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2e partie. Outil 5.pdf - RehabiMed

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<strong>Outil</strong> 5<br />

Analyse des paramètres économiques et des valeurs socioculturelles<br />

II. Diagnose<br />

La population résidente du bâti<br />

traditionnel. Le cas de Nicosie<br />

Irene HADJISAVVA-ADAM<br />

Architecte et urbaniste<br />

Département de la Planification urbaine et du Logement,<br />

Ministère de l’Intérieur, Chypre<br />

La concentration humaine développe des implantations dans des<br />

localités spécifiques lorsque celles-ci sont favorisées par leurs<br />

caractéristiques physiques (emplacement, climat, topographie,<br />

etc.). Les gens y forment alors des communautés ainsi que des<br />

réseaux qui subviennent à leurs besoins en termes de qualité de<br />

vie et de bien-être. Des liens sociaux, culturels et économiques<br />

sont ainsi tissés entre eux, à l’intérieur des implantations mais<br />

aussi entre localités au-delà des frontières de chaque implantation.<br />

Ces relations apportent le cadre socio-économique de même que<br />

les moyens pour le développement. Comme les facteurs socioéconomiques<br />

changent avec le temps du fait des influences<br />

externes, les implantations entrent dans des cycles de repli et de<br />

régénération. Ces cycles ont un impact inévitable sur les<br />

caractéristiques de la population car celle-ci et l’environnement<br />

construit ont une relation mutuelle. Les villes sont davantage<br />

qu’un ensemble d’immeubles reliés entre eux par un tissu<br />

urbain ; elles incarnent le caractère social, économique et culturel<br />

des réseaux passés et présents de gens qui les ont choisies comme<br />

lieu de vie.<br />

Les gens se déplacent et s’installent dans l’implantation en<br />

formant tout d’abord son noyau. À mesure que les villes<br />

grandissent, de nouveaux arrivants tendent à s’implanter en<br />

apportant des modèles spécifiques, et en développant un<br />

microcosme propre. Ainsi, les quartiers sont constitués comme des<br />

noyaux de population ayant les mêmes caractéristiques :<br />

ethniques, nationales, religieuses, professionnelles, de statut<br />

social, etc. Avec le temps, les gens se déplacent d’une <strong>partie</strong> de la<br />

ville à une autre conformément aux modifications de leurs<br />

besoins, de leurs moyens et de leur statut. Pour l’essentiel, ce sont<br />

des familles des classes moyennes et élevées qui se déplacent vers<br />

les zones résidentielles en banlieue. Parallèlement, davantage de<br />

gens s’installent dans l’implantation, occupant les logements<br />

demeurés vacants. Une situation démographique relativement<br />

statique se maintient quand viennent vivre dans une zone des<br />

gens d’une situation similaire aux habitants plus anciens. Dans les<br />

zones où des mouvements continus de départ se produisent sans<br />

qu’il n’y ait une immigration équivalente, la structure de la<br />

population devient de plus en plus fréquemment dominée par les<br />

personnes âgées. Le déclin de la population résidentielle est<br />

souvent accompagné de l’augmentation de la concentration des<br />

activités commerciales.<br />

Les effets de l’immigration sont plus évidents lorsque les migrants<br />

ap<strong>partie</strong>nnent à un groupe ethnique différent de celui de la<br />

majorité de la population de la ville. Dans le passé, l’adaptation<br />

Les analyses démographiques doivent permettre d’asseoir les bases des stratégies<br />

destinées au développement de la cohésion sociale : détection des poches<br />

de pauvreté ou de chômage, des ghettos de population, des processus<br />

de gentrification et d’expulsion de population autochtone, etc.<br />

était un processus inévitable, car les immigrés étaient<br />

habituellement permanents. Dans le monde globalisé actuel, les<br />

mouvements de population dus aux restructurations économiques<br />

mais aussi aux moyens de transport plus faciles ont<br />

considérablement augmenté, mais ils sont aussi moins fixes. Les<br />

gens ont tendance à se déplacer de manière plus aisée d’un pays<br />

à un autre en fonction des possibilités de travail. Parallèlement, les<br />

technologies de l’information leur permettent d’être mieux<br />

connectés à leur pays d’origine. Par conséquent, les communautés<br />

d’immigrés sont moins, ou moins rapidement, intégrées dans la<br />

communauté d’accueil qu’auparavant. Comme elles sont plus ou<br />

moins séparées du reste de la population à cause de leur race, de<br />

leur langue, de leur religion ou de leurs coutumes, elles ont<br />

tendance à constituer elles-mêmes des noyaux distincts, pour des<br />

raisons aussi bien économiques que sociales. En outre, comme les<br />

immigrants pénètrent dans un environnement social étrange et<br />

étranger, ils sont attirés par les zones dans lesquelles leurs<br />

compatriotes vivent déjà et où ils peuvent trouver un lieu de vie<br />

(car la discrimination leur laisse souvent un choix limité). Dans de<br />

telles zones, il leur est plus facile de recréer un peu de<br />

l’atmosphère de leur pays d’origine ou de pratiquer leur religion,<br />

par exemple. Ils peuvent aussi être attirés par des parents ou des<br />

amis qui vivent déjà dans ces quartiers, les pionniers de leur propre<br />

société établis dans un environnement étranger.<br />

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