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20 © ROBERTSON / ASP R E T O U R S U R E V E N T Après trois épreuves du WCT, soit déjà un quart du dream tour effectué, notre envoyé special sur les contests fait le point sur la saison en cours, les espoirs, les déceptions, les surprises de ce WCT 2008. QUIKSILVER PRO GOLD COAST Les quarante-cinq meilleurs mondiaux se retrouvent, comme chaque année, pour l’ouverture de l’ASP World Tour sur la côte Est de l’Australie, à Coolangatta sur le fameux « Superbank ». Pour la première fois depuis longtemps, le monde du surf attend avec impatience le lancement du Dream Tour du renouveau : Jordy Smith (ZAF), 18 ans, qui vient de dominer le circuit ASP World Qualifying Series (WQS), et Dane Reynolds (USA), 22 ans et dauphin de Smith sur le WQS, meilleur free surfer du monde selon Kelly Slater lui-même, sont dans les starting blocks et annoncent, on l’espère, quelques changements parmi l’élite. Côté européen, c’est tout aussi historique : quatre représentants de la bannière bleue aux étoiles jaunes sont sur la liste des participants, avec en tête le prodige de 19 ans Jeremy Flores (FRA) fraîchement couronné du titre de ASP Rookie of the Year. Derrière lui : Miky Picon (FRA), qui entame sa seconde année sur le Dream Tour après une solide année 2007 dans la jungle des WQS. Tiago Pires (PRT), qui atteint enfin l’objectif ultime après dix années aux portes du top 45, et l’inattendu mais prometteur Basque Espagnol Aritz Aranburu (EUK) qui a obtenu son sésame grâce à une demi-finale sur l’avant -dernière compétition de l’année à Haleiwa sur le North Shore d’Oahu. À ce tableau s’ajoute le retour de plusieurs anciens du World Tour qui retrouvent enfin les rangs de l’élite, dont Ben Bourgeois (USA) ou encore Kieren Perrow (AUS) – ancien No. 7 mondial en 2005. Des leaders incontestés aux très attendus rookies, la caravane du Dream Tour s’annonce haute en couleurs et Mick Fanning (AUS) lui-même, champion du monde ASP en titre et dernier vainqueur en date à Collangata, est prêt à donner son maximum face au cru 2008. Dans des vagues d’un mètre, et devant un parterre de photographes, journalistes venu du monde entier, les quarante cinq entament les hostilités et série après série, Jeremy Flores, sans doute le meilleur espoir européen de briller au firmament du Dream Tour les surprises s’enchaînent. Les deux « wonderkids » Smith et Reynolds sortent par la petite porte là où tout le monde les attendait au moins en quart de finale. Les ténors quant à eux, et ils l’avaient annoncé, ne vont pas dérouler le tapis rouge aux “Djeun’s aux dents longues“, et les Fannning, Parkinson, Irons, et Slater se retrouvent bien évidemment le dernier jour. Côté européen, c’est Flores qui sort le grand jeu. Très concentré, bien encadré par ses potes et son coach Yannick Beven, Flores taille sa route jusqu’en demi-finale, où seul le King Slater l’arrête. Et c’est d’ailleurs Slater, sur qui les medias ne parient plus en ce début d’année, qui montre à tous les prétendants qu’à 36 ans, il peut hisser son niveau de surf bien au-delà de toute attente. Kelly Slater, 8X champion du monde ASP, n’a plus rien à prouver, à part peut être l’envie de montrer aux nouveaux qu’il ne suffit pas d’être l’attraction du moment pour gagner une compétition à ce niveau. Jouant avec les effets d’annonce, ne confirmant sa venue que quelques jours avant le début du Quik Pro, n’assistant pas à la conférence de presse de son sponsor, n’envisageant pas de faire le tour dans son intégralité cette année, tous les yeux sont ailleurs. Mais le King nous avait déjà fait le coup il y a deux ans, on se souvient du résultat… Dès son entrée en lice, Kelly sort le grand jeu. À chaque série, il nous offre un spectacle à couper le souffle. Des airs reverse aux carves ravageurs, en passant par quelques sessions d’entraînement à la nuit tombée, tous les indicateurs donnent le King vainqueur de la première étape de l’année. S’offrant Andy Irons en quart, Flores en demi, et Fanning en finale, Kelly remet les compteurs à zéro et montre à toutes les générations présentes que le patron, c’est encore lui. Avec l’élimination surprise des nouveaux prodiges, la percée d’entrée de Flores, et surtout l’invincibilité de Slater et de ses suivants historiques dont Andy Irons, le Quik Pro Gold Coast remplit les attentes et annonce aux fans du monde entier une saison pleine de surprises.
