Cette thèse s'intéresse aux effets sur l'instabilité bancaire de l ...
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la probabilité <strong>de</strong> <strong>sur</strong>venance <strong>de</strong>s faillites contagieuses est plus forte lorsque le réseau<br />
inter<strong>bancaire</strong> est structuré en boucle (cf. supra). 18<br />
Dans Rochet et Tirole (1996), enfin, la rente à la Diamond (1984) générée par une banque<br />
i via l’octroi <strong>de</strong> crédit incite cette <strong>de</strong>rnière à contrôler la prise <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> la banque i-1, à<br />
laquelle la banque i est liée par le biais <strong>de</strong> transactions inter<strong>bancaire</strong>s. L’activité <strong>de</strong><br />
monitoring réduit le risque <strong>de</strong> « tirage au flanc » (« shirking ») et concourt à la sélection <strong>de</strong>s<br />
meilleurs projets dans la banque i-1, ce qui a un impact positif <strong>sur</strong> la santé financière <strong>de</strong> i.<br />
Lorsqu’un choc <strong>sur</strong>vient, toutefois, la rente tirée <strong>de</strong>s activités commerciales s’estompe, ce qui<br />
réduit d’autant l’incitation <strong>de</strong>s banques à discipliner la prise <strong>de</strong> risque <strong>sur</strong> le marché<br />
inter<strong>bancaire</strong>. Une telle situation, par suite, est susceptible d’affecter à la baisse la<br />
performance du système dans son ensemble.<br />
1.2.3. Pro-cyclicality view<br />
Dans le point précé<strong>de</strong>nt, nous avons présenté les princip<strong>aux</strong> facteurs <strong>de</strong> contagion<br />
susceptibles <strong>de</strong> transformer un choc initial limité en une crise systémique du secteur <strong>bancaire</strong>.<br />
Dans ce point, nous détaillons les facteurs <strong>de</strong> pro-cyclicité. Rappelons que par pro-cyclicité, il<br />
faut entendre l’amplification <strong>de</strong>s cycles économiques induite par les comportements collectifs<br />
sous-optim<strong>aux</strong> <strong>de</strong>s banques, par exemple en matière d’octroi <strong>de</strong> crédit ou d’investissement <strong>sur</strong><br />
les marchés financiers. Sous cet angle, les crises systémiques résultent <strong>de</strong> l’éclatement, <strong>sur</strong> un<br />
ou plusieurs marchés d’actifs, <strong>de</strong> « bulles » alimentées par une abondance <strong>de</strong> liquidité<br />
<strong>bancaire</strong>, laquelle implique qu’une proportion anormalement élevée d’actifs à VAN négative<br />
(à long terme) est financée dans l’économie. 19 Suivant la littérature, nous distinguons trois<br />
18 Sur la base <strong>de</strong> données américaines, Furfine (2003) simule le risque <strong>de</strong> contagion <strong>de</strong>s défaillances <strong>de</strong> banques<br />
par le biais <strong>de</strong>s transactions <strong>sur</strong> les fonds fédér<strong>aux</strong> et autres relations inter<strong>bancaire</strong>s. En supposant un t<strong>aux</strong> <strong>de</strong><br />
non-recouvrement <strong>de</strong>s créances <strong>de</strong> 40% (pour information, ce t<strong>aux</strong> est bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s t<strong>aux</strong> moyens constatés<br />
lors <strong>de</strong>s crises <strong>bancaire</strong>s américaines <strong>de</strong>s années 1930 et 1980 – voir : Kaufman 1994 et Kaufman et Scott 2002),<br />
l’auteur trouve que la faillite du plus gros débiteur (la faillite simultanée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plus gros débiteurs) <strong>sur</strong> le<br />
marché <strong>de</strong>s fonds fédér<strong>aux</strong> causerait la faillite <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à six (<strong>de</strong> quatre à huit) établissements seulement, ces<br />
<strong>de</strong>rniers concentrant moins <strong>de</strong> 1% du total <strong>de</strong>s actifs <strong>bancaire</strong>s du marché. Par ailleurs, les <strong>effets</strong> <strong>de</strong> second tour<br />
apparaissent margin<strong>aux</strong>. Avec un t<strong>aux</strong> <strong>de</strong> non- recouvrement <strong>de</strong>s pertes fixé à 5%, jamais plus d’une banque ne<br />
fait défaut et l’effet <strong>de</strong> second tour disparaît intégralement. Sheldon et Maurer (1998), pour la Suisse, et<br />
Angelini, Maresca et Russo (1996), pour l’Italie, et Upper et Worms (2004), pour l’Allemagne, trouvent<br />
également que la probabilité <strong>de</strong> contagion <strong>de</strong>s chocs par le biais <strong>de</strong>s interconnexions réelles est faible.<br />
19 L’hypo<strong>thèse</strong> <strong>de</strong> pro-cyclicité permet notamment d’expliquer la <strong>sur</strong>venance <strong>de</strong>s « booms <strong>de</strong> crédit » (« credit<br />
booms ») menant à l’instabilité. Par exemple, Dell’Arriccia, Igan et Laeven (2008) ont récemment constaté que<br />
l’expansion rapi<strong>de</strong> du marché du crédit immobilier américain « subprime » <strong>sur</strong> la pério<strong>de</strong> 2000-2006 s’est<br />
accompagnée d’un relâchement <strong>de</strong>s standards <strong>de</strong> prêt. Plus précisément, les auteurs font état d’une association<br />
négative entre le t<strong>aux</strong> <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crédit subprime, utilisé comme variable proxy <strong>de</strong>s standards <strong>de</strong><br />
prêt, et le nombre <strong>de</strong> candidats à l’obtention <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> crédit. Les résultats tiennent après contrôle pour la<br />
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