La Terre est notre maison
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Le point de rosée<br />
L’air contient de l’eau sous forme de<br />
vapeur d’eau. Mais, l’air ne peut absorber<br />
qu’une quantité limitée de vapeur d’eau !<br />
Cette quantité dépend de sa température :<br />
plus l’air <strong>est</strong> chaud, plus il peut contenir<br />
d’humidité.<br />
L’humidité relative (HR) de l’air <strong>est</strong> le rapport<br />
(en %) entre la quantité de vapeur<br />
d’eau contenue dans l’air et la quantité<br />
maximale qu’il peut contenir à une température<br />
donnée. L’humidité relative <strong>est</strong><br />
mesurée par un hygromètre.<br />
Dans cet exemple, l’air à 20°C contient 20%<br />
de la quantité d’eau maximale qu’il peut<br />
contenir. Si on abaisse la température de l’air,<br />
son humidité relative augmente. À 100%<br />
d’humidité relative, une certaine quantité de<br />
vapeur d’eau passe à l’état liquide (sous<br />
forme de gouttelettes d’eau sur les parois les<br />
plus froides). C’<strong>est</strong> le phénomène de<br />
condensation.<br />
<strong>La</strong> température à laquelle apparaît la<br />
condensation <strong>est</strong> appelée « point de<br />
rosée ».<br />
<strong>La</strong> vapeur d’eau peut se condenser à la<br />
surface d’une paroi (on parle de condensation<br />
superficielle). Elle intervient<br />
lorsque la température de surface de la<br />
paroi <strong>est</strong> inférieure au « point de rosée »<br />
de l’air intérieur chaud et humide qui<br />
frôle cette surface. C’<strong>est</strong> souvent le cas<br />
pour les simples vitrages, les murs froids<br />
et les ponts thermiques. Si elle <strong>est</strong><br />
durable, la condensation superficielle<br />
altère les revêtements poreux (papiers<br />
peints, plafonnage…). L’eau qui se dépose<br />
58 Construire, rénover, habiter…<br />
en surface <strong>est</strong> « aspirée » par capillarité<br />
sur une certaine profondeur au sein des<br />
matériaux poreux.<br />
<strong>La</strong> vapeur d’eau peut se condenser à l’intérieur<br />
d’une paroi (on parle de condensation<br />
interne). Lorsque la vapeur d’eau se<br />
déplace au sein d’une paroi (par convection<br />
ou par diffusion), elle peut entrer en<br />
contact avec une couche plus froide (la<br />
sous-toiture, par exemple, la nuit ou par<br />
temps froid), atteindre ainsi son « point<br />
de rosée » et se condenser à l’intérieur<br />
même de la paroi. <strong>La</strong> condensation à l’intérieur<br />
d’une paroi risque d’endommager<br />
la structure de la paroi et l’isolant.<br />
Prévenir les phénomènes de<br />
condensation de la vapeur d’eau<br />
Dans la <strong>maison</strong>, réduire la production de<br />
vapeur d’eau <strong>est</strong> difficile : impossible en<br />
effet d’arrêter de cuisiner, de se laver, de<br />
nettoyer, de lessiver, et… de respirer ! Il<br />
faut toutefois prévoir une évacuation vers<br />
l’extérieur des appareils produisant de<br />
grandes quantités de vapeur d’eau :<br />
séchoirs à linge, appareils de chauffage<br />
non raccordés à une cheminée…<br />
Heureusement, plusieurs stratégies permettent<br />
de prévenir les phénomènes de<br />
condensation au niveau des parois.<br />
Certaines, comme la ventilation et le<br />
chauffage dépendent essentiellement du<br />
comportement des habitants, d’autres,<br />
comme l’isolation et l’étanchéité à l’air<br />
sont liées à l’enveloppe du bâtiment.<br />
En ventilant et en chauffant les locaux, on<br />
prévient les phénomènes de condensation au<br />
niveau des parois.<br />
Ventiler les locaux<br />
En ventilant les locaux, on remplace l’air<br />
intérieur chaud et humide par de l’air<br />
froid plus sec (même lorsqu’il pleut !). Cet<br />
air froid, une fois chauffé, se l<strong>est</strong>e de la<br />
