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N°662 du 22 au 28 Juillet 2005
Hassan Chami
crache dans
la soupe
Le séparatiste
Ali Salem Tamek
neutralisé. Le lobby
anti-marocain
d’Espagne s’active.
L’ennemi
M 01791 - 662 - F: 3,00 E
3:HIKLRJ=VUXUUZ:?k@q@g@c@a;
public N°1
Maroc 15 DH - France 3 Euro - Belgique et Italie 3,90 Euro - Canada 5,95 $ - USA 6,25 $

SOMMAIRE n°662
4
8
13
20-21
24
25
28
29
30
31
33
34
35
36-38
50
ÉDITO
Café de commerce
Par Mohamed Selhami
ACTUALITÉ
Docteur Lakhouaja rétabli dans son droit
Cheikh Kamel débouté
POLITIQUE
Une délégation d’hommes d’affaires russes au
Maroc
Partenariat prometteur
Initiatives marocaines en faveur de l’Afrique
Le salut passe par l’économie
ÉCONOMIE
Méditel annonce son programme pour la
téléphonie fixe
Confiance dans l’avenir
La Royal Air Maroc signe un partenariat de
formation avec l’ISCAE
Mieux gérer le ciel
Signature d’un accord entre Barid Al Maghrib
et Attijariwafa Bank
Ojectif : développer la bancassurance
L’ONEP emprunte 300 millions de dirhams
au Crédit agricole
Généraliser l’accès à l’eau
Bilan de l’introduction de la Lydec à la Bourse
de Casablanca
Un véritable succès
Résultats semestriels des sociétés cotées
La bourse maintient le cap
SOCIÉTÉ ET CULTURE
Drame de la colonie de vacances de Ras El Ma
Qui sont les responsables ?
Première édition du festival de Casablanca
Pour un coup d’essai…
Portrait de Meriem Bensalah Chaqroun
Une femme de rigueur
Les journalistes femmes de plus en plus nombreuses
Les femmes prennent le quatrième pouvoir
Lettre de Paris, par Gabriel Banon
Chirac persiste et signe
Couverture
Arrestation de Ali Salem Tamek
L’ennemi public N°1
Le séparatiste Ali Salem
Tamek neutralisé ; le
lobby anti-marocain s’active.
Faut-il permettre que
l’ouverture
démocratique accepte et
tolère la revendication
séparatiste ? p.14-15
Polémique autour des déclarations du
patron des patrons
Hassan Chami crache
dans la soupe
L’interview accordée par
Hassan Chami, président
de la CGEM, à
notre confrère La vérité
a secoué le monde politique.
Pour lui, c’est
l’Etat qui empêche les
entreprises de tourner. Une vive
polémique a éclaté. p.10-12
Pourquoi a-t-on démoli Tahiti
Beach Club ?
Histoire d’un casse
Menaces, tentative
de meurtre et
chantage… Ce sont
les ingrédients de
l’affaire du Tahiti
Beach Club, qui a
vu son inauguration
ternie par la destruction de l’un de
ses bâtiments. p.42
MAROC HEBDO INTERNATIONAL - 14 e ANNÉE - du 22 au 28 Juillet 2005
4, rue des Flamants-Riviera- Casablanca — Maroc Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : mhi@maroc-hebdo.press.ma

ÉDITORIAL
Bruit et chuchotements dans
le microcosme. Au menu des
discussions de salon et du
café de commerce, l’unique plat de
résistance concerne Driss Jettou. On
le donne partant. Pourquoi ? Parce
que. Sans plus. Le Premier ministre
aurait-il failli dans sa mission ? Son
rendement serait-il trop insuffisant
pour qu’il soit maintenu à son poste
? Aurait-il commis quelque faute
professionnelle
rédhibitoire, ou
simplement présenté
des signes
de lassitude
comme s’il voulait
dire libérezmoi
? Rien de
tout cela. Il
n’empêche.
Mordicus, Driss
Jettou, continuet-on
à murmurer,
sera incessamment
démis de
ses fonctions.
Même Hassan
Mohamed Selhami
Il n’est déjà pas facile d’être Premier ministre dans un
pays comme le nôtre, avec un passif plus que handicapant,
tant sur le plan humain qu’économique.
Café
de commerce
Chami, patron des patrons, qui croit
devoir le défendre, y va de son couplet
assassin. “On” aurait dit à Driss
Jettou, jure-t-il, “le Maroc, ce n’est
pas toi”. Qui dit pire ?
Et puisque le siège ne doit pas rester
vacant, il faut bien lui trouver un
nouveau locataire.
Des noms sont avancés, d’autres sont
retirés, comme si l’on jouait aux
dames. Le dernier nominé est l’actuel
ministre de l’Intérieur,
Mustapha Sahel, qui serait pressenti.
Il ne le sait pas encore, mais le voilà
informé.
Trève de plaisanterie. Les affaires
Encore une fois,
Driss Jettou est
un homme
qui travaille.
Il ne fait que ça,
un peu comme
s’il ne savait faire
que ça.
de l’État sont trop sérieuses pour
être réduites à des commérages
vaseux et oisifs.
Il n’est déjà pas facile d’être Premier
ministre dans un pays comme le
nôtre, avec un passif plus que handicapant,
tant sur le plan humain
qu’économique. Avec 40% d’analphabètes,
un gros déficit en équipements
de base, une agriculture dévalorisée
et malgré les transferts de
MRE et les ultimes
privatisations
comme seules
“richesses” disponibles,
cela
feraient reculer
les prétendants les
plus acharnés à la
primature.
Si, en plus, on
transforme cette
fonction en siège
éjectable à coups
de parasitage bien
distillé et bien
senti, être Premier
ministre au Maroc
devient un calvaire pour les nerfs de
l’intéressé et pour le moral des
troupes.
Encore une fois, Driss Jettou est un
homme qui travaille. Il ne fait que ça,
un peu comme s’il ne savait faire
que ça. Il a démontré à travers son
action qu’il n’était pas là pour les
chrysanthèmes. Honnêtement, que
peut-on lui reprocher et pourquoi
changer de Premier ministre à
quelques encablures des législatives
de 2007?
À moins que l’on veuille crédibiliser
les soirées salonardes et créditer
la rumeur.❏
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Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

FIL DIRECT
Fin de mission
pour Assia Sebbata
Le ministre syrien de l'Information,
Mehdi Dakhlallah, a rendu un hommage,
mardi 19 juillet, à Assia Sebbata, correspondante
de la MAPà Damas, à l’occasion
de la fin de sa mission en Syrie,
qui a duré 4 ans. Cette cérémonie qui a
été couverte par la télévision syrienne et
l'agence de presse syrienne officielle
Sana, s'est déroulée en présence de l'ambassadeur
du Maroc à Damas,
Abdelouahab Bellouki, et des correspondants
de presse accrédités à
Damas. Le ministre syrien a rappelé l'objectivité
et le professionnalisme de la
correspondante de la MAP durant ses
quatre années d'exercice à Damas, qui
ont fait d’elle l’une des journalistes étrangères
les plus distinguées en Syrie durant
cette période.
• Une bourse pour Ali Lmrabet
Le Comité mondial pour la liberté
de la presse (WPFC), basé aux
Etats-Unis, a décerné, le 19
juillet, sa «Bourse contre la censure
» à Ali Lmrabet, interdit par
décision de justice de tout exercice
de journalisme. Sentence
dont il avait écopé après une
plainte de l’Association des
parents des sahraouis victimes
de la répression dans les camps
de Tindouf, consécutive aux
Ali Lmrabet.
déclarations de Lmrabet sur la
situation humanitaire dans ces
camps. Pour justifier le prix décerné à Lmrabet, le directeur exécutif du WPFC,
Mark Bench, a émis l’espoir que «notre assistance financière et morale va aider
M. Lmrabet dans son combat contre la censure».
© Ph: AFP
• Un congressman US veut bombarder la Mecque
Mohamed Abdelaziz
se rétracte
Après avoir annoncé dans une interview
accordée au quotidien français Le
Monde la libération prochaine des 408
prisonniers marocains détenus à
Tindouf, le samedi 16 juillet 2005,
Mohamed Abdelaziz fait marche arrière.
Et c’est Mohamed Beissat, ambassadeur
du Polisario à Alger, qui en a fait
l’annonce. Il a déclaré le mercredi 20
juillet 2005 dans une conférence de
presse que cette libération n’aura pas
lieu. Arguments avancés : L’arrestation
de plusieurs activistes séparatistes,
notamment Mohamed Moutawakil et
Mohamed Fadel Kaoudi, le mardi 19
juillet 2005, à Casablanca et Ali Salem
Tamek, le lundi 18 juillet 2005 à
Laâyoune par les autorités marocaines.
Le Polisario a aussi considéré la marche
organisée le mardi 19 juillet 2005 à
Laâyoune, où des milliers de personnes
ont clamé des slogans exprimant
leur attachement à l’intégrité territoriale
du Royaume et réclamant la levée du
blocus des séquestrés marocains des
camps de Lahmada, comme une provocation.
Par ailleurs, Mohamed Beissat
a menacé les responsables de l’armée et
de la police marocaines de les traduire
tôt ou tard devant les juridictions
internationales «pour crime contre
l’humanité».
Tom Tancredo, député républicain du Colorado et fervent défenseur du
Polisario dans le Congress américain, vient de commettre un dérapage monumental.
Le vendredi 15 juillet 2005, s’exprimant sur les ondes de la Radio
WFLA d’Orlando, le congressman, par ailleurs proche ami de Mohamed
Abdelaziz, a suggéré la possibilité de bombarder la Mecque en cas d’attaque
nucléaire d’Al Qaida aux Etats-Unis. Le membre du Congress américain est
même allé jusqu’à recommander l'usage de la bombe nucléaire pour que la
riposte soit proportionnelle à l’attaque. Il n’en fallut pas plus pour soulever l’indignation
de plusieurs organisations américaines et internationales, qui se sont
empressées d’exiger des excuses après ces déclarations haineuses.Tom
Tancredo refuse de retirer ses propos ou de s’en excuser.
• Abdelahadi Alami démissionne du RNI
C’est fait. Abdelahadi Alami a finalement franchi le
pas en démissionnant du Rassemblement national
des indépendants (RNI). Il quitte ses responsabilités
aussi bien de coordinateur de la région du Haouz
que de membre du Bureau exécutif du parti. « Après
vingt-sept ans au sein du parti, dont je suis l’un des
fondateurs en 1978, je considère qu’il est temps de
me retirer. Une sorte de départ “involontaire’’ à la
retraite », déclare-t-il. S’adressant dans sa lettre de
démission au président du parti, Ahmed Osman, M. Abdelhadi Alami.
Alami écrit : « J’ai constaté, M. le président, que vous n’avez pas voulu ou pu
piloter les innombrables chantiers que nécessite la participation à la réalisation
des objectifs » que s’est fixés le parti, à savoir la contribution « à bâtir un
Maroc moderne et prospère, fier de son histoire et ouvert sur le monde extérieur
». M. Alami se demande dans sa lettre comment, après plus d’un quart de siècle,
le RNI est « empêtré dans des situations invraisemblables ayant trait à son
organisation administrative et à sa gestion financière ». «C’est définitif, déclare
M. Alami. Je ne reviendrai pas sur ma décision de quitter le parti ».
© Ph: DR
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Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

Rassemblé par Aïssa Amourag
© Ph: DR
• L’épouse Tabit contre Nabil Lahlou
Malika Al Abbassi, veuve de l’ex-commissaire
de police, Mustapha Tabit, exécuté en
1993 pour avoir été au centre d’une affaire
de mœurs, compte déposer une plainte contre
le réalisateur marocain Nabil Lahlou. Et pour
cause, ce dernier vient de réaliser un film,
Tabit or not Tabit, sur l’affaire, dans lequel il
retrace toute l’histoire de cet ex-commissaire
de police dont les frasques sexuelles ont
défrayé la chronique au début des années 90.
Nabil Lahlou réplique : «Si jamais la veuve Tabit dépose une
plainte contre moi, elle me rendra un grand service car je
vais pouvoir passer de l’anonymat qui me poursuit depuis
toujours pour devenir enfin célèbre ».
N. Lahlou jouant Tabit.
• Un nouveau quotidien arabophone dans les
kiosques début octobre
Abdelkrim El Amrani, ancien rédacteur en chef du quotidien
arabophone Al Ahdath Al Maghribiya, lance son propre
journal, qu’il compte probablement baptiser Saout
Annas (la voix des gens). Prévu pour début octobre 2005,
le nouveau quotidien sera édité par la société Saout Annas
pour l’information et la communication, dont le capital, de
l’ordre de 4 millions de dirhams, est détenu par onze actionnaires,
issus de divers horizons socio-économiques. Quant
aux locaux, ils sont déjà acquis sur le boulevard Zerktouni.
Pour l’équipe rédactionnelle, elle est en cours de constitution.
Des concours de sélection ont été organisés en
faveur de 5.000 candidats pour choisir seulement trente
journalistes professionnels. Selon Abdelkrim El Amrani,
directeur de publication, « notre journal se veut un quotidien
généraliste défenseur des valeurs de modernité et de
démocratie ».
• Retrait d’accréditation
Suite à la diffusion d’une information par la chaîne qatariote
Al Jazeera sur l’arrestation de Ali Salem Tamek à
Lâayoune le lundi 18 juillet 2005, le ministère marocain de
la Communication a décidé, mardi 19 juillet, de retirer l'accréditation
au journaliste Abdessalam Razak du bureau de
la chaîne Al Jazeera à Rabat. Selon un communiqué du
ministère de la communication, ce retrait d’accréditation
fait suite à la diffusion par le journaliste d'"informations
mensongères". Abdessalam Razak avait, en effet, qualifié
d’enlèvement la mise en garde-à-vue de Ali Salem Tamek
par la police judiciaire de Laayoune. Notons qu’il y a un
mois, Iqbal Ilhami, l’ancienne correspondante d’Al Jazeera,
avait elle aussi été privée de son accréditation après la diffusion
d’un reportage consacré à un bidonville situé à Salé,
à proximité d’une résidence royale.
• Un Rwandais succède à M. Kabbaj à la BAD
C’est le Rwandais Donald Kabénuka qui a succédé au
Marocain Omar Kabbaj à la tête de la Banque africaine de
développement (BAD). Il a été élu pour un mandat de 5 ans
renouvelables, le 21 juillet 2005 à Tunis, à l’issue du deuxième
tour, avec 78,2% des voix. L’ancien ministre des Finances
rwandais est le huitième président de la BAD depuis la création
du groupe en 1964, actuellement l'une des cinq principales
banques multilatérales de développement au monde.
Il est à rappeler que Omar Kabbaj, qui a dirigé l'institution
depuis 1995, a achevé ses deux mandats et n’avait pas le droit
de se représenter.
Fermeture de l’aéroport Casa-Anfa
Àpeine installé, Mohamed Kabbaj, nouveau
wali de la région du Grand Casablanca, a
ordonné, mercredi 20 juillet, la fermeture de
l’aéroport de Casa-Anfa. Suite à cette décision, l’aéroport
Casa-Anfa devrait être déplacé vers une autre
zone inconnue pour le moment. Le terrain sur lequel
est construit l’aéroport fait 131 hectares auxquels s’ajoutent
les 33 hectares de la cité de l’air dans laquelle
réside tout le personnel de l’aéroport. Cette décision
rendue à la surprise de l’Office national des aéroports
(ONDA) et des opérateurs de l’aéronautique est la plus
grande sortie du nouveau wali, qui confirme ses intentions
pragmatiques pour le réaménagement de
Casablanca. Quant aux responsables de l’ONDA, ils
expliquent que «des études sont actuellement, en
cours pour voir lequel des trois aéroports (Tit-Mellil,
Casa-Anfa et Benslimane)
sera un aéroport d’affaires
et d’aviation légère». Les
mêmes responsables ajoutent
que «l’aéroport de Tit-
Mellil est celui qui a le plus
de chances pour devenir un
aéroport d’affaires».
On ignore quel sort sera
réservé à ce terrain inexploité,
appartenant aux
Domaines et abritant
quelques hangars délabrés,
des pistes impratica-
Mohamed Kabbaj.
bles et une école de formation de pilotage encore en
fonction.❏
© Ph: MHI
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 7

© Ph. MHI
Mohamed El Gahs,
secrétaire d’Etat à la Jeunesse
“Ce douloureux accident
(mort de six fillettes
dans une colonie
de vacances) est dû à
un manquement aux
règles élémentaires et
aux principes inculqués
au moniteur durant la formation.”
Communiqué d’Al Qaida, signé
des Brigades Abou Hafs al-Masri
“Ce message est le dernier que nous adressons
aux Etats européens. Nous vous donnons
un délai d'un mois pour faire sortir
vos soldats de la terre de Mésopotamie”.
Aissa Ouardighi, SG du Parti
social-démocrate (PSD).
“La balkanisation de
notre champ politique
et sa dispersion anarchique
nous impose de
constituer des pôles
puissants, d’où notre
initiative pour la fusion
avec l’Union socialiste des forces populaires
(USFP)”.
Nicolas Sarkozy, ministre français
de l’Intérieur
“Est-ce qu'il peut exister un pouvoir, un
seul, où la question de la responsabilité ne
se pose pas?”.
“L'Espagne affiche et
remplit pleinement ses
engagements pour le
règlement dans le cadre
de l'ONU, du conflit du
Sahara Occidental… ”.
Fathallah Arsalane, porte-parole
d’Al Adl wal Ihssane
“Notre mouvement n’a nullement l’intention
de participer au jeu politique
actuel car ses composantes ne sont pas
crédibles, ce qui ne concorde pas avec nos
principes fondateurs”.
8
ILS ONT DÉCLARÉ
Miguel Angel Moratinos, ministre
espagnol des A.E.
© Ph. MHI
© Ph. AFP
Docteur Lakhouaja rétabli dans son droit par la Cour
d’Appel de commerce de Marrakech
Cheikh Kamel
débouté
Décidément, l’affaire
Palais des Roses ne tarit
pas de surprises judiciaires.
Elle pourrait à elle seule
refaire les codes civil et pénal.
Comment la fin peut-elle justifier
les moyens ? Qu’on en
juge sur pièces.
La société Hélios International,
locataire de l’hôtel Palais
des Roses à Agadir, expulsée
de celui-ci le 7 juin 2005 sur
ordre du juge Mohamed
Aderdour, du tribunal de commerce
d’Agadir, a été rétablie,
mardi 19 juillet 2005,
dans son droit par la cour
d’appel de commerce de
Marrakech.
Cette société, qui avait réglé l’ensemble
des loyers échus, ne comprenait
pas comment le juge
d’Agadir avait pu l’évincer de l’hôtel
malgré toutes les preuves
qu’elle lui avait fournies pour casser
le bras de fer qui l’opposait à
l’Egyptien Ahmed Ahmed, représentant
de Dallah Al Baraka, et qui
voulait, coûte que coûte, la voir hors
de l’hôtel.
D’ailleurs, désireux de s’accaparer
l’hôtel Palais des Roses, et afin de
camoufler son incapacité à réaliser
le projet touristique de Taghazout,
Cheikh Salah Kamel, patron de
Dallah Al Baraka, a eu gain de cause
par une simple lettre adressée au président
de tribunal d’Agadir, le 19
avril 2004, lui demandant d’augmenter
le capital.
Pourtant, les textes de lois sont formels
: un minimum de 67% des
actions dans la société sont indispensables
pour avoir l’accord pour toute
augmentation de capital. Or, Dallah
Al Baraka n’en a que 28%.
L’Egyptien Ahmed Ahmed va user
de faux pour représenter la holding
Azzedine Lakhouaja.
luxembourgeoise dans ce dossier.
Il sera poursuivi par le parquet
d’Agadir puis acquitté, sans que le
même parquet, qui a ordonné les
poursuites, ne fasse appel. Une première
au Maroc ! Enfin, Allaoui
Brahim, l’expert désigné par le tribunal
pour veiller à cette augmentation,
va déclarer que les fonds ont
été libérés le 26 août 2004, il donnera
un papier sous seing privé à
l’Egyptien dans ce sens pour réaliser
cette fameuse augmentation.
Pourtant, ce même expert se portera
en justice entre temps, le 27 août,
pour demander la levée des sequestres
sur les mêmes fonds.
Suite à une plainte du groupe
Lakhouaja contre cet expert pour
falsification de document, le parquet
ne donnera aucune suite à cette
affaire malgré les preuves irréfutables
du faux et usage de faux.
Ainsi, les décisions de la justice dans
les dossiers en cours seront pleines
d’enseignements et permetteront
peut-être dans les jours à venir de
faire toute la lumière enfin sur cette
affaire.❏
AA
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
© Ph. MHI

© Ph. AFP
Hassan Chami
crache dans la soupe
Création de l’État, la bourgeoisie marocaine
n’a pas la reconnaissance du ventre.
Par Abdellatif Mansour
Un patron des patrons peut-il
rêver meilleur interlocuteur
qu’un Premier ministre luimême
chef d’entreprise? Nous sommes
dans cette configuration, précisément,
avec un Hassan Chami à la présidence
de la CGEM et un Driss Jettou
à la tête du gouvernement. En théorie,
tout devait être pour le mieux dans le
meilleur des Maroc possibles. Il n’en est
rien.
M. Chami a récemment accordé une
interview fleuve à notre confrère “La
Vérité”. Pour une sortie médiatique,
c’est plutôt réussi. L’interviewé savait
qu’il était attendu sur une foule de questions
concernant l’entreprise marocaine,
sa situation dans la conjoncture actuelle,
son rôle dans les défis majeurs auxquels
le pays est actuellement confronté, le
10
fonctionnement de la CGEM en interne,
sa capacité de déploiement en externe
et ses rapports avec l’exécutif dirigé par
Driss Jettou. Un menu varié que M.
Chami n’a, manifestement, pas
consommé avec modération. D’où l’impression
d’indigestion laissée par son
entretien.
C’est que le Président de la CGEM n’y
est pas allé avec le dos de la cuillère. Il
a fait le procès de l’instance gouvernementale,
pas seulement celle aujourd’-
hui en place ; mais aussi celle d’hier la
veille conduite par Abderrahmane
Youssoufi. M. Chami dit en substance
et littéralement ceci : Aujourd’hui, notre
système de gouvernance est flou. On
ne sait pas qui est responsable de quoi.
Tant que le circuit de la décision n’est
pas connu, on ne peut pas avancer. Le
Premier ministre et les inspecteurs du
travail ne font pas la même lecture du
nouveau code du travail.
On nous demande de payer 44 heures
de travail pour le prix de 48 heures. Il
y a une confusion entre licenciement
abusif et licenciement “normal” ; au
niveau des indemnités les deux sont
cumulés par les jugements des tribunaux
au détriment des patrons. Nous
avons trop de jours fériés. Le Maroc
est devenu le pays de tous les congés.
Il n’est donc pas intégrable dans l’économie
mondialisée. Sur ce point, le
patron en chef conclut que “nous sommes
un peuple qui ne veut pas travailler”.
Quant à Abderrahmane Youssoufi et
Ahmed Lahlimi, ils sont accusés d’avoir
“essayé de déstabiliser la CGEM
☛
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

