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SAVALLI LE COUP<br />
STÉPHANE ROBIN<br />
R E T O U R S U R E V E N T<br />
Hugo Savalli a déjà eu droit à son interview dans<br />
SurfTime, il y a deux ans. Mais ses résultats<br />
fracassants de ce début de saison justifient<br />
amplement qu’on retourne voir de près ce qui a<br />
changé chez l’animal. On l’avait quitté à deux doigts<br />
de <strong>la</strong>isser tomber <strong>la</strong> compet et <strong>la</strong> course aux points<br />
sur le WQS, on le retrouve regonflé à bloc, auteur<br />
d’une demi finale sur le plus gros WQS européen, le<br />
O’Neill High<strong>la</strong>nd open 6* de Thurso !<br />
Qu’est-ce qui s’est passé dans ta vie depuis ta<br />
dernière interview dans Surfime ?<br />
C‘est allé doucement mieux… L’année dernière sur le<br />
WQS, j’ai commencé à passer des tours sur chaque<br />
compet. J’ai même réussi à faire quelques perfs, dont un<br />
1/8° de finale à Hossegor. Et sur un p<strong>la</strong>n plus personnel,<br />
j’ai une super copine depuis un an…<br />
Ça joue sur tes résultats ?<br />
Ouais, sûrement. Elle me pousse vachement, et en plus<br />
elle est très sportive, ça m’aide énormément, dans ma<br />
préparation physique par exemple. Elle est super active,<br />
elle fait même un peu de surf, c’est sûr que c’est plus facile<br />
avec elle. Et puis cette année, il y a également ma sœur qui<br />
va m’aider, que ce soit dans les re<strong>la</strong>tions avec les médias<br />
ou dans <strong>la</strong> recherche de sponsors extra sportifs. Ça me fera<br />
un truc de moins à penser, ça aide aussi<br />
Tu as désormais un point de chute sur Capbreton, où<br />
tu es installé depuis un peu plus d’un an.<br />
C’est vrai que ça joue beaucoup. C’est beaucoup plus<br />
difficile quand tu es basé à <strong>la</strong> Réunion. Rien que pour se<br />
rendre en Europe, c’est une grosse galère au niveau des<br />
vols. Et puis, niveau business, il ne se passe rien. Si tu vis à<br />
<strong>la</strong> Réunion, tu as beau surfer comme un dieu, personne ne<br />
te voit, personne ne sera au courant de ton niveau. Ici, il y a<br />
les sponsors, les médias, tu peux travailler plus facilement,<br />
tu existes médiatiquement par<strong>la</strong>nt.<br />
Appart, copine, et aussi un état d’esprit différent ?<br />
Tout est un peu lié non ?<br />
Plein de choses font que tout va bien dans ma tête.<br />
J’ai enfin compris comment ça marchait, les compéts.<br />
J’ai choppé <strong>la</strong> grosse motivation, je me suis entraîné<br />
physiquement. Il y a deux saisons, j’ai eu une année très<br />
difficile, j’ai eu beaucoup de mal. Déjà au départ, on peut<br />
dire que j’ai pas trop confiance en moi. Mais là, j’en étais<br />
au point de me dire que je n’y arriverais jamais, que je ne<br />
percerais pas dans les contests.<br />
Faut faire quoi alors pour arriver, quels sont les petits<br />
secrets de ta transformation ?<br />
Déjà, ça veut dire ne pas y aller à l’arrache… Fini de se<br />
pointer au dernier moment avant de se mettre à l’eau.<br />
Il y a tout un travail à faire avant. Ça commence par se<br />
renseigner sur le spot. Comment fonctionne le break en<br />
fonction des orientations de houle, en fonction de <strong>la</strong> taille,<br />
de l’heure de <strong>la</strong> marée. Une fois que tu as toutes les infos<br />
sur le break, il faut ensuite bien regarder les séries qui<br />
précédent <strong>la</strong> tienne. Là encore, il y a tout un tas d’infos<br />
Hugo Savalli épuisé mais<br />
heureux de sa troisième<br />
p<strong>la</strong>ce. Son team manager lui<br />
avait promis de lui payer une<br />
année entière de WQS s’il<br />
gagnait, ça motive!<br />
à prendre. Enfin, une fois à l’eau, c’est simple : il ne faut<br />
jamais rien lâcher ! . Je me souviens d’une réflexion que<br />
m’avait faite Marlon Lipke l’année dernière, et qui m’a<br />
vachement aidé. Il trouvait que j’étais trop passif dans<br />
mes séries. Que j’attendais les bonnes vagues, sans aller<br />
chercher les autres où j’aurais pu scorer quelques points<br />
importants. En fait, c’est assez simple. Quand tu es à<br />
l’eau pour ta les autres surfers sentent que cette série<br />
est <strong>la</strong> tienne, qu’elle t’appartient vraiment. Tu dois tenir<br />
<strong>la</strong> série dans ta main, et les autres surfers doivent avoir<br />
ce sentiment, ils doivent se sentir comme “invités“ à ta<br />
série, et pas comme des acteurs déterminants. C’est toi<br />
qui décide quelles vagues tu vas prendre et quelles vagues<br />
tu <strong>la</strong>isseras aux autres. Souvent certains compétiteurs se<br />
démotivent trop facilement. Par exemple quand les vagues<br />
sont pourries, ou qu’il fait trop froid. Alors que justement, tu<br />
ne dois pas te <strong>la</strong>isser abattre. Au contraire, tu dois même<br />
en faire un avantage. Si les autres surfers pensent que<br />
c’est pourri, toi tu dois y aller encore plus fort mentalement<br />
et ne rien lâcher.<br />
Suivre le circuit de compétition, c’est un choix ou une<br />
obligation ?<br />
C’est vraiment un choix. Peut-être qu’un jour ça me<br />
saoulera, mais pour l’instant j’aime bien le challenge. Et<br />
comme cette année, j’ai passé pas mal de tours… Le<br />
WQS de <strong>la</strong> Vendée m’a beaucoup appris, et ça m’a servi<br />
pour l’Écosse. J’ai du mal à gérer les séries lors des man<br />
on man. Je me suis trop concentré sur les vagues et pas<br />
assez sur mon adversaire. Je ne vou<strong>la</strong>is choper que les