11 Novembre 1901 - Bibliothèque de Toulouse

Paris, 10 novembre. 11
Le successeur provisoire du grand vizir «J
est Abdourraha-Man-Paeha, ministre de la
justice et des cultes ; il est, comme Halu- ,
kifat-Pacha, âgé de 80 ans. i
C'est, nous apprend la Liberté, dont on i
sonnait les attaches avec M. Constans, de i
lous les membres du cabinet turc, le plus !
hostile aux étrangers.
Ii partage tous les préjugés des vieux ;
Turcs.
Au cours du conflit franco-turc, 11 eut
une attitude bizarre que M. Constans qua-
lifia, un jour, un peu durement.
Pendant les conférences que notre am-
bassadeur eut avec les ministres avant la
Tuptu:e diplomatique, Abdourraha-Man
refusait obstinément de considérer, comme
des pièces valables, les propres jugements
des tribunaux turcs dans les affaires Tu-
bini et Lorando.
Paris, 10 novembre.
M. Delcassé a, par un télégramme de ce
matin, chargé M. Bapst de dire au minis-
tre des affaires étrangères Tewfiek-Pacha
que les relations diplomatiques entre les
deux pays étaient reprises et qu'on devait
le considérer désormais comme chargé ré-
gulièrement des affaires de l'ambassade de
France.
M Constans va repartir très prochaine-
ment pour Constantinople.
L'amiral Gaillard a reçu l'ordre de diri-
ger les forces navales qu'il commande sur
une île de l'archipel, probablement Syra.
Le traité de Berlin
"L'Echo de Paris publie une interview d'un
personnage diplomatique très en vue sur l'in-
tention prêtée à la ! ranca et a la Russie do
demander ïa revision du traité de Berlin pour
obliger les Turcs à exécuter des réformes en
Armén e-
Ce personnage a déclaré quen effet il est
question de cela d»ns les chancelleries des
grandes puissante i.
11 s'agirait d obliger les Turcs à exécuter
dans son intégrité l'article 63 du trafé.
Mais il n'est pas encore question d'une con-
férence internationale.
L'attitude de l'Angleterre
On mande de Londres au Mémorial di-
plomatique :
Le cabinet britannique a prodigué ses con-
seils en ces derniers jours au sultan, pour
qu'il mit fin au différend franco-turc.
Il y a un rapprochement très marqué entre
la Turquie et la Grande-Bretagne, à mesure
que l'influence de l'Allemagne diminue à Cons-
tantinople
La Porte a été aussi surprise que froissée
de voir qu'au lendemain môme des fêtes don-
nées par le sultan dans des circonstances pé-
cuniaires difficiles, au prince Albert de Prusse,
l'Allemagne ne se montrât pas l'amie du padi-
sah.
L'Angleterre a su profiter de cette situation
et il est notoire aujourd'hui que la voix de
l'ambassadeur britannique à Constantinople
est infiniment plus écoutée que celle du repré-
sentant de L'Empire allemand.
Ce nouveau prestige britannique aura sans
doute des conséquences très importantes dans
l'Europe orientale, notamment à Koweït et sur
le golfe Persique, ainsi que dans l'hinterland
d'Aden.
L'attitude de l'Italie
Milan. 10 novembre.
* La Serra publie une dépêche de Rome, qu'il
est intéressant de signaler, bien que le fait
qui a motivé l'information ait cessé d'exister.
Cette dépêche dit que le gouvernement ita-
lien, si la France persistait à occuper Mitylène,
se verrait dans la nécessité d'intervenir pour
mainten r l'équilibre dans la Méditerranée.
11 faut à tout prix conserver le slalu quo ac-
tuel, et l'escadre italienne de la Mêdiierranée
se tient prête au départ.
La Slampa affirme aussi que le gouverne-
ment italien ne laissera pas sans protester la
France occuper Mitylène longtemps.
« Un séjour prolongé imphquerait, en effet,
dit-elle, I idée d une étroite entente russo-fran-
çaise dirigée contre la Turquie et menaçante
pour Constantinople.
Saint-Pétersbourg, 10 novembre.
M. de Witte a envoyé au tsar une dépêche
pour lui confirmer 1 achèvement de la ligne
orientale du Transsibérien, de Baïkal à Port-
Arthur.
Dans deux ans, le Transsibérien sera com-
plètement achevé.
Le tsar a répondu par un télégramme dans
lequel il félicite son ministre d'avoir achevé,
en un temps si court et parmi d'innombrables
difficultés, une des plus audacieuses entrepri-
ses qui aient été exécutées en matière de voies
ferrées.
On apprend, d'autre part, que par suite de
l'accumulation des neiges, un train a déraillé
sur l'embranchement de Chine, station d'Onon.
il y a eu dix-sept victimes.
Marseille, 10 novembre.
Les groupes anti-cléricaux se sont réunis, ce
matin, à la Bourse du travail, pour protester
contre le service religieux qui était célébré ce
matin à l'église Saint-Cannat a l'occasion du
départ des conscrits.
