11 Novembre 1901 - Bibliothèque de Toulouse
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T,aaéÊl I « ifoTëmbre 1 90f<br />
f<br />
Paris, 10 novembre, j ni<br />
Le successeur provisoire du grand vizir ci<br />
est Abdourralia-Man-Pacha, ministre <strong>de</strong> la n<<br />
justice et <strong>de</strong>s cultes ; il est, comme Iialif- B<br />
Rifat-Pacha, âgé <strong>de</strong> 80 ans. r<<br />
C'est, nous apprend la Liberté, dont on 4<br />
connaît les attaches avec M. Constans, <strong>de</strong> d<br />
tous les membres du cabinet turc, le plus N<br />
liostile aux étrangers. . S<br />
Il partage tous les préjugés <strong>de</strong>s vieux ° à<br />
Turcs. „ . c<br />
Au cours du conflit franco-turc, <strong>11</strong> eut 5<br />
une attitu<strong>de</strong> bizarre que M. Constans qua- c<br />
lifla, un jour, un peu durement. s<br />
Pendant les conférences que notre am- a<br />
bassa<strong>de</strong>ur eut avec les ministres avant la j'<br />
"upture diplomatique, Abdourraha-Man<br />
refusait obstinément <strong>de</strong> considérer, comme a<br />
•les pièces valables, les propres jugements r<br />
iles tribunaux turcs dans les. affaires Tu-<br />
bini et Lorando. c<br />
Paris, 10 novembre. ,<br />
M. Delcassé a, par un télégramme <strong>de</strong> ce J<br />
matin, chargé M. Bapst <strong>de</strong> dire au minis- 1<br />
tre <strong>de</strong>s affaires étrangères Tewfick-Pacha 1<br />
que les relations diplomatiques entre les<br />
<strong>de</strong>ux pays étaient reprises et qu'on <strong>de</strong>vait ]<br />
le considérer désormais comme chargé ré-<br />
gulièrement <strong>de</strong>s affaires <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> j<br />
France. 1<br />
M Constans va repartir très prochaine-<br />
ment pour Constantinople.<br />
L'amiral Gaillard a reçu l'ordre <strong>de</strong> diri- ;<br />
ger las forces navales qu'il comman<strong>de</strong> sur<br />
une île <strong>de</strong> l'archipel, probablement Syra. ,<br />
Le traité <strong>de</strong> Berlin<br />
L'Echo <strong>de</strong> Paris publie une interview d'un<br />
personnage diplomatique très en vue sur l'in- |<br />
tention prêtée à la France et à la Russie <strong>de</strong> ,<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la revision du traité <strong>de</strong> Berlin pour<br />
obliger les Turcs à exécuter <strong>de</strong>s réformes en<br />
Annên e.<br />
Ce personnage a déclaré qu'en effet il est<br />
question do cela dans les chancelleries <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s puissance?.<br />
<strong>11</strong> s agirait d obliger les Turcs à exécuter<br />
lans son intégrité l'article 63 du traité.<br />
Mais il n'est pas encore question d'une con-<br />
férêace internationale.<br />
L'attitu<strong>de</strong> da l'Angleterre<br />
On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Londres au Mémorial di-<br />
plomatique :<br />
Le cabinet britannique a prodigué sas eon-<br />
soils en ces <strong>de</strong>rniers jours au sultan, pour<br />
qu'il mit fin au différend franco-turc.<br />
ïi y a un rapprochement très marqué entra<br />
',a Turquie et la Gran<strong>de</strong>-Bretagne, à mesure<br />
quellnflaençe <strong>de</strong> l'Allemagne diminue à Gons-<br />
lantinop'o<br />
Là Po te a été aussi surprise que froissée<br />
ilo voir qu'au len<strong>de</strong>main même <strong>de</strong>s fêtes don-<br />
nées par le sultan dans d3S circonstances pé-<br />
cuniaires difficiles, au prince Albert <strong>de</strong> Prusse.<br />
l'Allemagne no se montrât pas l'amie du padi-<br />
sah.<br />
L'Angleterre a su profiter do cette situation<br />
it il est notoire aujourd'hui que la voix <strong>de</strong><br />
t'arnbassa:leur britannique à Constantinople<br />
est infiniment pius écoutée que celle du repré-<br />
sentant <strong>de</strong> l'Empire allemand.<br />
Ce nouveau prestige britannique aura sans<br />
doute <strong>de</strong>s conséquences très importantes dans<br />
l'Eu ope orientale, notamment à Koweït et sur<br />
le golfe Persiquc, ainsi quo dans l'hinterland<br />
d'A<strong>de</strong>n.<br />
L'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'Italie<br />
Milan, 10 novembre.<br />
La Serra publie une dépêche <strong>de</strong> Rome, qu'il<br />
est intéressant, do signaler, bien quo ie fait<br />
jui a motivé l'information ait cesse d'exister.<br />
Cotte dépêche dit que lo gouvernement ita- I<br />
lieu, si la France persistait à occuper M tylène,<br />
se verrait dans la nécessité d' ntervenir pour<br />
mainte» r l'équilibre dans la Méditerranée.<br />
li faut à tout prix conserver lo slalu quo ac-<br />
tuel, et l'escadre italienne do la Méditerranée<br />
se tient prêle au départ.<br />
La Slampa affirme aussi que ie gouverne-<br />
ment italien ne laissera pas sans protester la<br />
France occuper Mitylène longtemps.<br />
« Un séjour prolongé impliquerait, en effet, !<br />
dit-elle. 1 idée d'une étroite entente russo-fran-<br />
el<br />
àit-cl<br />
çaiso<br />
pou r uns<br />
ions se contra la l'on<br />
antiaople.<br />
uie et menaçante<br />
Saint-Pétersbourg. 10 novembre,<br />
<strong>de</strong> Yvifta a envoyé au tsar uno dépêche<br />
lui confirmer 1 achèvement <strong>de</strong> la ligne<br />
