11 Novembre 1901 - Bibliothèque de Toulouse

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BULLETIN FINANCIER RBVTJB HEBDOMADAIRE Paris. 9 «ovembre. Quand on considère que le fond d'Etat, lui passait pour le plus solide de tous, le Consolidé anglais, a baissé eo quelque an- Qées de 114 à t>2 francs, perdant ainsi 20 Oio, lorsque jetant les yeux sur d'autres valeurs réputées absolument excellentes on voit le Gaz Parisien tomber de 1,400 à 800 francs, et nos bons Omnibus tomber de 2,000 à 700 francs, on se rend eompte de la difficulté qu'éprouvent les capitalistes les plus instruits, les plus attentifs dans la gestion de leur fortune. Que penser du sort tlês cintres î * Dans nos bulletins quotidiens, nous nous efforçons de donner la physionomie de la bourse du jour, la cinématographie de la séance, en tâchant d'indiquer la tendance des valeurs, mais nous ne pouvons alors entrer dans l'appréciation raisonnée des valeurs. Une fois seulement par semaine nous pouvons donner une plus longue ap- préciation et encore cela ne peut être que sur un nombre très restreint de valeurs; c'est pour obvier à cette insuffisance d'é- tudes que nous ce manquons jamais de rappeler à nos lecteurs qu'ils peuvent s'a- dresser directement à nous pour les con- seils oui les intéressent particulièrement. La valeur qui intéresse le plus grand nombre de capitalistes, petits ou gros, c'est le Panama. Nous ne parlons pas des actionnaires. Le sort de ceux-là est irré- safesibleraent réglé. Nous parlons des obligataires, ils sont légions, et c'est à cause d'eux que nous suivons de très près révo- lution actuelle de l'affaire de Panama. On peut dire qu'aujourd'hui les obligations Panama sont des titres de spéculation si les négociations en cours aboutissent, les titres sont côtés trop bas, si elles échouent, ils dépassent tous sensiblement ce qu'ils peuvent espérer de la liquidation actuelle pure et simple. Nous croyant parfaitement renseignés sur ce qui se passe à New-York et sur l'état mental des Américains, nous affirmons que ces derniers se livrent vis- à-vis de nous au jeu de bluff avec leur ca- nal de Nicarragua. D'un autre côté, le bon renom de la France, la nécessité de la voir achever elle-même l'œuvre commencée par elle, l'équité, en tout cas, qui doit lui réserver une large part dans le succès, l'approche des élections en France qui doit pousser le gouvernement actuel à défendre le sort de f-es milïïeri d'obligataires qui son* aussi des milliers d'électeurs, tout cela forme un faisceau puissant de bonnes chances que les porteurs doivent envisager. Que nos lecteurs veuillent bien se rappeler que c'est nous, il y a quelques mois, qui, les premiers, par quelques indications pres- santes, avertirent les intéressés de ne pas se dessaisir de leurs titres, au contraire, d'en augmenter le nombre en vue d'une moyenne si favorable. 11 y a beaucoup à faire sur ces titres, — les uns sont par rap- port entr'eux, à un prix excessif ou moin- dre, _ des arbitrages fréquents s'imposent; même suivant la suite des négociations, des ventes ou de nouveaux achats sont à faire. Nous espérons y trouver pour notre clientèle matière à profits ou à large at- ténuation des pertes passées. Puisque nous sommes au-delà des mers, restons-y un instant pour parler de la Compagnie parisienne de Madagascar. Comme toutes les entreprises coloniales prospères, les débuts de l'affaire ont été modestes, puis elle s'est étendue et forti- fiée. Son noyau est aujourd'hui formé par l'ensemble des établissements Delacre dont la prospérité vient de faire l'objet d'une mention spéciale par le général Galliéni. C'est là une constatation morale que le génie colonisateur du général rend impor- tante. Les constatations matérielles ne sont pas moins encourageantes, elles ont été contrôlées par M. Chauvin, expert asser- menté près la Cour d'appel de Paris. Le bénéfice normal du dernier exercice s'é- lève net à 286,000 francs. La Compagnie parisienne de Madagascar se crée au ca- pital de 3,250,000 francs divisé en 6,500 actions de 500 francs qui sont assurées dès maintenant par la marche actuelle et nor- male de l'entreprise d'un dividende de 8 0\O. 3.400 actions sont offertes au public ; les premiers souscripteurs appartiennent à l'élite du monde industriel colonial à Paris. Nous engageons nos lecteurs à s'intéresser à cette affaire au sujet de la- quelle nous adressons une notice explica- tive à tous ceux qui nous écrivent pour nous la demander. DE LAVIGERIE. 