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Les Piliers de la Te..

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— Peu m’importe ! s’écria Ellen. Tu diras ce que tu voudras<br />

mais mon fils aurait pu être gravement blessé, et ça, je ne le<br />

permettrai pas ! » Elle éc<strong>la</strong>ta en sanglots. D’une voix plus calme,<br />

mais encore vibrante <strong>de</strong> colère, elle ajouta : « C’est mon enfant<br />

et je ne peux pas supporter <strong>de</strong> le voir traiter <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorte ! »<br />

Tom fut tenté <strong>de</strong> <strong>la</strong> réconforter, mais il eut peur <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r.<br />

Pour lui cette conversation pouvait marquer un tournant.<br />

Vivant avec sa mère et personne d’autre, Jack avait toujours été<br />

dorloté. Tom refusait <strong>de</strong> protéger Jack contre les coups<br />

normaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie quotidienne, créant un précé<strong>de</strong>nt qui<br />

causerait <strong>de</strong>s ennuis sans fin dans les années à venir. Tom savait<br />

qu’Alfred, cette fois, avait vraiment exagéré et il était<br />

secrètement résolu à ce que son fils <strong>la</strong>issât Jack tranquille. Mais<br />

ce serait une mauvaise chose que <strong>de</strong> le dire tout haut. « <strong>Les</strong><br />

rossées font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, dit-il à Ellen. Jack doit apprendre à<br />

les supporter ou à les éviter. Je ne peux passer ma vie à le<br />

protéger.<br />

— Tu pourrais le protéger <strong>de</strong> ta brute <strong>de</strong> fils ! »<br />

Tom tiqua. Il n’aimait pas entendre Ellen traiter Alfred <strong>de</strong><br />

brute. « Je le pourrais en effet, mais je ne le ferai pas, dit-il avec<br />

colère. Jack doit apprendre à se protéger tout seul.<br />

— Oh ! Va te faire voir ! » dit Ellen et, tournant les talons,<br />

elle s’éloigna.<br />

Tom entra dans le réfectoire. La cabane <strong>de</strong> bois où les<br />

ouvriers <strong>la</strong>ïques prenaient en général leurs repas avait été<br />

endommagée par <strong>la</strong> chute <strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> sud-ouest, aussi<br />

déjeunaient-ils dans le réfectoire quand les moines avaient<br />

terminé leur repas. Tom, d’humeur peu sociable, s’assit à l’écart.<br />

Un ai<strong>de</strong> cuisinier lui apporta un pot <strong>de</strong> bière et <strong>de</strong>s tranches <strong>de</strong><br />

pain dans une corbeille. Il trempa un quignon dans <strong>la</strong> bière pour<br />

le ramollir et se mit à manger.<br />

Alfred est un grand gail<strong>la</strong>rd débordant d’énergie, soupira<br />

Tom, attendri. Ce garçon a un côté un peu brutal, mais il se<br />

calmera avec le temps. En attendant, Tom se refusait à obliger<br />

ses enfants à traiter Jack <strong>de</strong> façon particulière. Ils en avaient<br />

déjà trop à supporter. Ils avaient perdu leur mère, ils avaient été<br />

contraints <strong>de</strong> traîner sur les routes, ils avaient failli mourir <strong>de</strong><br />

faim… Il ne leur imposerait pas <strong>de</strong> nouveaux far<strong>de</strong>aux. S’il<br />

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