POLITIQUE
en créant une fédération de PME-PMI
qui a eu droit à une sur-médiatisation”.
En gros et dans le détail, M. Chami
reconnaît plus ou moins explicitement
que l’entreprise marocaine pose problème,
même s’il réfute la thèse de “la
grève de l’investissement”par les hommes
d’affaires marocains, mais il refile
la patate chaude, en entier, au gouvernement.
Les opérateurs économiques
deviennent ainsi les victimes
d’une politique gouvernementale
qui leur fait
subir un laminage méthodique
et prémédité.
Autrement dit, les gouvernements
successifs depuis 1988, et
à fortiori celui de Driss Jettou, n’auraient
pas intégré l’idée, toute simple,
que la lutte contre le chômage passe
par une amélioration conséquente sinon
exponentielle de la croissance et que
celle-ci est largement tributaire de la
création d’entreprises, de leur solidité
et de leurs performances. Si on en était
là, à ce stade d’inconscience dans la
gestion de l’élément moteur de la chose
publique, il y aurait de quoi désespérer
de tout. Or, tout le développement de M.
Chami repose sur ce postulat irrecevable
: le sabotage de l’entreprise par une
conspiration de l’appareil constitué de
l’État.
Les déclarations de M. Chami étaient
évidemment de nature à provoquer
quelques réactions. Le ministre de
Pour M. Chami, il y a sabotage de
l’entreprise par une conspiration de
l’appareil constitué de l’État.
l’Intérieur, Mustapha Sahel, est monté
au créneau, dans un entretien accordé
à la “Vie éco”. Il estime que M. Chami
en a dit tellement « que le lecteur finit
par ne plus comprendre ce qui préoccupe
l’interviewé ». Et d’ajouter que
M. Chami use et abuse du “on”, or, ditil,
«le “On” cache généralement des
idées pas toujours saines». Quant à
Ahmed Lahlimi, accusé d’avoir voulu
déstabiliser la CGEM, du temps du
gouvernement Youssoufi, il rappelle à
M. Chami dans une déclaration faite à
Aujourd’hui le Maroc, ce que celui-ci
savait mais ne pouvait pas admettre:
«97% du tissu entreprenarial marocain,
lui dit-il, sont constituées de PME.
Elles constituent le véritable réservoir
de compétitivité et d’emploi. Or elles
sont très insuffisamment représentées au
sein de la CGEM».
Pour M. Chami, critiquer
la CGEM en particulier
et l’entreprise en général
revient «à se tirer une
balle dans le pied». En
jetant l’opprobre et l’exclusif sur les
seuls intervenants politiques, Hassan
Chami aura, lui, donné un coup de pied
inconsidéré dans une ruche qu’il n’avait
pas intérêt à provoquer par ce genre de
fuite en avant. Surtout lui et les patrons
de son profil dont il assume si bien la
représentation à la CGEM.
Ce ne serait pas faire offense à M.
Chami en lui opposant son propre
☛

POLITIQUE
propos. Sachant de quoi il parle, il
affirme que «le système de la licence
et autres formes de protection procédaient
de la volonté du pouvoir pour
créer une bourgeoisie marocaine.
Celle-ci a pu voir le jour, d’une manière
quelque peu artificielle. Les bénéficiaires
ont probablement gagné beaucoup
d’argent dans le cocon de ce système
douillet». Ne retenez pas le “probablement”
; le fait est certain, même
si Mustapha Sahel considère qu’il s’agit
là «d’une caricature de l’histoire
de la bourgeoisie marocaine». Ce qui
nous sert de patronat est la création exnihilo,
dans sa majorité, de l’État marocain.
Ceci est une vérité intangible. Tout
comme l’absence de reconnaissance
du ventre de la part des “bénéficiaires”,
tels que M. Chami les appelle, est une
ingratitude avérée.
Là où M. Sahel a raison, c’est lorsqu’il
rappelle à M. Chami que celui-ci a «longuement
travaillé dans l’administration,
et qu’il a même été ministre des
Travaux publics au début des années
70».
On est entre personnages publics qui
savent ce que parler veut dire. Hassan
Chami a voulu renier un cordon ombilical
par trop gênant, a postériori;
Mustapha Sahel le lui a remis, telle une
traçabilité indélébile.
Que peut-on tirer de cet échange d’amabilités
à fleurets mouchetés? Une
chose: le Maroc a mal à son entreprise
plus que l’entreprise n’a mal à son gouvernement.
Le passif “des prébendes, des aides et
de l’assistance” que Hassan Chami fait
mine de dénoncer, il les revendique,
tout autant, par une mise à niveau du
langage, histoire d’être dans l’air du
temps et d’un lexique actualisé. Et si on
vous proposait d’être Premier ministre,
lui lance le journaliste intervieweur
? Hassan Chami écarte, par quelques
mots dédaigneux, cette invite invraisemblable,
bien qu’il ne faille jamais
dire jamais en politique. «Je n’accepterais
pas », répond-il, en enfilant la
toge noire de l’avocat-entrepreneur qui
fait semblant de prendre la défense de
Driss Jettou.
« En tant que chef d’entreprises, la mission
de celui, dit-il, consistait à relancer
l’économie du Maroc. Alors qu’on
devait l’encourager et l’aider, on a
voulu lui dire “Le Maroc, ce n’est pas
toi». On retrouve, là aussi, ce “on” pernicieux
et pertinemment épinglé par
Mustapha Sahel.
Avec ce “on”-là, le patron des patrons
a bel et bien franchi un rubicon institutionnel
dont il n’a ni le plumage ni le
ramage.❏
Réaction de Miloud Chaâbi aux déclarations de Hassan Chami
“La CGEM n’est pas représentative”
• Maroc Hebdo International : Que
pensez-vous de la polémique suscitée
par les déclarations de Hassan
Chami, actuel président de la
CGEM?
- Miloud Chaâbi : Franchement, je
ne comprends pas la sortie médiatique
de Hassan Chami. Pourquoi maintenant,
alors qu’il est au terme de son
deuxième mandat, non renouvelable?
Je me demande si ses propos reflètent
l’opinion de cette organisation, même
si celle-ci est loin de représenter l’ensemble
des opérateurs économiques,
petits, moyens et grands.
Miloud Chaâbi.
• MHI : Pourquoi avez-vous déserté
la CGEM, alors qu’il y avait un travail
à faire, en termes de redressement
et d’une plus grande représentativité
?
- Miloud Chaâbi : En mon âme et
conscience, j’ai estimé que le staff
directorial de Hassan Chami n’était pas
représentatif. Aussi ai-je créé, avec
quelques opérateurs aguerris, la
Fédération des promoteurs et investisseurs
du Maroc, pour pallier l’insuffisance
opératoire de la CGEM sur le
terrain.
• MHI : La CGEM étant ce qu’elle
est, quelle contribution y apporteriez-vous
pour la rendre plus représentative
et plus efficiente ?
- Miloud Chaâbi : A mon avis, la
CGEM, dans son état actuel, devrait
être supplantée par des chambres de
commerce, plus ancrées dans le tissu
économique du pays, donc plus fortes
et, accessoirement, plus appuyées par
des pouvoirs publics. Mais, la CGEM
étant là, elle devrait s’ouvrir sur l’immense
environnement des PME-PMI,
le principal pourvoyeur d’emplois du
pays.
• MHI : Hassan Chami a fait semblant
de prendre la défense du
Premier ministre…
- Miloud Chaâbi : Driss Jettou n’a
pas besoin d’être défendu alors que son
engagement et ses réalisations sont sa
meilleure défense. Ces opérateurs économiques,
toutes tailles confondues,
le respectent. Maintenant, Hassan
Chami a commis une erreur qui relève
de l’amalgame, en disant que l’ensemble
des investisseurs sont issus des
hautes fonctions de l’État. Je voudrais
lui dire, qu’en ce qui me concerne personnellement,
je ne suis pas dans cette
catégorie et que la Holding Ynna dont
je suis le fondateur, travaille avec ces
PME-PMI, si peu représentées au sein
de la CGEM. ❏
Propos recueillis par AM
12
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

POLITIQUE
Une délégation d’hommes d’affaires russes au Maroc
Partenariat prometteur
Le Maroc intéresse de plus en
plus les hommes d’affaires russes,
dont une forte délégation
vient de rendre visite au Maroc, du 12
au 18 juillet 2005. Elle est composée
d’Alexandre V. Udaltsov, président de
Metropol I.F.C, du Dr Atikuz Zaman,
président du conseil d’orientation du
Conseil de Sécurité Economique de la
Fédération Russe, d’Alexis Kichaev,
président de Obibank, de Bladinov
Minaev, expert et de Gabriel Banon,
conseiller du conseil de sécurité économique
et conseiller de Metropol
I.F.C.
Arrivée mardi 12 juillet 2005, la délégation
s’est rendue le 13 à Rabat pour
rencontrer Meziane Belfquih, conseiller
de SM le Roi, et Adil Douiri, ministre
du Tourisme, pour discuter des opportunités
de coopération mutuelle, notamment
la réalisation d’un projet d’hôtels
à Tamesloht, Marrakech, d’un montant
de 150 millions d’euros. Projet cofinancé
par la société russe Metropol et
un syndicat bancaire composé de la
BMCE et de la BMCI. Rappelons que
Metropol est une société d’investissement,
spécialisée dans les transactions
boursières, les services d’investissement
bancaire et dans le consulting
financier. Ce projet est d’autant plus
opportun qu’il coïncide avec l’annulation
du visa entre le Maroc et la
Fédération de Russie. Plus de 11.000
touristes russes ont visité le Royaume.
Grâce à ces projets mixtes et à une
bonne promotion de la destination
Maroc, ils seront encore plus nombreux
dans l’avenir.
Cette visite a donné une impulsion forte
au développement des relations de
coopération entre les deux pays, n’a
pas manqué de souligner l’ambassadeur
de Russie. Le Maroc reste, dit-il,
le premier partenaire commercial de la
Fédération de Russie en Afrique et au
Moyen-Orient. Le volume des échanges
commerciaux a dépassé, en 2004,
1 milliard de dollars. ❏
S. Mouaffak
Maroc Hebdo International N° 662 du 22 au 28 Juillet 2005 13

© Ph. AFP
L’ennemi
public N°1
lundi 18 juillet courant
que le dénommé Ali
C’est
Salem Tamek a été arrêté
à l’aéroport de Laâyoune, en provenance
par vol régulier d’Espagne.
Cette mesure a été décidée sur ordre
du procureur du Roi près la cour d’appel
de cette ville. Dans un communiqué
publié à cette occasion, ce haut
magistrat précise que Ali Salem
Tamek a été placé en garde à vue
pour “enquête” sur son rôle dans les
récentes manifestations qu’a connues
cette ville, lors du mois de mai dernier.
Le séparatiste
Ali Salem
Tamek
neutralisé.
Il indique également qu’il “sera présenté
à la justice sitôt l’enquête achevée”.
Cet indépendantiste sahraoui
est fortement soupçonné d’avoir encouragé
les manifestants par téléphone,
mais aussi en activant une
campagne de “solidarité” avec eux
dans certains milieux espagnols
connus pour leur hostilité à l’intégrité
territoriale du Royaume. Une
procédure normale a donc été engagée
contre lui. Il devra s’expliquer
sur ses agissements et encourir, le
cas échéant, les rigueurs de la loi. Il
faut rappeler à ce sujet que vingt et
un Sahraouis ont déjà été condamnés
à propos de ce même dossier à diverses
peines de prison pour avoir
participé à des “actes de vandalisme”
et autres événements à
Laâyoune, en particulier, le 24 mai
dernier. La presse algérienne, qui rapporte
une dépêche de l’agence sahraouie,
le présente comme “le symbole
des défenseurs sahraouis des
droits humains”.
Or, il n’est rien d’autre qu’un séparatiste
qui a défendu depuis des années
des positions pro-Polisario qui
lui ont déjà valu quatre peines de prison
ferme, notamment pour “atteinte
à la sécurité de l’État”. Il faut ajouter
que sa dernière condamnation à
deux ans de prison, en septembre
2002, avait donné lieu à une grâce
royale au début de janvier 2004.
Multipliant depuis son élargissement
les déclarations anti-nationales, tant
dans la presse locale qu’étrangère,
Ali Salem Tamek était devenu pratiquement
un agent de la propagande
des idées sécessionnistes nourries par
les autorités d’Alger, leurs sous-traitants
sahraouis formant le pseudo-
“Polisario”.
Il était dans la section de Hamdi
Bouzid, l’une des structures internes
des réseaux de cette organisation. Il
s’en est évidemment défendu, tant
lors de son procès que par la suite,
mais son “statut” de cadre de cette
structure est établi sur la base d’éléments
probants et concordants.
Ali Salem Tamek a une activité qui
relève de deux registres qu’il veille
à séparer avec soin. Dans le premier
d’entre eux, il s’en tient à des positions
“politiques”. Ainsi, il “revendique’’
seulement l’autodétermination
comme un droit inaliénable garanti
par les chartes internationales.
Il y expliquait que ce principe devait
être “accepté comme un droit, car il
revient au peuple sahraoui la liberté
d’exprimer sa vraie volonté”. Il
retenait aussi l’option de l’indépendance
comme un “scénario possible”,
un “choix et une conviction
dignes de respect”. Il re- ☛
14
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

COUVERTURE
Faut-il permettre que l’ouverture
démocratique accepte et tolère
la revendication séparatiste ?
levait aussi que “le peuple sahraoui
existe” et que “l’autorité qui le représente
est reconnue, à savoir le
Front Polisario”, selon les Nations
Unies. Poussant plus loin, on se souvient
qu’il ne se reconnaissait pas
comme Marocain, mais comme “un
membre du peuple sahraoui”… Tel
est le premier profil de ce personnage
qui met en avant, ainsi, une posture
politique de “militant” sahraoui.
L’autre registre, lui, relève d’une
comptabilité de nature différente :
celle de menées relevant de la clandestinité
et de la subversion. Des cellules
ont été mises sur pied dans les
provinces sahariennes à cet effet.
Mettant à profit la crise sociale que
connaît cette région – déficit de
l’habitat, chômage des jeunes, diplômés
ou non… - elles se sont agrégées
comme étant une minorité agissante
parlant au nom d’une majorité
silencieuse supposée acquise. Pour
revendiquer quoi ? L’indépendance
de ce territoire.
Un mythe de type “émirati” est volontiers
instrumentalisé, promettant
3.000 euros par mois à chaque
Sahraoui au lendemain de l’indépendance;
la rente et la culture de la
rente… Ce segment entend exprimer
un choix politique et fait valoir en
même temps la répression de la puissance
“coloniale” occupante ; il surdimensionne
tous les actes de ses
membres et demande, grâce à des relais
médiatiques et à des ONG espagnoles,
scandinaves ou autres et boîtes
aux lettres dans certains parlements
occidentaux, la protection
internationale.
Même José-Maria Aznar, ancien dirigeant
du Parti populaire, président
du gouvernement espagnol jusqu'au
13 mars 2004, a été approché ; une
convergence d’hostilités respectives
Manifestation d’étudiants sahraouis, le
24 mai 2004, à Rabat.
à l’égard du Maroc. De quoi alimenter
le “fond de sauce” antimarocain…
Le mode opératoire recourt
ainsi à un cadre associatif censé
être payant et moins compromettant
: telle ONG des “victimes des atteintes
aux droits de l’Homme commises
par l’Etat marocain au Sahara
occidental”, telle autre de Mohamed
Dadach, qui défend “le droit à militer
pour l’indépendance du Sahara
à l’intérieur du Maroc”. L’utilisation
d’Internet est l’un des vecteurs de
cette communication.
Les sites du “Polisario” sont consultés
et nourris d’informations ; le téléphone
cellulaire complète ce dispositif,
surtout qu’il permet désormais
la transmission de photos en temps
réel.
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
© Ph. DR
Autant de formes d’agitation que l’on
a pu voir au cours du mois de mai
dernier.
Tels sont les termes de l’équation posée.
Nul doute que l’arrestation de
Ali Salem Tamek va donner l’occasion
aux cellules indépendantistes
de lancer des actions de solidarité
pour son élargissement. D’un autre
côté, faut-il permettre que l’ouverture
démocratique accepte et tolère
la revendication séparatiste ?
Jusqu’où doit-on aller à cet égard
sans porter atteinte à l’autorité de
l’Etat et à la légalité?
Le pire serait de faire montre d’inconstance
et de ne pas arrêter une ligne
de conduite conséquente ; ce qui
serait le meilleur encouragement, au
Sahara et ailleurs dans le Royaume,
aux visées de tous ceux qui poursuivent,
depuis des lustres, des menées
insidieuses contre le “Sahara
marocain” et le “Maroc saharien”.❏
Mustapha Sehimi
15

La conspiration
espagnole
© Ph. AFP
José Maria Aznar
et Mohamed Abdelaziz
Aznar nous a servi des sourires; Zapatero aussi. Les lobbies
anti-marocains d’Espagne s’activent toujours. Et nous?
Il faut croire qu’avec l’Espagne on
n’est jamais quitte. Certes, l’arrivée
au pouvoir de José Luis
Zapatero, en mars 2004, s’est traduite
par un relâchement de la crispation
et des tensions qu’on a vécus sous José
Maria Aznar. Le nouveau Premier ministre
espagnol nous a servi un beau
sourire et de très bonnes intentions
Nous en étions ravis. Puis, chemin faisant,
les constantes qui s’étaient
quelque peu estompées sont remontées
à la surface.
Dans notre propension habituelle à
pavoiser un peu trop rapidement nous
en sommes, aujourd’hui, pour nos
frais. On s’est rendu compte, une fois
de plus, qu’un chef de gouvernement,
élu au suffrage universel, ne peut donner
que ce qu’il a. Il peut infléchir, un
tant soit peu, la politique de son pays
à notre égard, mais sans ignorer les
courants adverses, les groupes de pression
et les lobbies qui traversent son
opinion publique.
Il se trouve que la bonne volonté, volontiers
prêtée à M. Zapatero, se heurte
à ces lobbies anti-marocains extrêmement
puissants en Espagne. La dernière
vérification de ce constat affligeant
somme toute connu, on l’a eue
récemment avec le tohu-bohu de la
presse madrilène autour d’une micromanifestation
à Laâyoune qui s’est
soldée par deux carreaux cassés et trois
blaireaux excités, traduits en justice.
Des journalistes espagnols aiguillonnés
arrivant des Iles Canaries sans prévenir,
ont voulu débarquer à Laâyoune
comme en terrain conquis. Leurs positions
déjà arrêtées et leurs papiers
déjà écrits dans leurs têtes, ils voulaient
juste les corroborer par une randonnée
sur le terrain. Ceux qui étaient
dans ce cas de figure ont été refoulés
au nom du principe universellement reconnu
de la souveraineté sur le territoire
national. Indignation et affûtage
des plumes dans les rédactions de
Catalogne et de Castille.
Le rideau est tombé. À travers des médias
faiseurs d’opinions et des lobbies
groupes de pression, l’Espagne n’a
pas changé d’attitude sur la question
du Sahara. L’écho de notre combat
pour la défense de l’unité territoriale
et nationale du pays semble s’être
☛
16
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

COUVERTURE
perdu dans les mirages du désert, sans
parvenir à Madrid. Il faut juste espérer
que l’appel adressé aux intellectuels
espagnols par des journalistes,
des universitaires et des associatifs
marocains (lire le texte de l’appel, pages
18 et 19), connaisse un meilleur
sort. Il ne faut pas se contenter de
l’espérer très fort, encore faut-il l’accompagner
par une offensive diplomatique
appropriée et convaincante,
car les blocages parmi la classe politique
et dans la société civile espagnoles
sont également très forts.
Il est vrai que nous manquons de
moyens concrets de persuasion. Par
contre, nous ne manquons pas d’arguments.
M. Zapatero, aussi juvénile
qu’il paraisse –et c’est plutôt un
atout qu’un handicap- connaît la réalité
du Maghreb. S’il a été élu par ses
concitoyens, ce n’est pas uniquement
à contrario, à cause de l’énorme bluff
électoral de José Aznar suite aux attentats
de Madrid, le 11
mars 2004, à trois jours
du scrutin. Il a été élu
pour un projet global où
nous nous inscrivons
obligatoirement. Il devait
être en rupture avec Aznar. Du reste
Aznar n’a pas attendu ce drame inqualifiable
pour façonner sa politique
maghrébine. Il avait déjà fait son
choix. Un choix qui sentait le gaz et
le pétrole algériens à plein nez.
Mais il serait réducteur de ramener sa
vision et son action en direction du
Nord-ouest africain au seul parfum
stratégique des hydrocarbures. Chez
Aznar qui, lui, servait un rictus en guise
de sourire, il y avait une obsession
négative et irrépressible à l’égard du
Maroc. Il donnait l’impression de vouloir
faire une remontée impossible
dans le temps, pour une nouvelle revanche
aux couleurs actualisées de
reconquista, à partir de ce Maroc où
tout est parti pour sept siècles de présence
et d’apport culturel à ce qui a été
et ce qui ne sera jamais rien d’autre
que l’Andalousie.
Aujourd’hui, on demande à Zapatero
de se libérer de cette camisole anachronique
dans son rapport au Maroc.
Est-ce qu’on lui demande trop ou pas
assez ? Le préjugé est d’emblée favorable
; mais l’évaluation ne peut se
faire qu’à l’aune de sa propre raison
d’État et de son calcul électoral. Le
pari est politiquement difficile pour
lui. Il faudra donc l’aider. Pas par une
diplomatie de sourire à pleines dents
blanches immaculées, et de chevelure
grisonnante à la mèche vibrante au
moindre souffle d’une brise diplomatique.
Notre image a suffisamment
souffert d’un paraître au détriment de
l’être.
L’Espagne ne peut pas nous déménager
; nous non plus. C’est un continuum
dicté par l’histoire et la géographie,
impossible à occulter, au
risque de basculer dans des fantasmes
irréalistes qui sont tout sauf de la politique.
Et si, à partir de cet état de
fait, on se regardait, les yeux dans les
yeux, avec le pays de Don Quichotte?
On aurait bien des choses à se dire et,
L’Espagne n’a pas changé
d’attitude sur le Sahara marocain.
mieux que des arguments pétroliers,
des vérités intangibles d’un passé commun
et d’un présent en devenir. La
première de ces vérités qui ne souffre
aucune équivoque, est que
l’Espagne commence chez nous, à
partir des présides coloniaux de Sebta
et Méllilia.
L’Espagne, qu’elle soit celle d’Aznar
ou de Zapatero, met autant d’ardeur à
revendiquer, à cor et à cri, le rocher de
Gibraltar, sous occupation anglaise,
qu’elle n’en fait pour occulter une présence
coloniale sur nos terres, érigée
comme un trophée des temps jadis.
Entre les présides de l’extrême nord
et nos provinces sahariennes à l’extrême
sud, la distance se mesure
à l’échelle historique de l’équipée
coloniale espagnole.
À l’heure de la mondialisation et de
l’abolition des barrières frontalières,
nous n’en avons, assurément, pas
fini avec les réminiscences coloniales
de l’Espagne, quelles que soient
la nature de son régime et l’effigie politico-partisane
de ses gouvernants.
Euraka, une idée. Et si nous nous
adressions directement à l’Union européenne,
par-dessus la tête de
l’Espagne, pour lui rappeler quelques
réalités difficilement éjectables par
un effet de manche politique ? Nous
sommes la partie avancée de l’Afrique,
donc la porte de l’Europe. Sur ce registre,
s’il y avait un gradiomètre de
la lutte contre l’émigration clandestine,
la palme nous reviendrait haut la
main, eu égard à nos efforts, en tant
que goulot obligé pour toute l’Afrique
sub-saharienne.
Sur ce point précis, nous sommes objectivement
le recul stratégique de
l’Europe, sur la rive sud de la
Méditerranée. Le problème avec
l’Espagne, c’est qu’elle veut transformer
cette situation géo-stratégique
peu enviable, en faisant du Maroc son
arrière-pays. Ironie de l’histoire,
l’Algérie aussi veut faire
de nous un espace sans
recul terrestre, complètement
obstrué par l’océan
Atlantique et la mer
Méditerranée, en nous
faisant un enfant dans le dos, sous la
forme d’un État fantomatique sur nos
terres du Sud.
Et comme il s’agit de notre seule ouverture
sur là d’où nous venons tous,
tout au long de notre histoire, le Sahel,
tout recul enclavant est complètement
et définitivement inconcevable.
Entre nous et l’Algérie, nous ne demandons
pas à l’Espagne profonde et
périmée, nostalgique des temps coloniaux
et même un peu plus loin, ni
même à José Luis Zapatero, de faire
le choix. Nous demandons juste une
vision à long terme, celle d’un voisinage
avec un pays où la transition vers
la démocratie fait son chemin, dans
l’ouverture sur l’autre sans exclusion,
ni exclusive.
Notre meilleur compagnon dans cette
trajectoire si ardemment revendiquée
et souhaitée, serait M. Zapatero.
Encore faut-il qu’il le veuille. Et qu’il
en ait les moyens.❏
Abdellatif Mansour
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
17