RIP CURL PRO BELLS BEACH Après sa victoire australienne, le « nouveau » Numéro 1 mondial Slater se confie aux journalistes : « je ne sais pas si je vais aller à Bells, je suis en plein questionnement quant à mon avenir en compétition et je ferai selon mon envie du moment ». Ça ne vous rappelle rien… Après plusieurs années de duels historiques, Andy Irons connaît bien la force de Slater et ne s’attend pas à le voir se défiler après une victoire dans la première étape de l’année. Nous non plus. Deux jours avant le début du Rip Curl Pro, Renato Hickel – ASP World Tour manager – reçoit un coup de fil de Slater lui confirmant sa venue. La raison officielle : un bon swell est attendu, et il ne souhaite pas rater l’occasion de surfer la droite mythique à deux dans l’eau. La raison officieuse, qui est déjà dans tous les esprits : Slater est-il capable de refaire le doublé de 2006, année de son dernier titre de champion du monde, où il avait remporté le Quik Pro et le Rip Curl Pro consécutivement ? On en est encore bien loin, en ce 19 mars, jour d’ouverture de la seconde étape de l’ASP World Tour. Après plusieurs jours d’attente, les premiers tours sont enfin lancés, et les conditions de mer agitée et de vagues de deux bons mètres offrent un spectacle mitigé. C’est encore Flores qui brille dans le clan européen, alors que Tiago et Miky ne dépassent pas le second tour. À 19 ans encore, c’est lui qui porte tous les espoirs du surf du vieux continent, mais cette fois, il tombera face à un Bobby Martinez (USA) surpuissant qui coupe la route du français en 1/8 de finale. Côté wonderkids, c’est de nouveau la déception pour Jordy Smith qui tombe face au vétéran Danny Wills (AUS) au deuxième tour. Dane Reynolds quant à lui, semble retrouver son surf des vidéos Young Guns. À chaque série, Reynolds sort des figures aériennes et monte en puissance jusqu’à s’offrir le champion du monde 2001 CJ Hobgood (USA) dans une série qui restera dans les mémoires, les deux surfers terminant avec un total supérieur à 18.50 sur 20. Le tenant du titre Taj Burrow (AUS) demeure en bonne place. Après un quart de finale sur la Gold Coast, Burrow n’impressionne pas, mais montre une persévérance et une solidité à toutes épreuves. Le vice-champion du monde 2007 reste dans l’ombre des performances affolantes de Reynolds ou Slater, évidemment toujours en lice, mais se hisse cependant jusqu’en demi-finale où il tombe face à… Kelly Slater. Fin de la route pour Taj. Encore une fois, dans le dernier duel, Slater affronte l’un des phénomènes du moment, l’Australien Bede BILLABONG PRO TAHITI Les 45 meilleurs surfers de la planète se retrouvent face au monstre Teahupoo. Le spectacle s’annonce grandiose. Ça commence très fort avec des trials d’anthologie, dans des vagues de cinq mètres, où l’extra-terrestre Jamie O’Brien (HAW) et le pas si inattendu que ça Bruno Santos (BRA) s’offrent les deux wildcards pour le tableau principal. Malheureusement la houle diminue ensuite et six jours d’attente seront nécessaires avant de pouvoir entamer les hostilités. Slater, grand favori désormais clairement en lice pour une neuvième couronne mondiale, vainqueur trois fois dans les tubes béants de Teahupoo, arrive la veille seulement et va subir la domination du local Manoa Drollet à deux reprises. Au premier tour d’abord où le Floridien termine second derrière le local et doit ainsi passer par les repêchages du second tour où il affronte O’Brien. Sans la moindre hésitation, Slater