Un Kit d'outils pour les ONG africaines - Fern
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Provoquer le changement Partie A : Qu’est ce que le plaidoyer et comment le faire ?<br />
Exemple La Forêt du Nki et le Parc national KABORE Tambi<br />
<strong>Un</strong> exemple négatif La Forêt du Nki au Sud-ESt du Cameroun a été déclarée parc national en 2005<br />
malgré le fait qu’elle se trouve sur des terres traditionnellement détenues par <strong>les</strong><br />
populations loca<strong>les</strong> et indigènes. Depuis la création du parc, l’accès des milliers de<br />
chasseurs cueilleurs indigènes Baka aux forêts <strong>pour</strong> leurs activités traditionnel<strong>les</strong><br />
de chasse, cueillette et pêche est officiellement interdit par la loi camerounaise.<br />
Ceci est contraire à la Convention sur la Diversité biologique, dont le Cameroun<br />
est partie, qui vise à protéger l’utilisation traditionnelle durable des terres et<br />
ressources communautaires. Le WWF assure la gestion du parc; il est donc évident<br />
que cette situation est également contraire à la politique de WWF, qui est censée<br />
protéger <strong>les</strong> droits des peup<strong>les</strong> indigènes dans la création des zones protégées. Les<br />
impacts de ces programmes de conservation du sommet à la base sont dévastateurs<br />
<strong>pour</strong> <strong>les</strong> communautés loca<strong>les</strong> qui dépendent des activités de subsistance dans le<br />
parc. La reconnaissance de ce problème a conduit <strong>les</strong> autorités, en collaboration<br />
avec le WWF, à prendre des mesures <strong>pour</strong> décrire et protéger l’utilisation des terres<br />
communautaire dans <strong>les</strong> nouveaux plans de gestion du parc.<br />
<strong>Un</strong> exemple positif Le Parc national KABORE Tambi (PNKT), d’une superficie de 155 500 ha au<br />
Sud du Burkina, a été créé en 1976. 70 villages de 30 000 habitants au total sont<br />
riverains au parc. Le gouvernement burkinabé a cédé la gestion du parc à une <strong>ONG</strong><br />
nationale, NATURAMA, en 1993 dans le but d’appuyer le développement local.<br />
Pendant la période 1993-1998, NATURAMA a travaillé avec <strong>les</strong> communautés<br />
loca<strong>les</strong> au renforcement de leurs capacités organisationnel<strong>les</strong> et à la mise en œuvre<br />
de microprojets destinés à mettre un frein à la dégradation de l’environnement<br />
et à générer des revenus. Ce n’est qu’après 1998 que des initiatives ont été lancées,<br />
en collaboration étroite avec <strong>les</strong> communautés, en vue d’utiliser <strong>les</strong> ressources<br />
du parc de telle manière que le parc reste protégé tout en offrant un revenu aux<br />
communautés. A ce jour, <strong>les</strong> résultats de cette collaboration étroite sont clairement<br />
visib<strong>les</strong> : Les communautés loca<strong>les</strong> se sentent responsab<strong>les</strong> de la gestion du parc;<br />
<strong>les</strong> ressources du parc génèrent un revenu <strong>pour</strong> <strong>les</strong> communautés et <strong>les</strong> pressions<br />
exercées sur le parc se sont réduites. NATURAMA compte céder la gestion totale<br />
du parc aux communautés dans quelques années.