COUVERTURE
Près de 250 intellectuels marocains, journalistes, écrivains, artistes,
comédiens ont signé un appel à l’adresse de leurs homologues
espagnols. Cet appel a été publié sur les colonnes du quotidien
espagnol El Pais le dimanche 17 juillet 2005.
Appel aux intellectuels
espagnols
Le soutien à la démocratie
est une des responsabilités
premières des intellectuels.
Le Maroc, pays
voisin et partenaire historique
de l’Espagne, est en transition
vers la démocratie. Le Maroc, pays de
tolérance, est en droit d’attendre des
intellectuels espagnols un soutien dans
ce choix de société moderne construit
sur l’enracinement de la démocratie, de
l’État de droit et la liberté d’expression.
L’Espagne, qui a connu dans un passé
pas très lointain les difficultés de la
transition vers la démocratie, devrait
sous l’impulsion de ses intellectuels
comprendre mieux que
quiconque la nature du
processus qui est en cours
dans notre pays. Or, ce
processus est aujourd’hui
chahuté par des attitudes
inconséquentes et
irresponsables.
L’alignement systématique de certains
intellectuels espagnols, par ailleurs
mobilisés contre le séparatisme basque,
sur la thèse des séparatistes du Polisario
est incohérent et souffre une approche
tendancieuse. Cet alignement dénote en
outre une profonde méconnaissance de
l’histoire de notre région et de la réalité
sur le terrain au Sahara marocain.
Par ailleurs, le séparatisme ne peut souffrir
sans préjudice qu’on lui applique
le droit différentiel : illégitime en
Espagne, il ne peut être légitime quand
il s’agit du Maroc.
Si la motivation anticolonialiste de ces
18
intellectuels qui assimile, par une mauvaise
conscience colonialiste évidente,
la marocanité du Sahara à un fait colonial,
nous trouvons douteux que ces
mêmes intellectuels se taisent sur le fait
colonial espagnol au Maroc, notamment
à Sebta et Mellilia.
L’honnêteté intellectuelle est une et ne
saurait être à géométrie variable. Les
principes que celle-ci édicte rendent
douteuse leur amnésie face au gazage,
le premier de l’histoire de l’humanité,
des populations marocaines pendant la
guerre du Rif.
Le peuple marocain, peu porté sur le
commerce des culpabilités, n’a jamais
Le séparatisme ne peut souffrir
qu’on lui applique le droit différentiel:
illégitime en Espagne, il ne peut être
légitime au Maroc.
cherché à tenir sur le gril la conscience
du peuple espagnol, mais cette magnanimité
n’exonère d’aucune façon la
conscience de ces intellectuels espagnols
qui prétendent à l’intégrité. La
moindre cohérence de leur part serait
d’exiger de leur pays une repentance
publique.
Faisant peu de cas de l’indivisibilité des
causes, presque aucune voix parmi ces
intellectuels ne s’est non plus élevée
contre le fait colonial espagnol au Sahara
marocain avant 1975, l’année des
accords de Madrid. Nous sommes ainsi
passés d’un lourd silence approbateur
à une revendication intempestive de
l’indépendance dans une démarche
déculpabilisante qui ignore le poids de
l’histoire et la réalité de la région.
Par milliers, d’authentiques Sahraouis
ont fui, souvent au risque de leur vie, les
camps de Tindouf. Parmi eux, de nombreux
militants de base mais aussi beaucoup
de cadres et de responsables, y
compris des fondateurs historiques du
mouvement. Prisonnière de la pensée
unique qu’elle applique à la question,
cette partie de l’intelligentsia espagnole
ne leur accorde aucun intérêt comme
s’il suffisait qu’ils se libèrent de la
grande supercherie de la libération du
Sahara pour qu’ils deviennent inaudibles
et invisibles.
Sur le plan humanitaire,
la position de ces intellectuels
aggrave la situation
dans les camps de
Tindouf en Algérie.
Cet aveuglement conduit
à la mise sous tutelle indigne d’une
population marocaine privée de son
droit à la libre circulation par des séparatistes
à la solde du pouvoir algérien
alors que la responsabilité de la gestion
de ces camps de la honte devrait être,
totalement, confiée au HCR et placée
sous la protection de l’ONU.
Il est ainsi inhumain de réduire une
population séquestrée à la misère par
un soutien inconsidéré à un mouvement
séparatiste illégitime. Tout comme il
est inhumain de continuer à ignorer par
une cécité irresponsable le sort de 408
prisonniers marocains détenus depuis
plus d’un quart de siècle par des
☛
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

mercenaires criminels. Nous appelons
ces intellectuels espagnols à plus de
conséquence et à une mise en cohérence
de leurs principes.
Il n’est pas, en effet,au risque de nous
répéter, admissible de combattre le
séparatisme en Espagne et de le soutenir
au Maroc. Il n’est pas juste de
dénoncer un prétendu fait colonial
marocain au Sahara et valider, en une
appréciation inique, le colonialisme
espagnol en terre marocaine à Sebta et
Mellilia.
Il n’est pas non plus recevable de ces
intellectuels espagnols de faire corps
autour de l’hispanité du Rocher de
Gibraltar et de ne donner aucune suite
au dialogue que les Portugais veulent
ouvrir sur le territoire d’Olivença en
en revendiquant la souveraineté en vertu
ABDELGHANI Mahmoud Poète
Abouelaazm Abdelghani Universitaire
ACHIBANE Ali Journaliste
AFFAYA Noureddine Universitaire
AFOULLOUS Said Journaliste
AGOUMI Amal Universitaire
AHID Said Journaliste
AISSAOUI Driss Journaliste
ALAMI Jaâfar Gastrologue
ALAOUI Hicham Critique littéraire
ALAOUI Ahmed Compositeur
ALAOUI ISMAILI Essaâdia Journaliste
ALAOUI KACIMI Hassan Journaliste
AMIAR Jamal Journaliste
AMRANI Najib Journaliste
AMRANI Bahia Journaliste
ARABI Nabil Journaliste
ARBAI El Hassane Journaliste
ATLASSI TALAA Essaoud Journaliste
AUJJAR Mohamed Journaliste
AYDOUNE Mohamed Musicologue
AZMANI Mimoun Journaliste
AZRIAAbdelkader Universitaire
BAAKILI Idriss Journaliste
BACHKAR Mohamed Journaliste
BACHOUCHI Mounir Oncologue
BADII Mohamed Journaliste
BADOURI Khadija Universitaire
BAGHDAD Mustapha Auteur et parolier
BAHBITI Omar Najib Journaliste
BAHMED Khadija Journaliste
BAIDA Jamaâ Universitaire
BARAZANI Mustapha Anc. mbre du bur.
politique, anc. mbre fondateur du pollisario
BATIJE Noureddine Journaliste
BEHRAOUI Hassan Chercheur
BEKKALI Ahmed Abdeslam Poète-romancier
BELAID Bouymid Journaliste-caricaturiste
BELARBI Jamal Eddine Journaliste
BELFTOUH Mohamed Journaliste
BELHOUSSAIN Noureddine Journaliste
BELLALI Noureddine Journaliste
BELLAMINE Fouad Artiste-peintre
BELYAZID Farida Cinéaste
BEN ALACH Badr Journaliste
BenhallaM Abderrafi Universitaire
BEN SELLAM Nadia Journaliste
BENADADAAli Journaliste
BENAYACH Amina Vice présidente l'OMDH
BENBAREK Hassan Universitaire
BENCHEKROUNE Mohamed Fouad
Psychiatre
BENJELLOUNE Hassan Cinéaste
du Traité de Vienne de 1815 par lequel
l’Espagne s’est engagée à le rendre
au Portugal.
Ces intellectuels continuent de vivre la
longue histoire commune comme une
source de rancoeurs ainsi que son passé
colonial au Maroc comme un traumatisme
profond qui commande tous ses
réflexes à l’égard de notre pays. Par un
curieux paradoxe, nombre d’Espagnols,
parmi les intellectuels notamment, perçoivent
ce passé commun, particulièrement
leur départ dans la précipitation
du Sahara dans la foulée de la
Marche Verte, comme une humiliation
incurable.
Or l’Histoire comme la géographie sont
des invariables avec lesquels chacun
de nous est tenu de faire.
De ce fait, l’attitude qui devrait être la
Liste des signataires
BENJKANE Salah Artiste-peintre
BENKHOUYAAhmed Journaliste
BENKIRANE Abdelilah Journaliste
BENKRADE Saïd Critique littéraire
BENMAHMOUD Hassan Journaliste
BENMANSOUR Ali Chirurgien
BENNIS Mohamed Poète
BENNOUNA Mehdi Journaliste
BENSALIH Mohamed Journaliste
BENTABET Hicham Journaliste
BENTALEB El Houcine Universitaire
BENTEBBI Gajmoula Militante associative
BENYASSINE Leïla Journaliste
BERRADA Mohamed Editeur-distributeur
BERRAOUI Jamal, Journaliste
BERRECHID Abdelkrim Homme de théâtre
BOUALAM Seddik Journaliste
BOUCHENTOUF Lotfi Universitaire
BOUKILI Nadia Journaliste
BOUQENTAR El Hassane Universitaire
BOURQUIA Hassan Ecrivain-peintre
BOUTAIEB Hanoune Journaliste
BOUZINEB Hossain Universitaire
CHALOUTE Abdelhakim Journaliste
CHAOUI Mohamed Journaliste
CHARI Ahmed Editeur
CHARROUF Zoubida Universitaire
CHEGRAOUI Khalid Universitaire
CHEKROUNE Abdellah Ecrivain
CHANKOU Abdellah Journaliste
CHENNAGE Abdelilah Journaliste
CHERKAOUI Abdellah Journaliste
CHERKAOUI Anouar Médecin-journaliste
CHERKAOUI Mhammed Psychologue
CHRAIBI Saâd Cinéaste
CHRAIBI Sabah Universitaire
CHRAIBI Saïd Musicien
DAHBI Omar Journaliste
DERHEM Mohamed Compositeur-interprète
DERKOULI Omar Journaliste
DIBAJI Abdellah Artiste-peintre
DILAMI Abdelmounaim Universitaire-journaliste
DKHIL Bachir Universitaire
DLIMI Hafida Journaliste
DOUKKALI Abdelwahab Chanteur-compositeur
ELALLAM Abderrahim Critique littéraire
EL BAYATI Abdellatif Musicien
EL BAYATI Taroube Musicienne-productrice
TV
EL BERINI Mohamed Journaliste
EL BOUKHARI Youssef Journaliste
EL BOUZ Ahmed Universitaire
EL EFRIT Nasreddine Journaliste
EL HANCHI Mohammed Ali Journaliste
EL HERRADI Mohamed Ecrivain
EL HIYANI Bouchta Artiste-peintre
ELHJOUMRI Abdeljalil Ecrivain-universitaire
EL IDRISSI Hayat Chanteuse
EL KHATIB Ibrahim Ecrivain
EL MOUDDEN Abderrahim Romancier
EL MOUTAOUKILAbdellatif Journaliste
EL RHARI Hammadi Journaliste
EL YASMINI Lahcen Journaliste
ELACHAB Mohamed Journaliste
ELBEKKALI Abdellah Journaliste
ELEMDESNI Ahmed Universitaire
ENNAJI Mohamed Traducteur
ENNAJIB Zoubeir Artiste-peintre
ENNEHHAL Mustapha Critique/traducteur
EZZARAI Mustapha Journaliste
FARHATI Jilali Cinéaste
FASSI FIHRI Hafid Journaliste
FENNICH Abdelmajid Dramaturge
FILALI Mbarek Journaliste
FIRDOUS Abdellah Avocat-journaliste
FIZAZI Samia Journaliste
FRIHA Mustapha Universitaire
GHAILANI Mokhtar Journaliste
GUERRAM Zhor Romancière
HABIB Faouzi Radiothérapeute
HACHIMI IDRISSI Khalil Journaliste
HADDAD Lahcen Universitaire
HADDANI Ali Poète et parolier
HAJJAM Jamal Journaliste
HANNANI Youssef Journaliste
HARRIZI Mehdi Journaliste
HASSAN Abdelkhalek Journaliste
HIMMICH Bensalem Ecrivain-essayiste
HNOUDA Taibi Journaliste
HORMATOULLAH Moussa Ecrivain-universitaire
HOUSNI Omar Journaliste
IDRISSI KAITOUNI Mohamed Journaliste
JABRANE Touria Actrice
JAOUAHIRI Abderrafia Poète
JEBBOUJ Rachid Dir. salon internalional du
livre
JHIOUI Mohamed Journaliste
JIRARI Abdenbi Compositeur
JMAHRI Abdelhamid Journaliste
JOUITI Abdelkrim Romancier
JOUNDI Mohamed Hassan Homme de théâtre
KAMAL Naïm Journaliste
KENAIT Mustapha Journaliste
KENFAOUI Abdelouahed Journaliste
nôtre aujourd’hui est de chercher les
meilleurs voies et moyens d’assurer à
nos deux peuples et à nos deux pays
une bonne relation que nous savons
tous indissociable.
Chacun de nous est le présent et l’avenir
de l’autre. Et en ce qui nous
concerne, nous en sommes profondément
conscients et nous avons toujours
souhaité que la bonne intelligence prévale
de la même manière que nous
avons toujours dit à nos amis espagnols,
qui veulent bien nous écouter, que
l’Espagne a plus à gagner en servant au
Maroc, à l’image de ce que l’Union
Européenne a fait pour elle, de locomotive
de développement qu’à travailler
à ce que ces intellectuels pensent
être son affaiblissement.❏
KERDOUS Lahcen Journaliste
KHADDARI Rachid Journaliste
KHALFI Mustapha Journaliste
KHALIL Mohamed Journaliste
KHALOUFI Abdesselam Chercheur
KHIZRANE Abdellatif Editeur
KORAICH Mohamed Journaliste
LAALEJ Ahmed Taieb Homme de théâtre
LAARAKI Mostafa Journaliste
LAASSIBI Lahcen Journaliste
LADIB Mohamed Journaliste
LAGHDAF Mohamed Dir. Station TV
Laâyoune
LAHLOU Kamal Journaliste
LAHLOU Latif Cinéaste
LAHLOU Nouamane Chanteur-compositeur
LAHLOU Rafiq Journaliste
LAHRICHI Anas Journaliste
LAMIRATE Zahra Journaliste
LEMRABET Mohamed Baha Journaliste
LEMSEFFER Ahlam Artiste-peintre
Lemtouni Aïcha Universitaire
LMOUSSAOUI Abdenbi Journaliste
LOKHNATI Mohamed Journaliste
MAAOUNI Houcine Gynécologue
MALEK Malika Journaliste
MANSOUR Abdellatif Journaliste
MANSOURI Otmane Universitaire
MANTRACHI Abdelhakim Universitaire
MAOULAININE Laghdaf Universitaire
MAOULAININE Chiba Poète
MEDDOUNE Tahar Editeur
MELEHI Mohammed Artiste-peintre
MERJANE Mohamed Universitaire
MESKARI Said Journaliste
MESSAOUDI Amina Universitaire
MESSARI Larbi Journaliste-écrivain
MHAMID Rachid Journaliste
MIFTAH Noureddine Journaliste
MIMOUNI Abdelaziz Journaliste
MISBAH Abderrazzak Journaliste
MODAFFAR Khalid Journaliste
MOHAMED Abderrazzak Journaliste
MOHCINE Abdelkader Journaliste
MOUMSIK Mustapha Journaliste
MOUNTASSIB Said Journaliste
MOUSSAOUI Driss Psychiatre
MRABBIHRABBOU Maalainaine
Universitaire
NADEM Abdeljalil Critique
NAFAA Mohamed Journaliste
NAFALI Hassan Homme de théâtre
NAJI Ahmed Journaliste
NAJIB Abdelhak Journaliste
NAJIM Abdellah Journaliste
NAOUM Saïd Journaliste
NASSIRI El Mostafa Journaliste
NEJMI Hassan Poète
NOURY Hakim Cinéaste
OUAKIDI Mohamed Ecrivain
OURIAGHLI Fatima Journaliste
RABII Loutfi Journaliste
REGHAyE Narjiss Journaliste
RAHMOUNI Mounir Journaliste
RAIS Khalil Journaliste
RAMI Mohamed Journaliste
RFAIF Najib Journaliste
RHLALOU Asmaa Journaliste
RIAD Larbi Journaliste
RIAL Mohamed Journaliste
RIHANE Rabia Romancière
ROUISSI Abdelhafid Journaliste
SABRI Ahmed Journaliste
SADKI Abdelfettah Journaliste
SAIL Noureddine DG Centre cinématographique
SALAH Nadia Journaliste
SALHI Mohamed Universitaire
SATOURI Aziz Journaliste
SBYEA Salah Journaliste
SEDDIKI Abdeslam Universitaire
SEDRATI Mohamed Journaliste
SEJJARI Ali Universitaire
SEKHRI Aïcha Journaliste
SELHAMI Mohamed Journaliste
SENOUSSI Hicham Journaliste
SHIMI Abdeljebbar Journaliste
SKALI Fawzi Antropologue-Fest. musiquessacrées
SLAOUI Mohamed Adib Ecrivain
SOUADKAAbdelilah Chirurgien-oncologue
STOUKYAbdellah Journaliste
TALBI Amal Journaliste
TALHIMET Amina Journaliste
TANKOUL Abderrahmane Universitaire-critique
TARIK Hassan Universitaire
TAZI Salaheddine Médecin anesthésiste
TAZI Mohamed Cinéaste
TEOUAF Nadia Journaliste
WADI Laïla Journaliste
WAHBI Aissa Journaliste
YATA Fahd Journaliste
ZAKI Ahmed Journaliste
ZEROUALAbdenbi Journaliste
ZERRADI Samir Journaliste
ZIANI Bachir Journaliste
ZIANI Mokhtar Journaliste
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 19

Le salut passe
par l’économie
SM le Roi Mohammed VI et
le Président nigérien Mamadou Tandja.
De par sa position géographique et le liens historiques, le Maroc
constitue le tremplin idéal pour le développement et l’intégration de
l’Afrique. Depuis son accession au pouvoir, SM le Roi Mohammed VI
multiplie les initiatives dans ce sens.
Un style, une nouvelle approche
aussi : tels sont les traits
significatifs de la visite
effectuée par SM le Roi Mohammed
VI au Niger, mardi 19 juillet 2005.
Au moment où ce pays sahélien est
confronté à de grands fléaux, dont le
risque de la famine de plus de deux
millions de personnes, le Souverain
a tenu à se rendre sur place. Une
aide alimentaire a déjà été envoyée.
Le secrétaire général de l’ONU,
Kofi Annan, a également été saisi
par Rabat pour qu’une aide d’urgence
soit octroyée au Niger.
Assurément, s’exprime à cet égard
une nouvelle politique africaine
dont les éléments significatifs ne
manquent pas. L’on y recense la
ferme volonté de donner forme et
contenu à la coopération Sud-Sud.
Le Maroc avait témoigné de cette
préoccupation dès la première année
du nouveau règne avec l’annulation
de l’ensemble des dettes des pays
pauvres lors du premier sommet
Afrique-Europe, au Caire, les 3 et 4
avril 2000. D’autres actes participent
de cette approche ; tel le programme
Al Ghait, conduit par des
experts marocains au Burkina Faso
et axé sur des pluies artificielles,
telle encore la création d’Air
Sénégal, en 2001, sur la base d’un
partenariat entre la Royal air Maroc
et l’Etat sénégalais, sans oublier
d’autres actions concrètes dans le
domaine de la santé.
Globalement, Rabat s’emploie par
ailleurs à compenser son absence
des instances de l’Organisation de
l’unité africaine (OUA), devenue
Union africaine (UA) qu’elle a quittée
depuis novembre 1984, au lendemain
de la reconnaissance par
cette organisation continentale de la
pseudo-RASD. Le Souverain multiplie
les initiatives pour être le porteparole
des pays endettés ; il est président
du groupe africain à l’OMC
et à l’ONU ainsi que de celui du
Groupe des 77 plus la Chine ; il a
également réuni à Rabat, les 24 et 25
juin 2003, la Conférence extraordinaire
des PMA (pays moins avancés).
Se réalise ainsi, dans l’esprit
du Souverain, l’adéquation à l’international
de son chantier de règne, à
savoir l’éradication de la pauvreté,
au dedans donc et au dehors, en
Afrique subsaharienne.
Le Souverain entend également
optimiser la place et le rôle du
☛
18
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

