encre_vol23_no1_francais_complet

HISTOIRE
écrire. La solde était versée par chèque, puisque le dépôt direct
n’existait pas encore. Les anciens vous diront qu’au début des
années 1980, ils recevaient leur paye en espèces sonnantes et
trébuchantes ! Depuis les années 1990, divers avantages sont
offerts : aide au transport quotidien, cotisation au régime de pension,
assurance dentaire et remboursement d’une partie des frais
universitaires. Le gouvernement fédéral encourage les
employeurs à accorder un congé spécial à ses employés réservistes
pour servir la Réserve navale. Quant à la visibilité de notre
Marine, si chère à Walter Hose, elle est toujours d’actualité. La
Compagnie franche de la Marine y a contribué durant les années
1990 alors que la Musique nationale de la Réserve navale continue
de se distinguer. Les concerts-bénéfices et les activités
publiques des unités y contribuent largement. Le QG RESNAV a
été relogé à Québec en 1995 afin d’augmenter la visibilité au
Québec où quatre nouvelles unités ont été créées. À un lancer de
bouline du QG se trouve l’école navale, laquelle est dotée d’équipements
modernes dont un simulateur de tir.
Les YAG, sur lesquels ont été formées plusieurs générations de réservistes, sont remplacés par
les ORCA.
(Photo : Mat 1 Fabrice Mosseray.)
Formation et nouveaux métiers
Alors que les recrues des années 1980 étaient formées dans les
unités, elles le sont dès 1992 sur des bases militaires recevant un
entraînement moins naval, mais plus standardisé. Sous la houlette
du Cam Ray Zuliani, ancien Chef - Réserves et cadets, l’instruction
élémentaire et celle des métiers sont harmonisées avec la
Force régulière. Si le métier d’officier CNNC a disparu (ainsi que
celui d’opérateur de contrôle naval), les officiers de renseignement
maritime prennent la relève et redonnent à notre Réserve
sa réputation d’antan en ce domaine. Dans notre monde noyé
dans un flot continu de nouvelles, le métier d’officier d’affaires
publiques voit également le jour. Sans oublier la technologie qui
transforme les métiers de signaleur (devenu Comm N), de mécanicien
diesel (devenu OSMN) et de radariste (devenu OSIC) qui
bénéficient de moyens dignes d’une marine moderne.
La Réserve sort de l’ombre
La fin de la Guerre froide, le concept de force totale, les attentats
de 2001 et le programme de Transformation des FC (amorcé en
2010) modifient tour à tour le rôle de notre Réserve, allant de la
chasse aux mines aux opérations côtières en passant par le renseignement
maritime, le CNNC, le contre-terrorisme et la lutte à
l’immigration illégale et au trafic des stupéfiants. La défense portuaire
et la sécurité portuaire qui lui incombent changent aussi
son visage. Les plongeurs d’inspection portuaire ont maintenant
leur propre insigne. En plus de faire décoller des drones et d’établir
des levés hydrographiques, nos NDC sont déployés à l’étranger
et mènent des opérations conjointes avec la Force régulière et
l’OTAN. Les réservistes aident les autorités en ce qui a trait à la
surveillance environnementale, aux catastrophes naturelles et aux
tragédies. S’il a été longtemps difficile pour les réservistes d’être
déployés à l’étranger, voici que depuis les années 1990, ils sont
affectés en Yougoslavie, en Afghanistan, en Haïti et sur des navires
déployés en mer Rouge.
Vers une Marine unique
Comme cela a été annoncé en 2011, notre réserve, disposant de
vrais navires chargés d’un rôle véritable, est passée du stade opérationnel
à stratégique. Elle parvient à réaliser le concept de
Marine unique, c’est-à-dire de fonctionner dans une structure où
la Réserve et la Force régulière sont des partenaires complémentaires.
La question de l’Arctique étant un enjeu naval de l’heure,
elle aura certainement son rôle à jouer en ce qui concerne la protection
de la souveraineté canadienne, et ce, notamment avec
l’entrée en service des navires de patrouille adaptés aux conditions
arctiques. Notre Réserve est présente dans toutes les provinces
et est apte à travailler de concert avec les autres entités des
FAC. Plus que jamais, la Réserve navale voit ses limites opérationnelles
et professionnelles repoussées à un niveau jamais vu en
90 ans d’existence.
Sources
Richard Gimblett, Michael Hadley, Le Marin-citoyen : Chroniques de la
Réserve navale du Canada 1910-2010, Toronto, Dundurn Press, 2010,
254 pages.
Opération NANOOK 2008: Un NDC et une frégate dans la baie de Frobisher. L’Arctique étant
un enjeu de l’heure, notre Réserve aura certainement un rôle à jouer dans la protection de la
souveraineté canadienne.
(Photo : Le Marin-citoyen, p.124.)
L’Encre de la Réserve navale : septembre 2005, décembre 2008, mars
2010, janvier 2012, mars 2012 et mars 2013.
8 L’ ENCRE Vol. 23, n o 1, février 2014