itale du Transsibérien, <strong>de</strong> Baïkal à Port-<br />
Transsibérien sera com-<br />
M. <strong>de</strong> Yvifta a envoyé au tsar uno dépêche<br />
jour lui confirmer 1 achèvement <strong>de</strong> la ligne<br />
orientale du 'Transsibérien, <strong>de</strong> Baïkal à Port-<br />
Itrthur.<br />
Dans <strong>de</strong>ux ans, le Transsibérien sera com-<br />
plètement, achevé.<br />
Lo tsar a répondu par un lèlèuramme dans<br />
lequel ii félicita sou ministre d'avoir achevé,<br />
?;i un temps si court et parmi d'innombrables<br />
difficultés, uno dos plus audacieuses entrepri-<br />
se-: qui a eut ét* exécutées en matière <strong>de</strong> voies<br />
Terrées.<br />
' n apprend, d'autre part, que par suite <strong>de</strong><br />
l'accumulation <strong>de</strong>s neiges, un train a déraillé<br />
sur l'embranchement <strong>de</strong> Chine, station d'Onon.<br />
<strong>11</strong> y a eu dix-sept victimes.<br />
i IKltnjltimm SECTAIRES<br />
Marseille, 10 novembre.<br />
Les groupes artU-cléricaux so sont réunis, ce ]<br />
matin, à la Bourse du travail, pour protester j<br />
contre le service religieux qui était célébré ce i<br />
matin à l'église Saint-Cunnat à l'occasion du I<br />
départ <strong>de</strong>s conscrits. j<br />
A l'issue <strong>de</strong> cette réunion, <strong>de</strong>s manifestants, j<br />
au nombre d'une centaine environ, suivis <strong>de</strong><br />
nombreux curieux, se sont rendus <strong>de</strong>vant l'é-<br />
glise, mais ils ont été maintenus à distance<br />
pur-la p 'lice.<br />
A la sortie do la grand-messe, ils ont poussé<br />
Ses-cris divers et chanté la Carmagnole.<br />
Une arrestation a été opérée.<br />
Bruxelles, 10 novembre.<br />
I^s listes <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> ce soir, fait remar- j<br />
quer le Petit Pieu, révèlent encore plusieurs<br />
petits succès boers dont l'excellent général I<br />
Kitutaeoer n'a pas soufflé mot.<br />
Lundi <strong>de</strong>rnier, le corps qui porte le nom du<br />
généralissime anglais, les ixitehener-Scouts, a j<br />
«jerdi: 5 tués et blessés ot 5 prisonniers, à 1<br />
Vaalbankspruit, à la frontière nord <strong>de</strong> l'O- !<br />
••ange, tandis que le len<strong>de</strong>main, dans l'Est, à :<br />
Bédrog, près <strong>de</strong> Vryheid, c'est à dire a la fron- '<br />
liera nord du Trânsvaal, lo 5e d'inianterie<br />
montée <strong>de</strong> ia colonne Victoria a laissé sur la j<br />
terrain 3 tués dont 1 oUBcier, '0 lieutenant j<br />
Chrisp. 5 blessés et 3 prisonniers, c'est-à-d re<br />
que dans les petits combats comme dans les<br />
grands, les Boers continuent a avoir l'a van- j<br />
'âge .<br />
<strong>11</strong> doit s'être passé quelque chose <strong>de</strong> fâcheux :<br />
aussi près <strong>de</strong> la frontière sud du Natal pour i<br />
que l'app oche <strong>de</strong>s faibles commandos boers du !<br />
Uriqualand-Kast, signalés à Rhodo-Fouche-My-<br />
ourh-Weyssels, ait motivé les mesures extra-<br />
ordinaires <strong>de</strong> défense qu'on prend brusque-<br />
uient <strong>de</strong> ce côté.<br />
Paris. 10 novembre.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Paint -Etienne au Gaulois<br />
qu'hier soir, quand les mineurs <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong><br />
Jourre montaient <strong>de</strong>s galer.es; ifs ont été en-<br />
iourés par <strong>de</strong>s pelotons <strong>de</strong> distributeurs qui<br />
épandirent à profusion <strong>de</strong>s bulletins les iuvi-<br />
ant à commencer dos lundi matin la grève<br />
générale.<br />
Lens, 10 novembre.<br />
L'effervescence est très vive dans le mon<strong>de</strong><br />
minier où les agitateurs cherchent à étendre<br />
.e mouvement gréviste qui a commencé bier<br />
dans plusieurs fosses.<br />
On a dit que ce mouvement est dû à l'impa-<br />
.ience provoquée par les hésitations du Comité<br />
•édéral à proclamer la grève et au retard ap-<br />
porté par M. Cotle à faire sa communication.<br />
A cet égard, on rapporte le propos suivant<br />
t'un agitateur très inéuenl :<br />
« Le syndicat nous livre pieds ot poings liés<br />
à Millerand.<br />
» Si la grève générale n'est pas déclarés tout<br />
<strong>de</strong> suite, notre cause est compromise. »<br />
Signalons aussi, à titre d'indication, que les<br />
socialistes ministériels accusent le Parti ou-<br />
'a mn,,„ a J?'-' ais . Buesi, ' sl0 ir<br />
<strong>11</strong> n'y a ou que <strong>de</strong>s dégâts matériels. rte<br />
Quelques cris isolés <strong>de</strong> ; « Vive la grève ! » no<br />
ont été poussés à Avion, au moment do i'arri- .<br />
vée <strong>de</strong>s troupes.<br />
Hier, le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> nuit <strong>de</strong> Bourges, nomme Et<br />
Lour<strong>de</strong>l, veuf et père <strong>de</strong> six enfants, se rendait re<br />
au travail, quand un groupe <strong>de</strong> mineurs l'ar-<br />
rêta en chemin, lui disant : téj<br />
« Personne ne doit passer: si vous vous obs-<br />
t'nez à vouloir passer quand même, la sang va<br />
couler. » so<br />
Le gar<strong>de</strong>, dédaignant les menaces, voulut pc<br />
franchir lo cordon <strong>de</strong>s grévistes. te:<br />
