Télécharger - Le Journal Des Télécoms
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JDT216-P32-33-interviewOkTP:JDT 24/01/2011 10:48 Page 32<br />
Interview<br />
les gens & les chiffres<br />
Après la mise en œuvre d’un<br />
plan social d’ampleur (324<br />
emplois supprimés sur<br />
1600), T-Systems France se<br />
remet dans une dynamique<br />
de développement. Dans les<br />
prochains mois, le groupe, à<br />
la recherche d’un second<br />
souffle, devrait notamment<br />
miser sur le très<br />
concurrentiel marché du<br />
Cloud Computing.<br />
Propos recueillis par Ariel Gomez et Thomas Pagbe<br />
❚ La restructuration de T-Systems en<br />
France est-elle terminée ?<br />
Non, ce n’est pas encore fini. Certaines choses<br />
ont avancé. Toutes les négociations ont été faites.<br />
Il n’y a plus de risque de voir des grèves. Tout à<br />
été fait en douceur. Nous avons changé la<br />
manière de parler avec nos partenaires sociaux.<br />
Nous avons ouvert les livres de comptes,<br />
expliqué dans quelle situation nous nous<br />
trouvions. Nous avons fait un plan de départs<br />
volontaires, qui a été apprécié. Nous sommes<br />
maintenant en train de laisser partir les gens, tout<br />
en cherchant des solutions pour nos clients.<br />
❚ Combien de départs volontaires ?<br />
Nous ne communiquons pas de chiffres. Certains<br />
collaborateurs étaient prêts à partir. Nous avons<br />
trouvé des gens qui ont compris le processus et<br />
ont réalisé qu’ils ne faisaient pas partie du futur<br />
de T-Systems France.<br />
❚ Selon vous, quels sont les grands enjeux<br />
pour les grands intégrateurs européens ?<br />
Je vois une consolidation normale dans un<br />
contexte où la taille compte. Prenons l’exemple<br />
d’Atos et Siemens. Nous étions les premiers<br />
candidats pour le rachat de Siemens. Si nous<br />
avions racheté l’entreprise, cela nous aurait<br />
stabilisés en Allemagne, mais pas ailleurs. Pour<br />
Atos, cette opération est très intéressante pour<br />
attaquer le marché allemand. C’est la raison pour<br />
laquelle les actions de Siemens ont progressé de<br />
10 à 15 % le même jour. Je ne suis pas sûr que<br />
nous aurions observé les mêmes effets en<br />
Bourse si Siemens avait été racheté par<br />
Deutsche Telekom. Je suis persuadé que T-<br />
Systems, avec ses 9 milliards d’euros de chiffre<br />
d’affaires, devra faire quelque chose mais, pour le<br />
moment, nous n’avons pas de cible. Sans<br />
opération d’acquisition, nous sommes dans les<br />
limites de ce que nous pouvons faire.<br />
❚ La stratégie du groupe consiste-t-elle à<br />
se renforcer dans les pays où il est déjà<br />
présent ou à s’étendre à l’international ?<br />
Pour nous, en Europe, il y a trois pays clés :<br />
Rolf Werner, président de T-Systems France<br />
«Nous avons d<br />
technologique da<br />
l’Allemagne, bien sûr, l’Angleterre et, en 3ème<br />
position, la France. C’est pour cela que, si je fais<br />
une restructuration, il me faut dans la foulée<br />
présenter en Allemagne un programme de<br />
croissance. Mais nous n’en sommes qu’à la<br />
première étape. En France, j’évite d’évoquer la<br />
question de la future phase de recrutement.<br />
Pourtant, je suis déjà en train de chercher des<br />
responsables qui vont m’aider, après la<br />
restructuration, à faire de la croissance ici en<br />
France. Il faut aussi tenir compte de l’Espagne.<br />
Avec ces deux pays, nous avons deux marchés<br />
qui sont en train de faire une bonne croissance<br />
après les crises. Après l’Europe, nous voudrions<br />
nous développer au Brésil et en Afrique du sud.<br />
Nous faisons également des projets en Chine et<br />
en Russie.<br />
❚ En termes de familles de produits et de<br />
cibles, quelles sont vos priorités ? Y a-t-il<br />
quelques grandes directions qui<br />
apparaissent évidentes ? Vous avez signé<br />
récemment avec Gemalto pour gérer ses<br />
postes de travail au niveau mondial, vous<br />
travaillez sur le cloud computing…<br />
<strong>Le</strong> cloud computing, c’est intéressant et sexy. Et<br />
c’est un secteur où nous sommes les premiers.<br />
Nous avons douze mois d’avance en termes de<br />
technologie, comme le confirment les études de<br />
Gartner, Forrester ou IDC. Nous pouvons même<br />
proposer à nos clients qui veulent faire du<br />
Dynamic Sap en mode cloud de les héberger sur<br />
un data center fonctionnant au biogaz !<br />
Vous avez parlé de Gemalto, cela fait partie de<br />
notre expertise dans le poste de travail. Dans ce<br />
domaine, nous ne sommes pas les experts en<br />
France, mais nous sommes très bien en service<br />
managé. Nous avons investi dans un programme<br />
de management, parce que ni en France, ni en<br />
Allemagne, nous ne sommes en mesure<br />
d’assurer la couverture de tout le territoire.<br />
Nous sommes capables de changer<br />
tous les deux à trois ans<br />
notre sous traitant.<br />
C’est ce que nous<br />
faisons avec Air-France, avec Pfizer et avec plein<br />
de clients.<br />
❚ <strong>Le</strong> Cloud, on en parle beaucoup.<br />
Concrètement, quels sont les business que<br />
vous voyez se dessiner sur ce marché ?<br />
Pour tout dire, nous n’avons pas de projet<br />
aujourd’hui. Cependant, le prochain sujet que<br />
nous allons aborder, c’est la virtualisation du<br />
poste de travail. <strong>Le</strong> tout fonctionnera uniquement<br />
avec un écran et un clavier, rien d’autre. Toute<br />
l’informatique sera hébergée dans le datacenter.<br />
Nous sommes 100 % convaincus que le poste<br />
de travail est plus sécurisé dans notre datacenter<br />
que sur un bureau où on peut le voler.<br />
❚ Pensez-vous que les entreprises sont<br />
prêtes à faire ce saut et à se dire, par<br />
exemple, que si elles n’ont plus de<br />
connexion réseau, elles n’ont plus rien,<br />
plus de<br />
« Nous avons changé la manière de parler avec nos<br />
partenaires sociaux. Nous avons ouvert les livres de comptes,<br />
expliqué dans quelle situation nous nous trouvions ».<br />
<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms N°216 Février 2011<br />
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