
tin <strong>de</strong>vant '300 assistants, dont trois ou quatre<br />
prêtres.<br />
B M. Sangnier a dit qu'il se soumettait à la<br />
décision <strong>de</strong> l'évêque <strong>de</strong> Quimper, interdisant<br />
aux prêtres <strong>de</strong> venir dans les réunions du Sil-<br />
lon. Le Sillon, a-t-il ajouté, continuera son<br />
œuvre en se passant <strong>de</strong>s prêtres.<br />
» A midi a eu lieu un banquet suivi d'une<br />
conférence publique. »<br />
o Brest, 5 août.<br />
» Le congrès du Sillon s'est tenu aujour-<br />
d'hui à Brest, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Marc<br />
Sangnier, Mgr l'évêque <strong>de</strong> Quimper ayant in-<br />
terdit aux prêtres du diocèse d'y assister, lo<br />
Sillon a décidé par un ordre du jour <strong>de</strong> le<br />
Orange, 5 août.<br />
Hier soir ont commencé les fêtes d'Orange<br />
par la tragédie nouvelle <strong>de</strong> MM. Limel et<br />
Rieux, Polycucte, tragédie inspirée <strong>de</strong>s tra-<br />
ductions grecques, et qui a obtenu un franc<br />
succès. L'œuvre <strong>de</strong> Corneille, Polycucte, a été<br />
également représentée pour le tricentenaire<br />
<strong>de</strong> notre grand tragique.<br />
La gî'ève généraie<br />
Saint-Péterbourg, 5 août.<br />
Par suite <strong>de</strong> la grève, il n'a paru, aujour-<br />
d'hui, à Samt-Pétersbourg, que le peters-<br />
bourgsky-Listok, la Xovoie-Vremia et ie Svet.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier journal contient- une énergique<br />
protestation contre l'organisation <strong>de</strong> ta grève<br />
politique dont le but immédiat est <strong>de</strong> mani-<br />
fester <strong>de</strong> la sympathie pour les récentes mu-<br />
tineries militaires.<br />
En dépit <strong>de</strong> l'annonce <strong>de</strong> ia grève, la circu-<br />
lation dos fiacres continue. Hier, aucun désor-<br />
dre, grave ne s'est produit. Il y a eu seule-<br />
ment <strong>de</strong> -légers conflits entre les émeutiers<br />
réunis en mœtings et les troupes, quHes ont<br />
dispersés. Une centaine d'individus ont été<br />
arrêtés, la plupart pour entraves à la liberté<br />
du travail.<br />
La ville est calme aujourd'hui. La pluie<br />
tombe en abondance. La police a saisi, hier,<br />
à Kiew, chez l'ex-sous-lieute-naîït Konovalow,<br />
sept bombes fortement chargées.<br />
Saint-Pétersbourg, 5 août.<br />
On a opéré dans la localité suburbaine <strong>de</strong><br />
Lesnoi, 18 arrestations politiques importantes.<br />
Pendant la perquisition, l.es troupes qui cer-<br />
naient le local ont tiré sur^<strong>de</strong>s individus qui<br />
s'enfuyaient.<br />
Usant toujours du bluff et inquiets <strong>de</strong> la<br />
tournure que prennent pour eux les événe-<br />
ments, les milieux révolutionnaires préten<strong>de</strong>nt<br />
que <strong>de</strong>s résolutions décisives seront prises <strong>de</strong>-<br />
main au sujet <strong>de</strong> la continuation et <strong>de</strong> l'éten-<br />
due <strong>de</strong> la grève. La police a» fermé cette nuit<br />
le local du syndicat <strong>de</strong>s typographes d'où est<br />
parti le signal do la grève <strong>de</strong> cette corpora-<br />
tion.<br />
Une nouvelle bomba<br />
Moscou, 5 août.<br />
Une bombe a fait explosion à la station du<br />
chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Kazan. Il y a eu <strong>de</strong>ux tués<br />
et un blessé.<br />
Moscou, 5 août.<br />
Les <strong>de</strong>ux vidâmes <strong>de</strong> la bombe <strong>de</strong> la station<br />
du chemin <strong>de</strong> feT <strong>de</strong> Kazan à Moscou, sont<br />
les <strong>de</strong>ux individus qui l'avaient jetée U n'y<br />
a eu qu'un gar<strong>de</strong> blessé.<br />
Le cabines Stelyplne<br />
Moscou, 5 août.<br />
A son retour <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg, M.Gouch-<br />
koff, l'un <strong>de</strong>s chefs du parti octobristo, à<br />
qui on avait offert un portefeuilie dans, le ca-<br />
binet Stolypine, déclara que les négociations<br />
pour l'établissement d'un ministère non bu-<br />
reaucratique sont temporairement Tompues,<br />
car -<strong>de</strong>s divergences d'opinions se sont éle-<br />
vées au sujet <strong>de</strong>s mesures que le cabinet <strong>de</strong>-<br />
vrait prendre.<br />
Les non bureaucrates <strong>de</strong>mandaient l'exécu-<br />
tion immédiate <strong>de</strong> réformes, afin <strong>de</strong> prouver<br />
au peuple les tendances libérales du cabinet.<br />