L'un do ces <strong>de</strong>rniers prit un b.Uon qu'il te- ve<br />
nait à la main, et lui en asséna un coup for- m<br />
midablo sur fa tête. û't<br />
Le gar<strong>de</strong> tomba assommé. Son état est très M<br />
grave ; la gendarmerie a ouvert une enquête. av.<br />
Lievon. 10 novembre. gt<br />
Le calme est complet dans la concession do<br />
Lievin. bien quelos cris<strong>de</strong>: Vive la grève I aient<br />
été entendus hier soir. dé<br />
Le travail a lieu régulièrement comme pc<br />
un dimanche ordinaire. dt<br />
Deux compagnies d'infanterie sont arrivées, le<br />
Arras, 10 novembre.<br />
Toute la nuit, <strong>de</strong>s forces importantes <strong>de</strong> dt<br />
troupes et <strong>de</strong> gendarmes sont passées en gare, l'e<br />
sa dirigeant sur Lens. Le 83e <strong>de</strong> ligne d'Arras,<br />
s'est rendu snr les points oii la grève a éclaté. r<br />
Chalons. 10 novembre. I<br />
Cent gendarmes à cheval appartenant à la w<br />
6e légion et mobilisés dans les compagnies da<br />
la Meuse, la Marne et les Ar<strong>de</strong>nnes, sont par-<br />
tis celte nuit.<br />
Amiens, 10 novembre. *<br />
400 hommes du 73»doligao. sous le comman- a<br />
dément du commandant Bernard, sont partis Ci<br />
pour les mines <strong>de</strong> Noeux.<br />
Le colonel <strong>de</strong>s Roziers a dirigé lui-même £<br />
l'embarquement. *<br />
Avant le départ, le général <strong>de</strong> Torcy a réuni<br />
les officiers et. dans une courte allocution, a<br />
précisé leur <strong>de</strong>voir : P<br />
a Votre <strong>de</strong>voir, dit—il. est d'être patients », et i'<br />
le général a insisté sur la nécessité pour les ji<br />
hommes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le sang-froid et le calme le<br />
plus imperturbable. n<br />
Nancy. 10 novembre.<br />
Par ordre supérieur, les voitures <strong>de</strong> 3* classe *<br />
d'un train allant vers Nancy ont été retirées à 0<br />
[ Lôrouville et à Commerey. r<br />
Les voyageurs sont montés en secon<strong>de</strong> et en<br />
\ première classe .<br />
\ | Les wagons <strong>de</strong> 3« classe ont été réquisition- i<br />
1 nés pour le transport <strong>de</strong>s troupes do la Meuse<br />
', dans le bassin minier <strong>de</strong> Lens.<br />
Un train <strong>de</strong> voyageurs <strong>de</strong> Toul à Nancy a êta<br />
supprimé pour le même motif. r<br />
j Paris, 10 novembre.<br />
On sait qu'après avoir entendu dans sa <strong>de</strong>r-<br />
. niôre séance les représentants <strong>de</strong>s Compa- £<br />
t gnies houillères et recueilli leurs objections à c<br />
j l'application do ia journée <strong>de</strong> huit heures dans 'V<br />
! les mines, la commission du travail <strong>de</strong> la a<br />
1 ; Chambre avait invité M. Cotte, secrétaire gô-<br />
, ; naral <strong>de</strong> ia fédération <strong>de</strong>s mineurs.à lui adresser A<br />
' un mémoire sur cette même question on ré-<br />
ponse à la thèse <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s Compa- ï<br />
gnies.<br />
M. Cotte a, <strong>de</strong>puis lors, fait parvenir - comme 1<br />
on sait co mémoire à M. Odilon Barot, rap- t<br />
porteur <strong>de</strong> la commission du travail. '\<br />
'• j On annonce, aujourd'hui, que M. Odilon $<br />
s : Barot vient d'écrire à M. Cotte pour l'informer<br />
3 que la commission désire, dans l'intérêt<br />
f <strong>de</strong>s ouvriers, entendre pro hainement leurs dé- *<br />
légués, non sans avoir fait remarquer au se- 4<br />
- crèlaire général <strong>de</strong> la Fédération que le mé-<br />
moire qu'il a transmis à la commission ne rô«<br />
s 1 pond pas d'une manière assez précise auxar-<br />
1. gumenls invoqués par les représentants <strong>de</strong>s<br />
s i Compagnies.<br />
- i M. Odilon Barot fixe à ia séance quo la cora-<br />
s j mission doit tenir mercredi prochain, l'audi- '<br />
! tion dos délégués <strong>de</strong>s ouvriers mineurs, c'est-<br />
e i a-dire do M. Cotte et <strong>de</strong>s sept membres du ca- 1<br />
é mité fédéral. j<br />
i- Saint-Etienne, 10 novembre. .<br />
Le citoyen Cotte conser/e l'altitu<strong>de</strong> inquiète \<br />
et sombre <strong>de</strong> l'homme acculé aux pires respon- ,<br />
sab lités.<br />
La situation est critique et, somme toute, peu *<br />
enviable.<br />
Il so débat, en effet, entra les cornes d'un di-<br />
'e lemme iuilexible : S'il refusa d'obéir à la vo-<br />
ir ! lontô du comité fédéral, dont la majorité est<br />
!8 : favorable à la grève, il est frappé <strong>de</strong> discrédit ;<br />
u i s'il ouvre les hostilités, il mécontente la plu-<br />
i part <strong>de</strong> ses amis politiques et assuma une bien<br />
s. | lour<strong>de</strong> charge.<br />
la | Que faire x il hésite; peut-être essaye-t-il<br />
** ! uno <strong>de</strong>rnière négociation avec le gouvernement<br />
;c par l'intorméd aire <strong>de</strong> la commission parlemen-<br />
tai e d'assurance sociale et du travail <strong>de</strong>vant<br />
>e 1 laquelle il est convoqué.<br />
Il a fait connaître qu'il partirait <strong>de</strong>main pour<br />
Paris ; on attendait avec quelque impatience<br />
la réunion privée organisée co matin, à la<br />