se sort aisément des petits tubes turquoises et élimine l’hawaiien pour annoncer une fois encore qu’il est prêt à aller au bout, avec un total de plus de 18 points sur 20. Mais comme le veut la règle, les têtes de série retrouvent toujours les wildcards au troisième tour et Slater doit de nouveau affronter Drollet. Et pour un début d’année qui n’en finit plus de nous surprendre, le King est éliminé et laisse la voie libre à ses poursuivants. Pas de bol pour le champion en titre, Fanning, qui n’en profitera pas puisqu’il subit le même sort face à l’illustre outsider Santos, tout droit venu des trials. Il ne sera pas la seule tête de série à laisser passer sa chance… En effet, c’est l’hécatombe chez les leaders, alors que le swell tombe à vue d’œil. Hobgoods, Irons, Parkinson, Durbidge, Flores, Burrow… Le top 10 subit les foudres des invités qui accrochent à leur tableau de chasse quelques-uns des plus grands noms de la discipline. C’est finalement Bruno Santos qui vient à bout du local Manoa Drollet dans des vagues d’un mètre, après une compétition marathon et pas moins de dix séries gagnées. Slater se frotte les mains : là où ses adversaires auraient pu profiter d’un passage à vide, pas un seul ne parvient en finale. « Kelly doit bien rigoler devant son ordinateur, car on est pas mal à lui avoir fait un cadeau. Voir deux wildcards en finale était ce qui pouvait lui arriver de mieux, après son élimination au troisième tour, » Après des débuts décevants à la Gold Coast, Dane Reynolds exprime tout son potentiel lors de l’épreuve de Bells Beach Durbidge. Ce dernier, vainqueur de la Triple Crown sur le North Shore en décembre, demifinaliste au Quik Pro deux semaines avant, mène le duel jusqu’à trois minutes de la fin. Serein, il laisse Slater ramer au nord, face à la falaise, et attend que le son de la trompe sonne sa victoire. À la recherche d’une vague à 7 points, Slater tente l’impossible : à une minute de la fin du temps réglementaire, il part sur une vague d’un mètre et commence avec un frontside air double-grab avant de carver sa vague tout en puissance. Récompensé par plus de 8 points, il vole à Durbidge sa première cloche mythique, et remporte la deuxième étape du World Tour. Une fois encore, le King répond présent et prend le large au classement général, répétant son doublé historique qui l’avait mené à un nouveau record, il y a deux ans. Et si certains diront que Slater a fait son temps, d’autres pensent que comme au cours des quinze dernières années dominées par le King 2008 s’est déjà inclinée. © KIRSTIN/ ASP Miky Picon signe à Teahupoo sa plus belle performance de ses deux années sur le WCT, en atteignant les huitièmes de finale et en éliminant au passage Bobby Martinez dira CJ Hobgood après sa demie finale perdue. Slater reste en tête malgré une 17ème place et conserve ainsi toutes ses chances de couronne mondiale en ce début d’année ! Côté européen, Flores et Aranburu disparaissent dès le second tour alors que Tiago Pires passe enfin le cap des repêchages, avant de perdre au troisième tour. C’est finalement Miky Picon (FRA) qui s’offre la plus belle performance du Billabong Pro Tahiti en atteignant les 1/8ème de finale, où il se fait stopper par Bruce Irons. En chemin, Picon s’offre le vainqueur de l’édition 2006, l’Américain Bobby Martinez, et signe au passage le meilleur résultat de sa carrière au sein du top 45. (C) ASP/TOSTEE PUBLICITE
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