M. Stolypine était parfaitement d'accord que,<br />
<strong>de</strong>s réformes étaient nécessaires, mais il a dé-<br />
claré qu'il lui fallait du temps pour les mettre<br />
en vigueur.<br />
A Cronsfadi<br />
Saint-PétersbouTg, 5 août.<br />
Le 18° équipage <strong>de</strong> la flotte, étant <strong>de</strong>venu<br />
suspect, a reçu l'ordre, au réveil, <strong>de</strong> partir im-<br />
médiatement <strong>de</strong> Cronstadt ; son départ a été<br />
surveillé par la troupe.<br />
Les fausses ncstveUee<br />
Saint-PétersbouTg, 5 août.<br />
On vient d'avoir une nouvelle preuve <strong>de</strong> l'a-<br />
bus que font les organisations révolutionnai-<br />
res <strong>de</strong>s fausses nouvelles pour essayer d'en-<br />
traineï l'opinion. En effet, on déclare officieu-<br />
sement que la nouvelle d'une mutinerie au<br />
camp d'iartilleTie <strong>de</strong> RembeTtoff, près <strong>de</strong> Var-<br />
sovie, est sans fon<strong>de</strong>ment.<br />
La circulation <strong>de</strong>s tramways et <strong>de</strong>s bateaux<br />
à Saint-Pétersbourg est complète, malgré les<br />
attentais dirigés contre eux, ce matin^ par<br />
<strong>de</strong>s terroristes à la sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s comités révolu-<br />
tionnaires. Le fonctionnement <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong><br />
fer est régulier. Tout porte à croire que le<br />
mouvement gréviste est en tram d'échouer.<br />
traduire à Rome, <strong>de</strong>vant la congrégation <strong>de</strong>s<br />
évêques. »<br />
Les sténcgrapïiss<br />
Lyon, 5 août.<br />
Le congrès <strong>de</strong> sténographie s'est ouvert hier<br />
après-midi : parmi les délégués se trouvent<br />
MAI. Buisson, Estoupizard, sténographes <strong>de</strong> la<br />
Chambre dos députés ; Canet, <strong>de</strong> Limoges ;<br />
Simon, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Le congrès a discuté di-<br />
verses questions concernant l'organisation <strong>de</strong>s<br />
sociétés âe sténographie et a décidé que le<br />
prochain congrès se tiendrait à Limoges en<br />
1907,<br />
La conférence panarr.éricaina<br />
Rio-<strong>de</strong>-Janeiro, 5 aofrt.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la conférence panaméricaine<br />
a notinmé une commission spéciale dans la<br />
quelle toutes les Républiques américaines in<br />
téressées sent représentées à l'effet d'étudier<br />
la question <strong>de</strong> la création d'une commission<br />
permanente pour les chemins <strong>de</strong> fer pananié-<br />
ricains.<br />
flaire d'Espioenage<br />
Parts, 5 août.<br />
Nous avons dit, hier, qu'une perquisition<br />
avait été faite au domicile <strong>de</strong> Tourdias. Outre<br />
les documents que l'on sait, le juge a saisi plu-<br />
sieurs paquets <strong>de</strong> lettres, <strong>de</strong>s brochures, un pe-<br />
tit appareil photographique, 4 sur 4, et enfin,<br />
dissimulées dans l'angle obscur <strong>de</strong> la pièce,<br />
<strong>de</strong>ux cartes d'état-anajor <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> l'Est<br />
et que Tourdias avait coloriées, lui-même.<br />
Mais ces documents sont <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> valeur au<br />
point <strong>de</strong> vue stratégique, tandis que la pièce<br />
saisie à Blainville est d'une gran<strong>de</strong> importun-<br />
ce.iaie est conserve© dans 3-es bureaux <strong>de</strong> ]a di-<br />
^gxuaa. ieeveîi3. — Deux morts<br />
Un terrible acci<strong>de</strong>nt a jeté un profond émoi<br />
aux carrières d'extraction <strong>de</strong> terre g'iaise, ex-<br />
ploitées par Mme Ousteau et C'«, situées au<br />
bas <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> Piélat, sur la commune <strong>de</strong><br />
Barbazan (Hautes-Pyrénées) .<br />
Par un concours <strong>de</strong> circonstances qu'il était<br />
impossible <strong>de</strong> prévoir, 15 mètres cubes environ<br />
<strong>de</strong> terre se sont décollés, ense velissant cinq ou-<br />
vriers qui travaillaient à cet endroit. Les se-<br />
1 cours s'organisèrent aussitôt ; mais ce n'est<br />
qu'après trois quarts d'heure d'un pénible tra-<br />
vail qu'on parvint à retirer les cinq hommes<br />
i dont <strong>de</strong>ux étaient morts, <strong>de</strong>ux grièvement<br />
l blessés et le <strong>de</strong>rnier à peu près in<strong>de</strong>mne.<br />
Les morts sont : Fitre, 30 ans, marié, père<br />