Bourse du travail, par le Syndicat <strong>de</strong>s mineurs<br />
<strong>de</strong> la Loire.<br />
Au cours do cette réunion, le citoyen Esca-<br />
lier, qui sa pose do pius en plus en adversaire<br />
<strong>de</strong> M. Cotte, a reproché ses atermoiements au<br />
r- ; comité fédéral <strong>de</strong>s mineurs et son indécision à<br />
rs ; M. Cotte.<br />
al i Celui-: i a expliqué sa conduite ; il a invité<br />
i les assistants à ne pas cesser lo travail avant<br />
lu qu'il leur en donne l'ordre,<br />
a ; c La grava est, d'ailleurs, imminente, leur<br />
a n-t-il dit; si vous n'avez pas, dans les premiers<br />
jours <strong>de</strong> cotte semai no, <strong>de</strong> réponse satisfai-<br />
à santé relativement à la journée do huit heures<br />
a- . et à la retraita <strong>de</strong> 2 francs par jour, la grève<br />
'ie : sera déclarée.<br />
le ; » Vous pouvez donc vous tenir prêts pour<br />
nt i lundi au plus tard.<br />
re j » Vos intérêts sont en très bonnes mains. »<br />
es On rapporte, et c'est M. Cotte lui-même qui<br />
n- 1 l'aurait déclaré que le citoyen Evrard, délégué<br />
; du Pas-<strong>de</strong> Calais, n'aurait envoyé sa réponse<br />
ux | au citoyen Cotl3 qu'avant-hFr seulement, et<br />
ur 1 que, dans ces conditions, la dép'che adressée<br />
du ' hier par le syndicat du Pas-<strong>de</strong>-Calais au secré-<br />
ly- taire du Comité fédéral pour le presser <strong>de</strong>ren-<br />
'a- tire sa décision ne s'explique guère,<br />
ie- signalons le propos suivant, prêté à M.<br />
Girar<strong>de</strong>t, l'un <strong>de</strong>s délégués partisans <strong>de</strong> la<br />
grève, à la condition qu'elle soit générale :<br />
» Co cro s, aurait-il dit, quo les grèves<br />
partielles <strong>de</strong> quelques puits sont provoquées<br />
j>a ! - le gouvernement pour f'airo avorter un<br />
mouvement d'ensemble qui ne saurait tar<strong>de</strong>r<br />
ois plus <strong>de</strong> cinq jours. »<br />
<strong>de</strong> On craint que, dans le Pas-<strong>de</strong>-Calais, <strong>de</strong>s<br />
an- grèves partielles <strong>de</strong> mineurs n'éclatent <strong>de</strong>-<br />
ïui main.<br />
vi- A la Bicamarie. le directeur <strong>de</strong>s minas <strong>de</strong><br />
Jve Idontranibert croit à uno c essation <strong>de</strong> iravail,<br />
néanmoins les puits ne seront pas gardés <strong>de</strong>-<br />
main par la troupe qui restera consignée dans<br />
i<strong>de</strong> les casernes.<br />
are « Les troupes, a déclaré le préfet, ne sorti-<br />
uer ront qu'en cas do besoin et vous pouvez dé-<br />
mentir les dépêchas alarmantes annonçant<br />
pa- que ja fais venir <strong>de</strong> nouveaux régiments. »<br />
lité Les partisans do la grava générale s inquiè-<br />
ap- tent du signal qui annoncera le chômage gé-<br />
ii ncral.<br />
int 00 sait qu'un coup <strong>de</strong> clairon lancé à l'aube<br />
dans tous les villages mineurs sufira à p éve-<br />
liés nir les ouvriers <strong>de</strong> la mine qu'ils n'aient pas à<br />
<strong>de</strong>scendra ce ,iour-là.<br />
oui Or !a crainte a été exprimée, déjà, que le<br />
redoutable signal parte on ne sait d'où, aux<br />
les abords <strong>de</strong> quelques puits seulement et dans<br />
ou- ceriaines régions à l'exclusion do certaines<br />
<strong>de</strong> autres.<br />
mi- Ce serait alors le désarroi au lieu do la<br />
et gran<strong>de</strong> unanimité quo tous espèrent et ce se-<br />
raU aussi le discrédit do la Fédération,<br />
/oï» TT„ Saint-Etienne, 10 novembre,<br />
dan ia l c J îîv„f on ' îtatalion semblerait indiquer que<br />
aua las mineurs se préparent à la grève.<br />
'en charc.iL ?» urn i sseu , r ^ par André- pour qu'elle ne soit plus a craindre.<br />
et quant a la République française, c'est <strong>de</strong>-<br />
» I vont» eu matière <strong>de</strong> poUtiq.ua extérieure une<br />
Une exécution à Blontbrison<br />
Montbrison. 10 novembre.<br />
M. Deibler est arrivé ce matin par le train<br />
<strong>de</strong> 8 h. 12. pour procé<strong>de</strong>r à l'exécution <strong>de</strong> Le-<br />
jour, assassin du père Joly. à Saint-EUeuna.<br />
Il v avait peu do curieux à la gare.<br />
Ce inatin, on a informé sa complice. Louise<br />
Chardon, quo sa peine était commuée ; cetlo<br />
nouvelle l'a tellement émotionnée qu'elle a été<br />
prise d'une crise, <strong>de</strong> nerfs.<br />
Lorsqu'elle revint à elle, clic <strong>de</strong>manda :<br />
« Et lui, Lo'our? » .<br />
On lui répondit qu'on ne savait rien encore<br />
en ce qui le concernait.<br />
» Vous mentez, vous mentez, c'est certain ! »<br />
s'est alors écrié Louise Chardon, dans uu état<br />
<strong>de</strong> surexcitation extrême.<br />
Elle fut prise d'une nouvelle crise et on dut<br />
la transporter sur son lit.<br />
Lejour, qui no sait toujours rien, est parfai-<br />
tement calme.<br />
On sait quo Toysier et Tavernier, les assas-<br />
sins <strong>de</strong> Mme veuve Hicbard. également con-<br />
damnés à mort par la cour d'assises <strong>de</strong> la<br />
Loire, atten<strong>de</strong>nt eux aussi, <strong>de</strong>puis bientôt <strong>de</strong>ux<br />
mois, l'exécution <strong>de</strong> leur peine.<br />
