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10 Chapitre 1. Contexte scientifique et expériences<br />

où Z est la charge de la particule, E son énergie et B l’amplitude du champ magnétique<br />

galactique. Le mécanisme de Fermi n’agit que tant que la particule est confinée dans le<br />

site accélérateur, il faut pour cela que le rayon de Larmor de la particule soit plus petit<br />

que la taille du site, soit r L L ou de manière équivalente que l’énergie de la particule<br />

soit <strong>tel</strong>le que (c’est le critère de Hillas) :<br />

E E max = 10 15 eV × Z ×<br />

B<br />

1 µG × L<br />

1 pc<br />

(1.1)<br />

<strong>tel</strong>-<strong>00814988</strong>, <strong>version</strong> 1 - 18 Apr 2013<br />

où les valeurs de 1 pc et 1 µG correspondent aux valeurs typiques des supernovæ. Numériquement,<br />

on a une très bonne correspondance entre l’énergie maximale que peuvent<br />

atteindre les protons (E p,max ∼ 10 15 eV) et l’énergie du genou. Pour un noyau plus lourd<br />

composé de Z protons, l’énergie maximale est Z × E p,max . Si on ajoute le fait que ces<br />

rayons cosmiques plus lourds sont moins abondants, on peut reproduire la pente du<br />

spectre global après le genou (avec une pente de −3.1), en superposant les spectres individuels<br />

jusqu’à celui du noyau fer (résultat de l’expérience KASCADE [3]), pour lequel<br />

E Fe,max = 2.6 × 10 16 eV. KASCADE mesure un alourdissement de la composition des<br />

rayons cosmiques galactiques avec l’énergie, après le genou. La fin du spectre en énergie<br />

pour ces rayons cosmiques galactiques se situe à des énergies proches de 30 × E p,max .<br />

On trouvera une discussion détaillée dans [4].<br />

Concernant les directions d’arrivée des rayons cosmiques galactiques, leur rayon de<br />

Larmor est de l’ordre du pc, ce qui est très inférieur à la longueur de cohérence du<br />

champ magnétique dans notre galaxie : cela signifie que la trajectoire se fait selon un<br />

régime diffusif impliquant des directions d’arrivée isotropes.<br />

Les supernovæ galactiques pourraient donc, comme nous venons de le voir, accélérer<br />

les rayons cosmiques jusqu’à quelques Z × 10 15 eV. Or, les expériences détectent<br />

des gerbes atmosphériques compatibles avec des rayons cosmiques primaires d’énergies<br />

bien plus élevées. Ces rayons cosmiques sont probablement d’origine extra-galactique<br />

car leur énergie (prenons 1 EeV) correspondrait à des rayons de Larmor plus grands<br />

que la taille de notre galaxie. Le calcul montre que l’énergie de la cheville (4 EeV) correspond<br />

à la fin du confinement des particules dans notre galaxie. D’après la formule<br />

de Hillas Eq. 1.1, on peut jouer sur les facteurs B et L pour déterminer quelle énergie<br />

maximale on peut atteindre pour une nature Z de rayon cosmique donnée et rechercher<br />

si des objets astrophysiques connus ont de <strong>tel</strong>les valeurs B et L. Le diagramme de Hillas<br />

présenté dans la Fig. 1.2 montre ces correspondances. Par exemple, avec ce genre de diagramme,<br />

on trouve qu’une supernova ne peut pas être la source d’un proton de 10 17 eV,<br />

contrairement à une naine blanche, une étoile à neutron ou un sursaut gamma. Le mécanisme<br />

sous-jacent étant toujours l’accélération de Fermi, on peut également estimer<br />

l’énergie maximale pouvant être atteinte dans ce type d’objets :<br />

( ) ( )<br />

R B<br />

E max ∼ Z β sh EeV,<br />

1 kpc 1 µG<br />

où β sh est la vitesse du choc responsable de l’accélération en unité de c. Pour les plus<br />

hautes énergies ( 10 19 eV), les seules sources possibles sont, d’après le diagramme de<br />

Hillas, les sursauts gamma (GRB), les noyaux actifs de galaxies (AGN) et les lobes radio<br />

des galaxies de type FR II (Fanaroff-Riley, type II, haute luminosité). La Fig. 1.3 est une<br />

photo de Centaurus A, elle a fait l’actualité du site "Astronomy Picture of the Day" le<br />

31/05/2011.<br />

Mentionnons que d’autres modèles, plus exotiques, peuvent rendre compte des<br />

rayons cosmiques à ces énergies. Ces modèles ne font pas intervenir de mécanisme<br />

d’accélération dans les chocs mais reposent sur de la nouvelle physique des très hautes

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