POLITIQUE
Maroc comme trait d’union et pont
entre l’Europe et l’Afrique. L’UA
est en panne, le monde arabe ne progresse
pas dans son projet unitaire
et reste plombé par des spasmes de
toutes sortes. Il se préoccupe ainsi
de promouvoir la construction d’un
axe privilégié Rabat-Nouakchott-
Dakar. Il vise dans cette même ligne
à aller plus loin encore et à faire
avancer l’intégration régionale avec
l’Afrique de l’Ouest. Un rapprochement
est relevé à cet égard avec
l’UEMOA (Union économique et
monétaire d’Afrique de l’Ouest),
laquelle a réussi à constituer une
zone monétaire unique depuis
cinq ans, doublée par une union
douanière.
En octobre 2000, un accord était
signé avec les huit membres de cette
organisation prévoyant
un régime préférentiel
dans les domaines du
commerce et de l’investissement
et la suppression
des droits de douane.
Le Royaume a aussi
fait part de sa volonté de s’associer
à la CEDEAO (Communauté économique
des Etats d’Afrique de
l’Ouest), de même qu’il a adhéré en
2001 à la COMESSA (Communauté
des États sahélo-sahariens),
regroupant seize pays de la région.
Se précise ici l’approche royale :
faire du Maroc un hub régional, une
plaque tournante pour les entreprises
internationales qui investissent
sur le sol marocain dans le but de
pénétrer le marché africain à partir
de ce point d’ancrage. Une logique
d’investissement est évidente dans
les pays africains, notamment en
Afrique de l’Ouest.
Pour l’heure, le marché subsaharien
ne dépasse pas 1,5% du commerce
du Royaume. Mais il est porteur, à
terme, compte tenu d’immenses
potentialités : c’est donc une stratégie
à long terme qui est ainsi mise
en œuvre. Les secteurs ayant fait
l’objet de programmes de coopération
ou de marchés sont nombreux :
infrastructures, téléphonie, BTP,
mine, banques, irrigation, agronomie…
Autant d’initiatives qui
témoignent du savoir-faire marocain
et qui s’inscrivent dans un processus
de régionalisation par le bas,
développant un maillage d’actions,
de rencontres et de projets.
Parallèlement, le Royaume se distingue
par une politique de coopération
dans les domaines de la formation
et universitaire.
L’Agence marocaine de coopération
internationale offre, bon an mal an,
quelque 2000 bourses pour des étudiants
africains de troisième cycle
ou dans les grandes écoles. Ce sont
ainsi des générations qui ont été formées
et qui ont accédé à des postes
de responsabilité dans leurs pays
respectifs, ce qui constitue un
réseau réceptif aux institutions et
Le Souverain entend optimiser la
place et le rôle du Maroc comme
trait d’union et pont entre
l’Europe et l’Afrique.
aux entreprises marocaines. Le
Maroc développe aussi la coopération
tripartite, en collaboration avec
des pays occidentaux ou des institutions
internationales.
Si le bilatéral est, constamment,
renforcé avec les uns et les autres, il
faut souligner que S.M Mohammed
VI est aussi soucieux de redéployer
la politique étrangère et africaine du
Royaume. Au Maghreb, les frontières
terrestres avec l’Algérie restent
fermées.
Le Maroc est absent, rappelons-le,
de l’UA et même du NEPAD. Il s’agit
donc de recapitaliser les relations
bilatérales et de les optimiser
grâce à une diplomatie informelle
mobilisant l’appareil diplomatique
et les organes étatiques ainsi que les
opérateurs économiques. La relation
personnelle avec les chefs
d’Etat est toujours aussi déterminante
; le flux des intérêts communs
n’est pas moins important ; il reste à
réunir les conditions devant permettre
de promouvoir la capacité du
Royaume à s’insérer dans les programmes
de développement basés
sur des opérations internationales
pour le développement et la reconstruction.
Ce qui implique, à cet
égard, que l’on dépasse la “diplomatie
humanitaire” pour l’insérer
dans une démarche plus globale.
Se donner une latitude d’action et
de manœuvre plus large pour surmonter
le risque d’isolement en
Afrique : pareille motivation est
évidemment à prendre en compte.
Mais elle est également couplée aux
objectifs de coopération renforcée
et de partenariat privilégié. Pour
résumer, l’économie est bien la nouvelle
dimension de la politique africaine
de Rabat. Les acteurs économiques
sont ainsi sollicités et multiplient
les initiatives.
Le CMPE (Centre marocain
de promotion des
exportations) est actif
dans l’organisation de
rencontres et, à côté des
secteurs traditionnels
(artisanat, textiles, cuirs,
produits agroalimentaires, …), l’on
note d’autres secteurs relevant de
l’industrie mécanique et électronique,
les services, ou encore les
NTIC (monétique, logiciels…)
L’ONA est présent notamment avec
la société minière Managem; les
groupes Chaâbi et Tazi (BTP) sont
actifs en Côte d’Ivoire, au Mali, au
Sénégal, en Guinée et en Guinée
équatoriale. L’ONE est entré dans le
capital de la société sénégalaise
Senelec. Des prises de participation
bancaire se multiplient (Banque
populaire maroco-guinéenne et
maroco-centrafricaine).
Avec un réseau diplomatique de
dix-sept ambassades en Afrique
subsaharienne, il y a là un appareil
mis en place et qui s’est sensiblement
élargi par rapport aux précédentes
décennies. Mais reste à
accroître ses moyens pour lui permettre
d’être à la hauteur de la
vision royale des relations entre le
Royaume et ses racines africaines.❏
Mustapha Sehimi
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
19

POLITIQUE
La famine menace plus de 3 millions de personnes au Niger. Devant
le silence de la communauté internationale, le Maroc prend les
devants et tire la sonnette d’alarme.
La catastrophe
silencieuse
Une fois encore, un pays africain
est touché par une famine
sévère. Il s’agit cette fois-ci du
Niger, dont le gouvernement a lancé un
appel d’urgence à la communauté internationale
pour sauver les 3 millions de
personnes touchées, sur une
population totale de 12,4
millions d’habitants. Face à ce
drame, dans un pays classé
avant-dernier mondial en
matière de développement humain, les
réactions de la «communauté internationale»
restent très mitigées.
Dans ce pays sahelo-saharien aride, qui
parvient d'ordinaire à assurer tant bien
que mal son autosuffisance alimentaire,
la conjonction de deux facteurs majeurs
a déclenché la crise alimentaire actuelle:
l'invasion des criquets pèlerins ravageurs
des cultures et de la végétation
sur de grandes surfaces, et un déficit
hydrique dû à une sécheresse sévère
qui a touché la plupart des pays sahéliens.
Le programme alimentaire mondial
Sur 16 millions de dollars
attendus, seuls 5 millions
ont été recueillis.
(PAM), organisation, qui dépend de
l'ONU, avait constaté, depuis juillet
2004 déjà, les faibles récoltes et l’insuffisance
alimentaire pour l’année en
cours. Cette organisation avait lancé un
appel d’urgence pour récolter des fonds
nécessaires afin de subvenir à l’alimentation
des plus démunis de la population
nigérienne. Mais, sur 16 millions
© Ph. AFP
de dollars attendus, seuls 5 millions ont
été recueillis. Il a fallu l'aggravation de
la crise et l'intervention des ONG pour
que les principaux donateurs (la France
et l'Union européenne) annoncent, début
juillet 2005, une rallonge à leur aide.
L'Union européenne vient de
débloquer 3,8 millions d'euros et
la France a octroyé un don de 1,5
million d'euros; cependant, on est
encore bien loin des 13 millions
d'euros réclamés par l'ONU et les ONG.
Les Nations Unies estiment qu'un quart
de la population nigérienne, soit 3,5
millions de personnes, souffre de la
pénurie alimentaire. MSF (Médecins
Sans Frontières), qui multiplie les alarmes,
enregistre entre 10 et 15 décès en
moyenne dans ses centres par semaine,
parmi les enfants souffrant de malnutrition
sévère. MSF prévoit de prendre
en charge 20.000 enfants victimes de
la malnutrition cette année, soit deux
fois plus qu'en 2004. Selon des témoignages
MSF, rapportés par certaines
agences de presse, les paysans privés
de céréales pour cause de prix inabordables
mangent les racines des végétaux,
certains creusent les termitières
pour en extraire des grains de mil, un des
aliments de base au Niger. D'autres tentent
de survivre en mangeant des feuilles
et des fruits sauvages, parfois toxiques
!
Le caractère endémique de la malnutrition
dans ce pays où un enfant sur
quatre meurt avant l'âge de 5 ans, a été
alourdi cette année par les ravages
des criquets, dont l'invasion, pour-
10 à 15 enfants par jour meurent
de famine.
☛
20
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

L’aide aux pauvres est considérée
comme une entrave à la bonne marche
de l’économie.
tant signalée en temps utile, n'a pu être
stoppée faute de moyens efficaces. Cette
famine ne touche pas que les hommes,
mais également les animaux. Beaucoup
d’éleveurs, et donc de nombreuses
familles, sont déjà dépossédés de leurs
animaux, leur seule ressource, à cause
de la sécheresse actuelle.
Après que le gouvernement nigérien,
soutenu par la diplomatie marocaine, a
lancé un appel à l’aide internationale
pour faire face à cette catastrophe, la
communauté internationale a mobilisé
des fonds, certes, mais avec des conditions
et des modalités bien particulières.
En effet, pour les agences de l’ONU, les
vivres ne doivent pas être distribués
gratuitement aux populations, pourtant
physiquement affaiblies et financièrement
démunies ; ils doivent être vendus
à crédit, à des « prix modérés» ou en
échange d’heures de travail, Trade not
Aid, selon le slogan des Etats-Unis !
Aujourd’hui, dit-on, le souci des partenaires
extérieurs est d’aider les populations
sinistrées à se prendre en charge,
c’est-à-dire à franchir le seuil de dépendance
chronique vis-à-vis de l’extérieur.
Par rapport à la distribution de l’aide
alimentaire, un problème s’est posé en
effet, au Niger, quant à la gestion de la
crise humanitaire: d’un côté, les partenaires
extérieurs demandent la vente
des produits à « prix modérés » pour
assurer une certaine stabilité de l’économie
nigérienne car la distribution gratuite,
selon leurs spécialistes, risquerait
de perturber l’activité économique et
tuerait le petit commerce ; de l’autre
côté, les ONG pressent le gouvernement
nigérien à faire une distribution
gratuite dans les zones fortement touchées
par la famine, où les populations
ne disposent d’aucune ressource financière
pour acheter l’alimentation à «prix
modéré».
Les peuples ne se désintéressent pas de
la misère du monde, ils sont seulement
ignorants et on les rend ignorants faute
de la mobilisation des médias les plus
puissants.
On sait que fréquemment
la famine est manipulée
et instrumentalisée à des
fins politiques par les
grandes puissances, et
nous, citoyens de ce
monde, nous sommes
également manipulés,
mais dans le cas du
Niger, la famine est bel
est bien réelle. Il faudrait
un réveil des peuples du
monde entier pour réparer
ces désastres et ces
injustices qui se passent
en silence sur notre planète
devenue, dit-on, à
l’ère de la mondialisation
«un petit village».
Le Maroc, qui connaît
certainement des difficultés
économiques liées
à la sécheresse et à l’augmentation
de la facture
énergétique, a été l'un des premiers pays
à fournir de l'aide au Niger et a soutenu
ce pays à l’ONU dans son appel à la
générosité internationale.
Une aide alimentaire d'urgence est
acheminée à Niamey et un hôpital militaire
de campagne, comprenant 20
médecins et des infirmiers, a été mis à
la disposition des autorités du Niger par
le gouvernement marocain pour une
action rapide sur le terrain. SM
Mohammed VI a pris l’initiative de se
rendre sur place au Niger, le 18 juillet,
pour attester de la gravité de la situation
et soutenir ainsi ce pays dans cette
épreuve difficile.
Dans le même sens, l'Organisation des
Nations unies a été pressée d’entreprendre
les démarches nécessaires pour
sensibiliser les différents partenaires à
cette situation fortement préoccupante
qui concerne plus de 3 millions de
citoyens nigériens exposés à la famine.
L’ONU est appelée à mettre en œuvre
rapidement des actions de solidarité
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
internationale. Dans ce cadre, le Maroc
a appelé l'Organisation des Nations
Unies à «fournir l'assistance d'urgence»
et à déployer «tous ses efforts pour venir
en aide au Niger».
Selon les estimations des Nations unies,
800.000 enfants souffrent actuellement
de la faim au Niger, dont 150.000 en état
de sévère malnutrition. Dans ce pays
où la majorité de la population se livre
aux activités agricoles (70%) et vit en
milieu rural, 3 millions de paysans de
tous âges souffrent actuellement de
pénurie alimentaire. Parmi eux, plus de
150.000 sont dans un état critique, ce qui
provoque la mort des plus fragiles au
rythme d’une dizaine à une quinzaine
par jour selon MSF; une telle situation
nécessite une aide alimentaire d’urgence
de tous les citoyens de ce
monde.❏
Mohamed Sihaddou
Ingénieur en Télédétection
Aérospatiale
Toulouse/France
21
© Ph. AFP

ÉCONOMIE
Après avoir fait ses preuves dans la téléphonie mobile, Meditel s’apprête
à relever le défi de la démocratisation du fixe et de l’Internet.
Foi de Othman Benjelloun, son président.
Confiance dans l’avenir
Confiance est le maître
mot qui a
dominé tout au long
de l’allocution de Othman
Benjelloun, président de
Meditel, lors de la conférence
de presse tenue le 19
juillet à l’Auditorium de
BMCE Bank. Conférence
au cours de laquelle le président
du deuxième opérateur
téléphonique au Maroc,
entouré de Miguel
Menchen, directeur général,
et Moncef Belkhayat,
directeur du pôle commercial,
a évoqué l’évolution
et les perspectives de
Meditel suite à l’obtention
de la licence de téléphonie
fixe.
Saisissant cette occasion,
Othman Benjelloun n’a
manqué de rendre hommage
aux pouvoirs publics
marocains pour le choix
judicieux qu’ils ont opéré
et pour cette marque de
confiance renouvelée
qu’ils témoignent à
Meditel.
Une entreprise, dit-il, qui
a «contribué à modifier
en profondeur les relations
au sein de la société
marocaine». Une entreprise
qui a permis, en
l’espace de cinq ans, une
véritable démocratisation
de la téléphonie mobile
et qui sera en mesure de
démocratiser le fixe et
l’Internet dans les années
à venir.
Pour gagner ce pari,
Meditel, qui dispose déjà
de tous les atouts, à commencer
par la mise en place
d’une stratégie sur 5, 10,
15, 20 et même 25 ans, ne
cesse de souligner le président
Benjelloun. Opérateur
multiservices avec sa
licence fixe, Meditel offrira
à partir d’octobre 2005 une
solution globale et intégrée
en répondant aussi bien aux
attentes des entreprises
qu’aux besoins du marché,
«besoins largement insatisfaits»,
souligne à son tour
Moncef Belkhayat.
Meditel dispose également
des moyens humains, technologiques
et financiers
pour faire face à cet énorme
potentiel qu’offre le secteur
des télécommunications au
Maroc. «Les structures
bâties pour le mobile, la
qualité et la densité de nos
relations commerciales et
nos infrastructures constituent»,
selon Othman
Benjelloun, « autant de
leviers pour développer, le
plus rapidement possible,
L’année 2005 sera probablement
celle du premier exercice
bénéficiaire de Méditel.
Miguel Menchen et Othman Benjelloun.
© Ph. MHI
le marché de la téléphonie
fixe au Maroc, tout en engageant
des investissements
conséquents à l’horizon
2010, soit près de 5
milliards de dirhams, permettant
la création de
1.500 à 2.000 emplois
directs et indirects ». Au
total, et en 10 ans, Meditel
aura investi près de 25
milliards de dirhams et
généré près de 20.000
emplois, dit-il.
L’avenir immédiat et à plus
long terme de Méditel est
prometteur. Il l’était déjà
avant l’octroi de la licence
fixe, mais il l’est davantage
maintenant. L’année 2005,
souligne Miguel Menchen,
sera probablement celle du
premier exercice bénéficiaire
de Méditel. Certes,
pour faire face à tous les
défis la société devra prendre
un certain nombre de
mesures, notamment dans
le sens de la restructuration
de l’organisation ainsi
que de la restructuration des
fonds propres, soit en augmentant
ou en diminuant le
capital, soit à travers une
opération «accordéon».
Tout dépendra de la décision
qui sera prise par les
actionnaires vers la fin de
l’exercice 2005, observe le
directeur général de
Méditel.
Dans tous les cas, Méditel
continuera non seulement
«à entreprendre et d’investir
mais aussi d’offrir
des opportunités d’épanouissement
pour la jeunesse
talentueuse de ce
pays» et, surtout, de «se
mobiliser davantage pour
un Maroc qui gagne, un
Maroc qui avance et qui
relève des défis», souligne
avec force Othman
Benjelloun.❏
Seddik Mouaffak
24
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

ÉCONOMIE
La Royal Air Maroc signe un partenariat de formation avec l’ISCAE
Mieux gérer le ciel
Le groupe aérien Royal Air
Maroc redouble d’efforts
pour renforcer la formation
de ses collaborateurs. Pour son président,
Mohamed Berrada, la formation
perpétue la compétence et
pérennise donc l’entreprise, quelle
que soit sa taille. Jeudi 14 juillet,
RAM Academy, filiale du groupe
RAM spécialisée dans la formation,
que dirige le commandant Driss El
Fahli, a signé une convention avec
l’Institut supérieur de commerce et d’administration
des entreprises (ISCAE),
représenté par son directeur général,
Rachid M’rabet.
Ce partenariat repose sur trois principaux
axes. Le premier consiste pour
l’ISCAE à prévoir une formation continue
et diplômante pour le compte du
M. El Moueffak, R. M’rabet, M. Berrada et D. El Fahli
© Ph. DR
personnel du groupe. Le second, qui
rejoint le premier axe, prévoit l’inscription
du personnel du groupe RAM aux
différents cycles supérieurs de formation.
Quant au troisième axe, il offre aux étudiants
de l’ISCAE la possibilité de passer
des stages pratiques dans les diverses
filiales, de nature à leur restituer l’expérience
du groupe dans le domaine
de la gestion du secteur aéronautique.
La cérémonie de signature de la
convention s’est tenue dans les
locaux de RAM Academy, en présence
de Mohamed Berrada, président-directeur
général de Royal
Air Maroc, Driss El Fahli, directeur
général de RAM Academy,
Rachid M’rabet, directeur général
de l’ISCAE et Mohamed El Moueffak,
directeur des études de l’ISCAE.Ce partenariat
stratégique global, conclu avec
l’ISCAE, s’inscrit dans le cadre de la
stratégie du président du groupe RAM,
qui consiste à assurer pour les collaborateurs
de la compagnie, une formation
adéquate de façon à les aider pour améliorer
leurs compétences.❏ AA
ROYAUME DU MAROC
OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE
PROTECTION DES CHAMPS CAPTANTS
MACHARAA EL KATTANE ET AHMED TALEB A LA PROVINCE DE KENITRA
Avis d’Appel d’Offre Ouvert N°71 DR4/05
(SEANCE PUBLIQUE)
La Direction Régionale du Centre Nord de l’ONEP lance le présent appel d’offres qui a pour objet la Protection des champs captants Machraâ El Kettane et Ahmed Taleb
à la province de Kénitra. La consistance, le délai d’exécution, le montant du cautionnement provisoire et les frais du dossier de consultation sont indiqués dans le tableau
suivant:
N° AO
71/DR4/05
Consistance des travaux
-Réalisation d’une digue en argile sur une longueur de
320 ml pour la protection de la station Machraâ El Katane
contre les crues.
- Réalisation d’un fossée en BA sur une longueur de 500
ml pour la protection du champ captant Ahmed Taleb.
Délai d’exécution
Trois
(03) mois
Montant du cautionnement
provisoire
30.000 Dhs
(Trente Mille dirhams)
Frais du dossier
de consultation
350 Dhs
(Trois cent cinquante
dirhams)
Seules les entreprises qualifiées et classées selon les exigences ci-après du système de qualification et de classification des entreprises de bâtiment et des travaux publics
édité par le Ministère chargé de l’Équipement, peuvent participer au présent appel d’Offres:
Appel d’offres
71/ DR4/05
Secteur
3
ou 5
Classe minimale
4
4
Qualification
3.2
5.5
A cet effet, les soumissionnaires fourniront obligatoirement la copie légalisée du certificat de qualification et de classification requis.
Les entreprises non installées au Maroc ayant l’expérience pour des travaux de même nature, fourniront les copies légalisées des attestations de bonne fin d’exécution
des t ravaux, délivrées par les maîtres d’ouvrages et datant de moins de 5 années, conformément à l’article 26 paragraphe 2-b du décret 2-98-482 du 11 Ramadan (30
Décembre 1998).
Les dossiers de consultation sont à retirer contre paiement du montant indiqué dans le tableau précité à l’une des adresses suivantes:
• Bureau d’ordre de la Direction Régionale du Nord Ouest, Imm. n°10
Rue Moussa Ibnou Noussair, Kénitra
Tél.: 037 36.10.03/037 36.10.04 - Fax : 037 36.10.05
• Bureau des marchés de la Diection des Approvisionnements
et Marchés de l’ONEP - 6 Bis, Rue Patrice Lumumba - Rabat.
Tél: 037 72.12.81 à 84 - 037 72.55.22 - 037 72.55.32
L’offre établie et présentée conformément aux prescriptions du cahier des charges, doit parvenir au bureau d’ordre de la Direction Régionale du Nord Ouest de l’ONEP:
Imm n°10 , Rue Moussa I bnou Noussair, Kénitra, au plus tard le 08/08/2005 à Onze (11) heures, dernier délai, ou être remises au président de la commission d’appel
d’offres au début de la séance publique d’ouverture des plis.
L’ouverture des plis aura lieu en séance publique le 09/08/2005 à Neuf (9) heures au siège de la Direction Régionale du Nord Ouest de l’ONEP à l’adresse sus mentionnée.

ÉCONOMIE
Barid Al Maghrib et Attijariwafa Bank liés par un partenariat stratégique
Objectif: développer la bancassurance
Barid Al Maghrib, que dirige
Mohamed Wakrim, et
Attikariwafa Bank, représentée
par son Président directeur
général, Khalid Oudghiri, ont signé,
mardi 19 juillet, un accord de partenariat
portant sur un ensemble
d’activités dont le courrier hybride,
la messagerie, l’assurance, le crédit
à la consommation, l’intermédiation
boursière ainsi que les services
à valeur ajoutée. Cet accordcadre,
qui vient renforcer une longue
collaboration entre les deux
institutions, définit les axes de partenariats
et s’inscrit dans une
logique de gestion globale de la
relation, le principal objectif étant de
développer des synergies au profit des
clientèles d’Attijariwafa Bank et de
Barid Al Maghrib. En complément de
la signature de l’accord-cadre, une première
convention de partenariat a été
signée entre Mohamed Wakrim, patron
© Ph: MHI
Khalid Oudghiri et Mohamed Wakrim.
de la poste marocaine et Jaouad Kettani,
administrateur directeur général de
Wafa Assurance. Cette convention prévoit
la distribution par le réseau de
Barid Al Maghrib d’une gamme de
produits de prévoyance, d’épargne et
de retraite. De nouveaux produits
conçus et développés par les deux
institutions seront commercialisés
sous la marque Barid à travers un
réseau de plus de 800 agences.
Grâce à ce partenariat, la poste marocaine
renforce sa stratégie en matière
d’épargne avec une offre bancassurance
particulièrement adaptée aux
besoins de ses clients. Wafa
Assurance va, quant elle, consolider
son positionnement sur le marché
grâce à l’importance du réseau
de la poste marocaine.
Cette première convention symbolise
la volonté d’Attijariwafa Bank
et de Barid Al Maghrib d’œuvrer
conjointement pour dynamiser le
développement de la bancassurance.
Cette activité, qui recèle un potentiel
énorme dans le système bancaire et
financier, est devenue le cheval de
bataille pour de nombreuses institutions
financières. ❏
AA
EN BREF…
■ Service
Redal poursuit sa démarche d’amélioration constante de la
qualité de ses prestations et sa politique d’innovation au service
de ses clients à travers la signature de plusieurs conventions
pour généraliser le prélèvement automatique bancaire.
Pour permettre au plus grand nombre de clients de bénéficier
de ce service, Redal a signé des conventions avec six grandes
banques de la place : Attijariwafa Bank, BMCE, BMCI,
Crédit du Maroc, groupe Banques populaires et SGMB. Ce
service est disponible auprès de l’ensemble des agences de
Redal et celles des banques partenaires et sera opérationnel
même pour les clients dont le compte est domicilié hors de
Rabat ou Salé.
■ Partenariat novateur
Pour clôturer l’opération de promotion autour du fabuleux projet
Sofitel Zam Zam Grand Suites à la Mecque, Accor Maroc,
dirigée par Marc Thépot, et Accor Arabie Saoudite ont organisé
le 13 juillet 2005 à la villa du Consul Général de France
à Casablanca une conférence de presse. Conférence au cours
de laquelle fût présenté, aux journalistes et aux représentants
les plus en vue des agences de voyage de la place le plus
grand et le plus luxueux hôtel du Moyen Orient et d’Afrique.
Le Zam Zam Sofitel Grand Suites à la Mecque est un établissement
à cinq étoiles qui représente un budget de 600
millions de dollars US et ouvrira ses portes en septembre
2006.
■ Bilan
Le conseil d’administration de l’Office national de l’eau potable
(ONEP) s’est réuni le mardi 19 juillet 2005 sous la présidence
de Mohamed Elyazghi, ministre de l’aménagement
du territoire, de l’eau et de l’environnement, pour examiner
le bilan des réalisations de l’année 2004 et statuer sur le budget
de l’exercice 2005. Le conseil a noté avec satisfaction les
efforts entrepris par l’ONEPen matière de maîtrise des coûts
et de la gestion. En dépit de l’absence de révision tarifaire,
l’office a réalisé une croissance de sa valeur ajoutée de 5,8%
par rapport à l’année 2003. Il s’ensuit la réalisation d’un bénéfice
comptable net de 130 millions de dirhams, soit une hausse
de 2,6% par rapport à l’année 2003. Les investissements
réalisés au cours de l’année 2004 se sont élevés à presque 2
milliards de dirhams, soit une croissance de 93% par rapport
à 2003.
28
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