On avait cru d'abord, que le déplacement <strong>de</strong><br />
M. Deibler iesconcernait an même Utro quo Le-<br />
jour, mais aujourd'hui, on télégraphie do Paris,<br />
que rien n'a transpiré jusqu'ici <strong>de</strong> la décision<br />
prise à leur égard.<br />
On a cependant annoncé que la prési<strong>de</strong>nt do<br />
la République ava't reçu leurs avocats.<br />
L'état d'.nc< rtitudo bii l'on est sur le sort, <strong>de</strong><br />
Ces <strong>de</strong>ux condamnés a augmenté la surexci-<br />
tation causée en ville par la nouvelle <strong>de</strong> Par- ']<br />
rivée <strong>de</strong> Deibler et l'exécution <strong>de</strong> Lojour pour<br />
<strong>de</strong>main.<br />
incendie à Roubaix<br />
Roubaix, 10 novembre.<br />
Un incendie d'une violence inou e vient <strong>de</strong><br />
détruire les immenses magasins et bureaux <strong>de</strong><br />
la maison Charles Tiberghien et fils, et les bu-<br />
reaux <strong>de</strong> maison J. et P. Delannoy.<br />
L'écroulement d'un bâtiment dans lequel se<br />
trouvaient plusieurs pornpers a transformé le<br />
sinistre en une véritable catastrophe. Plusieurs<br />
hommes ont été ensevelis sous les décombres.<br />
Deux ont été retirés morts et un autre blessé<br />
grièvement. U y a d'autres victimes encore,<br />
toutes plus ou moins atteintes.<br />
Les dégâts matériels s'élèvent à un million.<br />
Une victime du froid<br />
La Mure ffsère\ 10 novembre.<br />
Mercredi <strong>de</strong>rnier, dans l'après-midi, une<br />
vieille <strong>de</strong>moiselle, du nom <strong>de</strong> Miolla, Agée <strong>de</strong><br />
8-S ans, habitant seule une maison au hameau<br />
du Niard-en-Beaumont, prévenait ses voisins<br />
qu'elle se rendait à ^aint-Laurent-en-Beau-<br />
mont.<br />
Le len<strong>de</strong>main matin, quelques personnes,<br />
constatant quo la pauvre vieille n'était pas<br />
rentrée, se mirent à sa recherche et découvri-<br />
rent son cadavre dans un petit bois voisin.<br />
La malheureuse, qui était repartie <strong>de</strong> Saint-<br />
Laurent assez tard dans ia so rée, a do<br />
s'égarer dans l'obscuriiô; puis, harassée sans<br />
doute, elle se sera assise pour prendre un peu<br />
<strong>de</strong> repos, et c'est alors quo le froid a lait son<br />
couvre.<br />
Chevaux hongres<br />
Juments<br />
Poulains<br />
Importations :<br />
Chevaux entiers..<br />
Chevaux hongres.<br />
Juments<br />
Poulains ,<br />
. « . « > SB , ,<br />
1.483<br />
10.741<br />
5.871<br />
2.387<br />
20.487<br />
7 369<br />
6.370<br />
2.541<br />
327<br />
17.207<br />
Comme dans ces ehiffres sont compris ceux<br />
<strong>de</strong> nos rapports avec l'Algérie, qui est uno<br />
terre française, en réalité en 1900 nous n'avons<br />
Emporte quo 9,992 chevaux, tandis que nous<br />
en avons exporté 20.355. soit un excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
10.253 têtes : cet excé<strong>de</strong>nt, en 1899, n'était quo<br />
do 2.251 têtes.<br />
La valeur <strong>de</strong>s exportations a<br />
été <strong>de</strong>.. 19,719,050 fr.<br />
La valeur <strong>de</strong>s importations<br />
a été <strong>de</strong> 13.257,650<br />
Excé<strong>de</strong>nt 7,482,100 fr.<br />
La commerce <strong>de</strong>s mules et <strong>de</strong>s mulets a<br />
donné pour résultats, en 19 X) : exportations,<br />
7,832 mules ou mulets, représentant une valeur<br />
<strong>de</strong> 0,482,400 fr.: les importations se sont éle-<br />
vées à 2,197 mules ou malais ayant uno valeur<br />
do 1,098,500 fr. ; différence eii plus pour les<br />
exportations 5,635 têtes, ayant uno valeur <strong>de</strong><br />
4 883,900 francs.<br />
Lo résumé du commerça do l'espèce asine a<br />
été :<br />
Importations, 2.779 bêtes valant 293,280 fr.:<br />
exportations. 456 bêtes valant 77,520 fr.; diffé-<br />
rence en faveur <strong>de</strong> l'importation, 3,323 bêtes<br />
d'une valeur <strong>de</strong> 215,760 fr.<br />
Voici les conclusions <strong>de</strong> cet intéressant rap-<br />
port :<br />
« Comme on peut le voir, l'administration<br />
<strong>de</strong>s haras n'a rien négligé pour assurer rem-<br />
ploi intelligent <strong>de</strong>s fonds mis a sa disposition<br />
par le Parlement. Il reste encore beaucoup à<br />
faire pour assurer l'exécution <strong>de</strong> la loi d'ac-<br />
croissement, votée l'année <strong>de</strong>rnière. Des tra-<br />
vaux d'une réelle urgence sont à mettre on<br />
couvre dans divers établissements.<br />
» Nous espérons quo le Parlement consen-<br />
tira à mettra les ressources nécessaires à la<br />
: disposition <strong>de</strong> l'administration <strong>de</strong>s haras et<br />
voudra donner ainsi un appui plus efOcace à<br />
l'amélioration d'une <strong>de</strong>s branches les plus im-<br />
portantes <strong>de</strong> notre vie nationale.<br />
« Les admirables progrès obtenus <strong>de</strong>puis<br />
1870.ne doivent pas s'arrêter là; nous esti-<br />
mons, au contraire, qu'il y a lieu <strong>de</strong> leur don-<br />
ner un plus grand développement en impri-<br />
mant un nouvel essor à la production cheva-<br />
line française, <strong>de</strong> laçon à augmenter, si pos-<br />
sible, le chiffre <strong>de</strong>s exportations. »<br />
