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FESTIVALS en FÊTE<br />

MONTRÉAL : DIX ANS<br />

DE SONS POUR LE PEUPLE<br />

Félix-Antoine Hamel<br />

Apparu en 2001 dans le paysage festivalier<br />

montréalais à l’instigation de Mauro<br />

Pezzente et de sa compagne Kiva<br />

Stimac, le Suoni Per Il Popolo s’est vite imposé<br />

comme un événement incontournable pour les<br />

amateurs de musiques expérimentales. S’il en<br />

est cette année à sa dixième édition, c’est en<br />

bonne partie grâce à la persévérance de ses<br />

organisateurs, qui ont su transformer en<br />

quelques années un bout du boulevard Saint-<br />

<strong>La</strong>urent (où sont la Casa del Popolo et la Sala<br />

Rossa) en un haut lieu de la scène indépendante.<br />

Sans faire de publicité tapageuse comme<br />

le font généralement les festivals pour souligner<br />

un anniversaire, le Suoni se contente d’offrir sa<br />

programmation habituellement éclectique<br />

(free jazz, musiques improvisées, noise, rock<br />

underground, électronique, etc.). «On se dit<br />

que si les médias s’intéressent tout à coup à la<br />

dixième édition, qu’est ce qui se passe avec la<br />

onzième?», se demande Pezzente. L’esprit de ce<br />

festival semble bien refléter les priorités de son<br />

fondateur: la musique d’abord.<br />

Par sa programmation privilégiant le free<br />

jazz et la musique improvisée, le Suoni remplit<br />

le vide laissé par l’abandon par le Festival<br />

International de Jazz de Montréal de son volet<br />

consacré au jazz contemporain. Mais son fondateur<br />

tient aussi à ce que son festival soit en<br />

quelque sorte complémentaire de l’Off<br />

Festival de Jazz, avec lequel il organise<br />

quelques concerts en commun chaque année,<br />

comme celui du Sun Ra Arkestra en 2008. «Je<br />

trouve important que les petits festivals aient<br />

toujours des connexions entre eux», affirme<br />

Pezzente. C’est cette attitude d’ouverture<br />

envers les autres festivals qui ressort dans son<br />

discours: il entretient aussi un dialogue avec le<br />

Festival International de Musique Actuelle de<br />

Victoriaville et le Festival International de Jazz<br />

de Vancouver. C’est notamment grâce à cette<br />

dernière collaboration (et à la participation de<br />

l’Institut Gœthe) qu’auront lieu cette année<br />

trois soirées organisées autour des membres du<br />

légendaire Globe Unity Orchestra (voir chronique<br />

de disque dans la section).<br />

Ceux qui suivent le festival depuis ses<br />

débuts ne seront pas surpris de croiser dans la<br />

conversation les noms de Ken Vandermark,<br />

William Parker ou Fred Anderson, des gens<br />

avec qui Pezzente entretient une relation privilégiée.<br />

«Ça ne tient pas au seul fait que ce sont<br />

mes favoris, déclare-t-il, ils ont tous un esprit et<br />

une énergie qu’ils partagent avec le public.» Le<br />

festival mise aussi sur la relève et a certainement<br />

contribué à faire connaître des musiciens<br />

qui ne jouissent peut-être pas encore d’une<br />

MAURO PEZZENTE<br />

grande notoriété. Sur le front européen, le festival<br />

a su également profiter des subventions de<br />

tournées offertes par certains pays pour<br />

accueillir, entre autres, des groupes norvégiens,<br />

suédois ou hollandais (cette année, le quartette<br />

du cornettiste Eric Boeren avec le grand batteur<br />

Han Bennink). De plus, Pezzente cherche<br />

toujours à offrir des résidences de quelques<br />

jours à des musiciens, pour qu’ils puissent se<br />

produire avec différents projets.<br />

«J’aimerais que tous les grands noms du<br />

free jazz passent par ici», affirme Pezzente.<br />

Au fil des ans, et en dépit de quelques rendezvous<br />

manqués (on pense à l’annulation, à la<br />

dernière minute, d’un concert de Milford<br />

Graves), beaucoup de ces grands noms ont<br />

déjà répondu à l’appel de ce précieux festival.<br />

Pour le reste, on devine que Mauro Pezzente<br />

a le regard fixé plutôt sur l’avenir que sur le<br />

