Temps de travail des soignants et organisation des services ... - Anap

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Les chimiothérapies sont systématiquement faites le matin après la visite du médecin pour validation. Effectuées au lit, elles mobilisent également les AS, notamment pour la réfection des lits. La dispensation n’est pas nominative et la préparation des doses reste à la charge des IDE. Le travail est sectorisé en deux espaces de 10 lits sans correspondance donc avec le découpage architectural en deux ailes dissymétriques. Le travail n’est pas organisé en binôme AS/IDE. Le temps de repas est inclus dans le temps de travail. L’accord local prévoit 20 jours RTT (dont 10 planifiés). Le logiciel AGIRH est très utilisé : élaboration des plannings prévisionnels, saisie du réalisé et décompte du temps de travail effectif. En l’absence de véritable cycle, seuls les WE de repos et les RH semblent se répéter régulièrement. L’organisation des horaires des équipes sur 24h est la suivante : matin (7h40) / soir (7h40) / nuit (10h). Des temps morts sont identifiés durant la période nocturne. La prise de CA fait l’objet de règles internes. L’absentéisme est remplacé à hauteur de 75 % en fonction des possibilités budgétaires de l’établissement. Le cadre consacre environ 25 % de son temps à la gestion des plannings. A la fin du mois sont mis à la disposition des agents, le planning réalisé et les divers compteurs liés au temps de travail et à la gestion des droits (RTT, CA, heures sup.). Le volume considérable d’heures supplémentaires est le problème d’organisation essentiel de ce service. Le milieu de journée est en grande partie responsable du fait de certains dysfonctionnements : retours des blocs tardifs, visite des médecins aux horaires et aux durées variables en fin de matinée, rajout de staff à 12h, disponibilité limitée des services centraux de brancardage et de courses, etc. Fin 2005, pour les IDE de jour, on compte 70 jours d’heures supplémentaires (CA et RTT) soit 560 h. Pour les AS et ASH : l’équivalent de 143 jours d’heures supplémentaires et 9 RTT soit 1 140 h. Cette situation a tendance à se pérenniser. L’inquiétude des agents du service porte à la fois sur l’aspect chronique de la situation et sur la possibilité réelle de pouvoir utiliser leur CET. Les absences sont décomptées 7h. Les apports ponctuels d’autres catégories professionnelles (brancardiers, coursiers, secrétaires médicales…) sont considérés comme insuffisants et générateurs d’interruptions de tâches, de déplacements, de recherches de dossiers médicaux, et donc d’heures supplémentaires. 2.3.3. La problématique, le plan d’actions et la démarche Les principaux dysfonctionnements repérés sont : - l’absence de véritables cycles de travail dans le service comme dans l’établissement, - un grand nombre d’enchaînements de postes soir/matin non réglementaires (moins de 12h de repos), - le temps excessif de travail administratif pour les IDE, - l’accumulation chronique d’heures supplémentaires, - des temps improductifs durant la nuit, et une faible intégration des équipes de nuit et des équipes de jour, Le plan d’action s’est structuré autour des 3 axes suivants : Action 1 : Mettre en place et systématiser les cycles de travail Action 2 : Optimiser le temps de travail infirmier Action 3 : Optimiser le travail de nuit. La composition du groupe projet était la suivante : DRH (chef de projet) ; directrice des soins, cadre de santé, 1 médecin, 1 IDE et 1 AS plus 1 IDE de nuit. L’évaluation du plan d’action s’est déroulée le vendredi 23 novembre 2007. Cette journée s’est déroulée en trois temps : - Rencontre du consultant avec le chef d’établissement, le chef de projet, la directrice des soins et le cadre de santé du service. - Rencontre avec le groupe projet pour évaluation : données objectives, expression du ressenti de la démarche dans sa globalité. - Rencontre avec l’équipe soignante du service en présence du corps médical, notamment le chef de service, du chef de projet, de la directrice des soins et du cadre de santé du service. 22
