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BOUNFOUR, Abdellah, « Hemmu u Namir ou l'Œdipe berbère

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– C’est moi qui vais t’y emmener a` condition que tu me procures ma subsistance<br />

j<strong>ou</strong>rnalie` re, répondit le faucon.<br />

– En quoi consiste ta subsistance ?<br />

– Sept b<strong>ou</strong>teilles de sang de cheval pur et sept morceaux de sa chair. Si tu me les<br />

f<strong>ou</strong>rnis, je t’emme` ne chez ta bien-aime´ e, dit le faucon.<br />

P<strong>ou</strong>r se procurer cette n<strong>ou</strong>rriture, il n’avait que son cheval auquel il dit :<br />

– Adieu mon cheval, adieu ! Combien de montagnes et de valle´ es tu as parc<strong>ou</strong>rues !<br />

Aucune re´ gion n’a échappe´ a` tes f<strong>ou</strong>le´ es. Maintenant, adieu ; je vais rejoindre ma bienaime´<br />

e.<br />

En effet, il e´ gorgea son cheval, remplit sept b<strong>ou</strong>teilles de son sang, et c<strong>ou</strong>pa sept<br />

tranches de sa chair.<br />

– Monte !, dit le faucon. Quand j’arrive a` chacun des ciels, et que je te le demande, tu<br />

me donneras une b<strong>ou</strong>teille de sang et un morceau de viande.<br />

Le faucon porta l’écolier sur son dos, entre ses ailes, et s’envola jusqu’a son entre´ e<br />

dans le premier ciel. Il demanda à son compagnon :<br />

– Donne-moi deux ! (une b<strong>ou</strong>teille et un morceau)<br />

L’e´ colier lui donna une b<strong>ou</strong>teille de sang et un morceau de viande.<br />

Le faucon p<strong>ou</strong>rsuit son vol avec l’e´ colier sur son dos. A l’arrive´ e au seuil du<br />

deuxie` me ciel, l’e´ colier lui donna un morceau et une b<strong>ou</strong>teille. Il en fut ainsi<br />

jusqu’au septie` me ciel. Il perdit subitement un morceau de viande qui lui tomba<br />

des mains. Il lui substitua un autre qu’il pre´ leva sur son bras. Le faucon ordonna<br />

:<br />

– Donne-moi deux.<br />

Il lui donna ce qui restait de la n<strong>ou</strong>rriture. Mais le faucon tr<strong>ou</strong>va que la viande avait<br />

change´ de g<strong>ou</strong>ˆ t ; elle e´ tait plus sale´ e et plus aˆ pre. Celui-ci en fut e´ tonne´ et dit :<br />

– Comment ? Gloire à Dieu qui n<strong>ou</strong>s a cre´ e´ s ! Sans le serment qui me lie a` toi, je te<br />

laisserais tomber et tu n’atteindrais la terre que s<strong>ou</strong>s forme aquatique. Et maintenant,<br />

je suis oblige´ de t’emmener jusqu’a` ton amie p<strong>ou</strong>r m’acquitter de ma promesse à ton<br />

e´ gard.<br />

En effet, il l’emmena jusqu’a` la porte de la demeure de l’ange et rebr<strong>ou</strong>ssa chemin en<br />

direction de la terre.<br />

L’e´ colier tr<strong>ou</strong>va dans ce ciel des enfants (des che´ rubins) qui j<strong>ou</strong>aient. Un d’entre<br />

eux, a` sa vue, se pre´ cipita dans son giron. Il se demanda :<br />

– P<strong>ou</strong>rquoi ce che´ rubin s’est-il pre´ cipite´ contre moi puis il est parti j<strong>ou</strong>er avec ses<br />

camarades ?<br />

P<strong>ou</strong>r s’informer, il interrogea ces enfants :<br />

– Montrez-moi la me` re de cet enfant ; je veux la voir.<br />

Lame` re de cet enfant se pre´ senta ; il la reconnut imme´ diatement et dit :<br />

– Je suis venu te rejoindre, ici, ma bien-aime´ e.<br />

– Viens avec moi, répondit l’ange.<br />

A la fin, l’écolier partit avec l’ange.<br />

(Dieu seul sait, disaient les Anceˆ tres.)<br />

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