22, place Vendôme, Paris. ïûUïcS LES MALAOIBSBD«%f|!BSgad g ESJ*& Is 1» istUMet «s otfanes iti lifMmt,B>|B Hl R W%il B fa'fc Taarari,Dtsctntis «l leniei.nnt lanj-| l BaJ§y| W sLIL fUtÈS B
mtm^^ Organe quotidien de 5>êîense Sociale et Religieuse LE NUMÉRO 5 CENTIMES REDACTION ET ADMINISTRATION : Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NUMÉRO 5 CENTIMES ****** Tiwa wd» B«— ^ - fc 44 tr. 20 SSB HOK LIMITROPHES • • • « ; *. 20- «0- tXHAKGER fUnio» po.tri«) • • • • • ''• moi3 «t «ont payables dtovanM DÉPARTEMENTS UHIT! 44 fr. 43 - 20 - 2Qfr 24- 40 - ÉDITIONS RÉGIONALES Lot, Aveyron, Gorrèze, Cantal Gars, H te *-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lande* Tarn-et-Garonoa. Lot-et-Garonne Tarn, Aude, Hérault, Pyrénées-Orientoi** Haute-Garonne, Arièga Edition da matin spécial» « Toutous» feiSSÎSî?^«", i Hlola?lea • oat w*ne« «ans offruiTnina. sa» 4 Toulouse, at obas tous nos CortesBoadani» - 4 - sa - 2- » - S - • FiL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL [ Lundi 11 Novembre 1901. - 11 e Année. — N° 3,414 La Dictature par l'intimidation fféné- 3 un n sa- IT le trois d'un vigilance, mais en vertu d'un dessein conscient et prémédité. Il y a six mois, en effet, dans un journal socialiste, la Lanterne, on pouvait lire : Les entrepreneurs de la grève gêne- vi raie des mineurs ont accordé un répit n de quelques semaines, de quelques mois a «eut-être A quelles conditions secrète- si ment consenties et sous quelles réser- ves, nous l'apprendrons peut-être un jour, mais actuellement nous n en sa- ^ ons rien. . . Les réclamations formulées par le congrès de Lens portaient sur trois ^ points. ,, On demandait l'établissement d un minimum de salaire ; On exigeait la fixation à huit heures ç de la durée de la journée de travail ; *• On entendait que les mineurs fussent assurés d'une retraite s'élevant à deux t francs par jour. Ces revendications furent présentées, non comme des vœux, mais comme des < ordres, avec menace éventuelle de pro- 1 voquer dans le pays une catastrophe économique, si le gouvernement n'o- < béissait pas. Le gouvernement a rusé, biaisé, mais, ' enfin, il n'a pas eu le courage de résis- ter. ' M. Basly ayant déposé une proposi- tion tendant à l'établissement d'un minimum de salaire, le ministère n'a pas osé s'opposer à la prise en considéra- tion. Sur la question de la journée de huit heures, il a simplement demandé qu'on lui laissât le temps de connaître les ré- lolutions auxquelles s'arrêterait la com- commission extraparlementaire, à la- quelle il a donné mission d'étudier la question et qui, après quelques hésita- tions, s'est mise sérieusement au travail. Enfin, le ministère n'accorde pas encore 730 francs de pension annuelle aux mineurs retraités, mais il propose de leur en donner 300, ce qui constitue tout au moins une demi-satisfaction. Ainsi le congrès de Lens obtient tout ce quo vraisemblablement il espérait, car il est permis de penser qu'il ne comptait pas arriver du premier coup à son but et demandait beaucoup, surtout pour obtenir un peu. Grâce à l'énergie qu'il a déployée et aussi à l'absence de toute résistance de la part des ministres, il a réussi à ce que les trois questions fussent mises à l'ordre du jour, dans des conditions telles qu'il sera impossi- ble d'empêcher qu'elles viennent en dis- cussion. Ce jour-là, pour forcer les solutions, les meneurs de la campagne tiennent en réserve