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8 Chapitre 1. Contexte scientifique et expériences<br />

Powell. La physique des particules prend un nouvel élan grâce aux rayons cosmiques. En<br />

février 1938, Kolhöster rapporte l’observation de coïncidences entre deux tubes Geiger-<br />

Müller distants de 75 m. Il en déduit que les tubes ont été déclencés par des particules<br />

secondaires provenant d’une gerbe de particules initiée par un rayon cosmique primaire.<br />

En 1938 également, Pierre Auger mène ses expériences au mont Jungfraujoch, en Suisse<br />

à une altitude de 3500 m. Il étudie également les coïncidences entre détecteurs de particules<br />

et sa conclusion annoncée auprès de l’Académie des sciences le 18 juillet 1938 est la<br />

suivante : "On voit d’après ces résultats que les averses soudaines de rayons cosmiques<br />

décrites ici peuvent couvrir des surfaces de l’ordre de 1000 m 2 , et comportant donc plusieurs<br />

dizaines de milliers de corpuscules, dont une moitié environ peut traverser 5 cm<br />

de plomb [. . . ] on voit que l’énergie totale de la gerbe, et par conséquent du corpuscule<br />

initial qui la produit peut aller de 10 12 eV à 10 13 eV".<br />

<strong>tel</strong>-<strong>00814988</strong>, <strong>version</strong> 1 - 18 Apr 2013<br />

Les années 1940, avancées sur la nature du rayon cosmique primaire<br />

En 1940, il a été démontré par M. Schein, lors de vols en ballon encore, que les rayons<br />

cosmiques primaires étaient surtout des protons. Puis en 1948, H. Brandt et B. Peters<br />

ont montré que les rayons cosmiques étaient des noyaux d’atomes se déplaçant à la<br />

vitesse de la lumière, noyaux allant jusqu’à Z ∼ 40. Les abondances relatives ont pu<br />

être estimées et les noyaux les plus représentés sont H et He. Les noyaux plus lourds<br />

ont une distribution en masse proche de ce qui est mesuré dans le système solaire. Les<br />

noyaux <strong>tel</strong>s que Ni et Fe ont été observés mais avec des taux d’occurence très faibles.<br />

On commence à utiliser des scintillateurs et des détecteurs Cherenkov dans des grands<br />

réseaux. On mesure que le spectre en énergie des rayons cosmiques est une loi de puissance,<br />

dN/dE ∝ E γ , sur une grande gamme en énergie. En 1949, E. Fermi propose un<br />

mécanisme expliquant l’origine de l’énergie des rayons cosmiques : "On the origin of the<br />

cosmic radiation" (ce mécanisme est discuté dans le chapitre 2 page 49).<br />

1958 : découverte du genou<br />

G.V. Kulikov et G.B. Khristiansen mesurent un changement de pente dans le spectre<br />

en énergie autour de 10 15 eV, c’est ce qu’on appelle communément "le genou".<br />

Expériences à partir des années 1960<br />

L’expérience Volcano Ranch au Nouveau Mexique annonce la détection en 1962 de la<br />

première gerbe d’énergie supérieure à 100 EeV (= 10 20 eV). D’autres expériences furent<br />

installées : Yakutsk en Russie en 1967, SUGAR en Australie en 1968, Haverah Park en<br />

Angleterre en 1968 également. La méthode de détection est identique : on détecte à<br />

l’aide de scintillateurs ou de cuves Cherenkov les particules secondaires de la gerbe qui<br />

atteignent le sol. Au début des années 1980, Fly’s Eye fait son apparition, c’est la première<br />

expérience qui détecte les gerbes atmosphériques lors de leur développement via<br />

la lumière de fluorescence émise par le diazote atmosphérique excité par les particules<br />

secondaires de la gerbe. Fly’s Eye se termine en 1993 pour laisser la place à son sucesseur,<br />

HiRes. Au début des années 1990, AGASA (l’extension sur 100 km 2 de l’expérience<br />

Akeno) collecte ses premières données. Dix ans plus tard, l’Observatoire Pierre Auger<br />

se déploie en Argentine et quelques années plus tard, TA (Telescope Array) installe son<br />

réseau de scintillateurs dans l’état de l’Utah aux USA.<br />

1.1.2 Interprétations<br />

La Fig. 1.1 (extraite de [2]) présente le spectre en énergie des rayons cosmiques, sans<br />

distinction de leur nature. Jusqu’à ∼ 10 15 eV, il est possible de mesurer directement

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