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maquette fini 2 - Maroc Hebdo International

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POLITIQUE<br />

propos. Sachant de quoi il parle, il<br />

affirme que «le système de la licence<br />

et autres formes de protection procédaient<br />

de la volonté du pouvoir pour<br />

créer une bourgeoisie marocaine.<br />

Celle-ci a pu voir le jour, d’une manière<br />

quelque peu artificielle. Les bénéficiaires<br />

ont probablement gagné beaucoup<br />

d’argent dans le cocon de ce système<br />

douillet». Ne retenez pas le “probablement”<br />

; le fait est certain, même<br />

si Mustapha Sahel considère qu’il s’agit<br />

là «d’une caricature de l’histoire<br />

de la bourgeoisie marocaine». Ce qui<br />

nous sert de patronat est la création exnihilo,<br />

dans sa majorité, de l’État marocain.<br />

Ceci est une vérité intangible. Tout<br />

comme l’absence de reconnaissance<br />

du ventre de la part des “bénéficiaires”,<br />

tels que M. Chami les appelle, est une<br />

ingratitude avérée.<br />

Là où M. Sahel a raison, c’est lorsqu’il<br />

rappelle à M. Chami que celui-ci a «longuement<br />

travaillé dans l’administration,<br />

et qu’il a même été ministre des<br />

Travaux publics au début des années<br />

70».<br />

On est entre personnages publics qui<br />

savent ce que parler veut dire. Hassan<br />

Chami a voulu renier un cordon ombilical<br />

par trop gênant, a postériori;<br />

Mustapha Sahel le lui a remis, telle une<br />

traçabilité indélébile.<br />

Que peut-on tirer de cet échange d’amabilités<br />

à fleurets mouchetés? Une<br />

chose: le <strong>Maroc</strong> a mal à son entreprise<br />

plus que l’entreprise n’a mal à son gouvernement.<br />

Le passif “des prébendes, des aides et<br />

de l’assistance” que Hassan Chami fait<br />

mine de dénoncer, il les revendique,<br />

tout autant, par une mise à niveau du<br />

langage, histoire d’être dans l’air du<br />

temps et d’un lexique actualisé. Et si on<br />

vous proposait d’être Premier ministre,<br />

lui lance le journaliste intervieweur<br />

? Hassan Chami écarte, par quelques<br />

mots dédaigneux, cette invite invraisemblable,<br />

bien qu’il ne faille jamais<br />

dire jamais en politique. «Je n’accepterais<br />

pas », répond-il, en enfilant la<br />

toge noire de l’avocat-entrepreneur qui<br />

fait semblant de prendre la défense de<br />

Driss Jettou.<br />

« En tant que chef d’entreprises, la mission<br />

de celui, dit-il, consistait à relancer<br />

l’économie du <strong>Maroc</strong>. Alors qu’on<br />

devait l’encourager et l’aider, on a<br />

voulu lui dire “Le <strong>Maroc</strong>, ce n’est pas<br />

toi». On retrouve, là aussi, ce “on” pernicieux<br />

et pertinemment épinglé par<br />

Mustapha Sahel.<br />

Avec ce “on”-là, le patron des patrons<br />

a bel et bien franchi un rubicon institutionnel<br />

dont il n’a ni le plumage ni le<br />

ramage.❏<br />

Réaction de Miloud Chaâbi aux déclarations de Hassan Chami<br />

“La CGEM n’est pas représentative”<br />

• <strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> : Que<br />

pensez-vous de la polémique suscitée<br />

par les déclarations de Hassan<br />

Chami, actuel président de la<br />

CGEM?<br />

- Miloud Chaâbi : Franchement, je<br />

ne comprends pas la sortie médiatique<br />

de Hassan Chami. Pourquoi maintenant,<br />

alors qu’il est au terme de son<br />

deuxième mandat, non renouvelable?<br />

Je me demande si ses propos reflètent<br />

l’opinion de cette organisation, même<br />

si celle-ci est loin de représenter l’ensemble<br />

des opérateurs économiques,<br />

petits, moyens et grands.<br />

Miloud Chaâbi.<br />

• MHI : Pourquoi avez-vous déserté<br />

la CGEM, alors qu’il y avait un travail<br />

à faire, en termes de redressement<br />

et d’une plus grande représentativité<br />

?<br />

- Miloud Chaâbi : En mon âme et<br />

conscience, j’ai estimé que le staff<br />

directorial de Hassan Chami n’était pas<br />

représentatif. Aussi ai-je créé, avec<br />

quelques opérateurs aguerris, la<br />

Fédération des promoteurs et investisseurs<br />

du <strong>Maroc</strong>, pour pallier l’insuffisance<br />

opératoire de la CGEM sur le<br />

terrain.<br />

• MHI : La CGEM étant ce qu’elle<br />

est, quelle contribution y apporteriez-vous<br />

pour la rendre plus représentative<br />

et plus efficiente ?<br />

- Miloud Chaâbi : A mon avis, la<br />

CGEM, dans son état actuel, devrait<br />

être supplantée par des chambres de<br />

commerce, plus ancrées dans le tissu<br />

économique du pays, donc plus fortes<br />

et, accessoirement, plus appuyées par<br />

des pouvoirs publics. Mais, la CGEM<br />

étant là, elle devrait s’ouvrir sur l’immense<br />

environnement des PME-PMI,<br />

le principal pourvoyeur d’emplois du<br />

pays.<br />

• MHI : Hassan Chami a fait semblant<br />

de prendre la défense du<br />

Premier ministre…<br />

- Miloud Chaâbi : Driss Jettou n’a<br />

pas besoin d’être défendu alors que son<br />

engagement et ses réalisations sont sa<br />

meilleure défense. Ces opérateurs économiques,<br />

toutes tailles confondues,<br />

le respectent. Maintenant, Hassan<br />

Chami a commis une erreur qui relève<br />

de l’amalgame, en disant que l’ensemble<br />

des investisseurs sont issus des<br />

hautes fonctions de l’État. Je voudrais<br />

lui dire, qu’en ce qui me concerne personnellement,<br />

je ne suis pas dans cette<br />

catégorie et que la Holding Ynna dont<br />

je suis le fondateur, travaille avec ces<br />

PME-PMI, si peu représentées au sein<br />

de la CGEM. ❏<br />

Propos recueillis par AM<br />

12<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N° 662 - Du 22 au 28 Juillet 2005

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