A l'issue de cette réunion, des manifestants,
au nombre d'une centaine environ, suivis de
nombreux curieux, se sont rendus devant l'é-
glise, mais ils ont été maintenus à distance
par la police.
A la sortie de la grand-messe, ils ont poussé
des cris divers et chanté la Carmagnole.
Une arrestation a été opérée.
ANGLAIS ET BOERS
Bruxelles, 10 novembre.
Les listes des pertes de ce soir, fait remar-
quer le Petit Bleu, révèlent encore plusieurs
petits succès boers dont l'excellent général
Kitchener n'a pas soufflé mot.
Lundi dernier, le corps qui porte le nom du
généralissime anglais, les Kitchener-Scouts, a
perdu 5 tués et blessés et 5 prisonniers, à
Vaalbankspruit, à ia frontière nord de l'O-
range, tandis que le lendemain, dans l'Est, a
Bédrog, près de Vryheid, c'est-à dire à la fron-
tière nord du Transvaal, le 6e d'infanterie
montée de la colonne Victoria a laissé sur le
terrain 3 tués dont 1 officier, le lieutenant
Cbrisp. 5 blessés et 3 prisonniers, c'est-à-dire
que dans les petits combats comme dans les
grands, ies Boers continuent à avoir l'avan-
tage .
li doit s'être passé quelque chose de fâcheux
aussi près de la frontière sud du Natal pour
que l'app oehe des faibles commandos boers du
Gnqualand-East, signalés à Rhodo-Fouche-My-
burh-Weyssels, ait motivé les mesures extra-
ordinaires de défense qu'on prend brusque-
ment de ce côté.
LA GREVE GENERALE
Paris, 10 novembre.
On télégraphie de Saint -Etienne au Gaulois
qu'hier soir, quand les mineurs des postes de
.fourre montaient des galer.es, ils ont été en-
tourés par des pelotons de distributeurs qui
répandirent à profusion des bulletins les invi-
tant à commencer dès lundi matin la grève
générale.
Lens, 10 novembre.
L'effervescence est très vive dans ie monde
minier où les agitateurs cherchent a étendre
le mouvement gréviste qui a commencé hier
dans plusieurs fosses.
On a dit que ce mouvement est dû à l'impa-
tience provoquée par les hésitations du Comité
fédéral à proclamer la grève et au retard ap-
porté par M. Cotte à faire sa communication.
A cet égard, on rapporte le propos suivant
d'un agitateur très influent :
« Lo syndicat nous livre pieds et poings liés
& Millerand.
» Si la grève générale n'est pas déclarés tout
ae suite, notre cause est compromise. »
«i£? a ! ons aussi - à titr e d'indication, que les
v?ie? h rI*IL.» I ?a' nisléri , els accusent le Parti ou-
viier nantais eruosrixjto I>_...
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3 aussl - a titre d'indication, que les
v?ier tL^' nistéri , els accusent le Parti ou-
2S "ouvrent Snïî^h^r 6 IaUteUr de
neurs & HnlfueAce d«ur que, dans ces conditions, la dépêche adressée
du hier par le syndicat du Pas-de-Calais au seerô-
ily- taire du Comité fédéral pour le presser de ren-
ra- dre sa décision ne s'explique guèro.
ue- Signalons lo propos suivant, prêté à M.
Girardet, l'un des délégués partisans de la
grève, à la condition qu'elle soit générale :
• » Je crois, aurait- il dit, qué les grèves
1 partielles de quelques puits sont provoquées
par le gouvernement pour faire avorter un
mouvement d'ensemble qui ne saurait tarder
ois plus de cinq jours. »
de On craint que, dans le Pas-de-Calais, des
en- grèves partielles de mineurs n'éclatent de- !
qui main.
ivi- A la Rïcamarie, le directeur des mines de
ève Montrambert croit à une cessation de travail,
néanmoins les puits ne seront pas gardés de-
main par la troupe qui restera consignée dans
nde les casernes.
dre « Les troupes, a déclaré le préfet, ne sorti-
aier ront qu'en cas do besoin et vous pouvez dé-
mentir les dépêches alarmantes annonçant
pa- que jo fais venir de nouveaux régiments. »
nitô Les partisans de la grève générale s'inquià-
ap- tent du signal qui annoncera le chômage gé-
n. néral.
ant Go sait qu'un coup de clairon lancé à l'aube
dans tous les villages mineurs sufira à préve-
liés nir les ouvriers de la mine qu'ils n'aient pas é
descendre ce jour-là.
tout Or. la crainte a été exprimée, déjà, que le
redoutable signal parte on ne sait d'où, aux
les abords do quelques puits seulement et dans
ou- certaines régions à l'exclusion de certaines
de autres.
mi- Ce serait alors le désarroi au lieu de la
» et grande unanimité que tous espèrent et ce se-
rra
aussi 6 discrédit de la Fédération,
voie u,,. , . Saint-Etienne. 10 novembre.
en ete
s S ^h^T^iU
r au payes deDuis onin ?„„,.