Les migrations bretonnes - Pays de Dinan
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L’époque féodale<br />
A partir du milieu du X° siècle, à la suite <strong>de</strong>s invasions vikings, la Bretagne reste liée à l’ordre carolingien, dont<br />
la dynastie s’éteindra à la fin du siècle avec l’avènement d’Hugues Capet, en 987. Mais le pouvoir s’exerce désormais<br />
sous un nouvel ordre, celui <strong>de</strong>s premiers temps féodaux. A la fin <strong>de</strong> l’époque carolingienne, l’affaiblissement <strong>de</strong><br />
l’autorité royale, l’émiettement du pouvoir central en Europe ainsi que son incapacité à maintenir sa mission fondamentale:<br />
contenir les envahisseurs <strong>de</strong> l’Empire, servirent <strong>de</strong> cadre au développement d’une nouvelle société: la<br />
féodalité.<br />
L4-023 - Chronologie.<br />
La féodalité<br />
La féodalité trouve ses origines dans le serment <strong>de</strong> vassalité, utilisé à l’époque carolingienne, qui liait par un<br />
engagement personnel très strict, les représentants du pouvoir (comtes, etc.) à l’empereur. Ces cadres <strong>de</strong> l’empire<br />
recevaient délégation <strong>de</strong> pouvoirs ainsi qu’une dotation <strong>de</strong> terre qui constituait leur rétribution. Le pouvoir engagea<br />
les membres <strong>de</strong> l’aristocratie locale à se lier semblablement au comte. Ainsi se tissa un réseau <strong>de</strong> dévouement,<br />
doublant celui <strong>de</strong>s obligations publiques.<br />
La féodalité vient d’une transformation du concept du serment vassalique <strong>de</strong> fidélité. On pensa servir le roi,<br />
non pas en fonction <strong>de</strong> son autorité (le ban), mais en fonction d’un contrat privé d’allégeance. <strong>Les</strong> rites <strong>de</strong> l’engagement<br />
vassalique s’espacèrent et les <strong>de</strong>voirs qui en découlaient perdirent <strong>de</strong> leur importance. La délégation d’un<br />
office public prit l’allure d’un bénéfice que le prince se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> consentir à son vassal, en récompense <strong>de</strong> sa fidélité<br />
et qu’il ne pouvait reprendre sans grave manquement.<br />
<strong>Les</strong> principaux cadres: marquis, ducs, considéraient comme leur propre patrimoine le pouvoir qu’ils détenaient<br />
du roi (la délégation du ban et <strong>de</strong>s biens fonciers). Ceux-ci <strong>de</strong>vinrent biens <strong>de</strong> famille et se transmirent aux<br />
héritiers. Ainsi s’établirent <strong>de</strong>s dynasties.<br />
<strong>Les</strong> comtes et les vicomtes, successeurs <strong>de</strong>s fonctionnaires carolingiens, gardèrent en main leurs fonctions<br />
au détriment du pouvoir ducal, accélérant ainsi son émiettement et tels <strong>de</strong>s potentats, ils reproduisirent à petite<br />
échelle locale, leur propre réseau <strong>de</strong> vassaux. <strong>Les</strong> responsables <strong>de</strong>s défenses locales rassemblèrent dans leur<br />
clientèle, les aristocrates <strong>de</strong>s régions. Ainsi se formèrent les premières principautés autonomes. Le morcellement <strong>de</strong><br />
la puissance publique au profit <strong>de</strong>s châtelains s’est fait progressivement au cours du XI° siècle.<br />
Vers l’an mil, les maîtres <strong>de</strong>s principales forteresses fondèrent à leur tour leur dynastie, s’appropriant le pouvoir<br />
<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment sur la population <strong>de</strong>s villages environnants. Ils réunirent autour d’eux les plus riches <strong>de</strong>s hommes<br />
libres, dans une compagnie vassalique, leur concédant pour mieux les tenir en main, <strong>de</strong>s bénéfices que l’on<br />
appelle désormais <strong>de</strong>s fiefs. Le droit <strong>de</strong> punir et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r, échappa au caractère public et se trouva peu à peu<br />
morcelé et distribué dans une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> districts minuscules, <strong>de</strong> caractère héréditaire, indépendants les uns <strong>de</strong>s<br />
autres : les seigneuries.<br />
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