passé et l’on s’en réjouit.<br />

» 6 au 26 juin www.casadelpopolo.com<br />

VANCOUVER : 25 ANS<br />

D’AVENTURES MUSICALES<br />

Marc Chénard<br />

Le hasard faisant bien les choses, la prochaine<br />

édition du Festival international<br />

de jazz de Vancouver, sa vingtcinquième,<br />

coïncide, comme sa première,<br />

avec la tenue d’un événement d’envergure.<br />

Près d’un quart de siècle après Expo 86, cette<br />

métropole en lisière du Pacifique accueillit en<br />

février dernier les Jeux olympiques d’hiver.<br />

Ken Pickering, membre fondateur et directeur<br />

artistique du TD Trust Vancouver<br />

International Jazz Festival, se souvient bien des<br />

débuts de l’événement. «En 1985, nous avions<br />

fait un premier essai, en organisant un festival à<br />

portée régionale, mais comme l’exposition universelle<br />

arrivait l’année suivante, nous voulions<br />

voler sur les ailes de ce grand événement en<br />

devenant un festival de calibre international.»<br />

Chose dite, chose faite, et le festival tient le<br />

PHOTO: HERB GREENSLADE<br />

coup durant ses premières années, consolidant<br />

ses états financiers vers 1990. L’organisme responsable<br />

du festival, la «Coastal Jazz and<br />

Blues Society», est une OSBL à base de membership<br />

mise sur pied en 1984. Depuis ses<br />

débuts, le festival s’est distingué sur plusieurs<br />

plans, notamment son investissement soutenu<br />

dans la scène locale. Non seulement accordet-il<br />

aux jazzmen locaux une place importante<br />

dans son programme, mais il initie également<br />

des rencontres entre des musiciens improvisateurs<br />

de la métropole et des invités internationaux<br />

de passage.<br />

«Compte tenu de notre isolement géographique,<br />

explique Pickering, il était difficile au<br />

début d’attirer des artistes internationaux et<br />

c’est en fait un pianiste de chez nous, Paul<br />

Plimley, qui m’a aiguillonné en ce sens, parce<br />

qu’il souhaitait jouer en duo un jour avec le<br />

grand batteur Hollandais Han Bennink» Une<br />

fois ce précédent établi et non sans quelques<br />

efforts supplémentaires de persuasion du directeur<br />

artistique, la porte s’est ouverte à une véritable<br />

succession de projets conjoints, tous plus<br />

aventureux les uns que les autres.<br />

Particulièrement bien représentées dans la<br />

programmation, les musiques improvisées<br />

libres, dites d’avant-garde, sont celles qui<br />

font vibrer son directeur artistique.<br />

Découvrant la musique improvisée européenne<br />

à la fin des années 1960, Ken<br />

Pickering devint un fervent collectionneur<br />

de disques, ouvrant même son propre magasin<br />

qui lui permettra de bâtir sa première<br />

clientèle. Mais comme un festival de cette<br />

taille ne peut rouler uniquement sur des<br />

musiques de pointe, Pickering relève avec<br />

brio le défi de trouver un juste équilibre entre<br />

les audaces qui lui sont chères et les concessions<br />

de type grand public.<br />

Côté superstars, il nomme George Benson<br />

(qui fait un retour à Vancouver après 25 ans<br />

d’absence), Chick Corea, John Scofield, Bill<br />

Frisell; côté aventures musicales, il s’enthousiasme<br />

particulièrement pour le passage<br />

d’une formation historique du free jazz allemand,<br />

le Globe Unity Orchestra.<br />

«Adolescent, j’ai acquis le premier disque<br />

éponyme de 1966 et j’ai toujours eu l’espoir<br />

de voir cet ensemble un jour; ce groupe m’a<br />

toujours échappé, mais j’ai réussi à le faire<br />

tourner au pays. » <strong>La</strong> tournée inclura des<br />

arrêts à Ottawa et à Montréal.<br />

En dépit des incertitudes économiques et<br />

de la précarité des subventions, Ken Pickering<br />

se dit quand même confiant pour l’avenir de<br />

cette manifestation culturelle de premier<br />

plan, qui se veut aussi populaire dans son<br />

attrait qu’intègre dans sa vision artistique.<br />

» 25 juin au 4 juillet www.coastaljazz.ca<br />

52 Mai 2010 May

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