LE iOlIVEHIENT ViUlGOLE<br />
PETITES NOUVELLES<br />
10 novembre.<br />
La reine d'Angleterre est, dit-on, atteinte<br />
d'une aifection d'oreille très grave et serait sur<br />
le point <strong>de</strong> perdre fouie,<br />
Le docteur Labor<strong>de</strong>. mé<strong>de</strong>cin du mi-<br />
nistère <strong>de</strong> 1 intérieur, est nommé chevalier <strong>de</strong><br />
la Légion d'nonneur.<br />
•>—'-v. L'Krening-Slandard ^annonce que<br />
le prince impérial d'Allemagne fera uno visite<br />
officielle au sultan, à Constantinople, au com-<br />
mencement <strong>de</strong> l'année prochaine. On dit qu'au<br />
cours do co voyage le kronprinz visitera les<br />
Lieux-Saints.<br />
Le Braila. <strong>de</strong> la Compagnie Frais-<br />
sinet, a: rivé jeudi à Marseille venant <strong>de</strong>s bou-<br />
ches du Danube et <strong>de</strong> Constantinople, a été<br />
envoyé au Frioul peur y être désinfecté. On a<br />
trouvé <strong>de</strong>s rats morts dans ses cales.<br />
NOM S<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
Madrid, 10 novembre.<br />
Le Sénat a voté le projet <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong><br />
la <strong>de</strong>tte.<br />
Demain lundi, il discutera lo projet interdi-<br />
sant la frappe <strong>de</strong> la monnaie d'argent.<br />
Dans le projet da budget <strong>de</strong>s colonies do<br />
l'Afrique occi<strong>de</strong>ntale, la gouvernement est au-<br />
torisé a traiter avec les sociétés privées d'un<br />
caractère espagnol pour l'exploitation et mémo<br />
l'administration <strong>de</strong>s territoires.<br />
Les Chambres <strong>de</strong>vront, dans tous les cas,<br />
inter venir pour les concessions.<br />
Barcelone. 10 novembre.<br />
Les maçons do Badalona se sont déclarés<br />
en grève a la suite du refus <strong>de</strong>s patrons do<br />
Notre confrère M. Armand villette, du<br />
Gaulas, qui fait en ce moment une en-<br />
quête dans le Midi sur la situation vini-<br />
coie, envoie à son journal les renseigne-<br />
ments qui suivent :<br />
Je suis rentré à Narbonne absolument navré<br />
<strong>de</strong> tout ce que j'ai vu, <strong>de</strong> tout ce que j'ai en-<br />
tendu.<br />
J'ai eu l'occasion <strong>de</strong> m'entretenir assez lon-<br />
guement avez M. Bouaix. maire <strong>de</strong> Moussan,<br />
un propriétaire considérable, dont les pertes<br />
sont importantes.<br />
— Vous connaissez la situation, me dit-il,<br />
donc je ne crois pas nécessaire <strong>de</strong> vous la<br />
dépeindre. Je me bornerai à vous donner <strong>de</strong>s<br />
chiffres qui ont une navrante éloquence. Ces<br />
chiffres sont rig ureusement exacts, car ce<br />
sont ceux <strong>de</strong> ma propriété. L'an <strong>de</strong>rnier, mes<br />
affaires ont atteint le chiffre <strong>de</strong> cent trente<br />
mille francs, et celte année elles se sont abais-<br />
sées à quinze mille francs. Or, mes frais an-<br />
nuels d'exploitation sont <strong>de</strong> quatre-vingts mille<br />
francs ; donc en <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> travail, après<br />
avoir fait une saison exceptionnelle, je perds<br />
quinze mille francs, et mes frais courent tou-<br />
i jours.<br />
» Je puis soutenir la choc évi<strong>de</strong>mment, mais<br />
comment vont fa ; ro les autres propriétaires<br />
qui n'ont pas d'avances et qui sont obligés<br />
d'attendre la rentrée <strong>de</strong> leurs fonds pour faire<br />
l'ace aux engagements pris 1; Et les ouvriers<br />
auxquels nous sommes forces d imposer le<br />
chêma"e afin do réduira nos frais généraux,<br />
que^onUils <strong>de</strong>venir, ces malheureux oui. la<br />
plupart, sont mariés et pères <strong>de</strong> larail e l<br />
» nans certaines communes, on a <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
le dég^ve'menuie 1 impôt foncier pour l'exer-<br />
cice courant et pour 1902. Comme pTOpriéta re,<br />
jàluis partisan <strong>de</strong> ce dégrèvement, bien que,<br />
en ce qui nous concerne, il ne nous apporte-<br />
' ?ait pas ùn grand soulagement; mais comme<br />
1 maire, 10 suis d'avis <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r seulement<br />
le dégrèvement <strong>de</strong> la part afierente a I Etat.<br />
» Effectivement, si la commune n a plus da<br />
ressources, les caisses municipales resteront<br />
vi<strong>de</strong>s, et lorsque nos ouvriers, harcelés par la<br />
faim, viendront frapper il la porte <strong>de</strong> la mai-<br />
rie, sollicitant un secours, il nous sera impos-<br />
sible <strong>de</strong> le leur accor<strong>de</strong>r. C'est clair. Et puis,<br />
en admettant mémo que tous nos vecus soient<br />
<strong>de</strong> Resplandy » : il y a <strong>de</strong>ux ans, elTÂ1<br />
évaluée <strong>de</strong>ux cent cinquante mille r> ait<br />
l'année <strong>de</strong>rnière, expropriée, par autnih- 08 ;<br />
justice, elle lut adjugée sur première »r, L 1,8<br />
cent cinquante mille francs, et le mois? 0 **<br />
elle était adjugée définitivement soixan£ erniar<br />
francs. En <strong>de</strong>ux ans, cette propViéu n,l! '9<br />
perdu cent quatre-vingt mille franco ^ av '*il<br />
valeur.<br />
t!s «a gt<br />
