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© Ph. AFP L’ennemi public N°1 lundi 18 juillet courant que le dénommé Ali C’est Salem Tamek a été arrêté à l’aéroport de Laâyoune, en provenance par vol régulier d’Espagne. Cette mesure a été décidée sur ordre du procureur du Roi près la cour d’appel de cette ville. Dans un communiqué publié à cette occasion, ce haut magistrat précise que Ali Salem Tamek a été placé en garde à vue pour “enquête” sur son rôle dans les récentes manifestations qu’a connues cette ville, lors du mois de mai dernier. Le séparatiste Ali Salem Tamek neutralisé. Il indique également qu’il “sera présenté à la justice sitôt l’enquête achevée”. Cet indépendantiste sahraoui est fortement soupçonné d’avoir encouragé les manifestants par téléphone, mais aussi en activant une campagne de “solidarité” avec eux dans certains milieux espagnols connus pour leur hostilité à l’intégrité territoriale du Royaume. Une procédure normale a donc été engagée contre lui. Il devra s’expliquer sur ses agissements et encourir, le cas échéant, les rigueurs de la loi. Il faut rappeler à ce sujet que vingt et un Sahraouis ont déjà été condamnés à propos de ce même dossier à diverses peines de prison pour avoir participé à des “actes de vandalisme” et autres événements à Laâyoune, en particulier, le 24 mai dernier. La presse algérienne, qui rapporte une dépêche de l’agence sahraouie, le présente comme “le symbole des défenseurs sahraouis des droits humains”. Or, il n’est rien d’autre qu’un séparatiste qui a défendu depuis des années des positions pro-Polisario qui lui ont déjà valu quatre peines de prison ferme, notamment pour “atteinte à la sécurité de l’État”. Il faut ajouter que sa dernière condamnation à deux ans de prison, en septembre 2002, avait donné lieu à une grâce royale au début de janvier 2004. Multipliant depuis son élargissement les déclarations anti-nationales, tant dans la presse locale qu’étrangère, Ali Salem Tamek était devenu pratiquement un agent de la propagande des idées sécessionnistes nourries par les autorités d’Alger, leurs sous-traitants sahraouis formant le pseudo- “Polisario”. Il était dans la section de Hamdi Bouzid, l’une des structures internes des réseaux de cette organisation. Il s’en est évidemment défendu, tant lors de son procès que par la suite, mais son “statut” de cadre de cette structure est établi sur la base d’éléments probants et concordants. Ali Salem Tamek a une activité qui relève de deux registres qu’il veille à séparer avec soin. Dans le premier d’entre eux, il s’en tient à des positions “politiques”. Ainsi, il “revendique’’ seulement l’autodétermination comme un droit inaliénable garanti par les chartes internationales. Il y expliquait que ce principe devait être “accepté comme un droit, car il revient au peuple sahraoui la liberté d’exprimer sa vraie volonté”. Il retenait aussi l’option de l’indépendance comme un “scénario possible”, un “choix et une conviction dignes de respect”. Il re- ☛ 14 Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005
COUVERTURE Faut-il permettre que l’ouverture démocratique accepte et tolère la revendication séparatiste ? levait aussi que “le peuple sahraoui existe” et que “l’autorité qui le représente est reconnue, à savoir le Front Polisario”, selon les Nations Unies. Poussant plus loin, on se souvient qu’il ne se reconnaissait pas comme Marocain, mais comme “un membre du peuple sahraoui”… Tel est le premier profil de ce personnage qui met en avant, ainsi, une posture politique de “militant” sahraoui. L’autre registre, lui, relève d’une comptabilité de nature différente : celle de menées relevant de la clandestinité et de la subversion. Des cellules ont été mises sur pied dans les provinces sahariennes à cet effet. Mettant à profit la crise sociale que connaît cette région – déficit de l’habitat, chômage des jeunes, diplômés ou non… - elles se sont agrégées comme étant une minorité agissante parlant au nom d’une majorité silencieuse supposée acquise. Pour revendiquer quoi ? L’indépendance de ce territoire. Un mythe de type “émirati” est volontiers instrumentalisé, promettant 3.000 euros par mois à chaque Sahraoui au lendemain de l’indépendance; la rente et la culture de la rente… Ce segment entend exprimer un choix politique et fait valoir en même temps la répression de la puissance “coloniale” occupante ; il surdimensionne tous les actes de ses membres et demande, grâce à des relais médiatiques et à des ONG espagnoles, scandinaves ou autres et boîtes aux lettres dans certains parlements occidentaux, la protection internationale. Même José-Maria Aznar, ancien dirigeant du Parti populaire, président du gouvernement espagnol jusqu'au 13 mars 2004, a été approché ; une convergence d’hostilités respectives Manifestation d’étudiants sahraouis, le 24 mai 2004, à Rabat. à l’égard du Maroc. De quoi alimenter le “fond de sauce” antimarocain… Le mode opératoire recourt ainsi à un cadre associatif censé être payant et moins compromettant : telle ONG des “victimes des atteintes aux droits de l’Homme commises par l’Etat marocain au Sahara occidental”, telle autre de Mohamed Dadach, qui défend “le droit à militer pour l’indépendance du Sahara à l’intérieur du Maroc”. L’utilisation d’Internet est l’un des vecteurs de cette communication. Les sites du “Polisario” sont consultés et nourris d’informations ; le téléphone cellulaire complète ce dispositif, surtout qu’il permet désormais la transmission de photos en temps réel. Maroc Hebdo International N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005 © Ph. DR Autant de formes d’agitation que l’on a pu voir au cours du mois de mai dernier. Tels sont les termes de l’équation posée. Nul doute que l’arrestation de Ali Salem Tamek va donner l’occasion aux cellules indépendantistes de lancer des actions de solidarité pour son élargissement. D’un autre côté, faut-il permettre que l’ouverture démocratique accepte et tolère la revendication séparatiste ? Jusqu’où doit-on aller à cet égard sans porter atteinte à l’autorité de l’Etat et à la légalité? Le pire serait de faire montre d’inconstance et de ne pas arrêter une ligne de conduite conséquente ; ce qui serait le meilleur encouragement, au Sahara et ailleurs dans le Royaume, aux visées de tous ceux qui poursuivent, depuis des lustres, des menées insidieuses contre le “Sahara marocain” et le “Maroc saharien”.❏ Mustapha Sehimi 15
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