Tax Audit & Accountancy - IBR
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F E V R I E R 2 0 0 6<br />
T A X A U D I T & A C C O U N T A N C Y<br />
une asymptote de l’ordre de 50 % en fonction<br />
du montant de la prime de risque, soit<br />
le niveau de taxation applicable en l’absence<br />
de déduction des intérêts notionnels. Par<br />
ailleurs, le minimum de la courbe correspond<br />
à une prime de risque, brute de tout impôt,<br />
correspondant exactement au montant de<br />
la déduction des intérêts notionnels. A ce<br />
niveau, l’impôt se limite au précompte mobilier,<br />
calculé au taux de 25 %. Il importe aussi<br />
de souligner que ce graphique se réconcilie<br />
aisément avec le niveau de taxation des dividendes<br />
présenté dans le tableau 3. En effet,<br />
dans ce tableau, caractérisant une entreprise<br />
exclusivement financée par capitaux propres,<br />
la prime de risque actionnariale est assimilée<br />
au rendement des capitaux propres, soit 8 %.<br />
La modélisation du graphique conduit à un<br />
taux de prélèvement de 39,4 %, ce qui correspond<br />
à l’information du tableau 3.<br />
Il est utile de formuler la taxation de la prime<br />
de risque de manière symbolique, en référence<br />
avec le cadre théorique du CAPM, dont il<br />
est fait mention supra. La représentation du<br />
coût des capitaux propres d’une société s’établi<br />
comme suit:<br />
K = R + β * (RM – R)<br />
Où K représente le rendement espéré des<br />
capitaux propres à l’équilibre avant tout impôt.<br />
R est le taux d’intérêt sans risque (taux<br />
des OLO à 10 ans), β représente le risque<br />
systématique des actions et RM représente<br />
le rendement espéré sur le portefeuille de<br />
marché. On pose PR (symbole de la prime de<br />
risque), avec:<br />
PR = β * (RM – R)<br />
Cette équation est altérée de la manière suivante<br />
pour prendre en considération l’impôt<br />
des sociétés (symbolisé par ISoc) et le prélèvement<br />
de précompte mobilier (symbolisé par<br />
PrM), en notant K’ le rendement espéré des<br />
capitaux propres à l’équilibre après impôts :<br />
K’ = [R + β * (RM – R)] * (1-ISoc) * (1-PrM)<br />
Avec, par différence de K et de K’, un prélèvement<br />
fiscal de:<br />
K*t + (K*(1-ISoc)*PM)<br />
Où, en se limitant à examiner le prélèvement<br />
fiscal qui affecte la prime de risque, une déperdition<br />
de:<br />
PM*t + (PM*(1-t)*PrM)<br />
C’est cette déperdition qui, rapportée au<br />
montant de la prime de risque, conduit à un<br />
niveau de prélèvement de 50,5 % mentionné<br />
à plusieurs reprises supra.<br />
La déduction des intérêts notionnels conduit,<br />
quant à elle, à une diminution du prélèvement<br />
fiscal de:<br />
R*t*(1-PrM)<br />
Afin de respecter le cadre de raisonnement du<br />
tableau 4, consistant lui-même à distinguer<br />
l’effet différentiel de la déduction des intérêts<br />
notionnels sur la prime de risque actionnariale,<br />
nous supposons que l’impact fiscal<br />
découlant des intérêts notionnels s’applique<br />
exclusivement à une détaxation de la prime<br />
de risque. Exprimé en pourcentage de la prime<br />
de risque, cet allègement fiscal s’établit à:<br />
R*t*(1-PrM)/PR<br />
Le dernier graphique, qui conclut l’étude,<br />
représente le gain de taxation, rapporté à la<br />
prime de risque, découlant de la déduction<br />
des intérêts. Il mesure, dans le chef d’un actionnaire<br />
personne physique, l’abaissement<br />
effectif de la pression fiscale associée à la rémunération<br />
de sa prise de risque, c’est-à-dire<br />
le rendement exigé en complément d’une<br />
simple rémunération obligataire. On constate<br />
que la diminution de la pression fiscale,<br />
rapportée à la prime de risque actionnariale,<br />
soulage essentiellement les actionnaires exigeant<br />
un rendement actionnarial faible, ou,<br />
respectant les hypothèses posées, c’est-à-dire<br />
celles des entreprises présentant un faible taux<br />
de rentabilité sur actifs.<br />
Conclusion<br />
La déduction des intérêts notionnels gomme<br />
une discrimination taxatoire qui correspondait<br />
à une subsidiation fiscale de l’endettement.<br />
Elle corrige une asymétrie fiscale dont<br />
souffraient les capitaux propres.<br />
Cette mesure fiscale contribue à atténuer le<br />
phénomène de double taxation inhérent au<br />
mécanisme du précompte mobilier libératoire.<br />
Dans cette perspective, notre contribution<br />
s’est essayée à mesurer le taux de taxation<br />
effectif de la prime de risque actionnariale,<br />
c’est-à-dire au surcroît de rendement exigé<br />
par un actionnaire par rapport à un placement<br />
sans risque. Cette mesure a été effectuée<br />
par rapport à trois mécanismes de taxation<br />
des dividendes, à savoir une globalisation des<br />
dividendes à l’impôt des personnes physiques<br />
(qui constituait un principe séminal de la<br />
réforme fiscale de 1962), le système contemporain<br />
de taxation des dividendes dans le<br />
cadre du précompte mobilier libératoire, et<br />
enfin le mécanisme de déduction des intérêts<br />
notionnels.<br />
L a déduction des<br />
intérêts notionnels<br />
gomme une discrimination<br />
taxatoire qui<br />
correspondait à une<br />
subsidiation fiscale<br />
de l’endettement.<br />
De manière hypothético-déductive, les<br />
constatations suivantes ont été établies. Tout<br />
d’abord, le système de taxation actuel des<br />
dividendes conduit à un taux de prélèvement<br />
proche de celui qui prévalait dans l’ancien<br />
régime du crédit d’impôt avant l’instauration<br />
du précompte mobilier libératoire. Ensuite,<br />
la déduction des intérêts notionnels entraîne<br />
une diminution significative du taux de<br />
taxation de la prime de risque actionnariale.<br />
Cette diminution conduit, dans les balises<br />
des données financières contemporaines, à un<br />
taux de taxation effectif de la prime de risque<br />
de l’ordre de 30 %, soit un taux inférieur aux<br />
deux autres méthodes de taxation envisagées,<br />
qui conduisent chacune à un taux de taxation<br />
effectif de l’ordre de 50 %.