dis raconte moi la bible pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

Juda & Tamar L’amour pervers
Gn 38,1-30 ; 49,8-13
Juda était le quatrième fils que Léa avait donné à Jacob. Son destin (prophétisé par son père sur son lit
de mort, en Égypte, au temps de Joseph, le onzième fils, lors de la grande bénédiction rituelle) en fait
un héros fabuleux ! Écoutez plutôt :
Juda, toi, tes frères te loueront,
ta main est sur la nuque de tes ennemis,
et tes frères s‘inclineront devant toi.
Juda est un jeune lion, retour de la chasse.
Le voici accroupi comme le roi des animaux :
qui l’obligera à se lever ?
Le sceptre ne s’éloignera pas de Juda,
ni son bâton de chef d’entre ses pieds
jusqu’à ce que le tribut lui soit apporté
et que les peuples lui obéissent !
Il lie son ânon à la vigne,
il lave son vêtement dans le sang du raisin,
ses yeux sont troubles de vin
et ses dents sont blanches de lait !
C’est en effet de son nom que dériveront et le nom de la province autour de Jérusalem, la Judée ; et le
nom du croyant, juif. Ce dernier nom désignera bientôt non seulement tous ceux qui croient en Yahvé,
mais aussi toute la nation. C’est dire l’importance de cette tribu et de son ancêtre.
Pendant que la famille de Jacob était installée à Sichem, et après que les onze frères, dont Juda,
eussent plongé dans la conjuration de supprimer Joseph - ce qui se serait produit sans l’intervention du
premier-né, Ruben, qui plaida sa cause pour l’amour de leur père -, il arriva que Juda voulut faire clan
à part, et il prit distance vis-à-vis de la famille. Il se lia d’amitié avec un homme d’Adullam du nom de
Hira. Il y rencontra la fille d’un Cananéen nommé Shua... et il la prit pour femme.
Il eut un premier fils qu’il appela, Er ; puis un second, Onân. Et puis un troisième, Shéla. Tout ceci se
passait à Kezib.
Le temps passa… Et quand ce fut le moment, Juda choisit pour son fils premier-né, Er, une épouse du
nom de Tamar. Mais Er menait une mauvaise vie, et il déplut à Yahvé ! Er mourut !
Alors Juda dit à Onân, le puîné : Remplis ton devoir de beau-frère et donne un descendant à ton frère,
puisqu’il n’est plus !
En effet, d’après la coutume, quand un homme mourait sans postérité, il revenait à son frère de la lui
assurer ! Mais, ce que disait la coutume, et ce que savait fort bien Onân, c’est que cette « postérité
assurée » ne pouvait en aucun cas être la sienne propre, mais légalement celle de son frère auquel il se
substituait dans le lit de la veuve, sa belle-sœur !
Et ainsi chaque fois qu’il avait un rapport avec Tamar, il se retirait juste avant l’éjaculation, et laissait
sa semence se perdre.
Cela non plus ne plaisait pas à Yahvé. Onân mourut à son tour !
Alors Juda dit à sa belle-fille : Écoute, retourne comme veuve chez ton père, en attendant que
grandisse mon dernier fils Shéla ! En fait il ne voulait pas que Shéla connaisse le même sort que ses
frères. Tamar s’en retourna donc à la maison paternelle.
Bien des jours passèrent, et la femme de Juda - mère de Shéla, donc belle-mère de Tamar -, mourut.
Après le temps de deuil rituel, Juda monta à Timna avec Hira, son ami d’Adullam, pour la tonte des
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