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TORONTO : LE NOUVEAU VENU<br />

Alain Londes<br />

Arrivé seulement en janvier dernier, Josh<br />

Grossman, le nouveau directeur artistique<br />

du festival de jazz de Toronto, assume<br />

sa nouvelle tâche avec sérénité, et ce, en<br />

dépit des grandes responsabilités qui lui sont<br />

maintenant confiées. Son prédécesseur Jim<br />

Galloway, le fondateur du festival en 1987, a<br />

choisi de se retirer. À la nomination de<br />

Grossman, plusieurs artistes étaient déjà inscrits<br />

au programme de la 24 e édition du festival, qui<br />

se déroulera du 24 juin au 4 juillet. Aussitôt en<br />

poste, le nouveau venu a mis la main à la pâte,<br />

assurant la venue de jazzmen de haut vol,<br />

notamment le saxophoniste alto Miguel<br />

Zénon, une prise dont Grossman affirme être<br />

particulièrement fier. Par ailleurs, il s’est impliqué<br />

dans les dernières négociations qui ont permis<br />

de conclure une entente avec un autre invité<br />

de marque, Harry Connick Jr.<br />

Issu d’un milieu musical, le directeur artistique<br />

est diplômé du programme en musique<br />

de l’Université de Toronto. Trompettiste de<br />

formation, il renonce à une carrière de musicien<br />

professionnel, se dirigeant plutôt du côté<br />

de l’organisation de spectacles. Jusqu’à son<br />

engagement par le festival, il avait occupé des<br />

fonctions similaires au festival de jazz de<br />

Markham, au nord de la métropole. En parallèle,<br />

il organise des spectacles pour le Toronto<br />

All-Star Big Band, œuvrant également comme<br />

administrateur du Continuum Continuing<br />

Music Ensemble (en musique classique), mais<br />

aussi pour le Jazz Performance and Education<br />

Centre, organisme voué à la création d’un<br />

centre pour le jazz dans la Ville Reine.<br />

Ne bénéficiant pas d’appuis comparables à<br />

ceux de Montréal, le festival de jazz de Toronto<br />

peut tout de même tirer son épingle du jeu<br />

avec une programmation plus qu’honorable.<br />

Josh Grossman reconnaît qu’il faut assurer un<br />

équilibre entre des grands noms, capables de<br />

remplir des salles, et d’autres moins connus,<br />

mais tout de même talentueux et méritant<br />

d’être présentés au grand public. Il se dit toujours<br />

à l’affût de nouveaux talents et de suggestions<br />

de la part des amateurs.<br />

Pour l’avenir, il compte apporter quelques<br />

changements, l’un d’entre eux étant un programme<br />

double avec une tête d’affiche précédée<br />

par une formation locale en première partie.<br />

Quant à ses goûts, il dit apprécier de bons<br />

artistes de jazz contemporain, surtout s’ils font<br />

preuve d’intégrité artistique. Un bon festival,<br />

estime-t-il, se résume à établir ce fameux équilibre<br />

entre des artistes de grande renommée et<br />

une relève prometteuse, car la musique, ne l’oublions<br />

pas, est un art en évolution constante. À<br />

ce titre, le festival présentera la «Next Wave»<br />

(nouvelle vague) dans une série organisée en<br />

collaboration avec la Music Gallery, principal<br />

foyer de toutes les musiques éclectiques en ville.<br />

À en juger par ses premières initiatives, le<br />

nouveau directeur artistique semble avoir bien<br />

JOSH GROSSMAN<br />

amorcé son travail et peut compter sur une<br />

équipe dynamique qui a su assurer les destinées<br />

de l’événement depuis 23 ans. Souhaitons donc<br />

qu’il puisse y mettre son empreinte en lui donnant<br />

un second souffle pour les années à venir.<br />

» 25 juin au 4 juillet www.torontojazz.com<br />

OTTAWA : BALADE POUR UN FESTIVAL<br />

James Hale<br />

Un jour en 1980, Elisabeth Biehl, une<br />

immigrée allemande récemment<br />

embauchée par le Conseil des Arts du<br />

Canada, se balada dans le parc Major’s Hill de<br />

la Capitale nationale et tomba par hasard sur<br />

