la situation des enfants dans le monde 2004 - Aide et Action

© Susan Mwangi/African Women and Child Feature Service/2003
En Serbie-et-Monténégro, les statistiques générales
ne sont pas alarmantes, mais les données montrent
que les filles qui sont victimes d’une discrimination
due à la pauvreté, à des troubles du développement
ou à leur appartenance ethnique (c’est le cas des
Rom) sont doublement défavorisées en matière d’accès
à l’éducation. Dans leur cas, le taux d’abandon
scolaire serait jusqu’à 80 pour cent supérieur à celui
des garçons.
En Azerbaïdjan, une enquête réalisée en 2002 a
mis au jour un déséquilibre entre les sexes pour le
niveau d’instruction (apprentissage de la lecture, de
l’écriture et du calcul, et compétences pratiques
essentielles) parmi les enfants quittant l’école primaire.
Tous les garçons ont réussi au test d’aptitude
à la lecture et à l’écriture, et à l’examen de calcul,
contre 52 pour cent seulement pour les filles. Tous
les garçons ont réussi au test de compétences pratiques
essentielles, contre 72 pour cent seulement
des filles. Il est clair que l’on ne parviendra pas à
démarginaliser les filles en veillant seulement à ce
ENCADRÉ 5
L’adieu aux frais de scolarité
La classe de Premier niveau de Kibera
(Kenya) est une ruche qui bourdonne
d’activités. Des écoliers excités s’affairent
sur la moquette aux couleurs
vives, d’autres écrivent au tableau noir,
d’autres encore lisent leurs livres. Et au
milieu de ce petit monde, Silvia Akinyi,
10 ans, fait une démonstration de son
nouveau savoir au tableau noir.
Il n’y pas si longtemps, Silvia n’allait
pas à l’école et elle était loin d’être la
seule. C’est simple, quand l’école est
payante, les enfants les plus vulnérables
– les pauvres, ceux dont les
parents sont morts du SIDA, les filles –
n’y vont pas. Les frais de scolarité,
alourdis par le coût des cahiers, des
uniformes et des examens, et les
responsabilités familiales, telles que
les soins à apporter à des parents
malades, continuent d’empêcher les
familles pauvres d’une grande partie
des pays en développement de
scolariser leurs enfants.
A Kibera, le plus gros bidonville de
Nairobi, la plupart des parents
n’avaient tout simplement pas les
moyens d’inscrire leurs enfants à
l’école. Avec un revenu mensuel
moyen d’environ 27 dollars — une
somme qui doit servir à payer le loyer,
la nourriture, l’eau et les soins de
santé – il leur était bien difficile de
trouver l’argent pour la scolarisation
qu’elles participent au système éducatif. En fait, il
est même possible d’imposer des stéréotypes aux
enfants participant à un système qui inculque l’assignation
de rôles traditionnels et diminue chez les
filles la conscience de leurs propres capacités et leur
niveau d’instruction.
Même lorsque leurs taux d’inscription et d’achèvement
des études sont supérieurs à ceux des garçons,
les filles peuvent ne pas dépasser l’enseignement
primaire et secondaire, les femmes n’assument pas
de fonctions d’encadrement et les femmes qualifiées
continuent trop souvent de gagner moins que les
hommes. Le problème qui se pose aux pays qui ont
réalisé la parité des sexes consiste à trouver le
moyen de développer l’idée que se font la famille et
la société des capacités des filles et leurs attentes
dans ce domaine (voir Figure 9 : les opinions des
enfants sur les disparités entre les sexes et l’éducation)
– par exemple en préconisant le renforcement
de leur représentation dans l’enseignement supérieur
et aux postes de responsabilité. Ces pays sont
de leurs enfants. Le père de Silvia, qui
fait des petits boulots, ne pouvait pas
payer les 133 dollars d’inscription,
sans parler des 27 dollars que coûte
l’uniforme de l’école.
« Chaque fois que je demandais à mes
parents de m’emmener à l’école, ça se
terminait par des disputes », se souvient
Silvia. « Ils me disaient que
Nombre d’inscriptions avant Nombre d’inscriptions après
la suppression des frais la suppression des frais
Pays de scolarité de scolarité
Kenya 5,9 millions 7,2 millions
(augmentation de 22 pour cent,
soit 1,3 million, durant
la première semaine de 2003)
Malawi 1,9 million 3 millions
Ouganda 2,5 millions (1997) 6,5 millions (2000)
Rép.-Unie
deTanzanie 1,4 million 3 millions
LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 2004
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