Malgré un contexte très mouvant, (période de fermeture de lits, création de 4 lits de chirurgie ambulatoire en 2006, puis d’une hospitalisation de jour et de semaine de médecine ambulatoire début 2008, capacité du service portée de 20 à 30 lits au mois de janvier 2008) l’implication de l’équipe soignante a permis d’enclencher une démarche de changement basée sur une analyse des pratiques. Dans ces conditions, l’atteinte des objectifs n’est que partielle mais il faut maintenir l’esprit qui a permis à l’équipe soignante de verbaliser ses difficultés, de se questionner sur leurs pratiques et le sens de leur travail. 2.3.4. Action1 : Mettre en place et systématiser les cycles de travail La mise en place de cycles a nécessité 3 scénarios pour les AS et les IDE de jour puis la rédaction d’une charte d’élaboration des plannings soumise en juin au CTE. La réduction du nombre de postes différents des AS de 7 horaires différents à 3 satisfait les agents. Le temps consacré par le cadre à la gestion du planning a été réduit de 25 % à 10 % de son temps. Le roulement IDE de jour a été bâti sur 6 semaines et celui des AS/ASH sur 9 semaines. Les cycles retenus sont reproductibles et suppriment les successions de postes soir/matin non-conformes. L’expérimentation des cycles de travail n’a pu se faire qu’au mois de septembre dans un contexte perturbé par le devenir du service et un absentéisme important et inhabituel. En conséquence, l’évaluation doit être poursuivie. Les cycles ont été généralisés à l’ensemble des personnels du service : Evolution du nombre d’agents en cycles de travail Catégories Avant la démarche MeaH Après la démarche MeaH IDE 0 % 100 % AS/ASH 0 % 100 % La charte de fonctionnement du planning (cf. annexe 4) clarifie les modes de prise de CA, de planification des RTT, des récupérations de JF sans se substituer au guide de gestion du temps de l’établissement. Les RTT planifiés sont passés de 10 à 15, les 5 derniers restant à la discrétion des agents. Elle définit des règles pour la prise des droits (CA,..), la gestion de l’absentéisme et celle du planning. 2.3.5. Action 2 : Optimiser le temps de travail infirmier et réduire la production d’heures supplémentaires Le groupe a rédigé de nombreuses fiches ou grilles formalisant l’organisation et facilitant l’arrivée de nouveaux agents : IDE : - fiches de postes pour l’ensemble des horaires infirmiers, - fiches techniques pratiques pour l’accueil et la formation en alternance des personnels de nuit et de jour, - grille d’évaluation de la formation, - fiche de protocole des matériels à préparer pour les chimiothérapies, - fiche de poste du nouvel horaire infirmier 10h/18h, - protocole relatif au temps de formation en alternance (l’articulation équipe de jour / équipe de nuit est finalisée). Il s’applique de la même manière aux IDE et aux AS (cf. annexe 3) - fiche de prescription/administration pour sécuriser le circuit des médicaments. AS : - fiches de postes pour l’ensemble des horaires AS/ASH, - fiches techniques pratiques pour l’accueil et la formation en alternance des personnels de nuit et de jour, - grille d’évaluation de la formation. Le volume des heures supplémentaires a été ramené à 0 pour les personnels ASH et AS. Ce progrès a été rendu possible grâce à la redistribution de certaines tâches des agents de jour vers ceux de la nuit par exploitation de temps improductifs : gestion des stocks et des commandes, préparation chariots de soins, gestion des dossiers patients, entretien, rangements, préparation du petit-déjeuner…) Pour les heures supplémentaires des IDE, le temps d'expérimentation est trop court et le constat est plus nuancé : le nombre d’heures supplémentaires diminue mais l’antériorité n’a pu être résorbée. Afin de réduire la production d’heures supplémentaires un nouvel horaire infirmier en journée de 10h à 18h, testé depuis juin 2007, s’est avéré pertinent pour satisfaire à la charge de travail de milieu de journée. Cependant, la dégradation des flux d’entrées de patients après 17 h en provenance du SAU crée de nouvelles difficultés entre 18 et 21h. 23
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