L’ONEP emprunte 300 millions de dirhams
au Crédit agricole
Généraliser l’accès à l’eau
national de l'eau potable
(ONEP), que dirige Ali
L'Office
Fassi Fihri, et le Crédit agricole
ont signé, vendredi 15 juillet, un contrat
de prêt de 300 millions de dirhams, dans
le cadre de la convention
cadre de partenariat entre
les deux parties visant l'amélioration
des conditions
de vie des populations
rurales. Cette levée de
fonds est destinée à
accompagner les programmes
d'investissement
de l'ONEP pour la généralisation
de l'accès à l'eau
Ali Fassi Fihri
potable et le développement
du secteur de l'assainissement.
Le financement mobilisé vient compléter
l'ensemble de ceux acquis ou en
cours de mobilisation avec les bailleurs
de fonds traditionnels de l'ONEP pour
un montant de 12 milliards de dirhams
environ.
Ceci confirme, une fois de plus, l'engagement
de l'ONEP à atteindre les
objectifs de développement du secteur
Le Centre des jeunes dirigeants d'entreprises
(CJD) et l'ambassade de
Grande-Bretagne à Rabat ont signé, vendredi
15 juillet à Casablanca, une convention
de partenariat. La cérémonie de
signature de cette convention, destinée
à appuyer les jeunes créateurs d'entreprises,
a été présidée par le ministre délégué
britannique aux Affaires étrangères,
Kim Howells, en visite officielle au
Maroc du 13 au 16 juillet, et Salaheddine
Mezouar, ministre de l'Industrie, du
Commerce et de la Mise à niveau de l'économie.
Le montage financier de cette convention
"d'entrepreneuriat et jeune créateur"
a été fixé autour de 4,8 millions de dirhams
et sera financé par l'ambassade de
© Ph: MHI
Les Anglais soutiennent
l’entrepreneur marocain
de l'eau assignés par les pouvoirs publics
et à contribuer au succès de l'Initiative
nationale pour le développement
humain (INDH). Les programmes de
l'ONEP, notamment en matière d'approvisionnement
en eau
potable du milieu rural et
de l'assainissement, s'inscrivent
dans le cadre de
l'Initiative nationale de
développement humain
(INDH), en offrant aux
populations les plus défavorisées
l'accès à l'infrastructure
de base et en leur
permettant de bénéficier de
revenus supplémentaires par
la participation aux travaux générés par
ces programmes d'investissement.
La gestion des installations et des équipements
réalisés est également génératrice
d'emplois locaux stables à travers
notamment la promotion de la création
de micro-entreprises par l'utilisation des
outils de la micro finance ou la mise en
place de gardiens gérants des bornesfontaines
en milieu rural.❏ AA
Grande-Bretagne à Rabat, pour une durée
de trois ans. Selon les concepteurs de ce
projet de coopération maroco-britannique,
cette convention est composée de
trois volets. Le premier concerne l'examen
du permis de conduire du jeune
créateur qui permettra de terminer le
niveau de maturité du porteur de projet
d'entreprise et de faire de cet outil un
passage obligé pour tout porteur de projet
au Maroc. Le deuxième est consacré
à l'accompagnement du jeune créateur en
l'aidant à prendre du recul dans le démarrage
de son activité et de devenir entrepreneur,
tandis que l'objectif du troisième
volet est de montrer qu'il y a une troisième
voie entre chômage et salariat.❏
AA
Butch Kerzner
PDG de Kerzner
International
LEADER
La quarantaine
–il est né à
Durban, en Afrique
du Sud, en 1964-
Butch Kerzner a
succédé voici un an
à son père à la tête
du groupe international
éponyme. Un
opérateur hôtelier
aux Bahamas, à Butch Kerzner
l’Île Maurice, à
Dubaï et ailleurs. Il vise le haut
de gamme sous l’enseigne
Atlantis. Il se distingue par une
approche d’offre hôtelière couplée
à un produit de divertissement
et de loisirs.
C'est ce groupe qui a soumissionné
pour le projet Mazagan,
prévu dans le Plan Azur. Un programme
a été étudié pour la
valorisation de toute la région
d’El Jadida. Ce chantier, accordé
à cet aménageur-développeur,
doit générer 2.000 emplois
directs et plus de 10.000 emplois
indirects.
La première étape doit mobiliser
une enveloppe de 280 millions
de dollars d’ici 2008 ; elle intéresse
135 ha. La deuxième de
700 millions de dollars est également
programmée.
Enfin, il a été retenu une dernière
étape d’un investissement
global de 2 milliards de Dh.
Mazagan va ainsi gagner à terme
une forte identité et visibilité touristique,
notamment dans les
marchés européens. Un plus
pour l’offre marocaine en cours
de diversification et de rehaussement
quant à la clientèle
ciblée. «Il faut créer des émotions»,
souligne Butch Kerzner,
et pouvoir y répondre. «Il faut
séduire », ajoute-t-il. Une grande
ambition.❏
Mu.S
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 29

FINANCE
30
EN BREF
■ Privatisation
Cosumar, filiale du groupe ONA et
Tereos, le numéro un français du
sucre (1,7 milliard d’euros de chiffre
d’affaires en 2003) ont répondu à
l’appel d’offres pour reprendre les
quatre sucreries publiques : Suta,
Sucrafor, Surac et Sunabel. Les sucreries
à céder semblent avoir dépassé
les difficultés dans lesquelles elle se
débattaient par le passé. Grâce aux
interventions de l’Etat, Suta et
Sucrafor ont même renoué avec les
bénéfices. La seule question qui reste
à trancher est de savoir si ces sucreries
seront cédées en un seul lot ou
chacune à part.
■ Monétique
La Banque Marocaine du Commerce
et de l’Industrie (BMCI) lance sa
nouvelle carte de retrait et de paiement,
Odyssée. Grâce à cette carte,
tout client de la banque peut régler ses
achats à l’étranger ou retirer de l’argent
aux guichets bancaires et chez
les commerçants affiliés au réseau
Visa Electron. Cette carte peut aussi
prendre en compte tout ou partie de
la dotation touristique, professionnelle
ou de l’Omra dans la limite de
l’autorisation de l’Office des
Changes.
■ Financement
La Banque islamique de développement
(BID) a consenti un prêt de 46,7
millions d’euros (515 millions de dirhams)
à l’Office National
d’Electricité (ONE) pour le financement
partiel du projet de mise à
niveau environnement et de rénovation
des deux tranches charbon de la
centrale thermique de Mohammédia
■ Cotations
Pour s’adapter à l’horaire continu, la
Bourse de Casablanca a instauré de
nouveaux horaires pour les cotations.
Ainsi, depuis le 14 juillet 2005, les
séances débutent à 9 heures pour clôturer
à 14 heures au lieu de 15 heures
trente.
Résultats de l’introduction de la Lydec
à la Bourse de Casabalanca
Un véritable succès
Bien que la première cotation
de la valeur Lydec à la Bourse
de Casablanca est intervenue
le 18 juillet 2005 à un cours d’introduction
de 240 dirhams, soit le haut de
la fourchette des prix, elle a été encore
une fois réservée à la
hausse le 19 juillet
2005, avec comme
prix de référence 264
Dh et comme dernier
cours 290 Dh, les
résultats de la souscription
du gestionnaire
délégué dépassent
toutes les attentes.
En effet, l’offre à prix
ouvert a été sur-souscrite
24,56 fois pour un
montant total de près
de 6,6 milliards de dirhams.
Elle a drainé 14.390 souscripteurs,
dont 14.028 personnes physiques,
220 personnes morales et 142 institutionnels.
La demande a surtout explosé au
niveau des personnes physiques ou
morales, marocaines ou étrangères,
© Ph.MHI
Guy Canavy, DG de la Lydec.
Effective depuis le 1er juillet 2005,
la convention liant les sociétés
de financement et la Caisse marocaine
de retraites (CMR) permet, désormais,
aux retraités de prendre un crédit après
60 ans. Ne sont concernés par cette
mesure que les fonctionnaires et les
militaires retraités, à l’exception des
pensionnés de la Caisse Nationale de
la Sécurité Sociale (CNSS).
Avant de donner leur accord, les sociétés
de financement, qui donnent une
attention particulière à l’âge (la limite
pour le remboursement étant fixée à
résidentes ou non, exprimant des ordres
strictement supérieurs à 1 million
de dirhams. Cette catégorie a formulé
une demande pour 20.076.898 actions,
satisfaite seulement à 2,37% , soit
476.000 actions reçues. Parmi les souscripteurs,
les institutionnels
ont offert le
montant le plus élevé,
soit plus de 3,22
milliards de dirhams.
Ils sont suivis des
personnes physiques
avec un montant
dépassant les 2,75
milliards de dirhams.
Les personnes morales,
elles, ont souscrit
pour 608.849.173
dirhams Quant aux
salariés de la Lydec,
ils ont été 1.919 à souscrire pour
203.303 titres demandés et satisfaits à
82,64%. La Lydec est devenue, ainsi,
la septième plus grosse introduction
de la Bourse de Casablanca et ce depuis
1993, y compris les privatisations. ❏
SM
Les retraités peuvent aussi
emprunter
65 ans), doivent avoir l’aval de la
CMR. Cette dernière doit calculer la
part de la pension qui sera assujettie
au précompte ou ce qui est communément
appelé « quotité disponible ».
Celle-ci est déterminée en fonction
des privilèges et des priorités juridiques
des créances. Cette quotité doit
aussi garantir un « minimum vital »
incessible de 1.000 dirhams. Leur pension
étant faible, une frange importante
de retraités militaires se retrouvent,
donc, exclus d’office.❏
SM
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

➨
➨
Résultats semestriels des sociétés cotées
La bourse maintient le cap
En attendant l’annonce imminente
des résultats semestriels
des sociétés cotées, le marché
boursier maintient le cap. Selon les analystes
de BMCE Capital, l’indice de
capitalisation et l’indicateur des valeurs
du continu (Masi) ont évolué favorablement
au cours du second trimestre
2005, pour s’établir respectivement à
4.669,70 points et 3.625 points à l’issue
du premier semestre 2005, en appréciations
respectives de 3,27% et de 2,
92%, depuis le début de l’année. Alors
que la capitalisation boursière avait pris
2,4% à 211 milliards de dirhams contre
206,1 milliards de dirhams six mois
auparavant, le chiffre d’affaires semestriel
avait réalisé un bond de plus de
80%, atteignant 31,2 milliards de dirhams
contre seulement 17,3 milliards
de dirhams une année plus tôt.
Une évolution positive que les analystes
de BMCE Capital imputent non
seulement et principalement à l’introduction
de Maroc Telecom, mais aussi
au bon comportement de certains secteurs
comme celui du ciment, du pétrole
MASI
4.759
CFG 25
➨
➨
MADEX
USI
Marché des taux
Court terme
Moyen terme
Long terme
Crédit export
Crédit de construction
Taux maximum des intérêts
conventionnels
Indices boursiers au 19/07/2005
3.708
1.571,46 93.149
7,00%
7,25%
7,50%
7,00%
8,25%
13,95%
et du gaz et de l’agroalimentaire, sans
parler des sociétés de financement et
des institutions bancaires. A l’exception
de Managem et de la SMI, qui
continuent à faire grise mine.
Le redressement de l’activité boursière
s’est réalisé aussi grâce à la relance du
programme de rachat d’actions de
BMCI, BMCE, CDM, Samir et du CIH
ainsi qu’aux importantes opérations sur
Les 5 plus fortes
hausses de la semaine
Valeurs
MLE
WAA
ONA
SBM
SMI
Cours/Dh
242,00
520,00
910,00
1530,00
285,05
Cours des devises en dirhams au 18 juillet 2005
Devise achat vente
1euro
1dollar US
1 livre sterling
1 Fr suisse
100 yens
1 rial saoudien
variations
+2,54%
+2,36%
+2,25%
+2,00%
+1,79%
Les 5 plus fortes
baisses de la semaine
Valeurs
GAZ
BER
SOTB
SNI
SAM
10,90016
9,03789
15,78636
6,9836
8,05436
2,40967
Cours/Dh
11,01198
9,13744
15,96487
7,06079
8,14275
2,43626
variations
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 31
➚
le capital de la Compagnie nord africaine
d’Assurance (CNIA), de la
Centrale Laitière, de Lesieur Cristal,
d’Akwa Group et d’Afriquia Gaz. Les
dernières introductions, notamment celles
de Dari Couspate et de la Lyonnaise
des Eaux de Casablanca devraient
inscrire cette tendance favorable dans
la durée.❏
SM
Risma: Un bilan positif
Dans le but de séduire les
banques et le marché financier
et les convaincre de l’accompagner
dans les financements de ses investissements,
Risma, le fonds d’investissement
d’Accor au Maroc,
vient de se prêter, à l’instar de la
Lydec et de Charaf Corporations, à
l’exercice d’évaluation du risque
crédit selon les critères de Bâle II.
Une évaluation positive, c’est ce qui
ressort de l’analyse de l’agence de
notation Fitch Ratings. «Une stratégie
de développement clairement
définie, une forte expertise dans la
gestion d’unités hôtelières avec un
soutien de la maison mère, une
grande notoriété des marques, des
synergies grâce à la forte présence
au Maroc…». Autant d’atouts à mettre
à l’actif de Risma.
Rappelons que Risma SA a été créée
en 1993 pour assurer la gestion de
deux hôtels clubs en location à
Agadir et Marrakech. Elle est contrôlée
à 45,3% par Accor, le reste est
détenu par des investisseurs institutionnels.❏
485,00
121,00
625,00
883,00
465,00
-2,41%
-1,55%
-0,95%
-0,23%
-0,01%
➘

5© Ph. DR
TECHNOLOGIE
Texto
500 millions de chansons. Apple
Computer annonce que son service
iTunes de musique en ligne a passé
le cap des 500 millions de chansons
vendues depuis sa création, il y a
plus de deux ans. Alors que iTunes
lui-même n'est pas considéré comme
une source de profit pour Apple, le
service a permis de développer les
ventes du baladeur du groupe, l'iPod,
le premier appareil de lecture numérique
de musique, qui a dopé les
bénéfices de la société.
Anniversaire. Le samedi 16 juillet
2005, Amazon.com, le groupe de
distribution en ligne, a fêté son
dixième anniversaire dans la joie et
la bonne humeur. En effet, lors d’un
concert gratuit organisé en cette
occasion à Seattle, les 2500
employés de l’entreprise ont pu
apprécier en exclusivité les performances
de Bon Dylan et Norah
Jones. Également retransmis sur
internet, ce concert visait à célébrer
le succès d'Amazon.com alors
que de nombreuses sociétés de la
"nouvelle économie" n'ont pas
résisté à l'éclatement de la bulle
internet il y a cinq ans.
Al Jazeera mobile.
La société Casanet
SA vient d’introduire
le service « Al
Jazeera mobile »
sur le marché local.
Accessible jusqu’à
présent aux seuls
abonnés GSM de
Maroc Telecom,
cette solution permet
à tout abonné mobile (pré-payé
ou post-payé) de Maroc Telecom de
recevoir sur son combiné, pendant
la journée, plus de dix mini-messages
de 160 caractères qui couvrent
l’actualité internationale et nationale.
Les news concernent trois principaux
domaines : l’actualité sportive,
économique et politique.
L’UMTS à la fin 2007
© Ph. DR
Fermetures automatiques
Somfy, compagnie française spécialisée
dans le développement
des automatismes pour les ouvertures
et fermetures de la maison et du
bâtiment vient de lancer au Maroc
sa toute dernière innovation. Il s’agit
de l’OXIMO RTS, un moteur
universel qui s’intègre dans tous les
types de volets roulants et qui est
doté d’un système électronique
exclusif, le Somfy Drive Control.
Entre autres avantages, ce système
enregistre automatiquement les fins
de course et les réajuste chaque mois
Dans un avenir proche, les
Marocains pourront utiliser leurs
portables pour envoyer des emails avec
des pièces jointes, écouter et voir leurs
interlocuteurs grâce au visiophone,
envoyer et recevoir des MMS vidéo…
Ce sont, entre autres, les avantages de
la téléphonie mobile de troisième génération,
dont l’ANRT vient d’annoncer
la mise en vente de deux licences au
prix de 40 millions de dollars chacune.
Mohammed Benchahboun, président
l’agence de régulation des télécoms
au Maroc, a annoncé que les réseaux
devraient être opérationnels fin 2007.
En attendant cette date, essayons de
faire plus ample connaissance avec
cette technologie baptisée UMTS.
Abréviation de Universal Mobile
Telecommunications System, l’UMTS
désigne une nouvelle norme de téléphonie
mobile. On parle plus généralement
de téléphonie de troisième génération,
ou 3G. À la différence du GSM,
qui fait passer les données par une cellule
(antenne) divisée en canaux de
fréquences différentes, elles-mêmes
réparties selon des créneaux de temps,
l’UMTS permet d’envoyer simultanément
toutes les données, par paquets
et dans le désordre, sur n’importe quelle
fréquence.
Cette technologie permet de faire
transiter davantage de données simultanément
et offre un débit bien supérieur
à ceux qui sont permis par les
GSM et GPRS, ses prédécesseurs. Ce
débit peut atteindre en théorie 2 Mbps
à partir d’un lieu fixe et 384 kbps en
mouvement. L’UMTS présente des
avantages qui s'appliquent autant aux
communications vocales qu'aux transferts
de données.
Comme la technologie exploite une
bande de fréquences plus large, elle
permet de passer trois fois plus d’appels.
En théorie, l’UMTS devrait donc
remédier à la saturation des réseaux
existants et proposer des services de
meilleure qualité. Le débit, cinq à dix
fois plus rapide, laisse apparaître le
développement de nouvelles applications,
notamment dans le domaine du
multimédia : visiophonie, diffusion
de contenu vidéo et audio, MMS vidéo
ou audio…
pour un fonctionnement optimal. Il
est également capable de détecter
d’éventuels obstacles pour protéger
le volet roulant et le moteur de toute
dégradation. Doté de la Radio
Technology il permet en outre de
bénéficier du plus grand choix de
commandes.
Sur un autre enregistre et afin de traduire
son engagement vis-à-vis de sa
clientèle, Somfy a changé de Logo
qui se décline désormais sous une
forme et des couleurs plus dynamiques.
32
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Six fillettes carbonisées, deux autres brûlées au troisième degré et
une vague d’indignation… C’est le triste bilan de l’incendie qui a
ravagé une tente dans une colonie de vacances à Ras El Ma.
Qui sont les responsables ?
Elles s’appellent Amal, Salma,
Ouafaa, Kenza, Loubna,
Halima, Ibtissam et Yasmina.
Les six premières ont été brûlées vives.
Rescapées mais certainement handicapées
à vie puisque brûlées au troisième
degré sur 75% et 90% de la
surface de leurs petits corps, les
deux dernières se débattent toujours
entre vie et trépas dans le
service des soins intensifs de
l’hôpital militaire de Rabat. La
plus âgée des huit victimes avait
à peine 13 ans, tandis que la benjamine
n’avait pas encore bouclé
ses six ans. En cette nuit funeste
du vendredi 15 juillet 2005, les
résidentes du camp de Ras El Ma,
dans la région d’Ifrane, venaient
de fêter la soirée de clôture de
leurs vacances et s’apprêtaient
donc à revenir chez elles le lendemain
matin. À minuit pile, les
responsables du camp ordonnent
l’extinction des lumières. Excitées
par la joie du retour, plusieurs résidentes
tardent pourtant à s’endormir.
Dans la pénombre des tentes,
on allume des bougies pour y
voir plus clair.
À deux heures trente du matin,
dans l’une des tentes, la flamme
d’une bougie commence à lécher
l’un des douze matelas en mousse
qui servaient de lits aux petites
vacancières. En un clin d’œil, le
feu se propage pour dévorer la
toile de la tente. Seules quatre
fillettes et Karima El Karnaoui,
la monitrice, parviendront à s’extirper
des flammes. En l’absence
d’extincteurs, le personnel du camp,
composé d’individus non qualifiés pour
ce genre de missions, se sent complètement
désarmé devant l’ampleur et la
fulgurance de l’incendie. En quelques
secondes, sous leurs yeux impuissants,
© Ph. DR
les flammes viennent à bout de la tente
qui s’écroule sur les huit malheureuses
pensionnaires. Six seront retrouvées
carbonisées, deux autres survivront
par miracle, mais garderont d’-
Amal Bachrach.
Salma Faouzi
Loubna Tamin.
Ibtissam El Allami (rescapée)
Halima El Allami
Kenza Al Akbari.
Ouafaâ Belemseguem.
Yasmina Chaïbi.(rescapée)
Les huit victimes de l’incendie de Ras El Ma:
Des anges qui n’aspiraient qu’à s’amuser.
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
horribles séquelles. Bouleversé par ce
drame, SM le Roi Mohammed VI donne
des instructions aux autorités pour
qu’elles portent assistance aux familles
des victimes afin d'alléger leurs souffrances.
Le Souverain dépêche également
une délégation composée de
Rochdi Chraïbi, membre du Cabinet
Royal, Mohamed Cheikh Biadillah, ministre
de la Santé, Mohamed El Gahs,
secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse,
Hassan Aourid, wali de la région
de Meknès Tafilalet et du Dr.
Abdelaziz Maaouni, médecin particulier
de S.M. le Roi, pour se rendre
au chevet des deux fillettes blessées
à l’hôpital Mohammed V de
Meknès.
Déférée devant le parquet de la cour
d’appel de Meknès, Karima El
Karnaoui, la monitrice des douze
fillettes et économe de l’association
Hassania de Yacoub Al
Mansour dont dépendait la tente sinistrée,
avouera avoir oublié d’éteindre
la bougie source de ce drame.
Incarcérée en attendant son jugement
pour négligence et manquements
aux règles de sécurité
ayant entraîné la mort d’autrui, cette
dernière n’est pourtant pas la seule
responsable. Dans cette affaire,
d’autres responsables de l’association
Hassania de Yacoub Al
Mansour, dont le directeur du camp,
actuellement sous traitement psychiatrique,
devraient être cités. En
attendant, les parents des victimes
s’apprêtent à porter plainte contre
cette association, ainsi que contre le
secrétariat d’État chargé de la
Jeunesse, organisme de tutelle.
En effet, plusieurs questions restent
en suspens. Comment des fillettes
de 5 et 6 ans ont-elles été admises
dans une colonie de vacances
alors que la loi stipule que seuls
les enfants âgés entre 9 et 14 ans peuvent
y accéder ? Pourquoi n’y avait-il
pas d’extincteurs ? Qui sont les vrais
responsables des innombrables manquements
constatés sur place ?❏
Majdouline ElAtouab
33

