maquette fini 2 - Maroc Hebdo International
maquette fini 2 - Maroc Hebdo International
maquette fini 2 - Maroc Hebdo International
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
© Ph. AFP<br />
Hassan Chami<br />
crache dans la soupe<br />
Création de l’État, la bourgeoisie marocaine<br />
n’a pas la reconnaissance du ventre.<br />
Par Abdellatif Mansour<br />
Un patron des patrons peut-il<br />
rêver meilleur interlocuteur<br />
qu’un Premier ministre luimême<br />
chef d’entreprise? Nous sommes<br />
dans cette configuration, précisément,<br />
avec un Hassan Chami à la présidence<br />
de la CGEM et un Driss Jettou<br />
à la tête du gouvernement. En théorie,<br />
tout devait être pour le mieux dans le<br />
meilleur des <strong>Maroc</strong> possibles. Il n’en est<br />
rien.<br />
M. Chami a récemment accordé une<br />
interview fleuve à notre confrère “La<br />
Vérité”. Pour une sortie médiatique,<br />
c’est plutôt réussi. L’interviewé savait<br />
qu’il était attendu sur une foule de questions<br />
concernant l’entreprise marocaine,<br />
sa situation dans la conjoncture actuelle,<br />
son rôle dans les défis majeurs auxquels<br />
le pays est actuellement confronté, le<br />
10<br />
fonctionnement de la CGEM en interne,<br />
sa capacité de déploiement en externe<br />
et ses rapports avec l’exécutif dirigé par<br />
Driss Jettou. Un menu varié que M.<br />
Chami n’a, manifestement, pas<br />
consommé avec modération. D’où l’impression<br />
d’indigestion laissée par son<br />
entretien.<br />
C’est que le Président de la CGEM n’y<br />
est pas allé avec le dos de la cuillère. Il<br />
a fait le procès de l’instance gouvernementale,<br />
pas seulement celle aujourd’-<br />
hui en place ; mais aussi celle d’hier la<br />
veille conduite par Abderrahmane<br />
Youssoufi. M. Chami dit en substance<br />
et littéralement ceci : Aujourd’hui, notre<br />
système de gouvernance est flou. On<br />
ne sait pas qui est responsable de quoi.<br />
Tant que le circuit de la décision n’est<br />
pas connu, on ne peut pas avancer. Le<br />
Premier ministre et les inspecteurs du<br />
travail ne font pas la même lecture du<br />
nouveau code du travail.<br />
On nous demande de payer 44 heures<br />
de travail pour le prix de 48 heures. Il<br />
y a une confusion entre licenciement<br />
abusif et licenciement “normal” ; au<br />
niveau des indemnités les deux sont<br />
cumulés par les jugements des tribunaux<br />
au détriment des patrons. Nous<br />
avons trop de jours fériés. Le <strong>Maroc</strong><br />
est devenu le pays de tous les congés.<br />
Il n’est donc pas intégrable dans l’économie<br />
mondialisée. Sur ce point, le<br />
patron en chef conclut que “nous sommes<br />
un peuple qui ne veut pas travailler”.<br />
Quant à Abderrahmane Youssoufi et<br />
Ahmed Lahlimi, ils sont accusés d’avoir<br />
“essayé de déstabiliser la CGEM<br />
☛<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005