la colonne a caro

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La vie de ghost shaper
Problème : il n’y avait pas assez d’argent à faire à Big Island. Ne
voyant pas comment il allait s’en sortir avec sa femme et son gosse,
John accepte alors une offre du célébrissime Rusty Preisendorfer
pour travailler comme “ghost shaper“ à La Jolla, en Californie. Rusty
avait besoin d’un gars méthodique et fiable pour faire les planches
des pros. Un boulot difficile que personne ne voulait faire. Les pro
models demandent énormément de temps… Et ne rapportent pas
plus qu’une planche normale. JC s’en foutait, tout ce qui importait
c’était de devenir meilleur chaque jour, et de voir les pros surfer
sur des planches qui sortaient de ses mains. Un travail exigeant qui
lui permettra au final d’acquérir une rapidité d’exécution inégalée
jusqu’à aujourd’hui.
On est en 1990. Professionnellement, tout se passe plutôt bien
pour JC, à un détail près… La vie californienne n’est pas sa tasse
de thé… Après quatre années sur le “Mainland“, il préfère alors
retourner à Hawaii. Fort des liens qu’il a noués avec les pros
surfers, ils sont nombreux dès cette première année de retour dans
l’archipel à lui commander des boards pour la triple couronne.
Shapant pour HIC, il commence à apposer son logo JC sur sa
production avant de finir enfin par monter sa propre compagnie en
1996, JC Hawaii.
Ergonomie appliquée
« J’aime shaper mes planches de la même manière que je
voudrais qu’elles soient surfées. » JC est connu pour sa rapidité
et la radicalité de son travail. Il ne fait jamais un mouvement en
trop. L’optimisation de son flow de travail va très loin. Ses outils
Le coup d’oeil du
maître, juste histoire
de vérifier une symétrie
déjà impeccable.
sont tous situés à des endroits précis de la salle de shape, rien
n’est laissé au hasard, ni les chaussures, ni la température de la
pièce. Tous les mouvements ont un sens. « Un bon shape, c’est
comme une coupe de cheveux : si tu y passe trop de temps ça ne
ressemble plus à rien. » JC suit l’image de la planche qu’il a dans la
tête, et plus il shape vite plus il conserve cette vision. « L’avantage
du CAD (Conception Assistée par Ordinateur) c’est de pouvoir faire
les modifications d’un shape avant d’avoir commencé à toucher la
mousse. Il faut du temps pour devenir vraiment performant. Je pense
que c’est à partir de deux mile planches que les choses démarrent,
c’est là que tu commences vraiment à utiliser tes outils. »
Du rabot à l’ordinateur
« Le premier pré-shape que j’ai vu sortait des établissements
Barland en France. Dès que j’ai vu cette planche, j’ai compris le
potentiel, et j’ai tout de suite voulu en savoir plus. La question était
de savoir comment faire passer toutes mes années de shape à la
main dans un ordinateur. Les premières machines étaient capables
de copier des planches mais moi, je voulais les créer directement
à partir de la machine. Il y a huit ans, j’ai commencé à m’y mettre
à fond. Les deux premières années, les planches que j’ai faites
par ordinateur étaient moins bonnes que celle que je shapais à la
main. J’ai passé trois années à travailler sur le logiciel 3D avant de
l’utiliser. Maintenant j’arrive à sortir des pré-shapes extrêmement
précis, le gain de temps est énorme, et la facilité de reproduire
à l’infini les mêmes planches est un de l’avantage majeur. » JC
fut l’un des premiers à travailler avec Surftech sur des modèles
de planches désignées pour la construction en sandwich. Là où