dis raconte moi la bible pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

Avec une harpe et une fronde
(1 Samuel 16-18)
Quand le vieux Jessé de Bethléem vit arriver chez lui Samuel le prophète, il se demanda quelle
révélation devait encore troubler sa vie déjà bien remplie. Samuel ne dit d’abord pas quelle mission il
avait reçue du Seigneur, mais il passa en revue les sept fils de Jessé, tous plus solides, noueux et
résistants les uns que les autres, habitués à vivre à la dure dans le désert proche, à la recherche
d’herbe et d’eau pour les troupeaux de leur père.
En observant attentivement le regard bleu de l’un, la tignasse rouille de l’autre, la mâchoire
carnassière d’un troisième, il se disait à chaque fois Voilà qui ferait un bon roi pour Israël !, mais à
chaque fois la voix du Seigneur répliquait Non ! Ne te laisse pas impressionner par son bel aspect, tu
regardes le visage, moi je regarde le cœur !
Jessé, dit Samuel, n’as-tu pas d’autres fils ? Restait le plus jeune. Il est trop petit, je veux en
faire un berger. Il ne sait rien faire d’autre, dit Jessé, personne ne sait ce qu’il veut !
David se présenta, avec ses seize ans, sa chevelure en grappes sur les épaules, sa toque de cuir
moulue par la pluie et tannée par le soleil, les mains écorchées par la taille du bois. Quand il entra en
criant Qu’est-ce qu’il y a ?, Samuel entendit le rire satisfait du Seigneur et répondit : Mon petit, il
faut apprendre à devenir roi ! Mets-toi à genoux que je te donne l’esprit du Seigneur !
Et David se prépara. Une occasion se présenta, qu’il ne manqua pas, de rejoindre la cour. On
cherchait un musicien. David s’était toujours entraîné, tandis qu’il gardait les troupeaux, pendant les
longues soirées d’été ou à la veillée avec les amis des alentours. Il était connu dans la région. Il entra
ainsi au service de la cour. Nourri, logé, il jouait quand on le lui commandait, se demandant ce que
cette place avait à faire avec l’ordre de Samuel Apprends à devenir roi ! , se répétait-il, Roi de la
harpe, peut-être !
En ce temps-là, le royaume était en guerre avec les voisins, les Philistins. Installés des deux
côtés de la vallée du Térébinthe, les deux camps s’insultaient à qui mieux mieux.
Un matin sortit du camp ennemi une espèce de géant, portant casque de bronze, cuirasse à
écailles, cuissard, javelot et bouclier : il s’appelait Goliath. Il se mit à provoquer toute l’armée
d’Israël pour qu’elle lui oppose son champion.
Les frères de David étaient militaires et lui, leur rendait souvent visite pour leur apporter
quelques victuailles afin d’agrémenter l’ordinaire.
David se glissa au premier rang pour voir Goliath et entendre ses insultes. Son sang ne fit qu’un
tour. N’écoutant que sa générosité, il s’écria : Courage ! mes amis ! Je suis prêt à combattre contre
lui ! Mais ce fut la même histoire : Tu n’es qu’un enfant, tu es trop jeune, tu n’as aucune expérience,
c’est impossible ! David qui allait résolument sur ses dix-huit ans, se dit qu’il était malheureux d’être
toujours remballé, mais que, s’il reculait cette fois-ci, il reculerait toujours ! Alors il répliqua devant
toute la cour : Laissez-moi essayer, et avec l’aide du Seigneur nous vaincrons !
Maintenant il ne pouvait plus se dédire : on le prit au mot.
On voulut le charger d’armure et de cuirasse, de casque et d’épée. Mais il ne pouvait plus
avancer. Il s’en débarrassa, enfila son cuir et prit son sac à l’épaule, après y avoir mis sa fronde de
berger et cinq cailloux bien ronds.
David avança dans la vallée à la rencontre de Goliath qui se mit à le railler et l’insulter. David ne
dit que quelques mots : Je combats au nom du Seigneur. C’est lui qui te frappera par ma main. Tu es
déjà perdu. Puis, calmement, il prit une pierre dans son sac et la lança avec sa fronde ; il atteignit
Goliath au front où la pierre pénétra et le champion tomba face contre terre. David se jeta sur
Goliath, lui arracha son épée et lui trancha la tête.
Voilà comment David n’hésita pas à se prendre au sérieux une bonne fois pour toutes : il
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