un argument dont ils ont pu ap- précier la puissance : la menace de la grève générale. C'est là qu'est le précédent dangereux que le gouvernement a laissé créer et «ont lui ou ses successeurs supporteront 'es conséquences. Jusqu'à ce jour, il était admis que l'i- nitiative d'une réforme de la législation, sur quelque point que ce fût, ne pouvait être prise que par les ministres en exercice ou par les représentants du pays. Les intéressés pouvaient formuler des vœux, présenter des requêtes, entamer des campagnes de presse, mais on ne ieur reconnaissait pas le droit d'imposer leur volonté. Le gouvernement tenait, ne leurs désirs, à ses risques et périls, le compte qu'il lui convenait Désormais il n'en est plus ainsi. •Les mineurs, par l'intermédiaire de conlih . PlUS . ° U moins ^^rement S'il -S ? Qt mtimé au garnement toniV V eUr donner sa tisfaction, et, tout de suite, les ministres se sont mis *ot^*Z^« **, on ne Que les syndicats s'accroissent, que la con- centration se fasse entre eux par des liens vivants, que noire parti ait plus de cohésion et les réformes que le Parlement tient dans ses mains avares tomberont toutes seules, quand on saura, qu'en huit jours, des milliers d'hom- mes, ayant choisi leur heure, se croiseront simplement les bras. A peu près à la même époque, un des chefs du parti socialiste proclamait, pour ce qu'il appelait'le prolétariat, le droit d'agir par voie d'intimidation. C'est la tactique qu'ont suivi les mineurs. Elle leur a réussi. On devrait, dès lors, entrevoir une grande simplification de la Constitution. A quoi bon, en effet, maintenir un Sénat, une Chambre des députés et un ministère, ayant mission de présenter, discuter et voter les lois, alors qu'il suffit qu'un groupement quelconque présentant, à tout le moins, l'apparence de la force, formule ses exigences, puis imposer l'obéissance au gouvernement ? Ce n'est pas encore le gouvernement direct, mais c'est le gouvernement par délégations, celles-ci étant constituées sans surveillance, sans garanties, de- venues simplement un instrument de domination mis au service des plus violents de chaque catégorie sociale. C'est ce beau système qu'intronise le ministère actuel et, qui pis est, non par conviction, mais par faiblesse, par im- puissance à résister aux pressions avec menaces qu'ont sur lui des individua- lités, sinon sans mandats, du moins sans responsabilité effective. Aux ministères, à la majorité des deux Chambres, l'apparence du pou- voir; aux groupements corporatifs, la réalité. Si les deux termes pouvaient se rap- procher, il serait légitime de dire que c'est l'organisation de l'anarchie. C'est du moins la voie la plus sûre pour arriver à établir dans ce pays la dictature par intimidation. Les mineurs ont fait*de celle-ci un premier et fructueux essai. A qui le tour t Ernest BAUDOUIN. E PITRE FUMISTES La Petite République, organe socialiste et ministériel, cite un joli trait de M. Mau- rice Allard, député et rédacteur de la Lan- terne, autre journal socialiste et ministé- riel. M. Maurice Allard est antimilitariste, et fulmine volontiers contre l'armée. Or, le même M. Maurice Allard, qui est député du Var, s'est vanté d'avoir fait des démarches auprès du ministre de la guerre pour faire augmenter la garnison de Dra- guignan. La Petite République termine par ce petit appel ironique : « Allons 1 vive l'ar- mée, citoyen Allard t » M. Allard, s'il a de la présence d'esprit répondra peut-être au rédacteur en chef de la Petite République : « Allons I Vive le catéchisme, citoyen Jaurès I » si i; former 0111 d6S -«ns°à e S r r' St.? 11 DeleS em Pêchede ïuxTiîeîV ^ ^ 501,1 «S^Tf^hi^? 