» Les petits propriétaires et les ouvriers w<br />
déjà ruinés; quant aux gros propriôtairea îr<br />
courent rapi<strong>de</strong>ment vers la faillite, ou tout à»<br />
moins vers l'expropriation forcée. Voilà la si-<br />
tuation. »<br />
Ainsi m'a parlé lo maire <strong>de</strong> Moussan. sans<br />
passio* politique, sans acrimonie contre qui. : '<br />
que ce soit, établissant les faits tels qu ils sont,<br />
c est. d'ailleurs, la même version qua j'ai re-<br />
cueillie auprès <strong>de</strong> M. Samaruc. propriétaire à<br />
\inassan.<br />
Scion iui. et il ne parait pas avoir tort, la Im<br />
<strong>de</strong>s boissons est mal laite et porta les niuV<br />
graves préjudices aux viticulteurs.<br />
.— Ainsi, m'a dit M. Samaruc, on pourrait<br />
exiger du gouvernement ia modification do<br />
1 article 10 do cetlo loi, qui empêche la distii 'a<br />
tion <strong>de</strong>s mauvais vins, lesquels actuellemenï "<br />
encombrent le marché, et le rôïimo do raveur-<br />
pour les eaux-<strong>de</strong>-vie <strong>de</strong> vin. La crise a un ca-<br />
ractère très grave, n'en doutez, pas. et j'en su^<br />
A me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comment nous en sortirons 'si<br />
nous en sortons jamais. '<br />
» On a eu le grand tort, dans nos régions d»<br />
Midi, do planter <strong>de</strong> la vigne partout où iv»<br />
pouvait, <strong>de</strong> telle sorte qu'à l'heure présente on<br />
ne sait que faire du vin parce qu'il est en tron<br />
gran<strong>de</strong> abondance, et on n'a pas vinn soii«<br />
pour acheter <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre. "<br />
» Jadis, nous avions <strong>de</strong> beaux oliriers on Ha<br />
a abattus, et nous sommes <strong>de</strong>venus tri butai,<br />
<strong>de</strong> la Provence pour les huiles. Jadis' aussi<br />
nous laisions <strong>de</strong>s expéditions importâmes dîî<br />
primeurs à Pans : aujourd'hui, nous ni récol-<br />
tons plus une carotte. La vigne a tout envahi<br />
On croyait sottement qu'elle nous enrichirait •<br />
elle nous a ruinés, et il arrivera un moment<br />
où il faudra l'arracher pour laisser lu terre auë<br />
céréales.<br />
» En attendant, que l'on réforme la loi <strong>de</strong>s<br />
boissons ; je vais plus loin : qu'on la supprima<br />
el qu'on en revienne tout simplement aux lois<br />
anciennes. Mais il est peu probable qu'on<br />
agisse a nsi. Alors, malgré tout, ce sera la<br />
perte irrémédiable du Midi viticoie.<br />
#**<br />
D'autre part, on nous communique <strong>de</strong><br />
Pignan la délibération ci-<strong>de</strong>ssous, prise<br />
par le conseil municipal dans sa <strong>de</strong>rnière<br />
séance :<br />
Le conseil municipal :<br />
Reconnaissant que le viticulteur, <strong>de</strong>puis plu-<br />
sieurs années, écrasé par les impôts, ruiné par<br />
les nombreux fléaux qui assaillent la vigne.est<br />
hors d'état <strong>de</strong> trouver une vie convenable<br />
même mo<strong>de</strong>ste, sur <strong>de</strong>s siilons <strong>de</strong>venus sté-<br />
riles.<br />
Considérant qu'il est impossible au proprié-<br />
taire <strong>de</strong> vignobles <strong>de</strong> faire à ses vignes les<br />
travaux môme les plus indispensables.<br />
Que l'ouvrier vigneron ne trouve plus chez iè<br />
propriétaire le travail journalier par lequel ii<br />
assurait du pain à sa famille :<br />
Est d'avis, à l'unanimité, d'adopter les pro-<br />
posit'ons suivantes :<br />
1. Facilités données aux propriétaires <strong>de</strong> dis-<br />
tiller 1 brement; 2. Suppression <strong>de</strong> la loi du<br />
24 juillet 1895 et autorisation aux propriétaires<br />
rèt'oUant? d'employer l'alcool provenant exclu-<br />
sivement <strong>de</strong> leur "récolte à viner en franchisa<br />
leurs vins dans la limita <strong>de</strong>2 0i0; 3. Achève-<br />
ment <strong>de</strong> l'œuvre <strong>de</strong> dégrèvement commencée<br />
par la loi <strong>de</strong> 1900 et enlèvement définitif <strong>de</strong><br />
toutes les charges et entraves apportées à la<br />
libre circulation du vin; 4. Suspension <strong>de</strong> toute<br />
poursuite pour non paiement d'impôt jusqu'à<br />
lin décembre 1902 ; 5. Distribution d'un quart <strong>de</strong><br />
vin à chaque repas par homme à toutes les<br />
troupes <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong> mer; 6. Modi-<br />
fication et réduction <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong>s chemins da<br />
fer, et émet le vœu que tous les corps élus s<br />
sénateurs, députés, conseillers généraux, con-<br />
seillers d'arrondissement, municipalités, usent<br />
do toute leur iniîuence auprès <strong>de</strong>s pouvoirs<br />
publics pour obtenir <strong>de</strong>s mesures rationnelles<br />
et énergiques en vue d'enrayer la crise vinicoi»<br />
et <strong>de</strong> rendre la vie possible à la vllicultura<br />
méridionale.<br />
LE YÎN CONCENTRÉ<br />
Réunion à Bézîers da la Société d'encoura<br />
gement à l'agriculture <strong>de</strong> l'Hérault<br />
La question <strong>de</strong> la concentration du vin, «,<br />
dans ces <strong>de</strong>rniers mois, beaucoup occupé le<br />
public, les viticulteurs surtout, et* grâce à la<br />
