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dis raconte moi la bible pdf - Vincent-Paul Toccoli a-nous-dieu-toccoli

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Préface de <strong>la</strong> première édition, 1982<br />

Il était une fois…<br />

Il était une fois un manuscrit qui parvint aux éditions du Centurion sur mon bureau de responsable de <strong>la</strong><br />

collection « Champs nouveaux ».<br />

En souvenir de mon grand-père<br />

J’ai toujours aimé les contes. Et je me souviens de ces années d’enfance où mon grand-père me racontait, le<br />

soir à <strong>la</strong> veillée, les Grimms Märchen, les contes des frères Grimm 1 , qu’il me traduisait du texte original<br />

allemand. J’ai encore sous les yeux, annoté et paraphé de sa main, son livre à couverture rouge toilée, dans<br />

une édition parue en France en 1908 à l’intention des Cours moyens de Langues vivantes et « conforme aux<br />

Programmes officiels et Instructions ministérielles du 31 mai 1902 ».<br />

C’est donc avec avidité et p<strong>la</strong>isir que j’ai pris connaissance du manuscrit de <strong>Vincent</strong>-<strong>Paul</strong> <strong>Toccoli</strong>, Si <strong>la</strong> Bible<br />

m’était contée 2 . Je suis entré comme naturellement et spontanément dans <strong>la</strong> lecture de ces textes bibliques<br />

écrits à <strong>la</strong> façon de « contes ». C’est une première raison - sentimentale, je le confesse - qui m’a incité à<br />

envisager <strong>la</strong> publication de ce livre.<br />

Contre l’impérialisme du rationnel<br />

Déjà autrefois, P<strong>la</strong>ton (428 -347 avant Jésus-Christ), en digne <strong>dis</strong>ciple de Socrate, proposait dans ses écrits<br />

philosophiques sur <strong>la</strong> formation politique que les futurs citoyens de <strong>la</strong> République soient initiés à <strong>la</strong> vie civique<br />

par le biais des récits de contes plutôt que par l’expérience de faits vécus et d’enseignements rationnels. Et un<br />

autre philosophe grec, Aristote (384 -322 avant Jésus-Christ), précepteur d’Alexandre le Grand, le futur roi de<br />

Macédoine, <strong>dis</strong>ait également à <strong>la</strong> même époque que « l’ami de <strong>la</strong> sagesse est aussi l’ami des contes ».<br />

Aujourd’hui, le monde moderne semble au contraire ne plus aimer, ni apprécier les contes.<br />

D’une part, notre monde standar<strong>dis</strong>é et taylorisé <strong>la</strong>isse peu de p<strong>la</strong>ce au rêve. À notre époque dite « de<br />

consommation », il faut non rêver, mais produire. « L’imagination au pouvoir », ce slogan de mai 1968 a fait<br />

long feu et ne semble plus quinze ans après qu’un cri d’impuissance dans notre société d’énarques et de<br />

technocrates. Des spécialistes de l’enseignement créent des livres de c<strong>la</strong>sse, abécédaires et syl<strong>la</strong>baires, pour<br />

enseigner <strong>la</strong> technique de lecture. Des techniciens de <strong>la</strong> littérature enfantine <strong>la</strong>ncent des ouvrages d’initiation<br />

scientifique pour informer les enfants des dernières découvertes des savants. Des fabricants inventent des<br />

jouets sophistiqués pour leur permettre de faire le plus rapidement possible l’apprentissage des techniques de<br />

manipu<strong>la</strong>tion. Des éducateurs de presse enfantine s’ingénient à ouvrir rationnellement leur cerveau aux<br />

dimensions du monde. Des dessinateurs de bandes dessinées multiplient les ouvrages qui montrent « comment<br />

c’est vrai ». Bref de tous côtés, on informatise, on technicise, on uniformise, on rationalise l’esprit de l’enfant<br />

Tout ce<strong>la</strong>, pendant qu’à l’autre bout de <strong>la</strong> chaîne, d’autres spécialistes, psychologues et pédiatres, proc<strong>la</strong>ment<br />

le respect de leur imagination et de leur imaginaire.<br />

En conséquence et d’autre part, dans ce monde technicisé et rationalisé, des adultes, parents et éducateurs,<br />

sont devenus méfiants à l’égard des contes. « C’était bon pour autrefois, on ne croit plus aujourd’hui au Père<br />

Noël. » Les contes sont malsains, <strong>dis</strong>ent les uns, parce qu’ils ne présentent pas un tableau « vrai » de <strong>la</strong><br />

réalité. Il ne faut pas, prétendent d’autres, mentir aux enfants en leur racontant des événements fantastiques<br />

qui n’ont jamais existé. Certains craignent que les enfants ne se <strong>la</strong>issent emporter sur les ailes de leurs<br />

fantasmes, ne se réfugient dans l’imaginaire et ne tombent dans l’affabu<strong>la</strong>tion. Ceux-là redoutent que cette<br />

plongée dans le monde des contes, des mythes et des rêves ne les démobilise loin de <strong>la</strong> réalité journalière et du<br />

« vécu quotidien ». Enfin, il en est qui considèrent qu’au siècle de l’atome, des ordinateurs et des engins<br />

supersoniques, cette littérature de l’enchantement est par trop démodée.<br />

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1. Wilhelm-Karl GRIMM (1736-1859) et Jakob-Ludwig GRIMM (1785-1863) publièrent leurs Kinder-und<br />

Hausmärchen en 1812 et 1815<br />

2. J’avais éprouvé le même intérêt pour le livre de Bruno BETTELHEIM, Psychanalyse des contes de fées (Ed.<br />

Robert Laffont, Coll. Réponses, 1976) que j’ai présenté dans <strong>la</strong> revue Temps et Paroles (2 e trimestre 1977 pp.<br />

59-63). Cet écrivain est d’ailleurs l’un des initiateurs de l’auteur que <strong>nous</strong> présentons ici et donc en quelque<br />

sorte à l’origine du présent ouvrage.<br />

2

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