<strong>de</strong> trois enfants, et Lacassagne, 25 ans, tous<br />
, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> Barbazan.<br />
' M. le marquis, <strong>de</strong> Castelbajac, maire, s'est<br />
transporté sur les lieux et a pris toutes les<br />
mesures que comportaient ces tristes circons-<br />
tances.<br />
Avec un véritable dévouement, il a fait<br />
transporter les cadavres dans Jeur famille. Les<br />
blessés sont : Tondou, 45 ans ; Tamanoze, 55<br />
ans, et Petouîel, tous trois <strong>de</strong> Sôméac. MM.<br />
tes docteurs Bargez et Lansac leur ont pro-<br />
digué les soins les plus empressés, La car-<br />
rière n'était ouverte que <strong>de</strong>puis six mois seule-<br />
ment. L'éboulement s'est produit à la suite <strong>de</strong><br />
la sécheresse persistante qui a déterminé <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>s crevasses dans le-sol.<br />
Un prêtre assassiné<br />
Chartres, 5 août.<br />
Voici <strong>de</strong>s détails complémentaires sur la<br />
mystérieuse disparition do M. l'abbé Delarue,<br />
curé <strong>de</strong> Chatenay, signalée dans uno précé-<br />
<strong>de</strong>nte dépêche :<br />
Chatenay est une petite commune d'Eure-<br />
et-Loir, dans le canton d'Anneau.<br />
M. Joseph Delarue était âgé <strong>de</strong> 35 ans. Il<br />
quitta son presbytère le lundi 23 juillet et an-<br />
nonça à ce moment son départ pour Paris,<br />
où il avait quelques courses urgentes à faire.<br />
Il <strong>de</strong>vait être <strong>de</strong> retour le mercredi matin au<br />
plus tard. Depuis, on est absolument sans<br />
nouvelles <strong>de</strong> lui.<br />
Le frère du disparu a pu apprendre, cepen-<br />
dant, que M. l'abbé Delarue avait été vu, dans<br />
la soirée <strong>de</strong> mardi, à Etampes. Vers 8 heures<br />
du soir, il est monté .à bicyclette et s'est dis-<br />
posé à quitter cette <strong>de</strong>rnière ville pour rejoin-<br />
dre sa cure. C'est <strong>de</strong>puis ce moment que sa<br />
trace a été perdue.<br />
On a trouvé, près du petit hameau <strong>de</strong> Lon-<br />
guetoi.se, sur la route <strong>de</strong> Chalo-Saint-Mars, un<br />
chapeau <strong>de</strong> prêtre : la partie supérieure <strong>de</strong><br />
cette coiffure, qui était pendue à une haie,<br />
porte une déchirure triangulaire paraissant<br />
avoir été faite à l'ai<strong>de</strong> d'un instrument tran-<br />
chant. La coiffe intérieure est rouge, comme<br />
si elle venait d'être imbibée <strong>de</strong> sang. Enfin,<br />
le chapeau porte la maraue suivante : « De-<br />
comte, grand séminaire " <strong>de</strong> Chartres ». Et<br />
c'est précisément là que M. l'abbé Delarue<br />
achetait ses chapeaux.<br />
Mardi <strong>de</strong>rnier, on l'a vu passer à bicyclette<br />
sur la route <strong>de</strong> Ghalo-Saint-Mars. A i'avant<br />
<strong>de</strong> sa machine il avait disposé un paquet <strong>de</strong><br />
livres. Cet endroit -est éloigné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux kilomè-<br />
tres du lieu où le chapeau a été retrouvé.<br />
M. l'abbé Delarue a modifié son itinéraire<br />
ce jour-tlà : habituellement, il passait par Mé-<br />
robert. Mardi <strong>de</strong>rnier, il a emprunté la vallée<br />
<strong>de</strong> Ghalon-Moulineux, et c'est aux abords<br />
d'un étang qui se trouve en cet endroit qu'il<br />
a dû être attaqué.<br />
Le curé <strong>de</strong> "Chatenay s'occupait beaucoup<br />
dçeuvres charitables. On savait, dans la con-<br />
trée, que lorsqu'il se rendait à Paris, il en<br />
rapportait <strong>de</strong> l'argent. Des gens au courant<br />
<strong>de</strong> ce fait ont dû l'attendre au passage et l'as-<br />
sassiner pour le dévaliser. Ils ont ensuite dis-<br />
simule le cadavre et la bicyclette dans quelque<br />
corn <strong>de</strong> bois, ou bien les ont précipités dans<br />
letang.<br />
Un satyre condamné à mort<br />
Meurthe-et-Moselle, 5 août,<br />
La Cour d assises <strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle<br />
vient <strong>de</strong> juger une affaire qui a causé dans<br />
toute la région une émotion profon<strong>de</strong>.<br />
Lacuse, Jules Drouot, journalier, 26 ans, a<br />
été condamné à mort pour avoir violenté puis<br />
assasine <strong>de</strong> plusieurs coups <strong>de</strong> couteau' dans<br />
le ventre uno jeune fille, Mlle Dufour qu'il<br />
-avait rencontrée sur une route et qu'il fit<br />
-choir <strong>de</strong> bicyclette.<br />
tante" 101 ' Ûe îvUle Dui