8 : que la e rève 8«nê. û'e^ÏÏt 0U d6S Zing ^ eurs graves % • ? dô C011se mulé que leur prêtaient les pouvoirs pu- i_ blics siégeant à Albany, ils étaient restes impuissants. Il est vrai qu'ils avaient eu S la maladresse de ne pas s'unir contre à l'ennemi commun, de rester divises au t, point que, lors des dernières élections, ns ê- avaient oDDO-sé trois candidats à celui de NOUVELLES MILITAIRES Paris, 10 novembre. Le général André vient de décider que le gant do peau ne serait plus porté par les trou- pes montées qu'en tenue da parade et les dimanches et jours de fête. M. Clément, do la direction d'artillerie d« Gochinchine, actuellement en congé do conva- lescence à Toulouse, a été classé à l'Ecole d'artillerie de Toulouse. point que, lors des aernierei aauuu», avaient oppo-sé trois candidats à celui d Tammany-Hall. Cette fois-ci, les paru Manille, 10 novembre. Un télégramme do Cathalogan annonce qua le colonel Waler a attaqué les insurgés qu f occupaient une forte position à Sojeton. Il a bombardé la position pendant tout un jour sans réussir à en déloger les Philippins. Ce n'est qu'hier quo le colonel Waler ayant renouvelé l'attaque plus vigoureusement, put enlever la position. Les insurgés ont perdu 26 tués et les Améri- cains 2. : Le Conflit Fi»Ture Paris, 10 novembre. Le chargé d'affaires de Turquie à Paris, Nabib-Bey, avait notifié vendredi après- midi, à M. Delcassé, l'adhésion de la Su- blime-Porte aux demandes de notre pays. M. Delcassé a exigé, on le sait, l'adhé- sion personnelle du sultan à ces demandes. De retour à l'ambassade, Nabib-Bey a aussitôt télégraphié à Constantinople les résultats de sa démarche. La réponse était attendue ce matin au quai d'Orsay; elle est parvenue. En effet, voici la note oliieieuse qui re- late le fait et que communique l'Agence Havas : Par lettre écrite, en vortu de l'iradô impérial mentionné dans cette lettre, lo ministre otto- man des affaires étrangères déclare quo la Porte, après avoir lait droit A nos premières réclamations, et acceptant les nouvelles demandes de la franco : 1» lîeconna t l'existence légale de nos écoles actuelles et leur accorde If-s immunités doua- nières, conformément aux traités et conventions en vigueur. 2» Heconnait l'existence légale de nos éta- blissements hospitaliers et religieux actuels et leur accorde l'exonération do l'impôt foncier et immunités douanières con ormément aux trai- tés et conventions en vigueur. 3" Autorise les construct ons, réparations ou agrandissements des établissements scolaires hospitaliers ou religieux endommagés ou dé- truits pendant les événements de SV)i 1SJ5 et ltsy6 en Turquie d'Asie et à Constantinople. 4» S'engage à considérer comme autorsôs da plein" droit' ies fondations, agrandissements, constructions ou réparations auxquelles nous désirerions procéder à l'avenir si, prévenu da notra mtention, le gouvernement impérial n'a pas. dans le délai de sis mois, présenté des objections. ô- Sanctionne l'élection du patriarche chal- déen. ' . Kn outre la communication a eta faito ft l'embassade de France à Constantinople dos pièces prouvant que les décisions ènumôrèes . ci-dessus sont mises à exécution. Dans c^s conditions, M. Delcassé a ayisâ ' la Porte que la France reprend les relations : diplomatiques et ordre vient d'être envoya a l'amiral Gaillard de quitter Mitylène. Paris, 10 novembre, t L'Orient Express, parti samedi pour . Constantinople, a pris les correspondan- , ces destinées à l'escadre française dans " le pour X é\Mter e des indiscrétions turques, les lettres et plis envoyés a nos marins r prendront cette même direction, lundi et - mercredi prochains, par des sacs spéciaux r dûment plombés dont l'ambassade de • France à Constantinople prendra livraison 1 à l'arrivée, et qui seront expédiés par ses soins et par courrier spécial a Mitylène. Rome, 10 novembre. * La Voce délia Verila: dit que le procu- a reur du patriarche chaldéen dont il s ess e agi dansée conflit ^«^0^0 a |,u a « Rome une dépêche, de. Mo ss c °u ^ a r n é t sl et an- Rome une dépêche de Mos du patriarche, datée du 7 noncant que le patriarche 1 du sultan le reconnaissant. reçu le bérat Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
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