vapeur d’eau intérieure avant d’être<br />
évacué vers l’extérieur : il a donc un pouvoir<br />
asséchant.<br />
En particulier, dans les locaux à forte production<br />
de vapeur d’eau, il faut évacuer<br />
rapidement vers l’extérieur l’humidité<br />
produite à l’intérieur : dans la cuisine, en<br />
faisant fonctionner la hotte pendant la<br />
cuisson, dans la salle de bains, en ventilant<br />
après un bain ou une douche.<br />
Chauffer les locaux<br />
En chauffant l’air de la <strong>maison</strong>, celui-ci<br />
peut alors absorber plus d’eau à l’état de<br />
vapeur. Les systèmes de chauffage des<br />
locaux qui fonctionnent principalement<br />
par rayonnement élèvent la température<br />
de surface des parois et diminuent de ce<br />
fait le risque de condensation superficielle.<br />
À certains endroits cependant, l’échange<br />
de chaleur se fait plus difficilement, par<br />
exemple dans les angles des murs, derrière<br />
les armoires ou les tentures…<br />
Mettre en œuvre des matériaux qui<br />
«amortissent» les pointes d’humidité<br />
Le bois non traité et ses dérivés, l’argile<br />
crue, le plâtre naturel, la chaux… sont capables<br />
«d’adsorber 20 » la vapeur d’eau en<br />
excès dans l’air intérieur, puis de la r<strong>est</strong>ituer<br />
lorsque l’air redevient plus sec. De tels<br />
matériaux sont dits hygroscopiques (qui<br />
veillent à l’humidité de l’air) : mis en œuvre<br />
à l’intérieur des locaux, ils contribuent à<br />
maintenir naturellement une humidité<br />
constante dans la <strong>maison</strong> et aident ainsi à<br />
prévenir les dégâts dus à l’humidité dans<br />
les éléments de construction.<br />
Les matériaux hygroscopiques sont caractérisés<br />
par un pourcentage élevé de pores<br />
étroits (porosité fine) capables de<br />
« coller » superficiellement (on parle<br />
d’adsorption) des molécules de vapeur<br />
d’eau. L’adsorption d’humidité hygroscopique<br />
<strong>est</strong> un processus très lent qui n’altère<br />
pas la qualité et l’efficacité des matériaux<br />
hygroscopiques.<br />
Le bois a un grand pouvoir hygroscopique<br />
: il peut adsorber jusqu’à 30% de<br />
son poids sec à 100% d’humidité relative<br />
de l’air, tout en r<strong>est</strong>ant sec au toucher. <strong>La</strong><br />
plupart des matériaux minéraux (carrelage,<br />
faïence, béton, verre, fibre minérale…)<br />
ne peuvent adsorber plus de 2 à 3%<br />
(maximum 5%) d’humidité dans les<br />
mêmes conditions.<br />
SOURCE : L’HABITAT ÉCOLOGIQUE. QUELS MATÉRIAUX CHOISIR ?, P. 28.<br />
<strong>La</strong> mise en œuvre de matériaux hygroscopiques<br />
<strong>est</strong> particulièrement importante<br />
dans les locaux où l’on produit beaucoup<br />
de vapeur d’eau, comme la cuisine et la<br />
salle de bains : seul un quart à un tiers de<br />
la surface totale de leurs murs devrait être<br />
carrelé pour laisser de la place à une peinture<br />
ou à un enduit (à la chaux, à l’argile…)<br />
capable de bien gérer l’humidité.<br />
Isoler les parois<br />
En isolant les parois, on augmente la température<br />
de leur surface, ce qui diminue le<br />
risque de condensation.<br />
Protéger les parois de l’humidité :<br />
l’exemple d’une toiture<br />
L’humidité peut pénétrer dans la toiture<br />
de différentes manières :<br />
3 par convection : la vapeur d’eau<br />
contenue dans l’air chaud intérieur se<br />
déplace en même temps que celui-ci 21<br />
au travers des défauts d’étanchéité à<br />
l’air de la toiture ;<br />
20 | L’ADSORPTION CONCERNE LA PÉNÉTRATION SUPERFICIELLE D’UN GAZ (VAPEUR D’EAU, SOLVANTS…) DANS UN MATÉRIAU SOLIDE.<br />
21 | L’AIR CHAUD, PLUS LÉGER, S’ÉLÈVE NATURELLEMENT DANS LE BÂTIMENT : C’EST DONC LA TOITURE QUI SUBIRA PRIORITAIREMENT LA PRESSION DE L’AIR<br />
CHAUD ET HUMIDE.<br />
Construire, rénover, habiter… 59