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Le festival de Casablanca, organisé du 16 au 23 juillet 2005, a été à
la hauteur des espérances. Avec sa programmation multidisciplinaire,
il a introduit une dimension nouvelle dans la vie culturelle de la cité.
Pour un coup d’essai…
© Ph. MHI
Festival de Casablanca. Des jeunes talents à encourager.
Les Casablancais en rêvaient
depuis une dizaine d’années.
Leur rêve se réalise enfin.
Leur ville a son festival. Un souffle
nouveau dans la vie culturelle, longtemps
négligée, de cette métropole.
À l’instar de Fès, de Rabat et bien
d’autres cités du Maroc, Casablanca
devait avoir un événement à son
image : cosmopolite, moderne et
ouvert. Aujourd’hui, c’est chose faite.
M’hammed Dryef, ancien wali du
Grand Casablanca et fondateur du festival,
a tenu sa promesse. Il a prouvé
que la capitale économique peut être
aussi une ville de culture et d’animation.
Pour le constater, il n’y avait
qu’à faire un tour dans les grandes
artères de Casablanca, ce samedi 16
juillet 2005. Tout le long du boulevard
Hassan II, de la place des Nations
Unies au rond-point Saint-Exupéry,
des centaines de spectateurs se sont
rassemblés pour découvrir le spectacle
inaugural du festival offert par la
compagnie française «Oposito» et une
cinquantaine d’artistes marocains.
Ce qui est
le plus marquant,
c’est ce légendaire
esprit festif des
casablancais.
Une parade, haute en couleurs, avec
cracheurs de feu, diseurs d’aventures,
montreurs d’animaux, danseurs
et musiciens. Sur la place Rachidi, ils
sont quarante mille à danser et à chanter
aux rythmes du jeune groupe rock
casablancais Hoba Hoba Spirit.
Au stade de Sidi Bernoussi, sur un
autre registre, le public, venu nombreux,
est enchanté par les deux stars
de la chanson populaire marocaine,
Stati et Hajib. À la place d’El Hank,
les sonorités reggae du groupe anglais
Steel Pulse n’ont pas laissé indifférent.
Au Parc de l’Hermitage et sur
la plage Lalla Meryem, les cinéphiles
avaient les yeux rivés sur les deux
films, «Les bandits» et «Chalte
Chalte» projetés sur les deux écrans
géants mis en place. De cette soirée
d’ouverture, ce qui est le plus marquant,
c’est ce légendaire esprit festif
des Casablancais. Ils n’ont pas
hésité à sortir dans la rue pour partager
des moments de joie et d’émotion.
Et, c’est tout l’objectif du festival
de Casablanca. À sa première édition,
cette manifestation veut, en effet,
réconcilier jeunes et moins jeunes
avec leur ville. À cette occasion, des
places comme Rachidi, El Hank ou
des parcs comme l’Hermitage ou
l’Alesco ont revêtu de nouveaux
habits pour accueillir les festivaliers.
Le phare d’El Hank, symbole de la
mémoire maritime de Casablanca, a
également été relooké. Une bâche
d’une superficie de près de 900 m2
peinte par l’artiste Mohamed
Abouelouakar et des membres de l’association
Manar El Hank le recouvre.
Les trois cents photographies exposées,
durant les huit jours du festival,
sur une cinquantaine de bus permettent
aussi aux citoyens d’avoir un nouveau
regard sur Casablanca.
Avec sa programmation multidisciplinaire,
une quarantaine de concerts,
une soixantaine de projections
cinématographiques, des expositions,
des spectacles de rue, des animations
pour enfants, le festival de Casablanca
a réussi à introduire une dimension
nouvelle dans la scène culturelle
de la cité. Espérons que cela se pérennise.
❏
Loubna Bernichi
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Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

PORTRAIT
Meriem Bensalah Chaqroun, directrice générale des eaux minérales
Oulmès, a réussi le difficile pari d’organiser le festival de Casablanca.
Portrait d’une femme authentique, rigoureuse et engagée.
Une femme de rigueur
© Ph. DR
Meriem Bensalah Chaqroun.
C’est à une dame
qu’est revenue la
lourde tâche d’organiser
le festival de
Casablanca. Une mission
dont elle s’est acquittée avec
brio. Meriem Bensalah
Chaqroun, puisque c’est
d’elle qu’il s’agit, s’est investie
corps et âme dans la réussite
de cette première édition.
Une façon à elle de remercier
la ville qui l’a vue naître
et grandir.
Quand elle a été contactée,
il y a un an, par les autorités
locales, elle n’a pas hésité un
seul moment. Elle qui n’aime
pas être sous les feux de la
rampe, elle le sera durant les
huit jours du festival. Peu
importe. C’est pour la bonne
cause. Et, elle ne l’a pas
regretté. Lors de la soirée
d’ouverture, le 16 juillet
2005, au siège de la Wilaya
du Grand Casablanca, sourire
aux lèvres et yeux
brillants, Meriem Bensalah
Chaqroun reçoit les félicitations.
Sans retenue, elle affiche
la victoire de son équipe.
Une équipe essentiellement
féminine. Car, comme elle
aime à le répéter, un bon gestionnaire
c’est celui qui sait
s’entourer par d’autres bons
gestionnaires. Et, en matière
de gestion, Meriem Bensalah
Chaqroun n’a rien à apprendre.
Depuis qu’elle a intégré
en 1990 «les eaux minérales
Oulmès», filiale Holmarcom,
munie d’un Master en
finance obtenu à l’Université
Dallas, aux Etats-Unis, et
d’une expérience de deux ans
dans une institution bancaire,
elle a donné à cette entreprise
une image dynamique,
moderne et solidaire. C’est
avec ce même esprit qu’elle
s’est engagée à gérer le festival
de Casablanca.
Durant les mois de la préparation
de cette manifestation,
la présidente du festival a
instauré deux mots d’ordre
: la transparence et la rigueur.
Au sein de son équipe, on
parle d’elle comme d’une
femme prévoyante et
curieuse. Rien ne lui
échappe. Elle vérifie les
moindres détails. On lui
Malgré ses
allures de
dure, elle est
d’une sensibilité
à fleur de
peau.
reconnaît aussi une grande
qualité : l’écoute. Elle est
réceptive à toutes les idées.
Il suffit de la convaincre par
une argumentation logique
et explicite. Car, elle cherche
à comprendre tout et ne
rechigne pas à poser des
questions, au point d’en
devenir agaçante. C’est son
caractère. Et, ce n’est pas à
quarante ans qu’elle le changera.
D’une grande générosité,
Meriem Bensalah
Chaqroun, en plus de travailler
bénévolement à
l’Association Forum
Casablanca, organisatrice du
festival, a mis tous les
moyens dont elle dispose
pour le bon déroulement de
cet événement culturel.
Malgré ses allures de femme
dure qu’elle cultive en arborant
un style strict, cheveux
tirés en arrière, maquillage
discret et habits sobres, elle
est d’une sensibilité à fleur
de peau. Elle passe du rire
aux larmes. Et des larmes,
Meriem Bensalah Chaqroun
en a versées quand elle a vu
des milliers de spectateurs
investir les rues de la métropole
pour faire la fête. «Le
festival m’a réconcilié avec
le genre humain, confie-telle.
C’est une expérience
humaine exceptionnelle.»
Avec ses trois enfants, deux
filles, âgées de 15 ans et 12
ans, et un garçon de 6 ans,
Meriem Bensalah Chaqroun
n’a pas résisté à l’appel des
rythmes endiablés du
Maâlem Hamid El Kasri. Sur
la place El Hank, ce dimanche
17 juillet 2005, on l’a
vue applaudir et danser. Une
autre manière d’exprimer son
amour pour sa ville. ❏
Loubna Bernichi
35

SOCIÉTÉ ET CULTURE
© Ph. AFP
Les femmes journalistes se sont imposées dans la presse par leur
talent, leur plume et leur abnégation pour arracher une reconnaissance
tant attendue.
Les femmes prennent
le quatrième pouvoir
Le 8 mars, journée internationale
de la femme, certaines
publications ont pour coutume
de nommer, symboliquement,
une journaliste au poste de rédacteur
en chef. Drôle de pratique. Comme si
la femme ne pouvait pas être rédactrice
en chef les 364 jours restants de
l’année. Aussi désolant que cela
puisse paraître, c’est encore la réalité
de la presse marocaine. Le métier est
resté pendant de longues décennies
entre les mains des hommes et des
hommes seulement. Et quand les femmes
se sont décidées à leur forcer la
main, par leur talent, la beauté de leurs
plumes et leur abnégation, on leur a
bloqué l’accès aux postes de responsabilité.
Cependant, les exemples ne
manquent pas de femmes journalistes
ayant arraché la reconnaissance
tant au niveau national qu’international.
Si certaines restent dans les
rubriques société et cultures, d’autres
sont allées vers la chasse gardée
des hommes comme la politique, l’économie
et le sport. Et la liste est très
longue des femmes journalistes qu’on
ne présente plus, à force de les voir
tremper leur plume dans leur culot.
Khadija Ridouane, Narjis Reghaye
et Fatiha Layadi sont parmi ces journalistes
qui ont marqué de leurs signatures
les rubriques politiques d’illustres
journaux de la place, longtemps
réservées à l’homme. D’horizons différents,
leurs chemins ont fini par se
croiser dans le milieu politique, connu
pour son machisme, après avoir
enjambé de nombreuses entraves.
«Il y a quelques années, le fait pour
une femme d’exercer le journalisme
politique faisait sourire, ricaner
même, plusieurs hommes, puisque
cette rubrique s’adresse aux leaders
d’opinion», raconte Khadija
Ridouane. «En 1996, je me suis adressée
à M’hamed Boucetta pour un
entretien lors du débat sur la constitution,
il m’a répondu avec un sourire:
rappelez mon secrétariat, on
verra».
Cette diplômée de l’Institut supérieur
de journalisme a commencé sa carrière
comme correspondante de la
RTM Chaîne Inter à Casablanca. «En
1987, tendre le micro à un ministre
était inimaginable. Mais la radio a
été une grande école pour moi»,
explique Khadija avec nostalgie. Elle
fit également la découverte de Maroc
Hebdo International. C’est en intégrant
cette publication que son premier
contact avec la politique, milieu
alors fermé aux femmes s’est fait.
«Depuis, la politique me colle à la
peau, jusqu’à ce jour avec le Matin».
Résister à la pression et au harcèlement
moral était le défi quotidien de
cette journaliste à qui les collègues
avaient fini par donner un surnom de
garçon. Tant à supporter leurs mauvaises
plaisanteries, autant faire
comme eux. A la force de son combat
personnel, elle a réussi à se forger
un nom dans la rubrique politique.
Débordante d’énergie, Narjis
Maria Moukrim. Une enquêtrice qui
dérange.
☛

Reghaye n’a pas la langue dans sa
poche. Elle écrit comme elle sent,
sans le moindre complexe. Des fois
même, avec un courage poussé, quitte
à déplaire à certains politiciens.
Elle fait partie des rares journalistes
de la presse écrite à s’être spécialisée
dans l’actualité politique, avec tous
les risques que cela comporte. Ayant
suivi une formation de journaliste,
son professionnalisme a fait ses preuves.
Totalement impliquée dans son
métier, qu’elle pratique sans concession,
ses articles et reportages ont fait
régulièrement la Une du quotidien Le
Matin.
Quant à Fatiha Layadi, si elle a viré
vers la communication, elle doit sa
célébrité à sa longue carrière de journaliste.
D’abord, à la TVM, en 1986,
puis au sein de la rédaction d'Al
Bayane, où elle anime la rubrique de
l’actualité politique. Elle effectue également
un passage au Matin puis à
l’hebdomadaire La Vérité dont elle
fait partie de la première équipe.
Après la presse écrite, Fatiha Layadi
devient rédacteur en chef du Journal
Télévisé français de 2M. En 1998,
elle publie, avec sa consoeur Narjis
Reghaye, le livre « Maroc, chronique
d’une démocratie en devenir : les 400
jours d’une transition annoncée». En
2003, la consécration arrive enfin
avec sa nomination au poste de
Directeur de la communication au
ministère de la Communication.
Pour Nadia Lamlili, journaliste à
l'Economiste depuis 7 ans, le métier
lui procure une satisfaction personnelle.
« La Femme a fait ses preuves
dans le métier. Elle est plus organisée,
engagée et motivée », explique celle
qui vient d’être primée par la chaîne
de télévision américaine CNN, le 25
juin 2005 au Kenya pour un article
d’analyse sur l’émigration clandestine,
intitulé «Quand je serai grand,
je veux être migrant». Elle est ainsi la
première journaliste marocaine à remporter
ce prix dans la catégorie
«Presse écrite francophone». Après
des études supérieures à l’institut de
journalisme, Nadia Lamlili enrichit
sa formation sur le fonctionnement
Si certaines restent
dans les
rubriques société
et culture, d’autres
sont allées
vers la chasse
gardée des hommes,
comme la
politique.
En haut Kaïma Beloûchi avec
Mme Meliani, (Saïda Leila),
en bas, Khadija Ridouane.
des institutions européennes à
Bruxelles puis en techniques journalistiques
à Dakar. Malgré son parcours
prometteur, Nadia déplore une
certaine discrimination au sein des
rédactions, puisque les postes de
responsabilité sont plus facilement
accessibles aux hommes. « Le secteur
n’est pas réglementé et les entreprises
de presse ne font pas évoluer
le journaliste s’il manque de motivation».
Dans la presse arabophone, plus
conservatrice encore, on se plaint
davantage, à quelques exceptions près.
À 29 ans, Maria Moukrim de l’hebdomadaire
arabophone Al Ayam a fait
ses marques comme journaliste de
terrain. Elle fut récompensée par le
grand prix de la presse pour la
meilleure enquête sur «la fortune de
Hicham Basri» en 2004. D’après
Maria, ses enquêtes dérangent souvent
les responsables. Elle s’est penchée,
tour à tour, sur les affaires de la
DST, celles des généraux et des
réseaux de prostitution. Cette journaliste
au regard tranchant est, selon
tous ses collègues, bourrée de talent.
«J’ai couru beaucoup de risques en
menant mes enquêtes. J’ai même été
menacée à plusieurs reprises. A vouloir
trop parler, on veut vous
☛
© Ph. DR
© Ph. DR
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
37

SOCIÉTÉ ET CULTURE
© Ph. DR
Fatiha Ahbabaz.Les meilleurs taux d’audience.
faire taire. Mais travailler dans une
publication qui motive ses journalistes
est une aubaine», constate-t-elle.
Cette nouvelle génération de journalistes
professionnelles, fortes d'un
nouveau statut, souhaite assumer, au
sein de la presse, un rôle de témoin
affranchi, voire d'acteur de la vie politique,
économique, culturelle et
sociale. Si à la presse écrite, les femmes
peinent à arracher la
reconnaissance, les
médias audiovisuels leur
offrent la possibilité de se
distinguer plus facilement.
Etre une femme est un
avantage à l’antenne, car le téléspectateur
est plus attiré par un visage
féminin. S’il est accroché par l’image,
il reste sur la chaîne. Même constat
pour la radio, où les voix féminines
sont plus captivantes.
Fatiha Ahbabaz est un bel exemple
de la percée de la femme à la télévision.
Célèbre présentatrice sur la
deuxième chaîne du journal télévisé
arabophone de 12h45 qui enregistrait
les meilleurs taux d’audience, elle est
diplômée de l’Institut Supérieur de
Journalisme et a intégré la chaîne 2M
en 1989, en qualité de réalisateur exécutif.
En 1993, elle est nommée rédactrice
en chef arabophone. Ses émissions
«Daïf Khass» ou encore
«Bidoun Ounwane» ont rencontré un
Nadia Lamlili.Un rôle de témoin affranchi.
grand succès auprès des téléspectateurs.
Fatiha Ahbabaz fut récompensée
par Khmissa dans la catégorie
Médias en 2004.
Dans le même registre, Kaïma
Beloûchi, animatrice de la TVM et
grande gagnante de la compétition
Khmissa en 2005, doit sa popularité
à la presse sportive, un terrain jalousement
gardé par les hommes. Elle
Le point commun entre ces
professionnelles de l’information,
c’est la passion des faits.
© Ph. DR
fait même l’exception dans ce
domaine, et tente de combler la sousreprésentation
de la femme en matière
de presse sportive à la télé, à la radio
ou dans la presse écrite.
Le point commun entre ces professionnelles
de l’information, c’est la
passion des faits et le désir de les
transmettre à un public toujours plus
exigeant. Salma Mhawed, jeune journaliste
qui a cumulé l’expérience de
la presse écrite et de la télévision, peut
en témoigner. Trente ans à peine, une
lueur de défi dans son regard, et déjà
une riche expérience, Salma aime son
métier et se bat pour le perfectionner.
Pourtant, diplômée de l’ISCAE, elle
a atterri dans le monde de la presse par
hasard. «J’ai eu la chance de vivre
des expériences inédites, d’abord avec
l’équipe jeune du «Journal» en 1998,
puis avec le magazine Télé Plus, qui
démarrait en nouvelle formule»,
explique-t-elle. Salma Mhawed est
ensuite correspondante du Mensuel
Afrique Magazine aux Etats-Unis pendant
2 ans. Elle jongle entre l’économie,
la société et la politique. Elle
rentre au Maroc juste avant le 11 septembre
pour participer à la création
du magazine Tel Quel, où elle est
rédactrice en chef. Elle décide de marquer
un léger changement dans sa carrière
et rejoint 2M pour être journaliste
à la rédaction francophone, puis
dans l’émission Grand Angle et
«Moubacharatan Maâkoum». “Être
une femme n’a jamais été une réelle
entrave dans sa carrière. Le journaliste
doit s’adapter à son environnement”,
déclare Salma Mhawed.
Sans conteste, la presse attire de plus
en plus des jeunes femmes qui ont du
caractère. Et pour preuve, l’Institut
supérieur de l’information et de la
communication (ISIC), forme chaque
année des promotions de journalistes
où les jeunes femmes sont majoritaires.
Les lauréates de l’ISIC sont toutes
bourrées de talent. Elles ont
su rapidement se tracer une
voie que ce soit dans la presse
écrite ou dans l’audiovisuel:
Fadoua Ghannam et Qods
Chabaâ du quotidien
Aujourd’hui le Maroc, Lamia
Bouzbouz de la Gazette du Maroc,
Najlae Benmbarek qui collabore avec
la Vie Economique après un passage
à Maroc Hebdo International, Hajar
Dehani du Matin ou encore Ghizlane
Taïbi de 2M, pour ne citer que celles-là.
Pour les femmes journalistes, la presse
pourrait connaître un jour meilleur.
L'enjeu majeur réside en la modernisation
et la professionnalisation des
entreprises de presse par la formation,
la qualification et la valorisation
des journalistes. La liberté de la presse
en dépend et elle passera inéluctablement
par la libération de toutes les
plumes, tous genres confondus. ❏
Chifaâ Nassir
38
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Le festival “Animation des Plages” de Maroc telecom sillone le littoral
Éclate et environnement
Maroc Telecom persiste et
signe dans son rôle de partenaire
privilégié des activités
culturelles et sportives au Maroc.
Après son implication en tant que partenaire
officiel de plusieurs manifestations
culturelles et sportives, l’opérateur
historique donne cette année
une nouvelle dimension à son traditionnel
Maroc Telecom Tour qui
devient le Festival Animation des
Plages. Chaque région du Royaume
aura ainsi son village permanent, intégrant
compétitions sportives, ateliers
éducatifs et civiques, et grandes soirées
artistiques. Grande nouveauté de
l’année, l’organisation de concerts illimités
dans 9 villes, où le public pourra
apprécier une pléiade de grands artistes
tels que Najat Atabou, Tagada,
Haninou, Khiari et Simon Says. À
Tanger, qui accueille cette année le
plus grand village de la saison, Maroc
Telecom s’est associé à la Fédération
Royale Marocaine de Scoutisme afin
de redonner à la plage de la ville du
détroit tout son éclat.
En effet, dans le cadre de l’opération
Plages Propres, menée sous l’égide
de la fondation Mohammed VI pour
la protection de l’environnement,
Maroc Telecom déploiera tous les
moyens pour l’aménagement, l’entretien
et le nettoyage des plages de
Tanger. Avec le dessein d’y faire flotter
le pavillon bleu. ❏ M.EL
© Ph.DR
PREPARATION A LA MSTCF
(MAITRISE DE SCIENCES ET TECHNIQUES COMPTABLEES ET FINANCIÈRES)
Dans le cadre de la convention signée entre l’ISCAE et l’INTEC Paris, les candidats marocains intéressés par les carrières financières
et comptables et par la préparation du Diplôme d’expertise Comptable (Filière Française) sont informés qu’ils ont la possibilité
de s’inscrire à la Maîtrise de Sciences et téchniques Comptables et Financières (MSTCF) de l’INTEC par l’intermédiaire
de l’ISCAE.
CONDITIONS D’INSCRIPTION:
L’admission à la préparation de la MSTCF de l’INTEC est subordonnée à deux conditions bien spécifiques:
➛ En premier lieu, le candidat devra justifier de la possession de l’un des diplômes suivants:
• DPECF ou Certificat du premier cycle de l’INTEC;
• Tout titre ou diplôme dispensant de la totalité des épreuves du DPECF
En second lieu, le candidat devra réussir un examen préalable dénommé certificat préparatoire à la MSTCF (CP MSTCF)
organisé le 28 septembre 2005 à l’ISCAE-Casablanca.
ORGANISATION DE LA SCOLARITE EN MSTCF:
La scolarité est organisée en unités d'enseignement (UE) indépendantes en cours à distance. Les élèves peuvent donc suivre le
nombre d’UE qu’ils souhaitent chaque année.
Le Diplôme de la MSTCF de l’INTEC se compose de dix unités de valeur, dont les huit premières sont parfaitement identiques
à celles qui constituent le DEFC de l’INTEC (ou le DECF de l’Etat).
Les titulaires de la MSTCF peuvent bénéficier de deux valeurs supplémentaires du DESCF (grand oral et soutenance du compte
rendu de stage). Ils pourront s’inscrire s’ils le désirent, dans des troisièmes cycles universitaires (DEA, DESS).
➛ Une participation aux frais de préparation au UV de la MSTCF est prévue.
FRAIS D’INSCRIPTION A L’EXAMEN DU CP MSTCF : 500,00 DHS.
PIÈCE A FOURNIR : La photocopie du diplôme requis. En cas de diplôme écrit en arabe, la copie devra être accompagnée de la traduction
en français.
DATE DE CLÔTURE DES INSCRIPTIONS : Lundi 25 juillet 2005
RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS
Km 9,500 Route de Nouasseur B.P 8114 CASA-OASIS
- TEL: 022.97.40.33 - Fax: 022.33.54.95
e-mail : iscae@iscae.ac.ma