plume <strong>de</strong> quelques conlradicteurs passionnés,<br />
on ne savait plus que penser <strong>de</strong> son utilité<br />
pratique et <strong>de</strong> son influence sur la viticulture.<br />
Plus intéressés que d'autres. les viticulteurs<br />
du Bilterois ont voulu connaître la vérité au<br />
; sujet da cette opération et <strong>de</strong> ses résultats.<br />
1 Est-elle un bi*i ! est-elle une duperie t<br />
Et pour répondre à ces questions. la Société<br />
1 d'encouragement à l'agriculture <strong>de</strong> l'Hérault<br />
{section <strong>de</strong> Béziers), a appelé les partisans <strong>de</strong><br />
: la concentration et ses ennemis & exposer<br />
leurs raisons en présence d uno imposante as-<br />
> semblée <strong>de</strong> viticulteurs.<br />
C'est le dimanche 27 octobre qu'a eu jlieu la<br />
réunion.<br />
Les adversaires les plus acharnés <strong>de</strong> la con-<br />
1 eentration ont fait défaut, et les plus con-<br />
vaincus parmi les propagateurs do cette prali-<br />
1 que nouvelle se sont rendus à l'appel <strong>de</strong>s Bit-<br />
Î. térois.<br />
M. le professeur Garrigou, mela<strong>de</strong>, s'était<br />
- fait excuser <strong>de</strong> ne pouvoir assister à la séance,<br />
i où d'ailleurs un <strong>de</strong> ses confrères, le docteur<br />
Castan, et un <strong>de</strong> ses élèves, M. Dieulafâ,phar-<br />
1- macien, le représentaient,<br />
a La discussion a été longue et très inslruc-<br />
:t tive, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s principes et <strong>de</strong> iapra-<br />
à tique.<br />
MM. Roos, professeur d'œnologie à Montpel*<br />
llor ; Astruc et Semrichon, œnologues do Nar-<br />
s bonne ; Paul, ingénieur agronome : docteur<br />
i- Castan, Dieutafé et d'autres encore ont pris la<br />
1- parole.<br />
i- M.Roos a développé avec talent et d'une ma-<br />
.- nière tout à fait scientifique, l'idée <strong>de</strong> concen-<br />
1- trer le vin, en concentrant d'abord la mofit, a«<br />
moment où on vient <strong>de</strong> le produire, et avant<br />
qu'aucuns fermentation ait commence.<br />
Pour lui, on doit, pour produire du vin coa-<br />
r centré, évaporer lo moût dans la vi<strong>de</strong> et à<br />
U chaud, après avoir tué tous ses ferments au<br />
moyen <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> sulfureux.<br />
Lorsque, par celte opération, on lui a enlevé<br />
U lo quart ou la moitié <strong>de</strong> son eau naturelle. 08<br />
j. lui mélange <strong>de</strong> nouveaux ferments, et on 1*<br />
s fait fermenter. On obtient a nsi un vin qui<br />
o contient un quart ou moitié moins d'eau que<br />
. la moût, et qui constitua un vin concentré.<br />
A l'appui <strong>de</strong> sa théorie et <strong>de</strong> sas expériences^<br />
-é M. icoos a montré <strong>de</strong>s échantillons do vin con<br />
j. centré ainsi obtenus et superbes comme cou-<br />
leur, en même temps que <strong>de</strong> très bon goût.<br />
i_ M. Paul, ingénieur agronome constructeur,<br />
n, avait eu 1 idée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssécher les raisins aussi-<br />
es tôt après la vendange dans un mil eu sulli-<br />
samment chaud, <strong>de</strong> manière à leur enlever une<br />
il, partie do ieur eau, ce qui pouva t permettre,<br />
là après cette opération, d'avoir avec eux un<br />
es moût at puis un vin concentré,<br />
es M. Paul a déclaré qu'il renonçait à préconi-"<br />
ce ser cette opération.<br />
es M. le docteur Castan et M. Dieulafe ont ex-<br />
le posé les idées <strong>de</strong> M. le docteur Garrigou.<br />
is- Garrigou a p oposé à la suite <strong>de</strong> très longues<br />
n- et multiples expériences, d'enfermer <strong>de</strong>s vu»<br />
la<br />
faits dans <strong>de</strong>s appareils hermétiquement c"^ n<br />
quo l'on pourrait chauffer et dans lasme'*<br />
pourrait l'aire le vida. Dans ces condition^,<br />
enlevé, par évanoration à ces vins leur n«~<br />
quet et leur alcool que l'on conserve avec sojft-<br />
sans qu'il s'en per<strong>de</strong> la moindre parcelle ; pw*<br />
en continuant l'opération, après<br />
la bouquet ont été enlevés, on extra t du jm<br />
toute l'eau que l'on désire (le quart, la moitié,<br />
les trois quarts}, sans altérer en aucune façon<br />
l'extrait qui n'a subi qu'une température assez<br />
basse pour cé<strong>de</strong>r son eau sans perdre le moin-<br />
dre goût <strong>de</strong> cuit. On mélange, à la fin do l'opé-<br />
ration, l'alcool, le bouquet ielbers) à 1 extrait<br />
encore liqui<strong>de</strong> et l'on a du vin concentre au<br />
<strong>de</strong>gré voulu. .<br />
MM. Castan et Disuîafà ont développa ie»<br />
idées <strong>de</strong> M. Garrigou avec un vèr,table ta!ei5j<br />
et ont mis en relief tou3 les avantages du vj»<br />
concentrô'dont ils ont montre <strong>de</strong> très beau*<br />
spécimens. ,-„-„«îoa<br />
En résumé, il résulte da cette discussi»<br />
scientifique que da nombreux viticulteur»<br />
écouté avec, la plus vive attention : „,.,; fla o»<br />
D'abord, qu'on peut arriver à fairs pr»*".<br />
ment du vin concentré. «-««tré se**<br />
En second lieu, que le vin conceruro *<br />
rendre à la viticulture ea so«u"r*ac9