L’Interview <strong>FOOD</strong> Magazine Vous avez réuni un Comité d’Orientation Stratégique le 26 octobre dernier. Pourquoi cet événement ? Amine Berrada L’objectif était d’abord de regrouper des industriels de tout le secteur, de les faire réfléchir, de les projeter sur l’avenir, sur les défis et opportunités de développement auxquels ils seront confrontés dans les 15 ans qui viennent, mais surtout de les fédérer. Ce Comité d’Orientation Stratégique (COS) a attiré des leaders de grandes entreprises du secteur agro-industriel. Les échanges étaient riches et intéressants : ce premier COS a été un succès. D’ailleurs, les participants, ravis d’avoir cette occasion de mieux se connaître et d’aborder ensemble des problématiques communes, ont souhaité renouveler ce rendez-vous. L’idée de ce type de réunion vient de Nathalie Barbe, nouvelle Directrice du CETIA depuis avril 2011, avec pour objectif de repositionner le Centre Technique des Industries Agroalimentaires afin de lui permettre de mieux répondre aux attentes des industriels, et de les aider à anticiper leurs besoins futurs. Le COS a ainsi permis d’identifier des Amine Berrada Sounni, Président de la FENAGRI Aujourd’hui, <strong>nous</strong> voulons absolument avoir notre mot à dire dans la mise en œuvre de la loi 28-07. Nous avons créé un cadre ; aux industriels de s’impliquer maintenant La Fédération Nationale de l’Agroalimentaire (FENA- GRI) souhaite mobiliser les professionnels autour des challenges qui attendent le secteur dans les années à venir. L’un de ces challenges, et non des moindres, sera la mise à niveau de l’industrie dans le cadre de la loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des aliments. Amine Berrada Sounni <strong>nous</strong> parle des conventions signées avec l’ONSSA et du rôle du CETIA. pistes pour orienter, d’un point de vue stratégique, la FENAGRI (avec des actions politiques et de lobbying) et le CETIA (accompagnement technique ou réglementaire). Quels sont les défis et challenges communs identifiés pour 2025 ? Premier enseignement du COS : il est très difficile pour les opérateurs de se projeter dans le temps compte tenu des problèmes structurels : la fiscalité, les droits de douane, l’accès aux matières premières… qui sont autant de freins majeurs qui limitent le développement de l’industrie et donc la création de valeurs et d’emplois. Si les professionnels se projettent en 2025, ils se limitent spontanément au niveau de l’innovation. Pourtant, certains ont exprimé des attentes en termes de R&D notamment pour développer des produits typiquement maghrébins en phase avec les besoins recensés. Deuxième point : tout le monde est d’accord pour dire que les industriels doivent travailler ensemble pour faire face à la concurrence mondiale. La valorisation des produits est pour tous une priorité. Le prospectiviste invité a rappelé la différence entre un pays émergent et un pays en développement : le pays émergent transforme ses produits, alors que le pays en développement exporte des produits bruts sans valeur ajoutée. Si le Maroc veut se développer, il doit mieux valoriser ses produits et donc encourager son industrie. Jusque là, <strong>nous</strong> avons connu un développement axé vers l’Europe ; or, dans le contexte économique actuel, ce marché est peut-être moins porteur. Aujourd’hui, beaucoup d’industriels s’interrogent sur le marché intérieur marocain : quels besoins identifiés à court et moyen terme ? Quelle position des industriels marocains pour les satisfaire ? Comment saturer notre marché national ? De même, les consommateurs de l’Afrique sub-saharienne suscitent l’intérêt. Enfin, d’autres problématiques majeures ont été identifiées telles que la distribution, la qualité des produits marocains, l’image de marque des entreprises chérifiennes… Quelle suite sera donnée à cette première journée ? Nous avons fixé comme objectif une réunion tous les 8 mois. La prochaine aura donc lieu au printemps 2012, avec un nouveau thème fédérateur. Suite pages 18-19 <strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> N° 40 15 Jan. - 15 Fév. 2012 3