SOCIÉTÉ ET CULTURE
Rassemblé par Loubna Bernichi
• Participation
La participation de
Samira Saïd à la
41ème édition du
festival International
de Carthage ne
passe pas inaperçue.
La presse tunisienne
ne tarit pas d’éloges
sur la chanteuse
marocaine qui, en
Samira Bensaid
vingt-cinq ans de
carrière, a su garder sa place au sommet.
Riche et varié, le programme du
Festival international de Carthage,
qui se poursuit jusqu'au 15 août
2005, prévoit des spectacles de
musique, théâtre, cinéma et colloques
qui se déroulent à l'amphithéâtre
romain de Carthage et
dans les espaces de la Marsa et de
Sidi Bou Saïd.
• Vente
Un vase de Chine de la dynastie
Yuan (1280-1368) s'est vendu à 4,5
millions de dollars aux enchères à
Londres.
Les propriétaires, une famille de
Salisbury, dans le sud-ouest de
l'Angleterre, ignorait la valeur de
cette pièce en porcelaine bleue et
blanche jusqu'à la venue d'un agent
des assurances pour une expertise de
routine. L'enchère finale a atteint
plus de dix fois la mise à prix.
• Lecture
L'Union des Ecrivains du Maroc
devrait organiser le 23 juillet à
Marrakech une lecture du livre
"L'image cinématographique : la
technique et la lecture", de
Mohamed Chouika.
Cette lecture, qui devrait être donné
par le critique cinématographique
Abdeljalil Labouiri au café Verdy,
est initiée dans le cadre des rencontres
du café culturel.
40
EN BREF...
Le cinéma maghrébin à Oujda
Les
cinémas
marocain,
algérien, tunisien,
libyen et mauritanien
sont en compétition
au festival
du film maghrébin
d’Oujda (FFMO),
du 18 au 23 juillet
2005. Le Maroc est
représenté par
Mémoire en détention,
de Jilali Saâd Chraïbi
Ferhati, L'Enfant
Endormi, de Yasmine Kessari, et Le
Grand Voyage, d'Ismaîl Ferroukhi.
Jawhara, de Saâd Chraïbi, et La
chambre noire, de Hassan
Benjelloun, sont programmés dans
la rubrique Regard sur le cinéma
maghrébin.
Dans le cadre de cette première édition,
un hommage est rendu à cinq
personnalités du 7ème art maghrébin
: l'artiste algérien Saïd Ali Kouirat,
le réalisateur marocain Mustapha
Derkaoui, le scénariste mauritanien
Sidny Soukhana, la Tunisienne
Kahina Attia et le réalisateur
libyen Abdellah
Rizk. Une pléiade d’intellectuels
et de professionnels
du secteur
participe à une tableronde
sur «Cinéma et
mémoire, mémoire du
cinéma », animée par
le critique Mohamed
Bakrim.
Cinq prix sont
décernés, notamment
le Grand Prix de la
ville d'Oujda doté d'une valeur de
50.000 dh, le Prix spécial du Jury
(30.000 dh), le Prix de la réalisation
(30.000 dh) et les Prix d'interprétation
féminine et masculine, dotés
chacun d'une enveloppe de 15.000
dh.
Avec un budget de 2 millions de
Dirhams, Le FFMO est, aussi, un
rendez-vous annuel des producteurs
maghrébins pour discuter des problèmes
du 7ème art dans la région,
notamment ceux relatifs à la distribution
des films.
“2 ème mi-temps”, livre de Messioui sur l’UC
Abdelaziz Messioui, ancien ministre
de la Jeunesse, également
ancien député et membre influent de
l’Union constitutionnelle, n’a pas sa
langue dans sa poche.
Même ses frères du parti, il ne les
ménage guère. « Pour la bonne
marche du parti », tient-il toujours
à préciser. Messioui vient de publier
un nouveau livre sur la vie de
l’UC et comment l’activer, le
dynamiser et lui rendre la place qu’il
mérite sur l’échiquier politique. Féru
de sport, Abdelaziz Messioui a intitulé
son livre «La deuxième mitemps».
Ce livre, il l’a voulu comme une contribution
à la réforme de l’UC, telle
que l’aurait voulue le président fondateur,
feu Me Maâti Bouabid ou
Abdelaziz Messioui
son successeur, feu Me Abdellatif
Semlali. «Il est honteux de voir des
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
© Ph.DR
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Le livre de tous les records
arry Potter et le
"HPrince de sangmêlé",
le sixième volume
des aventures du jeune
magicien, a établi de nouveaux
records de vente
aux Etats-Unis, avec 6,9
millions d'exemplaires
écoulés dans les 24 heures
suivant sa sortie. Scholastic Children's
Book Publishing a imprimé 10,8 millions
d'exemplaires pour la sortie du
livre vendredi dernier à minuit, mais les
commandes ont été tellement importantes
qu'une seconde impression a dû
être lancée en urgence. À travers les
Etats-Unis, plus de 5.000 librairies étaient
restées ouvertes le soir de la sortie pour
permettre aux fans du petit sorcier d'entrer
en possession du dernier épisode.
L'avant-dernier épisode de la série,
"Harry Potter et l'Ordre du Phoenix,"
s'était vendu à cinq millions d'exemplaires
le premier jour de sortie.
Défilé marocain à New York
élus au nom de l’UC qui n’ont même
pas la carte d’adhérent», écrit-il.
Ancien patron du journal du parti et
responsable de ses finances,
Abdelaziz Messioui s’arrête longuement
sur deux questions : La presse
et les finances du parti. Il préconise
entre autres de s’attacher les services
d’un journal indépendant, pour
servir à la médiatisation des activités
et points de vue du parti au lieu
de continuer à éditer un quotidien
gravement déficitaire.
Les finances du parti s’en trouvent
grevées. D’autant plus que les
ressources ont été revues à la baisse
et la location des locaux du parti
coûte cher. Comment alors résoudre
ce problème? Abdelaziz Messioui
n’a sûrement pas de solution miracle,
La communauté marocaine a participé
à la grande parade du festival
International des Cultures de New
York, qui s’est déroulée le samedi 16
juillet 2005.
Le char marocain, savamment décoré
et pavoisé aux couleurs nationales marocaines
et américaines, offrait plusieurs
tableaux d'un patrimoine séculaire. Dans
une ambiance festive et haute en
couleurs, les membres de la communauté
marocaine, venus très nombreux
participer à cette parade qui donne un
aperçu de la civilisation marocaine millénaire,
si diverse et si authentique, arboraient
la tenue traditionnelle. La procession
marocaine a ainsi défilé devant
des milliers de New-Yorkais et de
touristes massés tout au long du parcours
pour capter une image de ce
Royaume à la culture si riche et aux traditions
si profondément ancrées. Le festival,
dont la 1ère édition a eu lieu en
1986 à l'occasion de la commémoration
du 100-ème anniversaire de la statue de
la liberté, connaît la participation des
diverses communautés de la ville de
New York, qui s'enorgueillit de sa diversité
culturelle universelle et du cachet
cosmopolite de son tissu ethnique.
mais il appelle néanmoins à une gestion
rigoureuse et transparente des
questions financières du parti. «Tous
les partis vivent le même problème
quant à l’opacité des ressources
financières», lance-t-il.
Il est vrai que, depuis des mois,
Abdelaziz Messioui ne fait plus partie
des dirigeants actifs de l’UC,
notamment pour des raisons de santé.
Et il est vrai aussi que, à sa demande,
il a été déchargé de ses responsabilités
au sein du bureau politique. Mais
son amertume, perceptible vis-à-vis
de comportements de certains membres
de la direction actuelle du parti,
trahit une autre réalité. On dirait un
Messioui abattu. Ce qui ne lui
ressemble assurément pas.❏
EN BREF...
• Concert
L'artiste américain George Benson
a donné le 17 juillet au Mégarama à
Casablanca un concert de jazz.
Benson, qui navigue aisément entre
les registres jazz guitare et soul-pop,
est un extraordinaire vocaliste. Il
compte à son actif de nombreux titres
individuels ou interprétés en duo avec
des grands du jazz américain, tel
Miles Davis.
• Exposition
L’école Art’Com Rabat/Casablanca
et la Maison de l’Artisan présentent
l’exposition Design et Artisanat
jusqu’au 30 juillet 2005 à la salle de
l’exposition de la Maison de
l’Artisanat à Rabat.
Cet événement offre au regard des
visiteurs des objets de design conçus
par des étudiants et réalisés dans les
ateliers de maîtres-artisans.
• Rencontre
Le club de la presse du Maroc et édition
Tarek ont organisé le mercredi
20 juillet 2005, au club de la presse
à Rabat, une rencontre débat à l’occasion
de la parution de deux nouveaux
ouvrages «Le couloir, bribes
de vérité sur les années de plomb» de
Abdel Fatah Fakahani, et «La
Tyrannie ordinaire, lettres de prison»,
de Driss Bouissef Rekab.
• Hommage
Un hommage a été rendu le 15 juillet
2005 à Marrakech au célèbre
comédien et dramaturge Ahmed Taïb
Laâlej. Initiée par l'Association locale
« Nfiss », cette soirée hommage a
été une occasion pour vanter les
mérites de cet artiste multidisciplinaire.
Véritable homme du peuple
et mémoire extraordinaire, Laâlej
est l'un des dramaturges qui ont marqué
la création nationale. Son inspiration,
il l’a toujours puisée dans la
riche tradition orale, se défendant
d'être un créateur, mais un simple
adaptateur du fond populaire.
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 41

SOCIÉTÉ ET CULTURE
© Ph.DR
Menaces, tentative de meurtre et chantage … Ce sont les ingrédients
de l’affaire du Tahiti Beach Club qui a vu son inauguration ternie par
la destruction de l’un de ses bâtiments.
Histoire d’un casse
Les bulldozers sont passés par là.
Après de longs mois
d’attente, le Tahiti
Beach Club a finalement
ouvert ses portes sur
la corniche de Aïn Diab à
Casablanca. Ravis de pouvoir
profiter de ce joyau dédié
à la plaisance qui compte
douze piscines et plusieurs
restaurants et qui est le seul
club sur la corniche de
Casablanca à disposer d’une
plage privée, les Casablancais
ont à peine remarqué les traces
de destruction qui maculent
un espace situé sur la terrasse
du site. Il s’agit des vestiges
de l’ancien bâtiment qui
devait abriter le café Venezia
Ice et qui a été détruit suite à
une décision de la mairie de
Casablanca, deux jours à
peine avant l’inauguration du
Tahiti Beach Club. Rappel
des faits.
Jeudi 26 mai 2005, 19 heures
25, à l’entrée du Tahiti Beach
Club, en face du chantier d’un
bâtiment en fin de construction,
un bulldozer s’apprête
à détruire le fruit de deux
mois de dur labeur. Ne comprenant
pas la décision de la
mairie qui aurait décrété cette
destruction sans prendre la
peine de l’en aviser au préalable,
Sâad Benkirane, le
promoteur du projet tente de
s’interposer. Mais le chauffeur
de l’engin n’en a cure, il
dirige son engin contre le
bâtiment objet du litige. Sâad
Benkirane a à peine le temps
de s’écarter. En quelques
secondes, cet ouvrage qui
allait abriter un café Venezia
Ice qui devait employer une
trentaine de personnes est
réduit à un amas de fer et de
béton. Au passage, le bulldozer
aura occasionné plusieurs
fissurations dans les
fondations de la terrasse du
Tahiti Beach Club et surtout,
il a failli écraser Saad
Benkirane.
Selon des témoignages
consignés dans le PV de la
plainte déposée par Sâad
Benkirane au lendemain de
l’incident, le chauffeur du
bulldozer aurait en effet dirigé
son engin alors même que
celui-ci se tenait devant lui.
Dans cette plainte adressée
au procureur du Roi près du
tribunal de première instance
de Casablanca, Sâad
Benkirane accuse Ali
Benjelloun, l’adjoint du maire
de Casablanca chargé de l’urbanisme
de tentative de meurtre.
Contacté à ce sujet, Ali
Benjelloun dira qu’il n’a fait
que son travail. «J’ai agi
selon les directives de
Un projet de 30 millions de
dirhams employant 160 personnes
a été détruit.
M.Mohamed Sajid, le maire
de Casablanca. La destruction
de Venezia Ice a été
décrétée suite à quatre arrêt
de chantiers pour la simple
raison que ce bâtiment n’était
pas prévu dans le plan initial
déposé à la mairie par
M.Benkirane». Pour ce qui
est de la tentative de meurtre,
Ali Benjelloun niera
même jusqu’à la présence de
Saad Benkirane sur les lieux
le jour de cette destruction.
Le plaignant soutient pourtant
qu’il dispose d’une centaine
de témoins oculaires
disposés à attester de la véracité
de ses propos.
Les promoteurs du Tahiti
Beach Club, un projet de 30
millions de dirhams
employant 160 personnes et
qui se donnait pour objectif
d’égayer la corniche de
Casablanca, s’interrogent
aujourd’hui sur les causes de
l’acharnement de la mairie
contre leur projet. Entre autres
questions, ils se demandent
quelle est l’autorité qui
a décrété cette destruction qui
s’est déroulée en totale
contradiction avec les dispositions
des articles 67 et 68
du code de l’urbanisme ?
D’autant que ni le wali ni le
gouverneur de l’époque et
encore moins le procureur
n’ont avalisé cette destruction
comme le prévoit la procédure
dans ce genre de situations.
Pourtant d’autres établissements
voisins du Tahiti Beach
Club dont les bâtiments hauts
de plusieurs mètres cachent la
mer en violation flagrante de
la loi sur l’urbanisme n’ont
jamais été inquiétés… Des
faits cependant antérieurs à
l’élection de Mohamed Sajid
à la tête de la mairie de
Casablanca qui, en homme
de dialogue, tente actuellement
de régler cette affaire à
l’amiable pour éviter qu’elle
ne prenne plus d’ampleur. ❏
Majdouline El Atouabi
42
Maroc Hebdo International N° 662 du 22 au 28 Juillet 2005

BON APPÉTIT
Nigrisushi
Mon premier contact avec la cuisine
vage végétarien à base de champignons noirs
japonaise date de 2003 à Paris. Avec
et des champignons frais, des algues, du miso
mon frère, j’ai été manger dans un
(pâte de Soja) et des dés de fromage tofu.
restaurant spécialisé à Montparnasse. Mon
J’aurais aimé apprécier cette soupe, car je sais
deuxième contact, il y a six mois, au restaurant
qu’elle est saine, mais je n’ai pas pu l’avaler.
Matsori à Casablanca. J’avoue que je suis loin
Je ne saurais vous dire mon avis. J’ai enchaîné
d’être enthousiaste face à cette cuisine. Les
avec des nigrisushi et des norimaki. Les premiers
sont des petits canapés de riz couverts
aliments fades, crus et en petite quantité ne
Loubna Bernichi
m’emballent pas. Mais que faire devant l’insistance
de mon frère qui « adooooore les sus-
paupiettes de riz de poisson cru et de légu-
de poissons crus et les deuxièmes sont des
his », comme aurait dit Gad El Maleh ? J’ai été presque mes sertis dans une feuille d’algue séchée. Je les trouve sans
obligée de l’accompagner au restaurant japonais Kiotori, goût. J’ai essayé de les tremper dans la sauce soja pour en
situé rue commissaire Ladeuile, parallèle au Boulevard changer le goût. Les sushis s’accompagnent avec du wasabi,
d’Anfa à Casablanca. Sans avoir réservé à l’avance, nous une pâte verte à base d’une racine de plante au goût âcre
nous y sommes rendus. Ce que je vous déconseille vivement.
Souvent, aux heures du repas, il affiche complet. Et piquant. Les brochettes japonaises, ou yakitori, me réconci-
et de sauce soja. Je ne l’ai pas touché. On m’a dit que c’est
vous serez contraints à attendre. Ce mardi soir, je l’espérais
de tout cœur. J’aurais trouvé un prétexte pour partir. haché, des morceaux de blanc de poulet et un fin filet de
lient avec la cuisine japonaise. Des boulettes de poulet
Heureusement, ou malheureusement, il y a une table de libre. viande de bœuf enroulé dans du fromage. Le tout grillé au
Le gérant et propriétaire, un jeune homme souriant et feu de bois et assaisonné d’une sauce yakitori à base de
accueillant, nous installe. La clientèle est en majorité constituée
de jeunes couples ou de jeunes familles. L’ambiance salé et sucré. Par contre, je déplore le manque de fraîcheur
sucre, de soja, de saké et de mirin. J’aime bien ce mélange
est chaleureuse. Tout le monde connaît tout le monde. Et de la viande. Ça sent le poulet avarié. Je termine avec un
les salamalecs sont interminables. La carte, au design sobre, dessert. J’ai hésité entre kiotori mango, une mousse de
est écrite en français. Des formules diverses sont proposées.
Pour faciliter le choix, les menus sont numérotés. Il dernière. Ça m’évitera les mauvaises surprises. Même s’il
mangue et de citron, et une glace maison. J’opte pour la
suffit d’énoncer un numéro pour que la commande soit est écrit sur la carte qu’il y a trois parfums, passion, vanille
lancée. Je prends le numéro 11. Dans un bol, des choux et et citron, dans ma coupe, je ne retrouve que les deux derniers.
Je ne m’en plains pas trop. L’essentiel, j’ai eu mes
des carottes râpés, assaisonnés d’une sauce sucrée, décorés
de trois rondelles de concombre. Je croque les légumes trois boules. Pour ce dîner, j’ai payé 225 dirhams, ma part,
juste parce qu’il est important d’en consommer. D’ailleurs, avec petite bouteille d’eau minérale plate et une autre
malgré la petite ration, je ne l’ai pas finie. Pour moi, la gazeuse. Un bon rapport qualité/prix. Je ne reviendrai pas
grande difficulté est de manipuler des baguettes. J’ai refusé au Kiotori pour la simple raison que je n’aime pas la cuisine
japonaise. Par contre, j’ai apprécié le service et l’ac-
de demander une fourchette et un couteau, je veux apprendre.
Il faut bien s’adapter. Avec grande joie, mon frère m’initie.
Après la salade, j’ai droit à une soupe miso. Un breu-
la livraison à domicile et à emporter.
cueil de cette adresse gastronomique. Kiotori fait aussi de
❏
Sorties
Soirée
Dans une ambiance cubaine, Le Barrio
Latino et Ricard vous invitent à découvrir
tous les jeudis leur Show Latino
jusqu’au 30 septembre 2005 agrémentée
par un spectacle de magie présent
par Karl Bravosky.
Le Barrio Latino
61, rue Oued Sebou Agdal Rabat
Tél : 037 68 33 50
Apéritif
Dans son nouvel espace lounge, musique chill out et
lumière tamisée, Spasso propose de venir prendre
l’apéritif à partir de 19 h à 21 h, avec formule happy
hours «One for Two». Pour deux consommations, la troisième
est gratuite.
Spasso
Rue Abou Chouaîb Doukkali Quartier Gautier
à Casablanca
Tél : 022 43 09 47
Concert
Durant le mois d’août, le Pacha à Marrakech accueille
des disc jockey de renommée internationale.
Dj Abdel ouvre le bal le 22 juillet 2005 à partir de minuit
jusqu’à l’aube.
Maroc Hebdo International N° 662 Du 22 au 28 Juillet 2005 43

CINÉMA
“Sa mère ou moi”, comédie réalisée par Robert Luketic avec Jennifer Lopez, Jane Fonda
Le cauchemar de la belle-fille
problème. La relation
entre belle mère et belle
L’éternel
fille ne cessera d’alimenter
les débats. La scénariste Anya Kochoff
s’est penchée, elle aussi, sur la question.
Durant une année, elle a recueilli
de nombreux témoignages sur les rapports
belle-mère/belle-fille. Chacun
de ses proches avait des anecdotes à
raconter. De ses récits, elle a pris le
meilleur du pire et le réalisateur Robert
Luketic les a traduits sur écran. Le
fruit de cette collaboration n’est autre
que «Sa mère ou moi». Une comédie
divertissante pleine d’humour et
de gags hilarants. L’histoire est celle
de Charlotte, une jeune fille romantique
en quête du prince charmant.
Après des années de galère, elle trouve
enfin chaussure à son pied. Si Kevin
est l’homme idéal, sa mère, elle, est
Dans les salles
totalement fêlée. Bien décidée à pourrir
l’idylle de son fils, elle va tout tenter,
avec une imagination aussi vicieuse
que dangereuse. Dans le rôle de la
belle mère, Jane Fonda, qui signe son
retour dans le cinéma après quinze
ans d’absence. Un come-back réussi.
Apparemment, jouer les pestes lui
va bien. En forme et pleine d’énergie,
elle écrase la désormais épouvantable
actrice Jennifer Lopez et un
Michael Vartan totalement absent.
Si quelques scènes du film font stéréotype,
elles sont amusantes et font
rire. C’est toujours avec plaisir que
l’on regarde des personnages caricaturaux
se crêper le chignon. Certes,
«Sa mère ou moi» n’est pas la comédie
de l’année, mais il permet de passer
un bon moment. Si vous avez
apprécié «Mon beau père et moi»,
ne ratez pas «Sa mère ou moi». Car,
c’est juste le sexe qui change.
Séances : 14h15-17h00-20h30-22h30.
“Présentateur vedette” Comédie réalisée
par Adam McKay. Avec Will Ferrell, Christina
Applegate, Paul Rudd
Dans les années 70, Ron Burgundy est présentateur
vedette à la télévision locale de San Diego.
Quand le féminisme entre à la rédaction sous
la forme de la présentatrice ambitieuse Veronica
Corningstone, Ron se montre tolérant tant que
cette dernière reste à sa place. Mais quand celleci
se campe derrière le bureau des actualités, une véritable
guerre se déclenche entre les deux journalistes...
Megarama : 14H15 - 17H00 - 20H30 - 22H30
“Monster” Drame réalisé par Patty Jenkins avec Charlize
Theron, Christina Ricci, Bruce Dern
Depuis déjà longtemps, Aileen erre sans but et survit en se
prostituant. Lorsqu'un soir, le moral au plus bas, elle rencontre
dans un bar la jeune Selby, c'est le coup de foudre. Pour
protéger leur amour et leur permettre de subsister, Aileen
continue de se vendre jusqu'à cette nuit où, agressée par un
de ses clients, elle le tue. Ce premier crime marque le déclenchement
d'un terrible engrenage...
Mégarama : 14H15 - 17H00 - 19H45 - 22H30
“Madagascar” Film d’animation réalisé par Eric Darnel
avec Tom Mc Grath avec les voix de José Garcia, Jean-Paul
Rouve.
Lorsqu'un lion, un zèbre, une girafe, un hippopotame et une
poignée de pingouins psychotiques fuient leur zoo new-yorkais
pour secourir l'un des leurs, l'aventure s'écrit avec un grand
A. Et lorsque le destin les réunit sur l'île de Madagascar, ils
doivent apprendre en formation accélérée les rudiments de
la vie à l'air libre.
Megarama : 14H15 - 17H00 - 20H30 - 22H30
“Anthony Zimmer” Thriller réalisé par Jérôme Salle,
avec Sophie Marceau, Yvan Attal, Sami Frey
Génie de la finance criminelle, Anthony Zimmer
est recherché par toutes les polices du monde.
Personne ne sait à quoi il ressemble, mais dans
la course qui oppose ceux qui veulent le coincer,
Akerman, un flic d'exception, possède une longueur
d'avance : il sait que Zimmer prendra tous
les risques pour revoir Chiara. Alors que la jeune
femme a rendez-vous avec l'insaisissable malfrat,
elle reçoit un mot de sa main. Pour égarer ceux
qui le pourchassent, Zimmer lui demande d'accoster un inconnu
et de faire croire qu'il est celui que tous recherchent. Entre manipulations
et faux-semblants, tous vont découvrir qu'au-delà des
apparences, ils ne sont que les pièces d'une partie d'échecs
qui se joue en attendant que le maître arrive...
Mégarama: 14H15 - 17H00 - 20H30 - 22H30
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Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

