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12 Chapitre 1. Contexte scientifique et expériences<br />

<strong>tel</strong>-<strong>00814988</strong>, <strong>version</strong> 1 - 18 Apr 2013<br />

reposant sur la décroissance de particules reliques supermassives issues des théories de<br />

grande unification, ces particules ayant des énergies de l’ordre de 10 25 eV. En général,<br />

ces modèles prédisent des flux importants de photons d’ultra-haute énergie qui ne sont<br />

pas observés à ce jour, par l’expérience Pierre Auger notamment ; ils ne sont donc pas<br />

favorisés par les données. Enfin, d’autres modèles, encore plus exotiques, font appel à<br />

une éventuelle brisure de l’invariance de Lorentz.<br />

Les sources privilégiées sont donc celles précédemment mentionnées : les GRB, les<br />

AGN et les lobes des radio-galaxies. Ces objets se trouvent à des distances cosmologiques.<br />

Ce qui nous permet de penser à une fin naturelle du spectre en énergie des<br />

rayons cosmiques. L’idée vient de Greisen [5], Zatsepin et Kuzmin [6], en 1966. Ces<br />

auteurs se sont rendus compte que les interactions des rayons cosmiques avec le rayonnement<br />

de fond cosmologique (CMB) devrait produire une coupure dans le spectre audessus<br />

de E GZK = 6 × 10 19 eV. En effet, un hadron ayant une énergie supérieure à E GZK<br />

subit une perte d’énergie importante lors de sa propagation. Le mécanisme de perte<br />

d’énergie pour un proton avec un photon du CMB est la formation d’une résonance ∆ +<br />

menant à de la photoproduction de pions ; pour un noyau, c’est la photodésintégration<br />

qui est responsable de la perte d’énergie. Cette déduction, dictée par la physique des<br />

particules, nous indique que l’observation hypothétique de rayons cosmiques d’énergie<br />

supérieure à 10 20 eV implique que leurs sources doivent se situer à moins de 100 Mpc,<br />

la longueur d’atténuation au-delà de 10 20 étant au maximum de quelques centaines de<br />

Mpc (elle vaut ∼ 100 Mpc pour un proton à 100 EeV). L’existence de ces particules extrêmes<br />

reste hypothétique notamment à cause de notre méconnaissance de leur véritable<br />

interaction avec les hadrons de l’atmosphère : nous sommes contraints d’extrapoler les<br />

sections efficaces dans les modèles d’interaction forte à des énergies hors de portée des<br />

accélérateurs actuels. Le LHC par exemple, avec ses 7 TeV par faisceau (centre de masse),<br />

est encore à un facteur ∼ 800 en-dessous d’une énergie sur cible fixe de 100 EeV. Outre<br />

la mesure précise de leur énergie, il faut pouvoir identifier ces particules. La détermination<br />

de la nature des rayons cosmiques à ces énergies est cruciale puisqu’elle permettra<br />

de comprendre quel processus en est la source.<br />

Sur le sujet de la nature du rayon cosmique primaire, deux modèles tentent d’expliquer<br />

la forme du spectre à ultra-haute énergie (voir par exemple [7] pour une revue<br />

détaillée). Ces modèles supposent soit que les rayons cosmiques sont des protons, exclusivement,<br />

soit que les rayons cosmiques sont en partie des noyaux plus lourds. Ces<br />

hypothèses sont très raisonnables puisqu’aucune gerbe d’ultra-haute énergie compatible<br />

avec un primaire photon ou neutrino n’a été détectée dans Auger [8, 9]. Le spectre en<br />

énergie observé sur Terre n’a pas la même forme qu’à la source car lors de leur propagation,<br />

les rayons cosmiques subissent des pertes d’énergie, qu’il s’agisse de protons ou<br />

de noyaux et pour les noyaux, ils peuvent changer de nature sur le trajet, de sorte que<br />

la composition observée sur Terre n’est pas nécessairement identique à la composition à<br />

la source. De plus, les champs magnétiques extra-galactiques influent sur le spectre. Si<br />

l’in<strong>version</strong> du problème n’est pas simple, on peut calculer la forme du spectre attendu<br />

étant donnés :<br />

– les interactions du rayon cosmique avec les fonds de photons, depuis la source<br />

jusqu’à la Terre ;<br />

– la distribution et l’amplitude des champs magnétiques extragalactiques rencontrés<br />

sur le trajet ;<br />

– un modèle pour les densités et l’évolution cosmologique des fonds de photons ;<br />

– une distribution pour les sources des rayons cosmiques ;<br />

– pour ces sources, il faut un modèle d’évolution de leur luminosité. On peut par<br />

exemple considérer des sources sans évolution cosmologique (uniforme), ou des

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