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A Makaha, il y a toujours une vague pour les kids de la west side. Le célèbre back wash leur offre un tremplin permanent, reste à négocier l’atterrissage! 54 W E S T C O A S T balayer l’archipel. Une violente tempête tropicale approchait et le vent était prévu on shore. Les vagues commençaient à fermer. Brian et son ami Keone Downing ont décidé de se mettre à l’eau avant que la baie devienne incontrôlable. Il faisait gris, et bizarrement le vent est tombé. Il n’y avait pratiquement personne pour profiter des vagues, tous les chargeurs étant restés à Waimea. Ce jour-là, Brian a pris les plus grosses vagues de sa vie en Stand-Up Paddle. Il y avait 40 pieds, peut être 50. Le lendemain, l’île était frappée par des vents violents, les arbres sont tombés partout. De nombreuses lignes électriques furent coupées, plongeant la West Side et le North Shore dans le noir. Génération SUP Depuis quelques années, le Stand-Up Paddle est revenu sur le devant de la scène. Il y en avait un peu partout sur l’île, mais c’est surtout de Makaha que le mouvement est reparti. Pratiqué par les Beach Boys de Waikiki, son design a été revu et corrigé pour surfer des vagues plus puissantes. Ce sont quelques Watermen de Makaha qui sont au cœur de cette petite révolution. Deux d’entre eux, Brian Keaulana et Dave Parmenter sont des résidents de Makaha. Le troisième, Todd Bradley est Waterman, champion de pirogue qui vit à Honolulu. À eux trois, ils cumulent un énorme passif, qui leur a permis de poser les bases d’une nouvelle pratique. On peut dire que leur marque, C4 Waterman, est à la pointe de la recherche et développement en matière de Stand- Up Paddle, qui a désormais retrouvé sa place au panthéon du surf. Il y a déjà quelques compétitions qui s’organisent, comme la Quiksilveredition Ku Ikaika Challenge. Pour les Hawaiiens surfer avec une pagaie dans les mains n’a rien de nouveau. La pratique de la pirogue dans les vagues fait partie intégrante de leur culture maritime. Les planches utilisées ici varient de l’énorme longboard de 12 pieds au modèle beaucoup plus fin et nerveux de 8 ou 9 pieds. C’est toujours très impressionnant de voir un mec taper un roller backside en venant prendre appui sur sa pagaie. Le Stand-Up Paddle possède son propre répertoire de figure, dans lesquelles la pagaie joue un rôle prépondérant. Quand la taille des vagues augmente, on rentre dans une autre dimension. « Debout sur la planche on mieux sent les mouvement de l’océan et on voit mieux les séries arriver. Pendant le drop on bénéficie d’une accroche supplémentaire grâce à la pagaie. La planche a beau être large, on va presque aussi vite qu’en tow-in, c’est vraiment l’outil idéal pour charger les grosses vagues ». Le problème à Makaha c’est qu’en temps normal, il faut lutter pour attraper ses vagues. Alors quand on rajoute les Stand-Up Paddle, la cohabitation risque de devenir de plus en plus difficile, malgré la régulation tacite que les locaux essayent d’imposer au line up. J’ai pu m’en rendre compte moi-même, le SUP ça ne plait pas à tout le monde… La dernière vague du voyage, je l’ai prise sur un SUP. Il commençait à faire nuit, et j’attendais une vague pour sortir. J’ai profité d’une série qui décalait pour m’élancer, je suis vite arrivé dans le bowl de l’inside avec une vitesse vertigineuse. J’ai vraiment cru que j’allais taper le reef avec la tête, tellement ça suçait. Derrière moi, un gamin hurlait « Fuckin’ Haole ». Il était parti après moi, mais il réclamait la priorité, un jeu qui peut mal tourner quand on n’est pas de là. De toute façon, je n’avais pas le choix, il fallait que je finisse la vague. De retour sur le parking, je n’ai pas traîné, la bande de types à moitié ivres qui traînait autour d’un bidon en feu me rappelait vite à la réalité de la West Side. Hardcore.
W E S T C O A S T Candice Appleby en action à Makaha. Une Haole bien blonde qui ne se laisse pas prendre de haut. La compétition avait lieu tous les ans à Makaha entre 1954 et 1971. Elle fut longtemps considérée officieusement comme le championnat du monde de surf. Crée par John Lind et supportée par le Waianae Lions club la première édition fut annulée pour manque de vagues. Entre 1962 et 1965 la compétition fut montrée à la télévision ABC. L’épreuve était spectaculaire autant par le nombre de compétiteurs, jusqu’à cinq cents, que par son format. Il pouvait y avoir jusqu’à vingt-quatre surfeurs par série. L’édition de 1963 fut la plus spectaculaire avec des vagues de 7 mètres. À partir de 1965, l’événement commença à piquer du nez, critiqué pour son jugement trop favorable aux Hawaiiens. Le contest fut boycotté par les Californiens qui n’avaient jamais remporté aucune finale homme. Vers 1970, on n’entendait pratiquement plus parler de la manifestation, dépassée par le championnat du monde organisé, en Australie dès 1964. 55
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