dis raconte moi la bible pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Avez-vous déjà observé une carte de Palestine ? Entre Nazareth au nord, dans la Province de
Galilée, près du lac de Tibériade, et Jérusalem, la capitale, plus au sud dans la province de Judée, à
la hauteur de la Mer Morte, il y a environ cent kilomètres à vol d’oiseau. Entre la Galilée et la
Judée, se trouve la Samarie, autre province qui n’aimait pas beaucoup les étrangers. Pour aller de
Nazareth à Jérusalem, il existe trois routes : on peut soit longer la mer Méditerranée, soit descendre
les rives du Jourdain, ou encore traverser les collines de Samarie. C’est cette dernière route, la plus
courte, que prenaient en général les caravanes qui montaient vers Jérusalem, la ville sainte, à
l’occasion du pèlerinage de la Pâque.
En plein centre de la Samarie, à Sichem, se trouve un immense puits : exactement à mi-chemin
entre Nazareth et Jérusalem, endroit intéressant pour faire une halte, abreuver chameaux, chevaux
et ânes et passer la nuit. Ce puits est ancien : c’est Jacob qui l’avait creus, il y a plus de 3 500 ans,
pour ses propres troupeaux.
Mais vous ne savez peut-être pas qui est Jacob. C’est vraiment quelqu’un d’extraordinaire : le
petit-fils d’Abraham ! Abraham, ça vous dit quelque chose : c’est l’homme qui avait quitté son pays
du Golfe Persique, parce que Dieu lui avait dit d’aller s’installer de l’autre côté, près de la mer
Méditerranée. Abraham avait eu un fils dans sa vieillesse : Isaac, qui avait eu à son tour deux fils,
des faux-jumeaux : Esaü et Jacob. Ces deux-là étaient de vrais frères ennemis. Un autre jour peutêtre
je vous raconterai leurs aventures. Toujours est-il que Dieu avait choisi Jacob pour prendre la
suite d’Isaac son père et d’Abraham son grand-père. Et Jacob devint puissant : un jour, il changera
de nom, il s’appellera Israël, son propre nom et celui de son peuple. C’est lui qui avait creusé ce
puits, où le jeune Jésus campait donc ce soir-là, au milieu de la caravane avec Marie et Joseph.
Il faut vous dire que, d’après la loi juive, un garçon est majeur à douze ans. C’est-à-dire qu’à
douze ans, il n’est plus un enfant, mais un adulte responsable. Et comme le peuple juif est un peuple
très religieux, chaque garçon, à douze ans, devait aller à Jérusalem, dans le Temple, pour fêter seul
- il le fallait - l’anniversaire de la Libération d’Égypte, datant de quelque mille trois cents ans
auparavant. Vous vous rappelez certainement : le Pharaon, Moïse, les douze plaies d’Égypte et le
fameux passage de la Mer Rouge, où les armées égyptiennes se noyèrent, tandis que les Hébreux
s’enfuyaient dans le désert !
Jésus avait donc douze ans cette année-là ! Pour la première fois, il allait faire quelque chose
qui le mettrait au rang des adultes. Je ne sais pas moi : pour vous en rendre compte aujourd’hui, il
faudrait comparer avec un jeune qui atteint seize ans et qui ne serait plus obligé par la loi d’aller à
l’école, ou bien avec un jeune qui atteint sa majorité et qui aurait le droit, s’il le désire, soit de se
marier sans l’accord de ses parents, soit de quitter la maison familiale, sans rendre de compte à qui
que ce soit. C’est comme une sorte de passage à la vie adulte, un changement radical dans
l’existence, une nouvelle façon d’envisager le monde et la société.
Jésus n’était plus un enfant. Jusqu’à présent, il faisait exactement ce qu’on lui disait de faire. Il
n’avait rien à dire. Il obéissait. C’était normal. Il y a comme ça un temps où les autres disent ce que
nous avons à faire : nos parents, nos éducateurs, nos professeurs, nos aînés. Pour Jésus, c’était la
même chose. Et chacun comprend que c’est nécessaire, parce que c’est naturel. Et c’est bien ainsi :
ça nous aide, ça nous forme, ça nous apprend !
Mais voilà qu’au retour, à la fin du pèlerinage et du séjour à Jérusalem, Jésus décide de rester
plus longtemps. Il estime qu’il doit rester encore un peu. Par lui-même, sans demander à ses
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