dossier | travailler <strong>2.0</strong> l’écriture installent donc leurs ordinateurs portables àdegrandes tables communes pour faire avancer leurs projets. «<strong>Le</strong>but pour eux est de tirer parti de cet environnement, expose Richard Collin, professeur àGrenoble Ecole de Management. Ce sontdes lieux où des talents d’horizons divers se rencontrent etéchangent, ce qui permet d’accélérer la créativité.» En France, le premier espace de coworking, LaCantine, avulejour en 2008, à Paris. <strong>Le</strong> caractère «collaboratif» deces espaces est mis en avantpar leurs concepteurs. «<strong>Le</strong>s résidents viennent pour faire partie d’une communauté, et l’organisa- 14 / <strong>Le</strong> <strong>Monde</strong> Campus lundi 18 mars2013 tion en open space leur permet de se connecter facilement», résume Nicolas Bard, cofondateur d’ICI Montreuil. La sémantique employée en ditlong sur l’objectif poursuivi :ils’agit niplus nimoins de redonner une dimension réelleaux agoras virtuelles qui se sont développées sur le Webces dernières années. La mutualisation des compétences qui en découlepermet de résoudre des petits problèmes du quotidien –unvoisin de table pourra vous expliquer comment intégrer tel fichier sur tel logiciel –, mais elle permet également dedévelopper ses réseaux professionnels et, in fine, son en France,une formuleencoreconfidentielle avant de Fonder leur plateforme collaborative, Cécilia Durieu, Tahir Iftikhar et Olivier Brun se sont heurtés àune difficulté fréquente parmi les entrepreneurs :laquête d’un bureau. Ils décident en 2011 de faire de ce problème une opportunité et créent eWorky, qui recense plusieurs lieux de travail, «des plus classiques, comme les centres d’affaires, aux espaces de coworking, en passant par les bureaux partagés et les cafés avec WiFi», explique Cécilia Durieu. Ils ne sont pas lesseuls àavoir eu cetteidée. Néo-Nomade, lancé en 2010, repose surlemême principe:«Satisfaire un besoin qui explose et pour lequel il n’yapas de réponse adéquate», explique son cofondateur,Baptiste Broughton. L’application compteaujourd’hui plus de 30 000 téléchargements et le site estvisitépar près de 6000 visiteurs uniquespar mois. Parmi eux, beaucoup d’étudiants, maisaussi des cadresendéplacement, desfree-lance et des entrepreneurs. Grâce àlagéolocalisation, la plateforme permet d’identifieretdecontacter lesdifférents espacesprès de chez soi. <strong>Le</strong>slieux sont divisés en deux catégories principales :les espaces gratuits, comme lescafés WiFi, lesmédiathèques ou encore les«business lounges» (salons d’affaires), et lesespacespayants, comme lestélécentresetles centresd’affaires. AuxEtats-Unis, les plateformesdecetype, comme eVenuesou LiquidSpace, se multiplient. Mais,enFrance, la meilleure façon de trouver un espace de coworking «reste le bouche-à-oreille», estime Xavier de Mazenod, fondateur de Zevillage, site d’information surles nouvelles formesdetravail. En cause, le manque de choix : «Ildoit yavoir un peu moins de 100 lieux de coworking au niveau national. 100 sontenprojet, ce qui devrait porter leur nombre à200 fin 2013. On a vite fait le tour.» Pour ce spécialistedu télétravail, il n’yapas vraimentdecréneaupour cessites. «Cequ’on cherche dans le coworking, c’est aussi le relationnel, voilà pourquoi le bouche-à-oreille est aussi important. Il ne s’agit pas simplementdetrouverun bureau, l’intérêt est de rentrer dans une communauté.» Or l’aspectrelationnel est difficilementintégrabledans cesplateformes, puisque lesespacesdecoworking ne se créentgénéralementpas autour d’un même secteur de métier. Il existe cependant quelquesexceptions, comme L’Atelier desmédias àLyon, quiaété fondé par des journalistes avanttoutpour desjournalistes. Conscientes de l’importance du relationnel, ces plateformesessaientde trouverdes solutions. «Nous avons créé un système de tags qui permet au gestionnaire de l’espace de qualifier le lieu en matière d’ambiance. Parexemple, pour La MutinerieàParis, vous aurez des tags comme “free-lance”, “indépendant” et “entrepreneur”», explique Baptiste Broughton. Pour Xavier de Mazenod, la stratégiederecherche d’un espace de coworking estindissociabledulieu. «Sivous êtes de passage dans une ville que vous ne connaissez pas, alors ces outils sontutiles. Mais si c’est pour travailler plus régulièrement, il va falloir être en phase aveclelieu, et, là, le bouche-à-oreille reste incontournable.» Margherita nasi propre chiffre d’affaires. <strong>Le</strong>s gérants des lieux travaillentencesens. AMontreuil, tous lesmardis, deux résidents présentent leur travail aux autres. Chaque mercredi, un de ces indépendants pourra évoquer un problème qu’il rencontre dans l’avancée de ses projets. Une discussion avec ses condiscipless’engagera pour tenter de le résoudre. «Maison bleue » <strong>Le</strong> principeest peu ou prou le même du côté de Lyon, àLaCordée, un centre de coworking ouvert en novembre 2011. «C’est un mouvementnéàSan Francisco il yasept ans», rappelle Julie Pouliquen, 26 ans. Elleafondé l’espace avec un associé ausortir d’HEC. «Onyretrouverait presque quelques éléments de la “maison bleue”chantée jadis par Maxime <strong>Le</strong> Forestier», sourit-elle. Mais si ceux qui vivent là ont bien «jeté la clé», c’est contre un pass qui permet de se rendre sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pourtant, il yabien quelque chose de cet esprit communautaire qui transparaît, dans la volonté de partage perpétuellementmise en avant. «Etpuis, il s’agit aussi de s’adapter au nomadisme, une nouvelle façon de travailler», explique-t-elle. chaque mercredI, un Indépendantpeut évoquerundeses problèmes. sescondIscIplestentent alorsdelerésoudre Il existe en France une trentaine de centres de coworking d’une ampleur comparable àcelle deLaCordée. La plupart d’entre eux travaillent audéveloppement des services proposés aux résidents. Acommencer par des cycles de formation. ALyon, il est d’ores et déjà possible de suivre des cours sur les secrets du logiciel de retouche photographique Photoshop ou sur la stratégie commercialedes indépendants. Une réflexion est aussi menée pour réaliser des partenariats avec des cabinets d’expertise comptable ou juridique. «Ces tiers lieux vont progressivement voir leur offre de services se développer :restaurant, crèche, conciergerie, pressing...», précise Richard Collin. «La vie au bureau sans les contraintes de l’entreprise classique», comme la vendent ses concepteurs. Mais le rêve atout demême un prix :entre 200 et 300 euros par mois pour l’équivalent d’un temps plein. François Desnoyers
Pour Céline, travailler dans une centrale, c’est évoluer au cœur d’un environnement technologique, garantir la sécurité de tous, prendre toujours plus de responsabilités et enrichir son expérience. En 2013, EDF recrute 1700 ingénieursetuniversitaires scientifiquesou techniques. Suivez le fil et rejoignez-nous sur edfrecrute.com Et si vos responsabilités passaient par ce fil L’énergie est notre avenir, économisons-la! EDF 552 081 317 RCS PARIS, 75008 Paris –Crédit photo :Hervé Plumet