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24 LA RÉGION DU TCHAD ET DU OUADAÏ
la jeune épouse. Si, au contraire, le mari a été déçu, il jette
le pagne nuptial aux pieds de ses beaux-parents et le mariage
peut être rompu : les parents sont alors accablés de honte
et, en cas de rupture, ils doivent restituer la dot.
Chez les Arabes assez purs de la région du Nord ( Arab
houmr)1 les mœurs sont plus sévères que chez les Arabes
métissés des pays du Sud (Arab zourq)'1
Choa du Bornou, par exemple,
Les femmes des
ne savent pas toujours se
garder de la licence des mœurs qui règne dans ce pays, et
certaines d'entre elles se conduisent comme les plus débau
chées Bornouanes.
Le complice de la femme adultère peut être puni d'une
amende. Quanta la femme, si sa conduite ne s'améliore pas,
elle est répudiée par son mari. Le divorce est prononcé par
le faqih : s'il est prononcée en faveur du mari, la dot est
remboursée; dans le cas contraire, elle reste acquise aux
parents de la femme. Si les torts sont communs, la femme
ne restitue qu'une partie de la dot.
Les femmes arabes, comme toutes les autres femmes indi
gènes du pays, sont habillées d'un simple pagne,
attaché à
la ceinture ou au-dessus des seins; le mari, peu généreux, le
leur laisse user jusqu'à la corde. Ce vêtement n'est générale
ment propre que quand il est neuf1. Dans certaines tribus
nomades, les femmes portent une peau de mouton autour
des reins.
point de vue, une très grande solidarité entre habitants d'un même village
ou d'un même campement) : les femmes et les jeunes filles se réunissent
alors en dehors des cases, dans la direction prise par les hommes, se
rangent en ligne et commencent à pleurer et à se lamenter par antici
quittes pation, d'ailleurs à sécher immédiatement leurs larmes si aucun
événement fâcheux ne s'est produit.
1. Arabes rouges.
2. Arabes gris.
3. « D'une façon générale, les vêtements misérables des femmes
choua sont d'une malpropreté révoltante et semblent avoir été trempés
dans l'huile ou dans du beurre fondu ». Foureau.