A VOS POSTES
Les défis de l’économie informelle
Dans son épisode du lundi 18
illégal. Il ne doit pas non plus être associé
aux seuls marchands ambulants,
juillet 2005, l’émission quotidienne
de débat Rihanate
Moujtamaa (Les défis de la société)
a décortiqué l’épineuse question de
l’économie parallèle et le secteur
informel. Comme à l’accoutumée,
lors de cet épisode, Meryem Faradji,
l’animatrice de l’émission, a reçu
deux invités. En l’occurrence
Abdelhakim Kemou, président de
la chambre de commerce et d’industrie
de Casablanca, et Brahim
Rachidi, universitaire et ancien parlementaire.
Si l’on peut déplorer le
langage par trop aseptisé utilisé lors
de cette émission, on ne peut que
Abdelhakim Kemou
mais plutôt à tous ces commerces et
activités qui, pour ne pas payer d’impôts,
préfèrent évoluer dans l’informel».
En effet, informalité ne rime pas
toujours avec illégalité et la seule différence
entre le formel et l’informel se
traduit souvent au niveau de la fiscalité.
Rares sont en effet les mécanos et
autres plombiers ou menuisiers qui
paient leurs impôts. Il n’en demeure
pas moins qu’ils participent activement
à l’économie marocaine. Les deux invités
de l’émission ont livré à ce propos
quelques chiffres clés à travers lesquels
on a appris que 70 % des ménages
saluer la pertinence de certaines analyses qui y sont parfois
soulevées. C’est ainsi que lors de l’épisode du lundi
18 juillet, un amalgame de taille fut levé par M. Rachidi,
qui déclara d’emblée que : «ce secteur très vivant de l’économie
marocaine ne doit aucunement être confondu
avec la contrebande, qui, elle, fait partie du commerce
marocains se fournissent et ont recours au secteur informel,
que la valeur ajoutée de ce secteur dans l’économie
marocaine est de l’ordre de 100 milliards de dirhams et
que ce secteur participe activement à la résorption du chômage
au Maroc. ❏
M. EL
Programmes TV
Documentaire : Taiwan, le gratte-ciel de la fierté. Capitale
de Taiwan, Taipei, possède la plus haute tour du monde : 508
mètres et 101 étages. Une façon pour le pays d'affirmer
l'existence politique que lui conteste la Chine... Vendredi
22 juillet sur Arte à 20h15.
Humour : Une histoire de spectacle - Elie Semoun &
Franck Dubosc. Elie Semoun et Franck Dubosc nous font
revivre les meilleurs moments des «petites annonces d'Elie».
C'est la première fois que Franck Dubosc et Elie Semoun
se retrouvent pour évoquer «Les petites annonces d'Elie» dans
une Histoire de spectacle. On entre dans la peau de leurs personnages
emblématiques et on se délecte des récits entrecoupés
d'éclats de rire sur cette aventure collective qui est
loin d'être terminée... vendredi 22 juillet à 20 heures sur
Paris Première.
Reportage : A Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, dans le Rhône,
une grande propriété du XIXe siècle abrite l'Ecole nationale
supérieure de la police (ENSP). Cet établissement d'élite
forme les commissaires de police pour toute la France. En
deux ans de scolarité, des hommes et des femmes sélectionnés
sur concours apprennent à devenir des cadres aux
lourdes responsabilités. Une année durant, les auteurs de
ce reportage ont suivi de près trois élèves commissaires.
Sur France3, le samedi 23 juillet à 20h55.
© Ph. DR
Cinéma : Le roi pêcheur, Fisher King. Devenu célèbre
grâce à une émission de radio où il donne libre cours à sa
misanthropie, Jack Lucas (Jeff Bridges) voit son univers
basculer lorsqu'un de ses auditeurs prend à la lettre certaines
de ses provocations et abat sept clients dans un bar
huppé avant de se donner la mort. Hanté par le remords, il
abandonne le micro et se met à boire. Une nuit, alors qu'il
songe au suicide, Jack est agressé et ne doit la vie sauve
qu'à l'intervention d'un clochard excentrique, Parry (Robbin
Williams)... Gilliam brasse les genres avec son inventivité,
sa poésie et son génie visuel coutumiers dans ce film unique
et bouleversant, à l'image des compositions de Jeff Bridges
et Robin Williams. Dimanche 24 juillet à 18h45 sur Arte.
Film : Les bidasses en folie. En1951, dans une petite ville
de Normandie. Cinq bébés viennent au monde le même
jour dans cinq familles différentes. Ils vont grandir ensemble,
de la maternelle à l’adolescence, liés par une solide
complicité. Plutôt turbulents, ils passent leur vingtième anniversaire
dans un commissariat, pour avoir couvert de graffitis
les murs de la ville. Ensemble, ils décident de fonder
un groupe de musique pop.... Le premier film de Claude Zidi,
qui rencontra avec cette comédie burlesque un immense
succès public. Un divertissement sans prétention, bourré de
gags et porté par la fantaisie débridée des Charlots. Lundi
25 juillet à 20h45 sur M6.
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 45

RENDEZ-VOUS
46
Rassemblé par Chifaâ Nassir
EN BREF...
Troisièmes assises de la PME
Casablanca abritera les 22 et 23 septembre
2005 à l’espace des congrès de
l’Office des changes les troisièmes
assises de la PME sous le thème «PME
marocaine dans l’espace afro méditerranéen».
L’objectif de cet événement
est l’établissement de meilleures
conditions d’évolution pour les
PME marocaines, la sensibilisation des
entreprises étrangères aux opportunités
offertes par les marchés afro méditerranéens
et la multiplication des
actions de promotion de l’offre étrangère
auprès des opérateurs publics et
privés dans ces marchés.
Cette édition sera caractérisée par la
participation de plusieurs pays de la
Méditerranée et d’Afrique. Le nombre
des exposants est estimé entre 30
et 40 exposants par pays, notamment
d’Espagne, de France, d’Italie, du
Portugal, du Mali, de la Mauritanie,
d’Algérie, de Tunisie, de Libye, du
Sénégal, du Burkina Faso et de Grèce.
De son côté, le Maroc participera avec
plusieurs organismes publics et privés
représentant les 16 régions du pays.
Vacances pour tous
La deuxième étape du programme
Vacances pour tous, lancé par le secrétariat
d'Etat chargé de la Jeunesse, se
poursuit jusqu’au 3 septembre 2005.
Les gares ferroviaires de Casablanca,
Rabat, Oujda, Tanger et Meknès ont
enregistré, lundi 8 juillet, une forte présence
des enfants en partance pour les
colonies de vacances.
Les arrivées des différents groupes
d'enfants et d'encadrants se sont succédé,
tout au long de la journée, par
trains et auto-cars reliant les colonies
de Kharzouza, Ras Al Ma et
Bensmime, ainsi que d'autres colonies
dans la région d'Ifrane. Le secrétaire
d'Etat chargé de la Jeunesse, Mohamed
El Gahs, était à l'accueil des enfants à
leur arrivée aux colonies de Ras Al Ma
et Bensmime où il a inspecté, en compagnie
du wali de la Région de
Meknès-Tafilalt, Hassan Aourid, plusieurs
colonies du secteur.
Printemps Beni Ammar
Sous le thème « le monde du village
», la 5ème édition du festival du printemps
Beni Ammar a lieu du 22 au 27
juillet 2005.
Cette édition, initiée par l'association
des anciens élèves Béni Ammar
Zerhoun, le ministère de la Culture et le
Centre cinématographique marocain, se
déroule à la Kasbah de Beni Ammar et
à Moulay Idriss Zerhoun.
Au programme du festival, des ateliers
de théâtre, d'art plastique et de photographie,
mais aussi des conférences et
rencontres traitant de plusieurs thèmes
tels « les effets de la mondialisation sur
le monde rural » et « La situation
agraire de Zerhoun ».
L'édition 2005 du printemps Beni
Ammar prévoit également des lectures
de poèmes avec la participation de Driss
Méliani, Malika Assimi, Salah El
Ouadie, ainsi que des soirées artistiques
de Melhoun et Gnaoua.
Le 7ème art est largement présent lors
de ce rendez-vous avec la première rencontre
cinématographique de Zerhoun,
les 26 et 27 juillet, sous le thème «Le
cinéma marocain et la question d'appartenance».
Des conférences sur
«L'avenir de la création cinématographique
marocaine» et la présentation de
l'ouvrage «Ouarzazate: un espace de
cinéma», du critique Abdelilah Jouahri,
viennent enrichir le programme de cette
édition outre des rencontres avec des
écrivains et artistes marocains. ❏
Festival international du cinéma
du Caire
La 29ème édition du
festival international
du cinéma du Caire se
déroulera du 29 novembre
au 9 décembre 2005.
Chérif Chubachi, président
du festival, a indiqué que
cette édition, dont l’invité
d’honneur sera la Chine,
sera marquée par le visionnement
de 30 longs-métrages
chinois dont deux candidats
à la compétition
«panorama international»
du festival outre le film
d'ouverture «Maison des poignards
volants». Un programme artistique
riche et varié est prévu lors de
cette édition, que ce soit sur le plan de
la qualité et la diversité des oeuvres
cinématographiques présentées ou de
© Ph.DR
Chérif Chubachi.
la présence de personnalités illustres et
de stars du monde du 7ème art. La nouveauté,
et la touche personnalisée apportée
à cette édition, c’est un spécial
cinéma africain.❏
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
© Ph.DR

RENDEZ-VOUS
Jeunes talents et world
musique
© Ph.DR
Tarik Batma
Après le festival gnaoua, qui a
enchanté le public souiri, place à
la deuxième édition du festival « Jeunes
talents gnaoua et world musique » qui
aura lieu du 18 au 21 août dans la cité
des alizés.
Organisée par la municipalité, la province
d'Essaouira, l'association
Essaouira-Mogador et la délégation
provinciale de la culture, cette manifestation
se veut une occasion pour faire
L’art du Madih
La huitième édition
du festival
de l'art du Madih et
Samaâ se tiendra du
29 septembre au 1er
octobre 2005 à Fès,
sous le thème « Le
Samaâ et le Madih
: Science, art et éducation
».
Initiée par la commune
urbaine de
Fès, cette manifestation
culturelle et artistique connaîtra
la participation d'une dizaine de chorales
de madihines de Fès, Rabat,
Casablanca, Safi et Chefchaouen.
Ce festival, qui coïncide avec le
Moussem de Moulay Idriss Al Azhar,
recevra des troupes musicales du Liban,
de Libye, de Tunisie, du Pakistan, de
Palestine, de Mauritanie, du Sénégal
et du Burkina Faso.
découvrir aux mélomanes une pléiade
de jeunes maâlem gnaoui, représentant
plusieurs villes du Royaume, en premier
lieu Essaouira.
Le public pourra ainsi apprécier des
groupes musicaux de la nouvelle tendance
« World Maghrébine ».
La seconde édition de ce festival sera
ponctuée par l'hommage qui sera rendu
à feu Amine Belcadi, ex-gouverneur
d'Essaouira et l'un des initiateurs du festival
gnaoua et musiques du monde.
Quelque 17 concerts en plein air et trois
concerts acoustiques en salle figurent au
programme de cette édition.
Par ailleurs, quatre ateliers axés sur l'écriture
de chansons, les métiers de la
scène, la percussion et la musique
gnaoui, en plus d'une table ronde sur le
phénomène « World Maghrébine »
figurent au programme de ce festival.
Parmi les participants à cette manifestation,
il y a lieu de citer les troupes
populaires Darga, Tarik Batma, Jbara,
Dayzine, Blue Mogador. ❏
Outre les récitals
de Madih, une
conférence se tiendra
lors de ce festival
avec la participation
des professeurs
Abbas Al
Jirari, Mohammed
K e t t a n i ,
Abdelmalek
Chami, Idriss Al
Fassi, Abdellah
Ouazzani et
Mohammed Soussi El Moussi.
Cette édition sera également marquée
par l'organisation du prix du festival
consacré aux détenteurs des meilleurs
manuscrits, photos et autres documents
traitant de l'histoire ou des aspects techniques
et artistiques de l'art du Madih
et Samaâ, ainsi qu'un concours de
chants soufis.❏
© Ph.DR
EN BREF...
L’art au service de
l'environnement
La ville d'Essaouira abritera, du 12 au
17 août 2005, la première caravane
arts de la rue, une manifestation culturelle
initiée par l'association Akal
sous le signe «l'art au service de l'environnement».L’objectif
de cette
Caravane est d'animer la cité des
Alizés, durant une semaine, en programmant
une variété de disciplines
artistiques et culturelles, à travers différents
ateliers, exposés, conférences,
spectacles et représentations prévus
lors de cette édition.
Meeting
le Parti de l’action organise, samedi 23
juillet à Boujdour, un meeting sur le
thème « Les constantes de la nation
ne doivent faire l’objet d’aucune
concession ». Cette rencontre présidée
par le secrétaire général du parti,
Mohamed Drissi, se tient à l’occasion
de la fête du Trône et constitue, pour
le parti une manière de rappeler à la
raison « les ennemis de l’intégrité territoriale
du Maroc ». Le meeting verra
la participation de Dr Mohamed Darif.
Prix
La 7ème édition du prix de Tanger de
la création poétique, tenue sous le
signe «Passerelles en vers», s’ouvre
aux jeunes poètes, de moins de 35
ans, qui peuvent déposer leurs candidatures
jusqu’au 5 janvier 2006.
Les résultats de ce concours, destiné
à la découverte de nouveaux talents,
seront dévoilés en avril 2006.
Les candidats devront remettre au
comité d'organisation deux copies de
leur recueil ou de trois poèmes sélectionnés.
Le prix est ouvert aux oeuvres
poétiques dans quatre langues :
l'arabe, le français, l'anglais et l'espagnol.
Un jury constitué d'hommes de
lettres et d'enseignants universitaires
se chargera d'apprécier et de départager
les oeuvres présentées à ce prix.
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 47

COURRIER
Vos lettres ou E-mails sélectionnés et présentés par Chifaâ Nassir
Cette rubrique est la vôtre. C’est un espace ouvert pour les lecteurs.
Faites-nous part de vos réactions, remarques ou suggestions
par courrier à : Maroc Hebdo International, 4 Rue des Flamants,
Riviera, ou par e-mail à chifaa@maroc-hebdo.press.ma.
Nos terroristes résidents à l’étranger
Les richesses de
l’Afrique
La percée des hommes d’affaires marocains
en Afrique est une réalité qu’il faut prendre
en considération. Mis à part nos compatriotes
fassis, qui ont bien fait d’opter pour
s’installer dans certaines grandes capitales africaines
où le commerce
est une aubaine,
notamment à Dakar
où ils sont fortement
concentrés, ou encore
à Bamako, Abidjan et
la liste est longue, ce
sont les grands entrepreneurs
qui ont réellement
tiré profit de la richesse de l’Afrique.
Les projets de Miloud Chaâbi au Gabon, Mali,
Guinée et ailleurs, de l’ONAou de la RAM ont
permis de donner une bonne image au Maroc
et de renforcer les liens avec l’Afrique subsaharienne.
Toutes ces entreprises ont compris que
ces investissements en Afrique valent de l’or
puisqu’il y a plusieurs richesses inexploitées
dans ce continent dit pauvre.
R. Gharib, entrepreneur
J
’ai bien apprécié l’article du
journaliste Mustapha Tossa sur
les terroristes marocains qui sont
indexés un peu partout dans le
monde, à l’occasion de chaque
attentat. Il est vrai que le discours
du commissaire européen néerlandais,
Frits Bolkestein, a attiré
la foudre sur nos immigrés marocains
à l’étranger. Le Maroc, dit
le commissaire néerlandais, est
un exportateur d’assassins. Cette
expression, qui a été reprise dans
plusieurs langues, est fort dégradante
pour l’image du Maroc dans le
monde. Monsieur Bolkestein a dû comprendre
aujourd’hui que sa mentalité
dupe et son raisonnement à connotation
raciste n’ont pas fait avancer
les choses. Puisque le terrorisme
se répand comme une traînée
de poudre et éclate là où on
s’y attend le moins. Je ne comprends
pas pourquoi la piste
marocaine est toujours privilégiée
alors qu’il n’y a pas plus de
suspects marocains qu’algériens,
égyptiens, saoudiens ou d’autres
nationalités dans les attentats
qui ont eu lieu. Il faut cesser cet
acharnement sur le Maroc et
chercher qui sont les responsables
à la source de ces actes ignobles.
Leila Sounni, Bordeaux
© Ph.. DR
L’argent des MRE
Vous l’avez bien dit :
Les Marocains résidents
à l’étranger transfèrent
chaque année des
milliards de dirhams. Nos
MRE contribuent largement
à l’économie nationale.
S’ils ne sont que 2,5
millions de MRE, leur
argent qui atterrit au Maroc
demeure l’une des premières sources
de devises pour notre pays.
Il ne faudrait également pas perdre
de vue que les MRE sont les premiers
touristes nationaux. Pendant
les vacances, ils enregistrent les plus
hauts taux de dépenses que ce soit
dans les stations balnéaires ou dans
les hôtels.
Parallèlement, le ministère chargé
des MRE devrait se préoccuper de
la troisième génération des MRE
dont le profil n’est pas exactement
établi. Leurs comportements diffèrent,
ainsi que le degré d’attachement
à leur pays d’origine. Ces jeunes
ne vont pas forcément penser à
investir au Maroc comme leurs
parents et grands-parents avant eux.
Ils pencheront peut-être plus pour
placer leur argent ailleurs, où c’est
plus sûr.
Dans les prochaines années, ils pourront
même penser à changer leur
destination de vacances. Notre
ministère des Affaires étrangères
devrait considérer toutes ces données
et adopter une politique spéciale
pour mettre ces jeunes MRE
en confiance au Maroc, chez eux.
Abdelhak Soufiani
© Ph.. DR
48
Maroc Hebdo International N° 662 du 22 au 28 Juillet 2005

Fatiha, mère courage
Fatiha
L
’histoire de Fatiha, l’enfant-mère
parue dans votre journal m’a
beaucoup touchée.
C’est lamentable qu’un acte d’abus
sexuel ignoble détruise la vie de cette
fille de 14 ans et laisse à son enfant
un avenir méconnu.
Moi-même, je suis une maman de 3
enfants, dont une fille de 15 ans, et
je comprends parfaitement ce que
peuvent endurer les parents de cette
fillette dans une société comme la
nôtre, qui ne tolère pas qu’une
femme soit victime d’un abus
sexuel.
J’ai une amie divorcée dont l’enfant
a été victime d’attouchements
sexuels il y a quelques années de
la part d’un voisin de quartier, mais
elle n’a pas osé dénoncer cela de
peur que la rumeur ne se répande.
Je salue le courage de la famille de
Fatiha qui a affronté la situation
et porté plainte, mais surtout qui
a raconté son histoire pour que
d’autres parents ouvrent les yeux
et apprennent à dialoguer avec leurs
enfants et leur expliquent les
dangers qui peuvent les guetter dans
la vie.
Il faudrait parler de ce phénomène
pour pouvoir le vaincre car le silence
est le meilleur moyen d’encourager
des vicieux à laisser libre cours
à leurs pulsions animales.
Amina.F, professeur
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Fax: 022 98.21.61E.mail:mhi@maroc-hebdo.com
http://www.maroc-hebdo.com
Je souhaite recevoir Maroc Hebdo International
Maroc
1 an pour 560 Dh
Ne tirez pas sur nos
jeunes !
L
’article de Abdellatif Mansour publié par
Maroc Hebdo International sur la jeunesse
marocaine prête à réflexion. Amon avis,
les jeunes marocains se sentent perdus. Ils
souffrent de plusieurs problèmes, en premier
lieu le chômage puis le manque d’encadrement
et d’accompagnement dans leurs études.
En effet, si l’on regarde la création d’entreprises
et l’auto-emploi qui sont les meilleurs
moyens pour résorber le chômage, on constate
que les jeunes y sont absents. La seule véritable
initiative qui visait à financer les jeunes
diplômés concerne le crédit jeune promoteur.
Un mauvais encadrement a fait qu’il y a eu
beaucoup d’échecs. Actuellement, plus personne
n’ose militer pour la mise en place d’un
nouveau fonds pour le financement de tels
projets. Ce que je trouve vraiment dommage.
Par ailleurs, les jeunes sont victimes de l’intolérance.
Quand il ne parviennent pas à décrocher
un travail, ils sont vite catalogués comme
des bons-à-rien. Ce dédain à l’égard de ceux
qui n’ont pas eu la chance de s’insérer après
leurs diplômes freine leurs ardeurs.
Karim Trich, Tanger
Maghreb & Europe
1 an pour 148 Euros
Nom:...................................................................................Prénom:..........................................................................................
Adresse:......................................................................................................................................................................................
Ville:................................................................... Pays:..................................................... Code Postal:....................................
Tél.:.........................................................Fax:.............................................E-mail:..................................................................
Maroc Hebdo International N° 662 du 22 au 28 Juillet 2005 49
© Ph.. DR

LETTRE DE PARIS
Gabriel Banon
Le Président de la République continue
de vanter le modèle français
Chirac persiste
et signe
Le 14 juillet, la fête nationale des Français, est par tradition
le jour où le Président de la République fait
le point sur l’état de la France et délivre un message
d’orientation à la Nation.
Après le désastre du référendum sur la constitution européenne
et la déconfiture de Paris dans la course à la sélection
pour les jeux olympiques, on attendait avec intérêt ce
que Jacques Chirac allait dire : sur la situation de la France,
sur la réforme urgente du modèle social français, devenu obsolète
aux dires de tous les experts de tous bords et des politiques,
jusqu’au premier cercle du Président pour certains.
La morosité ambiante n’est pour le moment atténuée que
par l’approche des vacances et le Tour de France, grand
dérivatif comme chacun sait, pour les soucis du peuple.
Mais le Tour a une fin, tout comme les vacances du mois
d’août ; et les faits sont têtus.
Il ne faut pas
prendre le
peuple
pour plus
bête qu’il
n’apparaît.
On attendait, avec une certaine malice, il
faut l’avouer, ce que le champion de
l’Europe sociale allait dire des résultats insolents
du système anglais.
Avec un taux de chômage de 4,8%, au plus
bas depuis 1975, le cas britannique laisse
rêveur. Surtout dans le climat de profonde
déprime qui affecte les Français, mis en
lumière lors du rejet du projet de la
Constitution européenne et accentué depuis
la défaite de Paris face à Londres pour les
jeux olympiques.
Non, circulez, y a rien à voir. Le président Chirac trouve que
le modèle français est le meilleur; plus, l’Europe devrait
l’adopter. La politique de santé, la lutte contre la pauvreté,
autant d’exemples indiscutables de son efficacité, aux dires
du Président.
Dans son allocution, il balaye de la main toute remarque sur
la situation dramatique de la France : «Certes, a-t-il expliqué,
le chômage y est moins important (en Angleterre) que
le nôtre, sensiblement, mais, si l’on tient compte des grands
éléments d’une société, qu’il s’agisse de la politique de la
santé, de la lutte contre la pauvreté, nous sommes tout de
même mieux placés que les Britanniques». Voir !
Le fameux modèle britannique est l’un des thèmes de différenciation
de Nicolas Sarkozy, qui a pris l’habitude dans
ses réunions publiques de comparer les performances des
deux pays.
Après dix ans de pouvoir sans partage : «Je décide, il exécute.
» Jacques Chirac semble découvrir le drame du chômage
en France : «Il faut prendre à bras le corps cette question
du chômage, qui est une plaie». Cela fait des décennies
que le chômage est une plaie en France et empoisonne
sa vie sociale et économique. Cela fait des décennies que
les gouvernements qui se sont succédé, qu’ils soient de
droite ou de gauche, ont cherché, initié et appliqué des remèdes
«innovants» ; avec le résultat que l’on sait.
Véritable quête du Graal, tous les responsables politiques
sont à la recherche de la solution miracle, et maintenant
seulement le Président de la République semble en prendre
conscience.
Le chômage n’est que le résultat d’un modèle social obsolète
qu’il faut profondément réformer. Mais l’homme politique
qui pourra se lever d’au milieu de ses pairs et annoncer
urbi et orbi que la France vit au-dessus de ses moyens,
qu’elle n’est plus une puissance politique,
militaire et économique de premier plan,
l’homme politique qui pourra, à l’instar d’un
grand homme politique britannique (!) promettre
de la peine, de la sueur et quelques
larmes à verser sur des avantages qui ne
doivent plus être «acquis», l’homme politique
qui fera fi de sa réélection, mais mettra
en premier chef l’intérêt national, cet
homme, les Français, intuitivement, au fond
de leur inconscient, l’attendent.
Il ne faut pas prendre le peuple pour plus bête
qu’il n’apparaît. La sagesse populaire n’est pas un vain mot
et vouloir le manipuler ne donne que des résultats éphémères.
Le Président de la République, lors de son interview télévisée
du 14 juillet, n’a décidément pas trouvé la «clef psychologique»
pour toucher «le mental des Français».
Le peuple, plus réaliste que sa représentation politique ou
syndicale, attend que l’on procède aux réformes, certes douloureuses,
où les avantages ne sont plus «acquis», mais où
la France pourra retrouver le rang qu’elle n’aurait jamais dû
quitter.
Pour certains observateurs étrangers, les déclarations de
Jacques Chirac sont beaucoup plus celle d’un candidat que
celle d’un Président s’adressant à la Nation.
On retrouve là la «bête électorale», qui ne recule devant
aucune contradiction, qui semble découvrir soudain les problèmes
lancinants auxquels le peuple est confronté et, en bon
soldat d’une campagne électorale, fait, bien entendu, les
promesses qui s’imposent.❏
50
Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 29 Juillet 2005