une fête de musique Dixieland. Directrice<br />

actuelle du Centre canadien de la musique,<br />

elle se rappelle avoir demandé un programme<br />

au directeur de l’événement et obtint une liste<br />

de noms griffonnés sur une serviette de papier.<br />

De cet incident anodin est né le Festival international<br />

de jazz d’Ottawa (OIJF).<br />

Une semaine plus tard, l’organisateur, le<br />

défunt Bill Shuttleworth, reprit contact avec<br />

Biehl pour faire suite à son offre de l’aider<br />

dans la promotion de l’événement. Avec l’appui<br />

de 11 consulats, il a pu présenter, dès l’année<br />

suivante, des concerts dans quelques clubs<br />

locaux, invitant artistes canadiens et étrangers,<br />

entre autres les vibraphonistes Peter Appleyard<br />

et Milt Jackson, mais aussi des grandes pointures<br />

comme Pepper Adams, John Hicks et<br />

Stan Getz dans ses premières années.<br />

Encouragé par une affluence accrue, le festival<br />

se déplaça au Théâtre Astrolabe au milieu<br />

de la décennie, un emplacement bénéficiant<br />

d’une vue pittoresque de la rivière Outaouais et<br />

de la Colline parlementaire. À cette même<br />

époque, il y eut des spectacles tenus de l’autre<br />

côte de la rivière, dans l’ancienne ville de Hull<br />

(aujourd’hui Gatineau). Peu à peu, la thématique<br />

de l’événement changeait, avec un accent<br />

accru sur la scène canadienne, une politique<br />

encore privilégiée de nos jours. Ce faisant, le<br />

festival servit de tremplin pour plusieurs talents<br />

montants au pays, entre autres la saxophoniste<br />

Jane Bunnett, les Shuffle Demons et une certaine<br />

pianiste du nom de… Diana Krall.<br />

En 1986, le festival conclut une entente stratégique<br />

avec le Centre national des Arts, entente<br />

qui se poursuit de nos jours par la tenue de<br />

concerts dans les salles du CNA. Du même<br />

coup, les organisateurs étaient en mesure de<br />

présenter des grands noms sur sa marquise,<br />

Ornette Coleman pour ne citer qu’un exemple.<br />

Autre tournant dans son histoire, le festival<br />

consolida sa base d’activités en 1989 dans le<br />

parc de la Confédération, avoisinant le CNA.<br />

<strong>La</strong> scène extérieure devint rapidement le foyer<br />

de l’événement, sa programmation s’étendant<br />

sur d’autres lieux, le plus connu étant la salle<br />

de concert de la Bibliothèque nationale du<br />

Canada. Au fil des ans, des pianistes aussi<br />

divers que Ran Blake et Brad Mehldau ont eu<br />

la chance de caresser les touches du mythique<br />

instrument de Glen Gould.<br />

<strong>La</strong> nouvelle décennie n’a pas été sans heurts<br />

pour l’événement, le plus difficile étant le risque<br />

d’une faillite en 1995; pourtant, le festival continua<br />

de défricher de nouveaux sentiers en présentant<br />

des artistes en pleine montée comme le<br />

trompettiste Dave Douglas ou le saxophoniste<br />

Jon Gordon. Avant le tournant du millénaire,<br />

l’OIJF redressa sa situation financière, engageant<br />

pour la première fois des gestionnaires<br />

professionnels, dont la directrice actuelle<br />

Catherine O’Grady, intégrée à l’équipe en 1996.<br />

Pour cette dernière, le spectacle de<br />

Wynton Marsalis et le Jazz at Lincoln Center<br />

Orchestra en 1999 a littéralement fait déborder<br />

l’événement de son site, la cohue étant si<br />

massive qu’elle s’est deversée dans les rues et<br />

que Marsalis et ses troupes ont défilé en ville<br />

à la manière d’une fanfare néo-orléanaise.<br />

Voyant les visages souriants, O’Grady sut que<br />

le festival était enfin arrivé, prêt à entrer dans<br />

le nouveau millénaire, près de 20 ans après<br />

une certaine balade dans un parc.<br />

[Traduction : Marc Chénard]<br />

» 25 juin au 4 juillet www.ottawajazzfestival.com<br />

Mai 2010 May 53

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